La Danse, Le Ballet de l'Opéra de Paris (F. Wiseman)

[kreul]

[Sam09]

Bonjour!

J'ai vu le documentaire la semaine dernière à Beaubourg. La salle était pleine à craquer.
Je suis très grande novice dans le ballet et je dois avouer que je connais que très peu de noms de danseurs car cela fait que quelques mois que je suis tombée en admiration devant cet art.
J'ai donc couru au cinéma le plus proche quand je me suis aperçue que ce documentaire était en salle.
J'ai bien aimé meme si effectivement des longueurs pour moi pas très utiles (discours sur le système de retraite ou la scene avec les ruches sur les toits notamment) étaient présentes.
Il est dommage de ne pas avoir les noms des danseurs (surtout en tant que novice) car certains passage m'ont beaucoup plu et j'aurais aimé savoir de qui il s'agissait...
Il est également dommage qu'il n'y ait pas de voix off pour donner des explications plus détaillées.
Cependant, à la vue de ce documentaire j'ai été encore plus admiration devant le travail et les efforts fournis. On se rend compte que la danse est une discipline très difficile et on a cette impression que les danseurs ne vivent que pour leur art. C'est certainement la raison qu'aucun n'est montré en dehors de l'Opéra de Paris.

La structure du documentaire était un peu décousue mais on a essayé de nous montrer les métiers de l'Opéra. Et puis au final on se rend compte que toutes les séances d'entrainements sont finalement vu "en spectacle"

Moi ça m'a donné envie de m'interesser au ballet et d'en voir en vrai

[haydn]

Bienvenue Sam09


Je ne peux malheureusement pas vous dire "prenez une place à l'Opéra de Paris et venez", car les spectacles de fin d'année sont a priori complets. Vous pouvez néanmoins tenter votre chance le soir même des représentations, il y a parfois des retours d'abonnement ou des places qui se libèrent à la dernière minute.

[sophia]

Alastair Macauley, le fameux critique du New York Times, est allé voir La Danse..., et comme souvent, son angle d'attaque est étonnant, puisqu'il met le contenu du film directement en opposition avec une exposition consacrée à Watteau se tenant actuellement à New York et prétexte à de longs développements sur l'art chorégraphique.

On ne s'étonnera pas du ton polémique de l'article - l'homme en est coutumier -, qui se réserve quelques bonnes attaques dirigées contre le répertoire actuel de l'Opéra de Paris, tel que le livre le film. Qui, du reste et en toute franchise, ne se poserait pas de légitimes questions en voyant le seul film de Wiseman?

The New York Times: "For Grace in Motion, Look to the Canvas", par Alastair Macauley (28/09)

Pour ma part, si j'ai apprécié (grandement) ce film en tant que film, pour son style et sa "morale", et comme vecteur parallèle d'une réflexion sur la représentation de la danse, sa critique me semble tout à fait intéressante, riche d'analyses sur l'esthétique de l'art chorégraphique, mais il est évident que c'est d'abord et avant tout celle d'un critique de danse - d'une admirable autant qu'inimitable mauvaise foi -, s'improvisant soudainement critique d'art (très amateur!), certainement pas celle d'un critique de cinéma.

[PAVLOVA]

séance de rattrapage pour le film "la danse "
vendredi 18 decembre 2009 à 20h30 scéne Prévert
94340 Joinville le pont reservation 01 49 76 60 16

[Vanille]

J'ai pu découvrir le film cet après-midi, enfin diffusé dans ma région!
Quelques impressions-

Je ne pense pas que ce film s'adresse aux néophytes. L'absence de paroles, de commentaires et d'explications rend ce film très abstrait pour les personnes non familières de l'univers de la danse et de l'Opéra de Paris en particulier. Pour les connaisseurs, l'originalité de ce film à mon avis réside dans le traitement du sujet: au lieu de s'intéresser au quotidien de la "grande maison", je pense que le film cherche plus à mettre en lumière le cheminement qui conduit à la première d'un ballet sur la scène de l'Opéra, cheminement beaucoup plus long lorsqu'il s'agit d'une création. Lorsque l'on assiste à une représentation, on sait qu'il s'agit là de l'aboutissement d'un énorme travail, sur tous les plans (artistique, logistique, accueil des spectateurs, financements, etc), ce que le film met très bien en lumière.

Suite aux différentes remarques que j'avais lues sur ce film de discussion, je m'attendais à découvrir une Brigitte Lefèvre très autoritaire et "inaccessible", or le film m'a donné une impression tout à fait contraire. Bien entendu, on ressent clairement le poids et l'importance du poste de directeur de la danse pour les danseurs, mais c'est bien le poste qui est en cause, et Mme Lefèvre me semble au contraire faire du mieux qu'elle peut pour l'assumer tout en restant accessible, attentive et respectueuse des danseurs.
(quelqu'un connait-il d'ailleurs le nom de la toute jeune danseuse discutant avec Mme Lefèvre à la toute fin du film?)

Les séquences de danse contemporaine sont effectivement très bien filmées, beaucoup mieux que les séquences classiques, et, il me semble, traitées de façon plus approfondie. Les séquences classiques, notamment les séquences de spectacles sur scène, m'ont beaucoup déçues, mais cela est peut-être inévitable lorsque l'on est habitué à voir les spectacles en question de visu. Le projet du film n'est pas celui de filmer un spectacle, son intérêt est ailleurs.

Un bon moment pour moi donc, et j'aurai certainement une pensée pour tous les hommes et femmes derrière les artistes que je verrai demain soir sur scène (Ballets Russes!); j'accorde beaucoup d'importance à ce que l'on n'oublie jamais l'humain derrière le danseur ou la danseuse, l'artiste, l'acteur, l'écrivain, le musicien...

[sophia]

[Vanille]

Merci!

[Malixia]

A mon tour de délivrer quelques impressions sur ce film, enfin vu, que j'ai beaucoup aimé...

J'ai eu très peur, à lire les commentaires de ci, de là, de l'omniprésence de Brigitte Lefèvre qui, si elle représente une fonction (voire une institution en elle-même) ô combien importante, n'avait pour moi qu'un intérêt assez limité : le fourmillement des corps de métiers et du corps de ballet était ce pourquoi je souhaitais voir ce film. Mais ouf ! si Brigitte Lefèvre est bel et bien présente, cela reste dans les limites du raisonnable.

Je ne pense pas apporter grand-chose de plus que les avis déjà postés ici, puisque mes impressions seront globalement les mêmes. J'ai regretté l'importante part consacrée au travail contemporain, qui m'a parue être mise ainsi en valeur au détriment d'un travail plus classique (un peu à l'image des saisons de l'ONP ?). Et pourquoi ces deux scènes in-ter-mi-na-bles sur Le Songe de Médée, alors que La Maison de Bernarda n'est éclairée que par quelques minutes de représentation ?
Cela dit, j'ai trouvé l'approche des répétitions admirable, avec cette liberté laissée à la poésie des danseurs en mouvement ; oui, poétique ce travail, poétique cette éternelle reprise, poétique cette torture infligée aux corps (qui a dit McGregor ? ), et poétiques ces escarmouches entre ces deux "vieilles" étoiles.

Comme certains, je trouverai égoïstement dommage d'avoir refusé de porter les noms des danseurs à l'écran... mais seulement parce que j'ai passé la séance à donner des noms à mes voisins de droite et gauche ! Pourquoi ne pas avoir simplement indiqué les noms, par exemple, sans aucune mention de grade ? Pas d'a-prioris ni de raccourcis faciles pour les spectateurs néophytes, mais au moins la possibilité de retrouver après le film un danseur qui les a touchés...
Par rapport à ceci, j'ai eu un peu de mal à cerner la politique de Frederic Wiseman, qui n'a de cesse de faire se fondre dans la masse de la compagnie étoiles comme quadrilles, mais qui fait tout de même la part belle aux hauts gradés dans les scènes de répétitions.
En tout cas, j'ai trouvé ce film très intéressant dans son propos, ainsi que dans sa construction en apparence décousue, mais qui dresse pourtant un cheminement certain au coeur de ce vase clos qu'est la Grande Maison.

A revoir, je pense

[Sam09]

Le documentaire La danse, le ballet de l'opéra de Paris est en lice pour le meilleur documentaire lors de la prochaine cérémonie des Césars qui se déroulera le 27 février

[petitflo]

La 35ème cérémonies des César aura lieu ce soir au Théâtre du Châtelet, et sera diffusée en clair sur Canal+ à partir de 21h00.

Parmi les nominés pour le César du Meilleur film documentaire, croisons les doigts pour "LA DANSE, LE BALLET DE L’OPÉRA DE PARIS" de Frederick Wiseman ! Ce film est en compétition avec :
L’ENFER D’ HENRI-GEORGES CLOUZOT réalisé par Serge Bromberg et Ruxandra Medrea
HIMALAYA, LE CHEMIN DU CIEL réalisé par Marianne Chaud
HOME réalisé par Yann-Arthus Bertrand
NE ME LIBÉREZ PAS JE M’EN CHARGE réalisé par Fabienne Godet

[laurence]

C'est" l'Enfer" qui a eu le césar et vraiment ce travail étonnant et magique le méritait. De plus l'hommage rendu à tous ceux qui s'occupent de conserver ces trèsors est un juste retour...
"La danse" si ce n'est une description un peu ennuyeuse et très "morale" n'apporte pas grand chose en matière de documentaire. Je le classerais dans les films de propagande...mais il en faut...
L'idée de rapprocher 2 mondes différents pour les expliquer l'un l'autre par un même mécanisme:l' intersubjectivité, comme le fait le film d'Yves Breuil dont parle Kreul plus haut est bien plus intéressante et pose les prèmices d'une véritable réflexion sur ce qui fait que la danse tant qu'il y aura des humains (mais je pense tout à coup aux danses nuptiales des abeilles et à ces danses d'oiseaux dans le vent) existera...

[petitflo]

Cher Laurence, on peut en effet partager votre enthousiasme pour cette récompense qui est revenu à l'Enfer, admirable recomposition d'un chef-d'oeuvre de Clouzot, qui, sans le travail de Bromberg et Medrea, aurait sombré dans l'oubli...

[marc]

[haydn]