Nouvelles de la danse à Berlin

[haydn]

En cette fin d'année 2010, le Staatsballett de Berlin reprend une chorégraphie de Mauro Bigonzetti créée par la compagnie en 2008, Caravaggio. Polina Semionova et Vladimir Malakhov seront les solistes de 6 des 15 représentations programmées pour la saison en cours.


Quelques images que nous envoie aimablement la Staatsoper, pour donner un avant-goût du spectacle à ceux qui envisageraient une expédition hivernale en Prusse :









Représentations le :

28.11, 02.12, 03.12 06.12, 09.12 et 11.12.2010 avec Polina Semionova et Vladimir Malakhov

17.12 et 22.12 2010 ainsi que le 06.01 et le 08.01 2011 (distributions non encore précisées).


Chorégraphie : Mauro Bigonzetti
Scénographie / Lumières : Carlo Cerri
Costumes : Christophe Millar & Lois Swandale
Staatskapelle Berlin, dir. Paul Connelly

[haydn]

Le Staatsballett de Berlin vient de mettre en ligne sur son blog tout une série de photos de répétitions du Casse-Noisette chorégraphié par Patrice Bart, et dont la reprise aura lieu à la Deutsche Oper à partir du 10 décembre prochain :


(Photos : © Svenja Klein - Staatsballett Berlin)

Der Staatsballett Berlin-Blog

[nabucco]

Bon ben voilà, j'ai vu Caravaggio. Bon, faut-il vraiment en dire quelque chose? C'est joli, oui, c'est très joli. Vraiment joli, c'est ça. Voilà...

Caravaggio
Ballet de Mauro Bigonzetti
Musique : Bruno Moretti d’après Claudio Monteverdi
Décor et lumières : Carlo Cerri
Costumes : Kristopher Millar et Lois Swandale

Avec (par ordre d’apparition) Vladimir Malakhov, Polina Semionova, Beatrice Knop, Marian Walter, Dinu Tamazlacaru, Elisa Carrillo-Cabrera, Nadja Saidakova, Michael Banzhaf, Leonard Jakovina
Ballet National de Berlin
Staatskapelle Berlin
direction : Paul Connelly

Schiller-Theater, 11 décembre 2010

Caravaggio, créé pour la troupe berlinoise en 2008, est un ballet qui ne manque pas son but : fait à la fois pour caresser agréablement l’œil des spectateurs et mettre en valeur Vladimir Malakhov, il offre au directeur et étoile du Ballet de Berlin, dès le lever du rideau, un solo tout à la fois expressif et virtuose et n’offre à voir, dans une constante lumière mordorée, que de jolies choses. Même si les rôles, bien que clairement définis, ne sont pas nommés, Vladimir Malakhov est l’Artiste, dont le destin brillant et tragique constitue la trame de ce ballet où la narration n’est jamais qu’allusive. Le propos de Mauro Bigonzetti se réduit à vrai dire à postuler l’étroite interaction entre la vie privée de l’artiste et son œuvre, comme l’incarne avec une naïveté sans limite le cadre monumental qui descend des cintres à la fin du premier acte : la vie de l’artiste est son œuvre, et ce n’est donc pas un hasard si le chorégraphe n’a pas jugé nécessaire de le montrer en train de peindre, ni de montrer le résultat de cet art.
Il n’y a qu’une seule audace dans ce ballet : l’ampleur du hiatus entre l’artiste évoqué, décrit par le chorégraphe lui-même comme libre, follement inventif et scandaleux, et le caractère infiniment conventionnel des moyens mis en œuvre. Choisir Monteverdi, le grand contemporain du Caravage, pour la musique de ce ballet, est une telle évidence qu’on peut à peine parler de choix, comme si la simple contemporanéité suffisait à certifier la fraternité spirituelle. Le choix effectué de confier une adaptation symphonique à Bruno Moretti a en revanche des conséquences désastreuses : le compositeur italien a transformé un des plus grands novateurs de l’histoire de la musique en une soupe sentimentale digne des pires productions hollywoodiennes, ce qui souligne bien malencontreusement les faiblesses de la chorégraphie.
Sans doute l’avant-garde n’a-t-elle pas seule droit de cité sur les scènes, mais on peine ainsi à voir se multiplier ainsi au cours du premier acte des scènes de la vie populaire italienne qui semblent vouloir servir d’alternatives au premier acte du Roméo et Juliette de John Cranko, sans la fluidité de sa danse ni son sens dramatique, à voir vendre ainsi comme parangons de modernité quelques portés acrobatiques qui sont le bien commun du ballet européen des années 1960, à chercher sans succès une cohérence entre les différentes scènes qui s’enchaînent sans cohérence. Créer sur pointes, qui plus est avec des ambitions contemporaines, est un défi qui n’est pas sans intérêt, encore faut-il partir d’autre chose que d’une banale idée de départ et d’un vocabulaire chorégraphique aussi limité et attendu.
Pour cette reprise de l’automne 2010, le Ballet de Berlin n’avait pas lésiné sur les distributions, qui ressemblent de très près à celle, fixée sur DVD, de la création. Vladimir Malakhov semble capable de tout faire, et la chorégraphie ne se prive pas de le lui demander ; son rôle est sans doute le plus contemporain de la pièce, mais le défi qu’il représente pour le corps du danseur, au lieu d’être mis au service d’une émotion, semble se suffire à lui-même, sans progression et sans rythme. Sa partenaire principale est Polina Semionova, dont le rôle transparent ne lui permet que de faire admirer sa ligne admirablement étirée, alors que Beatrice Knop, plus impliquée dans les scènes de la vie populaire du premier acte, a beau jeu de mettre en valeur sa légèreté et son brio. Le meilleur moment du ballet est sans doute le long duo des deux musiciens, confié à Nadja Saidakova et Michael Banzhaf : le prétexte dramaturgique est bien mince et la chorégraphie peu originale, mais le pas de deux est agréable et brillant, et ses deux interprètes en font un véritable morceau de gala. Chaque amateur de ballet, après tout, est bien libre de décider si la danse, pour lui, ne doit être qu’un aimable divertissement ou un art à part entière.

[haydn]

L'article de Dominique Adrian est maintenant en ligne sur le site, avec deux nouvelles photos du spectacle, correspondant à la distribution chroniquée :


Staatsballett Berlin : 11 décembre 2010 : reprise de Caravaggio (Mauro Bigonzetti) au Schiller-Theater

[haydn]

Petite erreur de frappe dans le lien, qui est rectifiée à présent.

[Marie-Ange]

Je me sens un peu bousculée en lisant ces nouvelles de Berlin où j'ai dansé à l'époque de la direction de Gert Reinholm et Peter Schaufuss au Deustche Oper. A dire vrai, le répertoire de la compagnie était clairement plus intéressant qu'il est aujourd'hui, vingt ans après... Quand on connaît Berlin de près, quelque chose résonne étrangement dans les choix artistiques du moment...

[nabucco]

Pourriez-vous préciser votre pensée ? Je trouve quand même que Berlin reste artistiquement une ville sans équivalent en Europe pour l'ancrage contemporain de sa culture, et ce n'est pas un hasard si le lendemain de ce spectacle sans invention j'ai pu voir une mise en scène de Krzysztof Warlikowski, et le surlendemain de Calixto Bieito... Ce n'est pas à Paris, où le Châtelet cultive sans complexe les goûts régressifs de la bourgeoisie parisiennes, et l'Opéra de Paris la poussière (je parle, il est vrai, du lyrique plus que de la danse), qu'on pourrait voir cela !
Mais il est vrai que le Staatsballett, lui, semble un peu se réduire au culte du Dieu Malakhov...

[Marie-Ange]

Oui c'est exactement ça ! Quand on connaît la politique culturelle berlinoise, en général le look Malakhov rappelle un peu l'avant chute du mur au Staatsoper... Très loin des programmations fort diversifiées et parfois même osées d'invention que nous connaissions au Deutsche Oper. Voilà, je trouve dommage que la danse classique se retrouve en 2010 à Berlin assimilée à de l'art sans grande finesse ni réelle créativité il faut bien le dire.

[haydn]

Le Staatsballett de Berlin reprend à partir du 22 février 2011 Symphony of sorrowful songs, de Ronald Savkovic.

Scénographie : Tomaz Pandur
Chorégraphie: Ronald Savkovic
Musique : Henryk Górecki
Argument : Darko Lukic et Livija Pandur

Avec :

Hanna Schygulla, récitante (bande enregistrée)

Beatrice Knop | Nadja Saidakova
Elisa Carrillo Cabrera | Sebnem Gülseker | Elena Pris
Iana Balova | Maria Boumpoli | Natalia Munoz | Xenia Wiest
Michael Banzhaf | Martin Buczkó | Leonard Jakovina
Arshak Ghalumyan | Dominic Hodal | Christian Krehl
David Simic | Robert Wohlert | Mehmet Yümak



22 | 24 Février 2011
1 | 4 | 9 | 17 Mars 2011
11 | 12 Juin 2011
Schiller Theater

Réservations : + 49 (0)30 - 20 60 92 630 | tickets@staatsballett-berlin.de

[haydn]

Le Ballet de Berlin a annoncé sa saison 2011-2012



Soirée de gala pour l'ouverture de la saison :

Programme à déterminer, avec les solistes du Staatsballett
Le 28 09 2011
Deutsche Oper


La Esmeralda / Chorégraphie : Youri Burlaka, d'après Marius Petipa et Agrippina Vaganova

2, 7, 13, 16, 21, 25/10 2011
Deutsche Oper


Oz - The Wonderful Wizard / Chorégraphie : Giorgio Madia

5, 12/10 2011
7, 13/11 (matinée + soirée) 2011
15/12 2011
6, 11/01 2012
1/03 2012
5, 20/03 2012
Komische Oper


Caravaggio / Chorégraphie : Mauro Bigonzetti

15, 20, 22, 23/10 2011
23/03 2012
12/04 2012
Schiller Theater


La Péri / Chorégraphie : Vladimir Malakhov

5, 10, 12/11 2011
1, 8, 20, 27, 30/12 2011
Deutsche Oper


Peer Gynt / Chorégraphie : Heinz Spoerli

18, 20, 25, 28, 29/11 2011
2/11 2011
Deutsche Oper


Le Lac des cygnes / Chorégraphie : Patrice Bart d'apèrs Marius Petipa et Lev Ivanov

6, 9, 16, 25 (matinée + soirée), 28/12 2011
1, 2, 8, 12, 20, 25/01 2012
Deutsche Oper


Symphony of Sorrowful Songs / Chorégraphie : Ronald Savkovic

30, 31/01 2012
5, 14, 16, 24, 25, 28/02 2012
4/03 2012
Schiller Theater


Roméo et Juliette / Chorégraphie : John Cranko
Entrée au répertoire du Staatsballett Berlin

9, 12, 17/02 2012
2/03 2012
6, 9/04 2012
8, 18/05 2012
15, 17/06 2012
Deutsche Oper


Blanche-Neige / Chorégraphie : Angelin Preljocaj

6, 9, 21, 29/03 2012
11/04 2012
Deutsche Oper


Soirée Duato - Forsythe - Goecke
Archangelo, chorégraphie Nacho Duato
Herman Schmerman, chorégraphie William Forsythe
Création, à déterminer, chorégraphie Marco Goecke

27, 29/04 2012
1, 4, 5, 17, 19/06 2012
2 juin 2012
Schiller Theater


Onegin / Chorégraphie : John Cranko

9, 11, 12, 24, 27/05 2012
Schiller Theater


Familiar stranger / Chorégraphie : Itzik Galili
Création

1, 3 (matinée + soirée), 14, 22, 25/06 2012
Komische Oper



Tarifs : de 9 à 122 €

[nabucco]

Quittons un moment le Staatsballett pour parler du lieu le plus connu, sans doute, de la danse à Berlin en dehors des Opéras, le théâtre de la Schaubühne qui a été longtemps la résidence de Sasha Waltz, qui continue à réaliser ses créations à Berlin, mais est devenue indépendante avec la création de la compagnie Sasha Waltz and Guests installée dans un lieu créé ad hoc (et que je ne connais pas), le Radialsystem, installé dans un ancien bâtiment industriel de 1905 (je n'y suis encore jamais allé, mais ça a l'air bien sympathique).
Pendant ce temps, la Schaubühne n'a pas pour autant abandonné la danse, comme j'ai eu l'occasion de le voir non pas in situ, mais à l'occasion du festival de théâtre franco-allemand Perspectives, basé à Sarrebruck, qui donnait au début du mois un spectacle intitulé Trust dans le valeureux théâtre de la commune française voisine de Forbach (http://www.carreau-forbach.com/).
Le spectacle est mi-théâtral, mi-dansé : des deux auteurs, l'un, Falk Richter, est auteur et metteur en scène, l'un des plus connus en Allemagne ; l'autre, Anouk van Dijk, est chorégraphe, et naturellement néerlandaise (y a-t-il encore des chorégraphes aujourd'hui qui ne soient pas belges ou néerlandais?).

Eh bien, pour tout dire, j'ai trouvé ce spectacle absolument fantastique et m'étonne que Mme van Dijk n'ait jamais eu les honneurs de la scène parisienne. Le spectacle porte sur la crise de confiance de notre monde, y compris avec la récente crise financière, ce qui peut paraître un peu banal, mais il le fait avec une telle verve, une telle capacité à faire vivre la complexité, une telle beauté visuelle que ça en devient fascinant. Je n'ai jamais vu une telle capacité à intégrer le théâtre et la danse (à tel point qu'on ne sait jamais très bien qui, parmi les interprètes, est danseur ou acteur) : les scènes sont toujours très convaincantes, très pertinentes, souvent très drôles, et la virtuosité des mots y rejoint bien souvent celle de la danse en un même tourbillon.
Le spectacle a été présenté à Avignon en 2010, il ne semble pas y avoir d'autres dates prévues en France actuellement, et c'est bien dommage.

[Florestiano]

Les Berliner Philharmoniker annonçaient leur saison 2011-2012 en début de semaine.

Parmi les merveilles proposées, on trouve, dans le cadre d'un Dance Project, une Carmen de Sasha Waltz, sur la musique de Chtchedrine, qui se passera à l'Arena Berlin in Treptow.

Je ne connais que la version d'Alberto Alonso dansée par le Mariinsky. Quelqu'un sait-il s'il s'agit-là d'une création ?

[haydn]

Reprise de la saison au Staatsballett de Berlin :

[haydn]

Mise à jour et précisions concernant la saison chorégraphique 2011-2012 à Berlin :


Soirée de gala pour l'ouverture de la saison :

Programme à déterminer, avec les solistes du Staatsballett
Le 28 09 2011
Deutsche Oper


La Esmeralda / Chorégraphie : Youri Burlaka, d'après Marius Petipa et Agrippina Vaganova

2, 7, 13, 16, 21, 25/10 2011
Deutsche Oper


Oz - The Wonderful Wizard / Chorégraphie : Giorgio Madia

5, 12/10 2011
7, 13/11 (matinée + soirée) 2011
15/12 2011
6, 11/01 2012
1/03 2012
5, 20/03 2012
Komische Oper


Caravaggio / Chorégraphie : Mauro Bigonzetti

15, 20, 22, 23/10 2011
23/03 2012
12/04 2012
Schiller Theater


La Péri / Chorégraphie : Vladimir Malakhov

5, 10, 12/11 2011
1, 8, 20, 27, 30/12 2011
Deutsche Oper


Peer Gynt / Chorégraphie : Heinz Spoerli

18, 20, 25, 28, 29/11 2011
2/11 2011
Deutsche Oper


Le Lac des cygnes / Chorégraphie : Patrice Bart d'apèrs Marius Petipa et Lev Ivanov

6, 9, 16, 25 (matinée + soirée), 28/12 2011
1, 2, 8, 12, 20, 25/01 2012
Deutsche Oper


Symphony of Sorrowful Songs / Chorégraphie : Ronald Savkovic

30, 31/01 2012
5, 14, 16, 24, 25, 28/02 2012
4/03 2012
Schiller Theater


Roméo et Juliette / Chorégraphie : John Cranko
Entrée au répertoire du Staatsballett Berlin

9, 12, 17/02 2012
2/03 2012
6, 9/04 2012
8, 18/05 2012
15, 17/06 2012
Deutsche Oper


Blanche-Neige / Chorégraphie : Angelin Preljocaj

6, 9, 21, 29/03 2012
11/04 2012
Deutsche Oper


Soirée Duato - Forsythe - Goecke
Archangelo, chorégraphie Nacho Duato
Herman Schmerman, chorégraphie William Forsythe
Création, à déterminer, chorégraphie Marco Goecke sur une musique de Leonard Bernstein

27, 29/04 2012
1, 4, 5, 17, 19/06 2012
2 juin 2012
Schiller Theater


Onegin / Chorégraphie : John Cranko

9, 11, 12, 24, 27/05 2012
Schiller Theater


Familiar stranger / Chorégraphie : Itzik Galili
Création

1, 3 (matinée + soirée), 14, 22, 25/06 2012
Komische Oper



Tarifs : de 9 à 122 €



IV. INTERNATIONAL
DANCE SUMMIT 2012

BALLETT-CAFE
16 bis 22 APRIL 2012
STAATSOPER IM
SCHILLER THEATER

JOUR FIXE
Talk
16 APRIL 2012
STAATSOPER IM
SCHILLER THEATER
Gläsernes Foyer

OZ – THE WONDERFUL WIZARD
Tanzstück von
Giorgio Madia
20 APRIL 2012
KOMISCHE OPER BERLIN

ANNA KARENINA
ONEGIN
Zwei Ballette von
Boris Eifman
21 | 22 APRIL 2012
STAATSOPER IM
SCHILLER THEATER


GALA 2012
STAATLICHE BALLETTSCHULE BERLIN
AUFFÜHRUNGEN
4 | 5 JUNI 2012
ORT
KOMISCHE OPER BERLIN

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[haydn]

Prochaine création à Berlin le 18 novembre, avec Peer Gynt, de Heinz Spörli.

Le directeur de la compagnie, Vladimir Malakhov, en sera l'interprète principal. Le Staatsballett annonce aussi la participation de l'acteur Sebastian Hülk, qui fut notamment à l'affiche des films Le Ruban blanc, de Michael Haneke, et Inglourious Basterds, de Quentin Tarentino.

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