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Bayerisches Staatsballett Munich - Critiques et actualités
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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
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MessagePosté le: Dim Jan 11, 2009 7:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de regarder la vidéo du Corsaire, un vrai plaisir, même si on y voit trop peu le Jardin animé à mon goût. Par contre on voit beaucoup le rôle (ajouté après Petipa) de l'esclave Ali, qui très réussi dans la version de Munich et attire toujours à son interprète un triomphe aux saluts (plus que pour Conrad, par exemple)...


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CarolinaM



Inscrit le: 19 Jan 2007
Messages: 252
Localisation: Barcelona

MessagePosté le: Lun Jan 12, 2009 9:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

nabucco a écrit:
Il faut préciser (ce que j'aurais dû faire depuis longtemps Embarassed ) que la tournée espagnole du ballet de Bavière ne se limitera pas à Peralada, mais inclura également San Sebastian (9, 10/7: Onéguine), Valence (17: Onéguine; 18, 19: programme mixte) et Madrid (30, 31/7 et je crois 1er août: Onéguine).

Le programme mixte est le programme Schläpfer/Van Manen/Sandroni que j'avais (favorablement) critiqué ici.
C'est assez rare que le ballet de Bavière fasse une tournée aussi ambitieuse; j'espère qu'elle lui permettra d'obtenir un peu plus de la notoriété internationale qu'il n'a guère et qu'il mérite!

Merci beaucoup nabucco pour ces informations, j'imaginais qu'il s'agirait d'une tournée, mais on ne m'a informé que pour Peralada.

Quand au programme mixte je n'y connais rien à ces chorégraphes sauf Van Manen (Grosse Fugue).

Mille mercis encore! Smile


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sophia



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Messages: 22085

MessagePosté le: Sam Jan 17, 2009 10:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Parmi les nouvelles recrues du Ballet de Bavière, Gözde Özgür, issue de la Tanz Akademie de Zürich et finaliste du Prix de Lausanne 2008 (où elle avait obtenu le prix du candidat suisse):
http://www.bayerische.staatsoper.de/309-ZG9tPWRvbTImaWQ9Mjk0MyZsPWRl-~popups~k_biographie.html
ou encore Marie-Astrid Casinelli qui avait participé à des spectacles de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, notamment (je crois) Les Deux Pigeons, ballet où elle interprétait le rôle de Gourouli:
http://www.bayerische.staatsoper.de/309-ZG9tPWRvbTImaWQ9Mjk0NyZsPWRl-~popups~k_biographie.html
Sinon, je vois que Mai Kono (lauréate - remarquable - du Prix de Lausanne 2007) est toujours membre du corps de ballet, de même qu'Elena Karpuhina.


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
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MessagePosté le: Mar Jan 27, 2009 3:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une autre tournée s'ajoute à celle déjà prévue en Espagne: au moins de juin, au lieu de profiter du Cuvilliéstheater nouvellement rénové pour proposer une série de Don Quichotte dans la chorégraphie de Ray Barra, c'est en Chine, à Pékin, que se produira le Ballet de Bavière, avec quatre représentations de Raymonda, toujours dans la version (fort peu satisfaisante à mon goût, soit dit en passant) de Ray Barra.
La reconnaissance internationale des qualités de la troupe semble se confirmer...
Dates précises à confirmer.


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Jeu Jan 29, 2009 2:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une tuile pour le Ballet de Bavière: Lucia Lacarra est blessée, et suffisamment sérieusement pour qu'elle soit déjà retirée des distributions jusqu'à fin février, en attendant la suite. Espérons qu'elle sera rétablie pour la Semaine du Ballet début mai!


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laurence



Inscrit le: 16 Juin 2006
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Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Jan 29, 2009 5:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une tuile pour Lucia Lacarra...Je lui souhaite un prompt rétablissement, à elle, merveilleuse danseuse ...


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haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26499

MessagePosté le: Jeu Jan 29, 2009 6:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

D'après les informations que nous a envoyés le service de presse du Bayerisches Staatsballet, elle sera remplacé, dans le rôle d'Odette/Odile, par Lisa-Maree Cullum le 30 janvier et le 4 février. Le 13 février, c'est Daria Sukhorukova qui officiera. Siegfried sera, pour les trois dates, Marlon Dino.


Dans la Dame aux Camélias, Lisa-Maree Cullum remplacera également Lucia Lacarra le 21 février et vraisemblablement aussi lors des représentations suivantes.

La date de retour à la scène de Lucia Lacarra est pour l'heure indéterminée.


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Lun Fév 09, 2009 5:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les 11 et 13 mars, ce sera Maria Eichwald, ancienne étoile de la compagnie partie à Stuttgart, qui dansera le rôle. Je l'avais vue dans Casse-Noisette (Neumeier toujours), déjà en tant qu'invitée, elle était formidable. Ivan Liska fait bien les choses Wink ...


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Ven Fév 27, 2009 11:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

On connaît désormais les invités du gala Terpsichore, 8e du nom, qui se tiendra dans le cadre de la Semaine du Ballet (3-10 mai), le 7 mai prochain:

Polina Semionova et Vladimir Malakhov (Staatsballett Berlin)
Ekaterina Osmolkina, Jana Selina, Anastasia Nikitina, Leonid Sarafanov, Alexander Sergeyev (Mariinsky Ballett)
Irina Dvorovenko, Maxim Beloserkovsky (American Ballet Theatre)
Donlon Dance Company, Sarrebruck

Au programme (peut-être incomplet et en tout cas sous réserve):
Massine, „Parade“ - Donlon Dance Company, Sarrebruck [c'est un peu une habitude dans ces galas que d'inviter une petite compagnie allemande]
Jerome Robbins, „Afternoon of a Faun“ (Malakhov/Semionova)
Nijinsky, „Prélude à l'après-midi d'un faune“ (Bayerisches Staatsballett)
Balanchine, „Apollon“ (danseurs du Mariinsky)
„Le Spectre de la Rose“ (?)
Pas de deux de „L'oiseau de feu“ (Dvorovenko/Beloserkovsky?)

Le plat de résistance de cette édition de la Semaine du ballet sera, le 3 mai, la création de Jiri Kylian, qui comme cela avait été le cas à Garnier pour Arcimboldo 2000 explorera les dessous et les coulisses du théâtre avant de proposer un spectacle sur la scène, tandis que les espaces publics du théâtre seront eux aussi remplis d'installations, films et oeuvres diverses... (autres représentations cette saison: 4, 5, 29, 30 mai, 4, 13, 14 juin, 3 juillet)


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nabucco



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MessagePosté le: Mer Mar 18, 2009 1:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les distributions pour la Semaine du Ballet (3-10 mai) ont été partiellement mises en ligne, et elles ne prévoient malheureusement toujours pas le retour de Lucia Lacarra...


6 MAI - LE CORSAIRE
Ekaterina Krysanova (invitée), Medora
Ivy Amista, Gulnara
Lukas Slavicky, Konrad
Tigran Mikayelyan, Ali
Alen Bottaini, Birbanto

9 MAI - LA DAME AUX CAMELIAS
Lisa-Maree Cullum
Alen Bottaini

10 MAI - BALLETS RUSSES
Shéhérazade
Roberta Fernandes
Lukas Slavicky

Les Biches
Lisa Maree Cullum
Séverine Ferrolier
Maxim Chashchegorov
Cyril Pierre
Javier Amo Gonzalez

Once upon an ever after
à déterminer

Pour le gala du 7 mai, se rajoutent à la liste des invités deux étoiles du Royal Ballet, Mara Galeazzi et Thiago Soares ainsi que trois représentants du Ballet de Hambourg, Hélène Bouchet, Otto Bubenicek et Edvin Revazov.


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Pte Fille



Inscrit le: 24 Mai 2006
Messages: 34

MessagePosté le: Ven Mar 20, 2009 6:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lucia a des problèmes de ligaments croisés, ce qui explique que cela dure...


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Mar Mar 24, 2009 4:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai mis quelques commentaires personnels entre crochets.
Les ballets dont le nom est suivi d'une étoile ont fait l'objet d'une critique de ma part que vous trouverez aisément dans la rubrique Critiques et comptes-rendus de Dansomanie.



La conférence de presse de présentation de la saison 2009/2010 a eu lieu ce matin, si bien qu'on connaît désormais la totalité des titres présents la saison prochaine.

Première nouvelle production en décembre, "Multiplicité. Formes de silence et de vide" de Nacho Duato, pièce que sa compagnie était venue présenter au Châtelet il y a quelques années [et que j'avais pour ma part détestée de tout mon coeur], au mois de décembre.

Beaucoup plus intéressant, la Semaine du Ballet verra l'entrée au répertoire d'Artifact de William Forsythe, dans sa version intégrale, ainsi qu'un double gala Terpsichore (IX et X, donc) centré sur les pièces créées par le Ballet de Bavière au cours de ses 20 années d'existence. Autre événement de cette semaine, la venue de Pina Bausch et de son Tanztheater Wuppertal pour 3 représentations de Masurca Fogo, une pièce de 1998.

La dernière création, le 22 juin, est due à Terence Kohler, qui a pondu cette saison une pièce (Once Upon An Ever After*) très académique pour la compagnie et qui deviendra chorégraphe en résidence [ce qui me paraît fort saugrenu!!!].

Les retours au répertoire "actifs" de la compagnie sont cette saison Raymonda dans la [triste] version de Ray Barra et l'inoubliable Giselle de Mats Ek, tandis que Le Corsaire*, La dame aux camélias, Onéguine et La tempête* restent au répertoire aux côtés des deux créations de cette saison, la soirée Ballets Russes et les Oiseaux migrateurs de Kylian.

Parmi les autres événements figurent la venue à Munich de la compagnie de Forsythe pour Yes we can't en septembre et la tournée au Caire du Ballet de Bavière avec - logiquement - l'orientalisant Corsaire.


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nabucco



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MessagePosté le: Lun Avr 06, 2009 11:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

Encore une invitée supplémentaire pour le gala, qui devient de plus en plus intéressant: Maria Eichwald, ancienne première soliste de la compagnie devenue la star du Ballet de Stuttgart, mais qui est revenue à plusieurs reprises (récemment pour La Dame aux camélias) à Munich. Le programme définitif du gala ne saurait, j'espère, trop tarder...


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nabucco



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MessagePosté le: Jeu Mai 14, 2009 2:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Début des critiques de la Semaine du Ballet 2009...

Zugvögel (Oiseaux migrateurs)– Jiri Kylian

Que faire quand, après plus de trente ans de carrière comme chorégraphe, un bon nombre de chefs-d’œuvre incontestables du répertoire contemporain, on se retrouve face à la demande considérable d’institutions toujours plus nombreuses qui vous supplient de créer une pièce pour ses danseurs ? Pour Jiri Kylian, la solution, semble-t-il, se trouvait dans le travail en collaboration, comme le montre sa toute dernière création, pour les danseurs du Ballet National de Bavière en ouverture de la Semaine du Ballet 2009. À le voir présenter par gestes, avec beaucoup d’esprit, les nombreux participants de cet ambitieux projet artistique lors des saluts, on sent le plaisir qu’il a eu à travailler avec eux, vieux complices comme le décorateur Michael Simon ou le compositeur Dirk Haubrich, nouveaux venus comme le designer japonais Yoshiki Hishinuma.

Reliquaire de l’éphémère

Deux thèmes ont inspiré Kylian comme maître de cérémonie de ce projet. Le premier est le Théâtre National lui-même, l’impressionnante architecture qui abrite la plupart des spectacles de l’Opéra et du Ballet Nationaux de Bavière. La soirée débute donc par un parcours souterrain dans les tréfonds de la maison, comme Kylian l’avait déjà fait – ou fait faire, comme ici, par ses anciens interprètes Karine Guizzo et Yvan Dubreuil – pour Arcimboldo joué à Paris en 2000, parcours peuplé de créatures plus anecdotiques que porteurs d’une grande force poétique. Les oiseaux, fil conducteur de la pièce, sont ainsi tous les artistes et techniciens qui, depuis deux siècles, sont venus, plus ou moins longtemps, animer cette architecture solennelle.

Le second, celui du vieillissement, s’y surajoute, en particulier à la suite de la regrettable dissolution du NDT III, la troupe de danseurs au-delà de quarante ans que Kylian avait créée lorsqu’il était directeur du Nederlands Dans Theater : les quatre films qui rythment la soirée mettent en miroir les évolutions de Sabine Kupferberg et d’une petite fille, des plages de la Mer du Nord au Théâtre National qui surgit de la plage, simple modèle réduit d’abord, puis dans toute sa majesté. L’enfant chante une comptine tandis que l’adulte la regarde. Là se rejoignent les deux thèmes : la petite fille ouvre le toit-couvercle du modèle réduit, et elle y trouve, comme en un écrin... une plume, qui incarne la force et la fragilité du spectacle vivant, qui n'existe jamais que le temps d'une représentation (le Théâtre National lui-même, reconstruit plusieurs fois au fil des destructions, n'est-il pas, lui-même, un Phénix ?).

Lourdeurs

Ces très beaux films, hélas, constituent la partie la plus intéressante de la soirée, plombée par les nécessités d’un travail en commun dont on sent qu’il n’a pas été de tout repos – certains éléments annoncés, comme la présence d’installations dans les espaces publics, ayant disparu dans l’intervalle. Les contributions des partenaires, elles, sont d’une très inégale qualité : la maîtrise de l’espace scénique par Michael Simon laisse toujours pantois ; mais si la musique (enregistrée) de Dirk Haubrich ne sort pas de l’ordinaire un peu plat de la musique de danse contemporaine, les costumes et surtout les sculptures de tissu de Yoshiki Hishinuma plombent le spectacle dès qu'ils apparaissent : qui aurait cru que quelques mètres carrés de tissus gonflés de quelques litres d'hélium pouvaient se révéler aussi lourds ?

Une dernière malchance a frappé cette soirée avec la disparition de Sabine Kupferberg de la distribution, pour laquelle aucune explication n’est donnée : le lien entre les films et le spectacle vivant, malgré tout le talent de sa remplaçante Caroline Geiger, se trouve ainsi irrémédiablement perdu. Le couple qu’elle forme avec le vétéran Peter Jolesch, qui devait être le fil conducteur de la soirée, est alors remédié au second plan, ne parvenant jamais véritablement à retenir l'attention des spectateurs.

Que dire, dans ces conditions, du travail de Jiri Kylian lui-même ? On pourrait se contenter de répondre, ce qui ne serait pas faux, qu’il est bien difficile de s’y attacher, tant sont nombreuses les diversions imposées au spectateur. Le regard intérieur, l’ambiguïté du plaisir et de la souffrance, tout ce qui faisait la force de tant de chefs-d'œuvre tout au long de sa carrière n'est ici plus qu'un souvenir, tant la danse manque de construction, de progression, de sens même. Les thèmes essentiels du ballet, présents dans les films ou dans le parcours initial, sont presque absents des évolutions des danseurs, que la pièce ne met guère en valeur, et surtout pas dans leur individualité : on peut être séduit, par exemple, par la jeune Emma Barrowman, dont le talent est évident dans son duo avec Cyril Pierre, mais on ne doute pas qu'elle aura bien d'autres occasions de se révéler dans un cadre plus valorisant.


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nabucco



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MessagePosté le: Jeu Mai 14, 2009 2:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Terpsichore-Gala VIII
Munich, Nationaltheater, 7 mai 2009

Quoi de plus monotone qu’un gala de danse ? Toujours les mêmes morceaux, souvent par les mêmes solistes, avec la même musique enregistrée : rien de tout cela, pourtant, lors des galas annuels du Ballet National de Bavière, pourvus au contraire d’un fil conducteur fort qui en fait une vraie soirée de danse, où la virtuosité de l’interprète entre en harmonie avec une véritable exigence dans le choix des chorégraphies – et avec un orchestre qui, pour ne pas être au meilleur de sa forme, fournit un cadre digne à la manifestation.

Le thème, cette année, était tout trouvé : le centenaire des Ballets Russes, auquel la saison 2008/2009 est consacrée, se trouve donc illustré par plusieurs ballets intégraux en plus d’extraits d’autres pièces qui ont participé au triomphe de la troupe de Diaghilev. Les pièces de gala, pourtant, n’étaient pas absentes : Diaghilev, après tout, a introduit les ballets de Petipa au monde occidental, et des extraits du lac des Cygnes ou de La Belle au bois dormant ne sauraient manquer ici. Les deux ballets, à vrai dire, ont ici un destin bien inégal : le Cygne noir interprété par Irina Dvorovenko et Maxim Beloserkovsky est un classique de tous les galas du monde entier, et les deux danseurs y montrent leur assurance habituelle ; l’Adage à la Rose, en revanche, pâtit du manque de charisme et de fraîcheur de Lisa-Maree Cullum, dont la technique manque parfois d’assurance dans ce qui est sans doute l’une des plus étonnantes créations de Petipa. Le duo de L'Oiseau de feu, dansé par Mara Galeazzi et Thiago Soares, est quant à lui pertinent quant au thème du gala, mais reste peu adapté à une telle circonstance : des applaudissements polis en découlent, malgré le talent des danseurs.

Parmi les pièces intégrales choisies, l’une des plus étonnantes, et des plus efficaces auprès du public, est certainement Parade, interprétée ici avec la verve nécessaire par la Donlon Dance Compagny (en résidence à Sarrebruck) : l’humour absurde de Massine, la force inentamée des décors et costumes de Picasso donnent une image particulièrement vive de la volonté de renouvellement propre à l’entreprise de Diaghilev. À l’autre opposé du spectre expressif d’une compagnie plus soucieuse de diversité foisonnante que d’unité stylistique, Apollon – hélas sans son prologue – de Stravinsky et Balanchine montre sa capacité à s’adapter à l’évolution rapide des goûts du public. Pour ce chef-d’œuvre du néoclassicisme naissant, c’est à rien moins que quatre danseurs du Mariinsky qu’Ivan Liska a ici fait appel : si les dames (Mlles Selina, Nikitina et Osmolkina) semblent trop peu concentrées pour faire ressortir la rigueur formelle de la pièce, Alexander Sergeyev fait forte impression avec son style balanchinien parfait, soutenu par le brio propre au Mariinsky.

Le plus intéressant de la soirée, cependant, est peut-être la triple présence du Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. Sa chorégraphie originelle, celle de Nijinsky, est confiée aux danseurs de la maison, et c’est le seul moment de la soirée qui rende véritablement justice au très haut niveau atteint depuis quelques années par la troupe : Tigran Mikayelyan réussit à faire ressortir la force d’une chorégraphie dont la nouveauté était sans doute la principale qualité à l’époque, avec une concentration dans le mouvement, un souci stylistique qui confirment qu’il est aujourd’hui un danseur de tout premier plan, et Daria Sukhorukova parvient à donner un peu de relief au principal rôle féminin.

Quelques décennies plus tard, la chorégraphie de Jerome Robbins vient exploiter sans restriction la sensualité d’autant plus brûlante qu’elle est retenue de la pièce originelle : le duo de Polina Semionova et Vladimir Malakhov (Ballet National de Berlin), très attendu, obtient un triomphe amplement mérité. La pièce, certes, avec sa tonalité mélancolique et son épure délicate, est très valorisante, mais la grâce de Polina Semionova lui donne une intensité spirituelle et un rayonnement solaire que son partenaire, puissant mais retenu, soutient avec engagement.

La troisième version au programme de cette riche soirée de gala, celle de John Neumeier (créée en 1996) est certainement la moins connue des trois, mais elle remporte un succès non moins vif auprès du public. Sa particularité est de mettre en scène trois personnages et non deux, les deux protagonistes principaux de la pièce originale étant en quelque sorte rêvés par le troisième : la Française Hélène Bouchet, formée à l'école de Rosella Hightower, belle danseuse toute en lignes sinueuse, est véritablement remarquable, et la complémentarité du ténébreux Otto Bubenicek et du blond Edvin Redvazov - le rêveur et le faune - montre à quel point le travail de Neumeier à Hambourg depuis plus de trois décennies a fait naître des danseurs qui, au-delà de la maîtrise évidente d'un style, possèdent une personnalité d'une puissance peu commune.

Plus que la soirée consacrée aux Cent ans des Ballets russes (critiquée ici), peu pertinente, cette longue soirée de gala donne une image riche et variée de cette troupe d’exception. En perdant l’effet de la nouveauté qui était une part considérable de son charme dans les deux décennies de son existence, certaines pièces ont certainement perdu une partie de leur lustre ; mais, au-delà de l'intérêt historique considérable des pièces, au-delà même de l'impression tenace que ce répertoire dans son ensemble vaut mieux que l'addition des pièces qui le composent, cet hommage permet aussi de constater la qualité chorégraphique propre d'une partie de ce répertoire dont l'inventaire critique n'est pas entièrement fait.


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