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haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26516
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 Posté le: Ven Nov 23, 2007 11:36 am Sujet du message: |
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Le décès de Maurice Béjart, vu par la presse belge :
Le Soir :
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D'abord interprète, il voyage très vite dans divers pays d'europe et se met à créer ses propres pièces. A l'époque, le ballet connaît une certaine désaffection dans son aspect le plus classique. Mais de jeunes artistes, utilisant le vocabulaire classique, tentent de lui donner un nouvelle jeunesse. Plutôt que de se contenter de danser le répertoire, ils créent des œuvres nouvelles inspirées par l'air du temps.
C'est le cas de Maurice Béjart qui tente, tant bien que mal de créer ses pièces à Paris, sans trouver de commanditaires lui permettant vraiment d'en vivre. Un jour pourtant, un homme l'aborde alors qu'il se produit à la « Fontaine des 4 saisons ». Cet homme se nomme Ernest Blondeel et c'est un des responsables de la toute nouvelle télévision belge créée en 1953. Ernest Blondeel a pour mission de dénicher à Paris des artistes de variétés susceptibles de se produire à la télévision. En découvrant Maurice Béjart, Blondeel voit immédiatement qu'il y a chez lui un potentiel parfaitement utilisable en télévision.
Maurice Béjart fait sa première apparition sur les petits écrans belges le 2 mars 1955. Il propose L'inconnu sur des chansons d'Edith Piaf. Un trio dansé par le chorégraphe lui-même, Michèle Seigneuret et Dick Sanders. En juillet de la même année, Béjart et sa troupe des Ballets de l'étoile créent Symphonie pour un homme seul sur la musique de Pierre Henry et Pierre Schaeffer. Une œuvre qui va devenir mythique et que la télévision belge filme et diffuse le 8 octobre de la même année. « Il n'est plus personne pour contester la valeur intensément expressive de cette œuvre qui ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire de la chorégraphie moderne, écrit le journaliste du Soir, Marcel Lobet quelques années plus tard dans son passionnant ouvrage « Dix années de ballet à la télévision belge, 1953-1963 ». Ce fut le ballet du demi-siècle où toute une génération a reconnu l'image de l'homme d'aujourd'hui… et de demain. Ce danseur au torse nu, c'est l'homme de l'an 2000 écrasé par la machine, obsédé par le bruit, harcelé par les impératifs des idoles que son caprice a façonnées ». |
Article : Le Soir (Bruxelles)
La Libre Belgique :
| Citation: |
| La nouvelle de la mort du chorégraphe français a suscité de nombreuses réactions, de Nicolas Sarkozy à la ministre Fadila Lanaan en passant par François Weyergans évoquant un "créateur d'une fécondité exceptionnelle". Mais ce sont surtout les dizaines de milliers de ses fans belges qui pleurent celui qui les a fait tant rêver dans les années 60 et 70. Le Ballet du XXe siècle apportait alors un vent formidablement neuf et stimulant à Bruxelles. On se pressait chaque soir, au Cirque royal ou dans un Forest National comble pour applaudir le "Sacre du printemps", incroyablement tribal, le rythme obsédant du "Boléro" ou la IXe symphonie. Et chacun se pâmait devant Paolo Barotoluzzi, Jorge Donn, Suzanne Farell ou Tania Bari. On n'a plus jamais connu cela par la suite, chez aucun chorégraphe. "On a dansé à Mexico devant 45 000 personnes, comme les Stones, rempli la Palais des sports de Paris pendant un mois, enthousiasmé Avignon," nous rappelle Micha Van Hoecke, qui dirigea l'école de Mudra. Béjart triomphait au départ d'une Belgique qu'il n'a cessé ensuite d'aimer. Il y avait trouvé un accueil que la France lui avait refusé. Mais sa patrie d'adoption se lassa un jour de son omnipotent chorégraphe. Régnant en maître, il avait imposé ses vues et occulté en Belgique les courants nouveaux d'où devait naître la danse contemporaine : du théâtre-danse de Pina Bausch aux Américains Forsythe, Brown ou Cunningham. |
Article : La Libre Belgique
La RTBF (Radio Télévision Belge Francophone) verse pour sa part (involontairement) dans l'humour noir, en évoquant des complications juridiques possibles pour une "naturalisation belge à titre posthume" du chorégraphe, et, politique intérieure oblige, souligne que Maurice Béjart ne mégotait pas son amour "pour Bruxelles, pour la Wallonie et la Flandre", ce qui ne manquera pas de désespérer les habitants (germanophones) des cantons d'Eupen et Malmédy. On ne peut pas penser à tout...
Article : RTBF
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004
Messages: 1413
Localisation: Paris
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1796
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 1:34 pm Sujet du message: |
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| Dommage que le/la journaliste n'ait pas daigné signer cet article... Après tout l'école de Maurice Béjart n'est pas située en France alors pourquoi tant de haine ?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 2:29 pm Sujet du message: |
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Une seule petite voix, venue d'ailleurs, qui ne va pas dans le sens du vent, qui ne participe pas à l'unanimisme ambiant, qui vient troubler le petit confort intellectuel, et tout de suite il est question de haine...
Où êtes-vous, esprit des Lumières??? Pauvre France qui préfère s'en prendre aux plus faibles que polémiquer sur les puissants... 
Admirer un artiste, reconnaître son talent et se recueillir devant sa tombe ne doit pas nous obliger pour autant à sombrer dans une idolâtrie sans nuances... Il y aurait, à mon avis, beaucoup à dire, au-delà des oeuvres datées - phénomène inévitable et inhérent à la modernité -, sur Béjart chorégraphe, sur le cirque commercial des dernières années (jusqu'au point d'orgue de l'hommage "bling-bling" à Versace...), sur la spiritualité de Prisunic qui imprégnait certaines de ses oeuvres... Et l'on peut peut-être trouver aussi que celui qui avait révolutionné la danse dans les années 50 avait fini par se laisser aller, sur le plan créatif, à un certain conformisme, pour ne pas parler d'un conformisme certain...
Maintenant, et nul ne le nie, Béjart n'en est pas moins, et depuis longtemps, une figure centrale et extrêmement influente de l'histoire de la danse au XXème siècle. De ce point de vue, ce n'est certainement pas sa mort qui l'a fait entrer dans l'histoire comme chorégraphe. Par ailleurs, il a fait beaucoup pour les jeunes danseurs avec son école, ce que l'on ne peut que saluer. A titre plus personnel, je dirais que certains de ses ballets sont inscrits de manière indélébile dans ma mémoire de la danse, de celle qui se forge durant l'enfance ou l'adolescence... Un monde d'images désormais mythiques - de la table rouge du Boléro au justaucorps porté par Michaël Denard dans L'Oiseau de Feu..., sans oublier ses danseurs, Donn, Farrell, Plissetskaya, Guillem en tête, parmi bien d'autres - s'associe ainsi immédiatement à son nom. Il me semble que c'est bien là la marque d'un grand créateur que de s'imposer de cette manière, c'est-à-dire avant tout par le biais de l'imaginaire, au plus grand nombre et à plusieurs générations successives... Ses chorégraphies proprement dites n'en sont pas pour autant des objets sacrés et intouchables (et cet article m'a appris beaucoup).
Dernière édition par sophia le Ven Nov 23, 2007 3:31 pm; édité 2 fois |
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 3:12 pm Sujet du message: |
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La journaliste a en tout cas certainement raison de souligner que la popularité de Béjart en France n'avait pas forcément d'équivalent à l'étranger; outre les pays qu'elle cite, j'ajouterais volontiers l'Allemagne, où Munich ne donne pas ses ballets (une entrée au répertoire de Ring um den Ring prévue en 2004 a ainsi été remplacée par Limb's Theorem de Forsythe), et Berlin se contente de reprendre régulièrement ce même Ring sans chercher à étendre son répertoire...
Quant à l'accusation d'arrivisme et de carriérisme que lance cet article, je n'en sais rien, mais je suis bien d'accord avec sa valorisation de l'oeuvre de Béjart.
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wagneriano
Inscrit le: 08 Juil 2005
Messages: 213
Localisation: Rome
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 5:47 pm Sujet du message: |
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Le Corriere della sera, la Repubblica, la Stampa et Il Giornale, qui sont les journaux italiens les plus diffusés et les plus prestigieux, ont dédié à l'artiste disparu des articles longs et détaillés. Dimanche ce sera le tour du supplément culturel du journal économique Il Sole-24 Ore.
En Italie Maurice Béjart était chez soi: il avait des amis italiens et parlait parfaitement l'italien.
Ce soir au Teatro Regio de Turin il y a eu la première représentation de Ariane et Barbe-bleue de Paul Dukas. Avant que le spectacle débute, la direction du théatre a tenu à rendre hommage à M. Béjart. Son dernier spectacle au Regio date 2005. En 1998, Béjart avait été nommé directeur du Festival Torino Danza. Toute la salle a applaudi.
Dernière édition par wagneriano le Sam Nov 24, 2007 10:59 am; édité 2 fois |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 7:22 pm Sujet du message: |
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En ce qui concerne les obsèques de Maurice Béjart:
| Citation: |
Selon les dispositions de M.Béjart, une cérémonie publique sera organisée lundi à 16h00 à la salle Métropole à Lausanne.
Source: http://www.tsr.ch/ |
Et comme cela a déjà été signalé plus haut:
| Citation: |
Les cendres de Maurice Béjart devraient être dispersées dans les prochains jours sur la côte belge et plus précisément sur les plages d'Ostende, telles sont en tout cas les dernières volontés du chorégraphe
Source: http://www.levif.be/ |
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helookity
Inscrit le: 06 Déc 2004
Messages: 59
Localisation: paris
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 8:12 pm Sujet du message: |
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Petite précision, salle Metropole à Lausanne: dimanche après_midi et lundi matin sera ouvert au public, à 16h cérémonie privée.
Aux dernières nouvelles, les cendres ne pourront pas etre dispersées sur la plage d'Oostende, car on ne peut pas polluer un lieu public....no comments car je suis trop énervée!
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korina
Inscrit le: 30 Aoû 2005
Messages: 37
Localisation: fontainebleau
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 8:29 pm Sujet du message: |
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Le magazine de France 5 de ce soir était consacré à Béjart. Brigitte Lefèvre était présente parmi d'autres invités.Malheureusement , je n'ai pu en voir que la fin .Apparemment , l'émission peut être vue en ligne .
D'autre part , Arte diffusera " Béjart , vous avez dit Béjart" suivi du Boléro demain soir , à partir de 20h 40.
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1796
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 8:42 pm Sujet du message: |
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| Sophia, je ne suis pas forcément une grande admiratrice du travail de Béjart, je trouve simplement que le ton de cet article est déplacé.
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003
Messages: 982
Localisation: Paris
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| Posté le: Ven Nov 23, 2007 8:44 pm Sujet du message: |
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L'ami Gérard Lefort n'y connait visiblement pas grand chose à la danse cf son éditorial dans Libération ce matin qui voit des ruptures, oppositions et des libérations là où il n'y a que filiation, continuité et aller-retours avec la tradition "classique", le tout plongé dans des contextes historiques évolutifs.
Cela fait toujours sourire quand un journaliste parle par exemple des cantatrices d'Opéra énormes et statiques, car leur seule référence en la matière ne dépasse pas la Castafiore de Hergé.
Voilà le genre de diktat intellectuel parisien qui éloigne des salles tout un public, privé de prendre du plaisir à Casse-Noisette (bonbon pour Gégé) autant qu'à un spectacle de Béjart ou autre chorégraphe plus radical.
Lefort est d'autant plus imbécile dans son médiocre papier que justement dans le Casse-Noisette de... Maurice Béjart, le grand pas de deux est dansé sur la chorégraphie "scrupuleusement respectée" de Marius Petitpa tant il admirait cet autre marseillais.
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kreul
Inscrit le: 22 Avr 2006
Messages: 288
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1796
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annoether
Inscrit le: 24 Nov 2007
Messages: 1
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| Posté le: Sam Nov 24, 2007 4:09 pm Sujet du message: |
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bonjour, savez vous si il y aura un défilé ou une cérémonie en hommage à Béjart SUR paris prochainement ? j'ai demandé à un danseur de l'ONP et il ne sait pas...
merci
annoether, nouvelle au forum
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haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26516
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| Posté le: Sam Nov 24, 2007 4:13 pm Sujet du message: |
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Bienvenue annoether.
Je n'ai pas connaissance d'un hommage public qui serait rendu à Maurice Béjart, ni à Paris, ni à Marseille, sa ville natale. Mais peut-être que quelqu'un en sait plus sur la question.
Pour le moment, seule la ville de Lausanne a annoncé une cérémonie officielle, ainsi que sophia et helookity l'ont signalé plus haut :
| Citation: |
Lausanne: un dernier hommage sera rendu à Maurice Béjart
Le public pourra rendre un dernier hommage à Maurice Béjart dimanche après-midi et lundi matin. La dépouille du chorégraphe, décédé jeudi à la veille de ses 81 ans, sera exposée à la salle Métropole. Une cérémonie privée suivra lundi après-midi.
La Ville et la Fondation Béjart Ballet Lausanne veulent permettre à son "public si fidèle" de dire un dernier adieu à Maurice Béjart et de signer le livre de condoléance, ont-elles indiqué dans un communiqué. La salle Métropole sera ouverte dimanche de 16h à 20h et lundi de 9h à 14h (fermeture des portes à 13h30). L'entrée se fera uniquement par la place Bel-Air.
Les proches de Maurice Béjart, de sa Compagnie et de son Ecole se retrouveront quant à eux pour une cérémonie privée lundi à 16h. La Ville et la fondation espèrent qu'ainsi les hommages au chorégraphe pourront se dérouler "en toute sérénité". |
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