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Nouvelles de l'English National Ballet
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Florestiano



Inscrit le: 28 Mai 2010
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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2017 7:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

paco a écrit:
Une série d'anthologie car exceptionnelle 3 représentations de suite (et encore, je n'étais pas à la matinée de ce dimanche, du même niveau parait-il).

C'est en tout cas mon ressenti. L'Albrecht déjà très fouillé de Cesar Corrales, qui est un danseur manifestement très populaire - et surtout très talentueux -, a enflammé la salle (pour l'anecdote, il nous a offert les fameux entrechats-six avec une fièvre très probante, et pour une de ses premières prestations en Albrecht, chapeau !).

Elisa Badenes, que nous avions eu l'occasion d'admirer en Giselle à Stuttgart avant qu'elle ne devienne Principal, a été l'ingénue de la série, tout en fraîcheur et en naïveté. Superbe.

Et un corps de ballet au II qui, pour cette quatrième représentation en trois jours, reste à un niveau formidable.

paco a parfaitement résumé : "une série d'anthologie car exceptionnelle 3 (ah non, 4) représentations de suite" !

Math a écrit:
Concernant Albrecht, je m’attendais à voir faire des entrechats 6 à un moment donné (comme j’avais lu sur ce forum que c’était l’usage dans la version de Pierre Lacotte), mais il se trouve que dans cette production, les solistes ne sont pas priés de le faire (si j’ai bien compris sur un forum anglais). Néanmoins, Isaac Hernandez a fait preuve d’une belle technique.

Quelle chance, Math, de voir Alina comme première Giselle ! Vous commencez par la crème !

Au-delà des histoires de versions, auxquelles je n'ai jamais vraiment compris grand chose, une chose est sure : je peux vous dire que j'ai été beaucoup plus souvent enthousiasmé par des Albrecht proposant une chorégraphie alternative aux entrechats (mais pleine de sens et de fièvre). La plupart des danseurs se limitent à faire des entrechats un exercice conventionnel et très rares sont ceux capables d'y raconter une histoire - et c'est tout de même crucial à ce moment du drame...
N'est pas Le Riche, Ganio ou Sarafanov qui veut (même Polunin ou Bolle, techniciens en leur temps incontestables, m'ont toujours laissé un peu perplexe).
Je ne connais aucune production où les entrechats soient imposés (et fort heureusement du reste !) - et rappelons que même Baryshnikov soi-même, qu'on ne saurait accablé de limites techniques, ne les faisait pas Wink


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3547

MessagePosté le: Lun Jan 23, 2017 8:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Merci paco et Florestiano pour ces nouvelles d'Outre-Manche. Apparemment, j'ai raté quelque chose!

Eh oui... Je pense surtout que, vous qui avez déjà vu l'ENB les saisons passées (y compris lors de la tournée à l'ONP), vous n'auriez pas reconnu cette compagnie. Le IIe acte était tout simplement incroyable au niveau du corps de ballet, dans cette oeuvre je n'en ai jamais vu d'aussi saisissant dramatiquement et impeccable de synchronisation ! Moi qui suis parfos inconditionnel du Royal Ballet, là franchement je dis "chapeau", c'était un cran bien au-dessus !


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Alexis29



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Messages: 1243

MessagePosté le: Lun Jan 23, 2017 8:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Giselle tient une place particulière dans le cœur des cubains alors si c'est Loipa Araujo qui a fait travailler la compagnie il ne faut pas s'étonner de cette réussite !


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3547

MessagePosté le: Lun Jan 23, 2017 9:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Florestiano a écrit:
Math a écrit:
Concernant Albrecht, je m’attendais à voir faire des entrechats 6 à un moment donné (comme j’avais lu sur ce forum que c’était l’usage dans la version de Pierre Lacotte), mais il se trouve que dans cette production, les solistes ne sont pas priés de le faire (si j’ai bien compris sur un forum anglais). Néanmoins, Isaac Hernandez a fait preuve d’une belle technique.


Au-delà des histoires de versions, auxquelles je n'ai jamais vraiment compris grand chose, une chose est sure : je peux vous dire que j'ai été beaucoup plus souvent enthousiasmé par des Albrecht proposant une chorégraphie alternative aux entrechats (mais pleine de sens et de fièvre). La plupart des danseurs se limitent à faire des entrechats un exercice conventionnel et très rares sont ceux capables d'y raconter une histoire - et c'est tout de même crucial à ce moment du drame...
N'est pas Le Riche, Ganio ou Sarafanov qui veut (même Polunin ou Bolle, techniciens en leur temps incontestables, m'ont toujours laissé un peu perplexe).
Je ne connais aucune production où les entrechats soient imposés (et fort heureusement du reste !) - et rappelons que même Baryshnikov soi-même, qu'on ne saurait accablé de limites techniques, ne les faisait pas Wink

Effectivement, de mémoire seul Nicolas le Riche à l'ONP avait réussi à "jouer" les entrechats-six avec fièvre sans se limiter à la difficulté technique. Dans ce passage il reste pour moi la référence absolue.

Concernant les Albrecht de cette série de l'ENB, dans ce passage précisément :

- Isaac Hernandez fut incontestablement le plus convaincant. Il démarre par quelques brisés spectaculaires, puis se fige et se tourne vers Myrtha, le regard implorant et désespéré, et retrace une diagonale de brisés "joués" et non simplement dansés, en crescendo dans le désespoir. Voyant le refus définitif de Myrtha, il court jusqu'au milieu du plateau et termine ce passage par 6 entrechats-six avant de repartir vers le fond du plateau au moment où Giselle revient

- Xander Parish samedi soir (distribution "Tamara Rojo") ne fait que des brisés - spectaculaires de par la taille du danseur et sa vigueur dans les sauts-, et les a fait avec ce qu'il faut de théâtralité, de désespoir mimé pour que ce passage n'apparaisse pas comme pure virtuosité mais comme un vrai moment de désespoir, réussissant à émouvoir.

- le même Xander Parish jeudi soir (distribution "Lauretta Summerscales") a fait les mêmes brisés, mais moins nombreux, de façon purement mécanique, sans conviction théâtrale, puis se promène sur le plateau et part en coulisse. Franchement raté et sans intérêt

- le partenaire de Dromina samedi en matinée, quant à lui, se lance dans un début de manège puis se fige, implore Myrtha du regard, comme Isaac Hernandez la veille mais avec beaucoup moins de conviction, puis se contente d'aller vers le fond du plateau en marchant. Assez transparent...

Voilà pour ce passage... Wink


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Math



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2017 10:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour les précisions sur la chorégraphie, Florestiano. Oui, même si Isaac Hernandez n’a pas fait ce « morceau de bravoure », sa variation était très bien exécutée.

En effet, je pense vraiment avoir été chanceuse de voir Alina Cojocaru dans ce rôle ! J’étais en haut du balcon sans jumelles, et pourtant sa palette d’expressions était très lisible même de loin, c’était une magnifique Giselle qui nous a vraiment embarqués dans son histoire. La scène de folie était toute en retenue et pourtant à briser le cœur, et j’ai ressenti également une belle alchimie entre Giselle et sa mère lors de leurs moments ensemble, c’était très émouvant à voir.


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Math



Inscrit le: 27 Juil 2013
Messages: 72

MessagePosté le: Lun Jan 23, 2017 10:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

paco a écrit:
Concernant les Albrecht de cette série de l'ENB, dans ce passage précisément :

- Isaac Hernandez fut incontestablement le plus convaincant. Il démarre par quelques brisés spectaculaires, puis se fige et se tourne vers Myrtha, le regard implorant et désespéré, et retrace une diagonale de brisés "joués" et non simplement dansés, en crescendo dans le désespoir. Voyant le refus définitif de Myrtha, il court jusqu'au milieu du plateau et termine ce passage par 6 entrechats-six avant de repartir vers le fond du plateau au moment où Giselle revient

- Xander Parish samedi soir (distribution "Tamara Rojo") ne fait que des brisés - spectaculaires de par la taille du danseur et sa vigueur dans les sauts-, et les a fait avec ce qu'il faut de théâtralité, de désespoir mimé pour que ce passage n'apparaisse pas comme pure virtuosité mais comme un vrai moment de désespoir, réussissant à émouvoir.

- le même Xander Parish jeudi soir (distribution "Lauretta Summerscales") a fait les mêmes brisés, mais moins nombreux, de façon purement mécanique, sans conviction théâtrale, puis se promène sur le plateau et part en coulisse. Franchement raté et sans intérêt

- le partenaire de Dromina samedi en matinée, quant à lui, se lance dans un début de manège puis se fige, implore Myrtha du regard, comme Isaac Hernandez la veille mais avec beaucoup moins de conviction, puis se contente d'aller vers le fond du plateau en marchant. Assez transparent...

Voilà pour ce passage... Wink


Merci paco pour ces explications detaillées! Very Happy


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sophia



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MessagePosté le: Mar Jan 24, 2017 8:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Alexis29 a écrit:
Giselle tient une place particulière dans le cœur des Cubains, alors si c'est Loipa Araujo qui a fait travailler la compagnie, il ne faut pas s'étonner de cette réussite !


Sur les vidéos qu'a diffusées l'ENB, on voit beaucoup Irek Mukhamedov répéter avec les solistes.
https://www.youtube.com/watch?v=F7CpWykQMLQ


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Alexis29



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Messages: 1243

MessagePosté le: Mar Jan 24, 2017 9:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il est pas mal non plus ! Mukhamedov est une personne généreuse (en plus de son immense savoir). Ah l'importance des coachs !


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Florestiano



Inscrit le: 28 Mai 2010
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MessagePosté le: Mar Jan 24, 2017 10:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Minute midinette, pour signaler cette photo trop chou de Cesar Corrales il y a 17 ans ; un Albrecht précoce Wink
https://www.instagram.com/p/BPOAZXSAKJ5/


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Mar Jan 24, 2017 10:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et 17 ans plus tard : https://www.instagram.com/p/BPacWQQDxhK/


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paco



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Messages: 3547

MessagePosté le: Mar Jan 24, 2017 10:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je reviens maintenant sur la version de l'ENB (outre la scène finale d'Albrecht décrite ci-dessus) :
A vrai dire, le 1er soir où j'ai assisté à cette série j'ai été quelque peu déstabilisé tant cette version diffère des autres. Elle contient environ 10 minutes de danse supplémentaire, officiellement sur des partitions et chorégraphies "retrouvées" ou plutôt restituées par rapport à l'évolution de ce ballet depuis un siècle et demi.

Le 1er acte est très fortement recentré sur le couple Giselle-Albrecht, dépouillé d'une petite partie des scènes de paysans auxquelles nous sommes habitués. Le Pas de Six des paysans du Royal Ballet est ici, un Pas de Deux (écourté par rapport à la version ONP) et certaines danses de paysans disparaissent ou sont transformées en simples pantomimes. A l'inverse, un long Pas de Deux "narratif" est introduit entre Giselle et Albrecht (en plus de celui de la version habituelle), dont une variation de Giselle sur un solo de flûte dont la partition (Adam ???) rappelle très fortement les Variations pour flûte et piano de Schubert...

L’impression qui s’en dégage est celle d’une version plutôt « acète », épurée, passionnante lorsqu’elle est dansée par un couple charismatique comme Cojocaru-Hernandez ou Rojo-Parish de samedi soir, ou ennuyeuse lorsque le tandem principal cherche ses marques comme ce fut le cas jeudi soir (Summerscales étant bien investie dans son personnage, mais Parish semblant encore en train de s’échauffer). Il s’agit donc d’une version très exigeante concernant les deux personnages principaux. A cela manque, à mon avis, le côté flamboyant et virtuose que l’on a dans la version du Royal Ballet avec son Pas de Six qui est une véritable « fête de la danse ».

Le 2e acte est quant à lui une réussite incontestable. Le décor, succession de tulles en trompe l’œil éclairés latéralement par des faisceaux blanchâtres évoquant les projecteurs des grandes salles de cinéma à l’époque du « muet », restitue pleinement l’inquiétante pénombre des forêts romantiques. Dans cette configuration, les Willis sont plus fantomatiques que jamais et particulièrement menaçantes lorsqu’elles s’en prennent aux chasseurs.

Car ici la version ENB redonne aux Willis leur caractère « spectral » et inquiétant, loin de la simple danseuse en tutu. Comme le dit le programme de salle, la tradition a trop laissé dériver les Willis vers de jolies Sylphides, alors qu’à la base il s’agit de créatures morbides inquiétantes et pas très gentilles… On y voit ainsi les Willis s’attaquer – au sens propre du terme- aux chasseurs, mais aussi Albrecht « traversant » littéralement Giselle comme dans un film où l’on traverse un fantôme (effet particulièrement réussi, à se demander si Cojocaru n’était pas un simple hologramme Wink

De fait, le 2e acte de la version ENB est captivant car il redonne à Myrtha et ses Willis le rôle principal, plein d’autorité, de virtuosité aussi. Au milieu de l’acte, un « fugato » à l’orchestre (écrit par Adam mais qui sonne comme du Mendelssohn…) surprend car on ne l’entend dans aucune autre version. Il est dansé par quatre groupes de Williis et il est sensé marquer le point de rupture à partir duquel Albrecht perdra définitivement Giselle. Ceci implique évidemment de requérir à une interprète d’exception pour le rôle de Myrtha, et l’on comprend mieux, de fait, pourquoi l’ENB a cru bon de confier ce rôle à des stars invitées, dont Michaela de Prince (ceci dit, Isabelle Brouwers, pur produit de l’ENB, fut très bien également, même si elle n’a pas atteint les mêmes sommets de charisme que De Prince).

La fin est quant à elle le sommet de cette version : il s’agit ici d’un Pas de Deux narratif, au cours duquel Giselle et Albrecht se croisent sans se toucher, sans se « trouver », se frôlant simplement. Giselle ne réussit plus à voir Albrecht, Albrecht quant à lui ne peut plus voir Giselle. L’effet est particulièrement émouvant et il est très difficile, tandis que le rideau retombe lentement, de retenir nos larmes. Que d’yeux rougis autour de moi… !!

Comme le mentionne Florestiano sur ce fil, souhaitons que l’ENB maintienne cette version à son répertoire car elle est passionnante. Il faut en revanche bien être conscient qu’elle ne supporte pas un tandem qui n’ait pas la personnalité suffisante pour faire vivre toutes ces pantomimes plus proches du cinéma que du ballet au sens académique. Et à titre personnel il me manque ce petit chouia de « spectacle » au premier acte, qui fait la valeur de la version du Royal Ballet.

@Florestiano : corrigez-moi si j'ai mal retranscrit ici les spécificités de cette version, certains détails ont pu m'échapper...


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3547

MessagePosté le: Mar Jan 24, 2017 3:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Suite (et fin ?) de mes « Souvenirs de 4 Giselle historiques à l’ENB » Wink

Samedi soir, en attendant le lever de rideau de la représentation Rojo-Parish, j’ai échangé une brève conversation avec Isaac Hernandez qui assistait lui aussi à la représentation depuis le parterre. D’ordinaire je n’aime pas trop aborder les artistes venus « incognito » assister à un spectacle, sachant à quel point cela peut les saouler de devoir discuter de tout et rien avec un inconnu alors qu’ils ont des amis ou de la famille qui les attendent à 10 mètres de là, mais comme il avait l’air esseulé je me suis permis de le déranger quelques minutes. Il a d’ailleurs été fidèle à sa réputation : très disponible, charmeur, et finalement plutôt heureux d’être abordé par un spectateur, au point d’être beaucoup plus demandeur de conversation que moi ! (je dois vraiment être devenu un ours avec le temps…).

En synthèse, voici ce qu’il m’a dit de cette version Giselle vécue en tant qu’interprète d’Albrecht : globalement, son obsession unique est de raconter une histoire : d’une part parce que c’est ce qui lui permet psychologiquement de surmonter les nombreuses difficultés techniques de cette version, d’autre part parce que pour lui cette Giselle là n’est pas un ballet au sens académique du terme, mais bel et bien un conte, dont la pantomime est l’essence même.
Cette exigence de « storytelling » nécessite une préparation interprétative importante en amont avec la partenaire (en l’occurrence ici Alina Cojocaru). Pour lui il ne s’agit pas ici simplement de « bien s’entendre » en terme de partenariat de danse, mais d’avoir une vision commune cohérente de l’évolution psychologique des deux personnages Giselle et Albrecht. Le gros du travail est dramaturgique et pas simplement d’entente entre deux danseurs (il précise toutefois que tout ceci lui est facilité par le fait qu’il ait déjà dansé plusieurs fois auparavant avec Alina…). Son plus grand plaisir est que les spectateurs lui disent qu’ils ont passé un grand moment de théâtre, et non pas qu’ils le félicitent pour telle ou telle prouesse de manège ou pour un partenariat réussi.

Ceci étant, il considère cette version de Giselle comme particulièrement éprouvante physiquement, les deux personnages principaux étant constamment sollicités avec notamment des PD2 et scènes additionnelles par rapport à d’autres versions. Il m’a dit que, parvenu à la moitié du second acte, penser avant tout au personnage et à l’histoire qu’il raconte est le seul moyen pour surmonter la fatigue physique qui se fait fortement sentir à cet instant (dans cette version) et pouvoir se lancer dans le PD2 redoutable qui l’attend ensuite. Parvenu à son fameux solo de la fin du 2e acte, il me dit que s’il y pense il est foutu, en revanche s’il se dit « je dois convaincre Myrtha de me laisser partir avec Giselle » il ne se rend même plus compte qu’il vient d’exécuter plusieurs brisés et entrechats-six…

Voilà pour son expérience de cette Giselle, le reste de la conversation ayant été plus anecdotique (son plaisir d’être à l’ENB, une compagnie où il se sent parfaitement intégré et dont il apprécie particulièrement la politique artistique, son plaisir de vivre dans une ville où il y ait deux compagnies de top niveau – RB et ENB-, son plaisir d’avoir retrouvé Michaela de Prince à l’occasion de cette série, etc., etc.).


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haydn
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MessagePosté le: Mer Jan 25, 2017 5:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Cette Giselle n'est pas tout à fait inconnue des balletomanes parisiens, du moins ceux d'un certain âge...

Elle avait déjà été présentée au Théâtre du Châtelet en 1983 par le London Festival Ballet - ancienne raison sociale de l'English National Ballet - et reprise par l'Opéra de Paris en avril-mai 1985. En première partie de programme figurait une création de Francine Lancelot, Quelques pas graves de Baptise. Giselle était donnée en seconde partie, avec tout de même Mikhaïl Barychnikov en Albrecht invité par son ennemi intime, Rudolf Nouréev, qui n'était donc pas si sectaire que cela...


Dans la version Skeaping, toute la musique à l'exception du Pas de deux des Paysans (Burgmüller) et d'une variation de Giselle au second acte (Pugni) est d'Adam, et reflète, en gros, la partition telle qu'elle a été utilisée pour les reprises de 1864 et 1866 à l'Opéra Le Peletier. C'est d'ailleurs vraisemblablement une copie de ce manuscrit qui a été utilisé. Il comporte la fameuse fugue (qui figurait déjà dans l'autographe de 1841) pour les Wilis au deuxième acte.

On peut trouver une série de photos des représentations de 1985 sur le site de la Bibliothèque nationale de France (distribution Platel / Lormeau apparemment) :

--> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9080416r



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CatherineS



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Messages: 1487

MessagePosté le: Mer Jan 25, 2017 8:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai le souvenir, mais j'ai besoin de l'aide de Gimi, que la venue de Baryshnikov n'était pas prévue, et qu'il avait remplacé Rudolf Noureev quasiment au pied levé. Je sais que je n'ai jamais vu le danseur "on stage" (et que j'aurais tout fait pour le voir s'il avait été annoncé, alors que j'évitais Noureev), alors que j'ai vu cette version Skeaping pas du tout inoubliable, elle réintroduisait effectivement le pas de deux des vendanges pour Giselle et Albrecht au 1er acte et dont la musique est utilisée dans la version Mats Ek et qu'elle réintroduisait cette fameuse fugue des Willis.
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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3547

MessagePosté le: Jeu Jan 26, 2017 12:13 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ces travaux de recherche ! Vous confirmez donc que cette fugue est bien d'Adam : musicalement, elle tombe tellement comme un cheveu sur la soupe qu'on en doute lorsqu'on l'entend la première fois. En revanche, chorégraphiquement, ce passage produit un réel impact dramatique, du moins tel qu'interprété par l'ENB.

Haydn, vous évoquez une variation additionnelle de Giselle au 2nd acte (Pugni) : Florestiano corrigez-moi mais je n'ai pas souvenir de cette variation. A moins qu'il ne s'agisse du bref solo à la toute fin ? (après la série de brisés d'Albrecht, lorsque Giselle réapparait des coulisses ?)

Tant musicalement que chorégraphiquement, dans cette version le seul point faible est selon moi le PD2 des paysans au 1er acte, il produit beaucoup moins d'impact que le Pas de six de la version RB.


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