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Nouvelles du Théâtre national de Chaillot
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haydn
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MessagePosté le: Mar Nov 08, 2016 11:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Juthri / Xavier Troisille est maintenant en ligne avec une seule photo d'illustration, le service de com' d'Olivia Ruiz n'ayant appartement autorisé qu'un nombre très restreint de clichés à la publication... :



    07 octobre 2016 : Volver de Jean-Claude Gallotta, au Théâtre de Chaillot (Paris)

      L'association entre la chanteuse Olivia Ruiz et le chorégraphe Jean-Claude Gallotta pour une co-création faisait figure d'événement du début de saison à Chaillot avec treize dates au programme, après sa création à la Biennale de Lyon. La rencontre entre les deux artistes est née en 2013, lors d'une reprise de L'Amour Sorcier par le chorégraphe : la chanteuse tenait là le rôle de Candelas, et sa prestation fut saluée par la critique tant sur le plan vocal, que pour celui de l'interprétation et de la danse. Sur la foi de cette première, de l'habituelle implication dans ce type de projets et de l'esprit déjanté de l'une (La Mécanique du Cœur avec Dionysos), et de l'inspiration manifestée par le second pour son spectacle My Rock autour de standards des années 70, ce Volver laissait augurer d'une réussite probable. Malheureusement, si le concept annoncé était celui d'une comédie musicale, le résultat présenté en est bien plus éloigné encore qu'un "Off-Off-Broadway".

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haydn
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MessagePosté le: Mar Nov 08, 2016 11:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Cela dit, je trouve notre ami Juthri très indulgent avec L'Amour sorcier d'Olivia Ruiz (c'était Marc Minkowski qui officiait à l'orchestre) que j'avais vu à l'Opéra-Comique, et qui ne m'avait pas laissé un souvenir grandiose, c'est le moins qu'on puisse dire...



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juthri



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MessagePosté le: Sam Jan 07, 2017 11:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Point d'orgue de la première partie de saison du Théâtre de Chaillot, la reprise 25 ans après sa création du Roméo et Juliette d'Angelin Preljocaj. Première création d'envergure du chorégraphe à l'initiative du Ballet de l'Opéra de Lyon, cette pièce est présentée par les 24 danseurs du Ballet Preljocaj dans une version dite revisitée.

Le principal changement visuel réside dans les costumes d'Enki Bilal qui sont très clairement retravaillés : remise au goût du jour pour les vêtements urbains du clan Montaigu, épure des uniformes de la milice des Capulet dont un très réussi pour Tybalt, et surtout abandon de la tenue futuriste de Juliette pour une panoplie minimaliste, mi oripeaux préhistorique pour l'allure générale, mi déshabillé soyeux pour le blanc et la légèreté des matières. Subsistent intactes les tenues des nourrices aux mamelles et hanches élargies au maximum, pour une allure générale maternelle et bouffonne, en miroirs de noir et blanc, figures de la dualité immuable. Pour les décors on retrouve le mirador-fusée et le balcon transformé en chemin de ronde métallique, ainsi qu'une séparation côté jardin ouvert, côté cour (des miracles) fermée par un mur criblé d'impacts et percé de cavités troglodytes. Les lumières ont également été retravaillées, mais plus spécialement pour cette présentation à Chaillot, en étant assombries au maximum.
L'autre part importante de la revisite concerne la latitude bien plus importante laissée aux danseurs pour laisser paraître leurs émotions par l'expression de leurs visages : Juliette sourit et Roméo geint, Mercutio fanfaronne et Tybalt grince, le tout comme rarement dans des œuvres du chorégraphe.

Le choc de la relecture par Angelin Preljocaj de l'histoire de Roméo et Juliette reste intact, même s'il est atténué par l'idée de présenter rideau de scène ouvert le décor dans la pénombre et que quelques projecteurs lacèrent les travées pendant que les spectateurs s'installent.
Pour rappel le chorégraphe a décidé de plonger cette histoire dans la sienne, celle de ses racines familiales albanaises d'une Yougoslavie communiste, et de transformer l'histoire d'amour médiévale et la lutte de deux clans rivaux, en une allégorie de la résistance du peuple à une dictature établie qui impose un ordre totalitaire dans une nouvelle relecture de la lutte des classes. Cette vision de la lutte pour la liberté au travers d'un amour interdit, s'accompagne d'une collaboration avec le dessinateur Enki Bilal, lui aussi d'origine Yougoslave, qui produira les décors et costumes originaux en transcendant tout cela dans un monde totalitaire mais futuriste.
L'histoire shakespearienne est également revisitée pour coller au propos : intrigue resserrée, personnages oubliés (exit par exemple les parents remplacés par deux nourrices plus abstraites et proies aux moqueries du peuple), personnages ajoutés (les filles des rues, filles de joie comme de misère, tour à tour courtisanes, demoiselles d'honneur ou anges de la mort), libertés prises avec l'intrigue (Tybalt ne sera pas tué par Roméo) voire inversion comme dans la scène du balcon (c'est Roméo qui y prend place alors que Juliette est dans le jardin). Le tout est d'un étonnant accord avec les accents impériaux de la partition de Prokofiev, revisitée elle aussi par l'ajout de nappes électroniques dues à Goran Vejvoda.

Au niveau chorégraphique, cette pièce posait les marques de son style, après les Noces d'Igor Stravinsky, au travers d'un langage contemporain, inspirée de racines classiques, fondés sur des mouvements répétitifs, souvent géométriques, figuratifs des scènes plus que des émotions. Le début de la pièce repose sur l'opposition de la martialité des pas de la milice, conduite par un délicatement sadique Tybalt, et le désordre virevoltant des trois amis de basse condition Roméo, Mercutio et Benvolio, qui tentent de prendre le dessus dans les combats de rue par leur altitude autant que par leur attitude provocatrice. Le désordre est d'ailleurs renforcé par l'hétérogénéité joyeuse des sauts des danseurs, dès lors qu'ils doivent s'élever plus d'un tour en l'air, ce à quoi ne se risque pas Tybalt, et renforce paradoxalement ainsi sa maîtrise et donc l'ordre qu'il personnifie. Après un passage figurant l'apparente soumission du peuple à la marche militaire et qui donne lieu à un plusieurs ensembles millimétrés au son de la Danse des Chevaliers, Tybalt exécutera finalement Mercutio mettant ainsi fin à la révolte, du moins celle visible, et la première partie de ce ballet marquée par quelques longueurs de répétition dans les bagarres de rues, ou des scènes de moindre compréhension.
L'autre révolte, l'invisible mais la plus importante, car porteuse d'un germe qui se distillera à tout le peuple, au travers de la similitude chorégraphique symbolique entre Juliette et les fameuses filles de rue, repose sur l'amour magnifique de celle-ci et son Roméo. C'est effectivement sur elle, voire en elle, que réside la force du ballet, dont le lyrisme de la relation incarnée s'oppose à la froideur d'ensemble. Dès son entrée en scène, figure évanescente qui naît d'un trait de lumière, et son solo initial, suite d'équilibres légers et d'arabesques en déséquilibre, elle est la figure mythique idéalisée. Héroïne animale, qui mord plus qu'elle n'embrasse, spontanée et irréfléchie, jamais farouche mais agissant toujours farouchement, comme lorsqu'elle jette son dévolu sur Roméo, ou quand elle marque son opposition à Tybalt. De Lascivité autant qu'en sensualité, ce personnage féminin que le chorégraphe déclinera ensuite tout au long de sa carrière apparaît pourtant comme déjà dépassé par l'histoire. Tout sa force semble vaine à contrarier l'ordre établi, comme si le premier baiser volé lors de la rencontre initial, déclencheur des événements tragiques qui vont suivre, comme une allégorie de Pandore, avait déjà été l'apogée de sa jeunesse et de son souffle révolutionnaire.
Car Roméo, est lui un révolté très maîtrisé, qui ne venge pas son camarade tombé sous les coups de la milice, mais se mue en sombre assassin silencieux du garde du balcon, pour ramper vers sa Juliette, une conquête de chair avant d'être une quête de liberté.

Le mariage secret donne lieu à la première des chorégraphies en chaises de la soirée, moins acrobatique ou suggestives que ne les créaient Roland Petit, mais infiniment sensuelle, où Juliette distille ses attitudes cambrées si précises, et qui déjà laisse entrevoir la tragique fatalité car la distance des chaises rappelle la séparation du couple malgré cette tentative de communion. Dans ses fameuses postures, parfaitement photogéniques, où presque écartelée sur son Roméo, elle nous renvoie l'image de l'offrande ou de l'abandon, telle la figure d'une parachutiste dans un vol illusoire alors qu'elle chute mortellement.
Les scènes marquantes s'enchaîneront y compris parfois lors des transitions (à noter qu'il n'y a pas d'entracte pour cette pièce d'une heure trente), où le noir intégral est transpercé par le faisceau inquisiteur d'une torche projetée par un garde du mirador sur les visages des spectateurs, pour mieux leur infliger le besoin de réflexion introspective. La scène du lit, révèle déjà la patte du chorégraphe pour les scènes utilisant l'horizontalité, et culmine par un porté des hanches de Roméo qui dans un effort désespéré tente de soulever sa Juliette vers un meilleur destin. Cette scène est accompagnée par quatre couples masqués par d'obscures cages transparentes, qui reproduisent les amours charnels des amants. Images incongrues, par leurs costumes figurant grossièrement la nudité, et l'aspect mural, en deux dimensions quand on est de face de leurs ébats, elles évoquent quatre mosaïques de bacchanales antiques, projetant au mieux les rêves érotiques des amants, au pire révélant par contraste leur pureté.
Le poison sera remplacé par un drap rouge, allégorie du monde communiste, qui évolue d'une main gantée en drapeau rouge, symbole du passage de l'idée humaine au régime déshumanisé. Puis de cape sacrificielle en linceul cérémonial, dans lequel Juliette se drapera pour simuler la mort et duper Tybalt, couvée par des vestales d'un autre monde, tout droit sorties de cette fusée-mirador dans des volutes oniriques pour un ensemble de type "acte blanc", seul passage tendant vers le romantique de cette relecture.
La fin est connue, la réécrire aurait été une trahison, de Shakespeare mais aussi de l'Histoire. Elle ne s'éveillera pas à temps, à l'image des consciences des peuples, pour sauver Roméo. La chaise finale, symbole d'une première vaine tentative de révolte de Roméo, restera droite, débout, figure de l'ordre régnant, par opposition au lit de l'abandon et de l'espérance. Après le suicide au rasoir de ce dernier, et malgré les tentatives désespérées et déchirantes de Juliette, en forme de sauts cambrés qui rebondissent sur son Roméo sans vie, comme se brisent indéfiniment les vagues sur un rocher, il n'y aura définitivement pas de place pour deux sur cette chaise, sauf dans la mort commune. Celle de Juliette surviendra sous l'œil d'un Tybalt vainqueur au balcon, dans le silence total, dur et glacial.

Le propos de la pièce, pourtant ancré dans l'histoire de régimes aujourd'hui disparus, reste d'une étonnante actualité, à l'inverse de la pièce de Maguy Marin sur les dictatures sud américaines. Faisant œuvre de mémoire et veille de dérives à venir, il conserve 25 ans après sa force suggestive. La forme sera en revanche moins convaincante lors de cette présentation. Pas sur le langage chorégraphique qui posait ici ses bases, en particulier pour les duos et les mouvements qui annoncent les prémices des "baisers" à venir. Mais les éclairages assombris à l'extrême qui ont tendance à affadir les couleurs de la scénographie et les rendent globalement mornes, loin d'une quelconque modernisation escomptée. Et cette première approche pour un grand ensemble paraît aussi avoir du mal à occuper tout l'espace offert par le grand plateau de la grande salle de Chaillot. Les ensembles en particulier pâtissent du volume, comme la danse des vestales, ou l'espace forcé entre les deux chaises dans la scène des noces, entraînant une distance entre les mains des amoureux bien plus grande que les quelques centimètres d'une cinquième position classique, ce qui dilue la force de ce duo "à frôler" transformé ainsi en deux solos disjoints. Ces défauts semblent liés au contexte plus qu'à la recréation, car l'avant-première francilienne à l'Opéra de Versailles en décembre 2015 n'avait pas engendré un tel sentiment.
A moins que ce ne soit la différence d'interprétation entre ces deux soirées, qui elle aussi sera moins convaincante, en particulier pour le couple titre. Si Yurié Tsugawa était épatante dans La Fresque sa Juliette apparaît trop lisse, pas assez charnelle ni animale, pas plus qu'elle ne marque suffisamment les deux moments clés du début du ballet : son entrée en scène et sa première vision de Roméo, bien loin de ce que peut proposer Emilie Lalande, la Juliette de la photo du programme. Quant au Roméo de Baptiste Coissieu il manque nettement d'élévation dans les sauts de la première partie de l'action, où il se fait voler la vedette par l'autre titulaire du rôle, Jean-Charles Jousni, ici en Benvolio. La complicité entre les deux interprètes du soir sera en revanche bien meilleure dans la deuxième partie du ballet, celles des duos et de la tragédie.

Cette pièce reste un classique mérité de la danse contemporaine, à la scénographie puissante même si sa revisite échoue en partie dans son actualisation, et à la chorégraphie juste et expressive dont les mouvements figuratifs paraissent épouser au plus près l'intrigue et les sonorités de la partition de Prokofiev. C'est au fond la revisite originelle, celle du mythe actualisé il y a plus de 25 ans, qui reste la plus moderne, alors que la forme avoue parfois son âge. Mais se présenter tel quel n'est pas nécessairement un défaut, c'est au contraire un gage de sincérité, sentiment qui convient parfaitement à la création d'Angelin Preljocaj, qui est comme sa Juliette, toujours jeune.


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haydn
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MessagePosté le: Mar Jan 24, 2017 3:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Votre serviteur a enfin éclusé le "courrier en retard" et la version illustrée de la critique de juthri alias Xavier Troisille est en ligne :



    20 décembre 2016 : Roméo et Juliette d'Angelin Preljocaj, au Théâtre de Chaillot (Paris)

      Point d'orgue de la première partie de saison, le Théâtre de Chaillot programme la reprise, vingt-cinq ans après sa création, du Roméo et Juliette d'Angelin Preljocaj. Première création d'envergure du chorégraphe, à l'initiative alors du Ballet de l'Opéra de Lyon, cette pièce est présentée par les vingt-quatre danseurs du Ballet Preljocaj dans une version revisitée.

      Le principal changement visuel réside dans les costumes, signés d'Enki Bilal et très clairement retravaillés : les vêtements urbains du clan Montaigu sont mis au goût du jour, les uniformes de la milice des Capulet, dont un très réussi pour Tybalt, sont épurés, et la tenue futuriste de Juliette est abandonnée au profit d'une panoplie minimaliste, entre oripeaux préhistoriques pour l'allure générale et déshabillé soyeux pour le blanc et la légèreté des matières. Subsistent, intactes, les tenues des nourrices - mamelles et hanches élargies au maximum -, qui leur donnent une allure maternelle et bouffonne, en miroirs de noir et de blanc, figures de la dualité immuable. Concernant les décors, on retrouve le mirador-fusée, le balcon transformé en chemin de ronde métallique, ainsi que le diviseur scénique, ouvert côté jardin ouvert et fermé côté cour (des miracles) par un mur criblé d'impacts et percé de cavités troglodytes. Les lumières sont également retravaillées et, plus spécialement pour cette programmation à Chaillot, assombries au maximum. Par ailleurs, une latitude bien plus importante est laissée aux danseurs pour laisser paraître leurs émotions par les expressions du visage : Juliette sourit et Roméo geint, Mercutio fanfaronne et Tybalt grince, comme rarement dans les œuvres du chorégraphe.

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MessagePosté le: Jeu Mai 04, 2017 11:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

La saison 2017-2018 du Théâtre de Chaillot, annoncée hier soir, est maintenant en ligne :






    Inauguration de la salle Firmin Gémier

    Visites guidées, répétitions publiques, bals, jam session
    Salle Firmin Gémier
    Du 14 au 17 septembre 2017


    Blanca Li
    Solstice
    Salle Jean Vilar
    Du 21 septembre au 13 octobre 2017


    Anne Nguyen
    Kata
    Salle Firmin Gémier
    Du 11 au 20 octobre 2017


    Boris Charmatz / Musée de la danse
    10000 gestes
    Salle Jean Vilar
    Du 19 au 21 octobre 2017


    Troisième Biennale d'art flamenco
    Du 7 au 25 novembre 2017
    Andrés Marín / Alan Lucien Øyen / José Galván / Mayte Martín / Jesús Méndez / Rafaela Carrasco / David Coria, Ana Morales / Rocío Molina, Rosario La Tremendita / Patrice Thibaud


    Mathilde Monnier / Alan Pauls
    El Baile
    Salle Jean Vilar
    Du 22 au 25 novembre 2017


    Tatiana Julien / Pedro Garcia-Velasquez
    Initio [LIVE] - Opéra chorégraphique
    Salle Firmin Gémier
    Du 29 novembre au 2 décembre 2017


    Angelin Preljocaj
    La Fresque
    Salle Jean Vilar
    Du 8 au 22 décembre 2017


    Roser Montlló Guberna / Brigitte Seth
    ¡ Esmérate ! (Fais de ton mieux !)
    Salle Firmin Gémier
    Du 8 au 14 décembre 2017


    Lia Rodrigues
    Pindorama
    Salle Firmin Gémier
    Du 19 au 22 décembre 2017


    Philippe Decouflé
    Nouvelles pièces courtes
    Salle Jean Vilar
    Du 29 décembre au 12 janvier 2018


    Yuval Pick
    Amplifié (titre provisoire)
    Salle Firmin Gémier
    Du 9 au 12 janvier 2018


    Festival nordique
    Du 16 au 27 janvier 2018
    Soirée d'ouverture / Ballet Cullberg, Jefta van Dinther / Tero Saarinen / Göteborgs Operans Danskompani, Alan Lucien Øyen / Bára Sigfúsdóttir, I. C. Johannessen, Himherandit


    José Montalvo
    Carmen(s)
    Salle Jean Vilar
    Du 1er au 13 février 2018


    Christian Rizzo
    d'à côté
    Salle Firmin Gémier
    Du 2 au 8 février 2018


    Annabelle Bonnéry
    Two, seul
    Salle Firmin Gémier
    Du 15 au 17 février 2018


    Héla Fattoumi / Éric Lamoureux
    OSCYL
    Salle Firmin Gémier
    Du 22 au 24 février 2018


    Marc Lainé
    Hunter
    Salle Firmin Gémier
    Du 7 au 16 mars 2018


    Alonzo King LINES Ballet
    The Propelled Heart
    Salle Jean Vilar
    Du 9 au 16 mars 2018


    Élise Vigier / Marcial Di Fonzo Bo
    M comme Méliès
    Salle Jean Vilar
    Du 22 au 29 mars 2018


    Fabrizio Favale
    Circeo
    Salle Firmin Gémier
    Du 22 au 24 mars 2018


    Jann Gallois
    Quintette
    Salle Firmin Gémier
    Du 29 mars au 4 avril 2018


    FOCUS AUSTRAL
    Sydney Dance Company
    Lux Tenebris / Wildebeest / Full Moon
    Salle Jean Vilar
    Du 11 au 13 avril 2018


    FOCUS AUSTRAL
    Dancenorth / The New Zealand Dance Company
    Syncing Feeling / The Geography of an archipelago / In transit
    Salle Firmin Gémier
    Du 11 au 13 avril 2018


    Philippe Decouflé
    Nouvelles pièces courtes
    Salle Jean Vilar
    Du 20 avril au 10 mai 2018


    Liquid Loft
    False Colored Eyes
    Salle Firmin Gémier
    Du 3 au 5 mai 2018


    Paul-André Fortier
    Solo 70
    Salle Firmin Gémier
    Du 23 au 25 mai 2018


    Merce Cunningham / CNDC d'Angers
    How to Pass, Kick, Fall and Run / Inlets 2 / Beach Birds
    Salle Jean Vilar
    Du 30 mai au 2 juin 2018


    École supérieure du CNDC d'Angers
    Nikolais / Boivin / Decouflé
    Salle Firmin Gémier
    Du 31 mai au 1er juin 2018


    Hervé Robbe
    A New Landscape
    Salle Firmin Gémier
    Du 7au 9 juin 2018


    Les Ballets de Monte-Carlo
    Le Songe
    Salle Jean Vilar
    Du 8 au 15 juin 2018


    Ivo van Hove
    Tragédies romaines
    Salle Jean Vilar
    Du 29 juin au 5 juillet 2018



--> http://theatre-chaillot.fr/la-saison-2017-2018



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MessagePosté le: Mar Mai 09, 2017 10:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

Du 10 au 24 mai 2017, Noé, la dernière création de Thierry Malandain pour le Ballet Biarritz est à l'affiche du Théâtre National de Chaillot :



    Chorégraphie : Thierry Malandain
    Musique : Gioacchino Rossini - Messa di Gloria
    Décor et costumes : Jorge Gallardo
    Conception lumière : Francis Mannaert
    Réalisation costumes : Véronique Murat
    Conception décor : Frédéric Vadé

    Chaillot - Théâtre National de la Danse (Paris) du 10 au 24 mai 2017
    Ballet pour 22 danseurs
    Durée 70 minutes



      « À travers le mythe du Déluge, commun à diverses traditions, la figure réjouissante de Noé incarne une sorte de rupture dans l’histoire de l’humanité. Résumant le passé et préparant l’avenir, elle symbolise la naissance d’un nouveau monde, meilleur que le précédent. Une seconde Création gommant la première altérée par le mal et la défaillance des Hommes. Par conséquent, un nouvel Adam, non pas tiré de la terre, mais tiré de l’eau, qui dans la Genèse intervient d’abord comme un élément mortel avant d’être symbole de vie, puisqu’au sortir de l’Arche, à la fois matrice et berceau, Noé et les siens vont repeupler le Monde.
      Ce récit qui fait suite à des épopées de même nature s’interprète à plusieurs niveaux. Ainsi, Saint-Augustin s’essaya à démontrer que les proportions de l’Arche correspondaient à celles du corps humain, « qui est aussi le corps du Christ, qui est aussi l’Église », tandis que Paul Claudel fit de l’Arche salvatrice une cathédrale, une nef naviguant dans le ciel.
      On peut aussi imaginer faire de Noé un être humain collectif montant dans l’arche de lui-même, pour liquider une existence passée et repartir de zéro en allant puiser de nouvelles énergies dans les abysses de son être. C’est pourquoi, excepté la colombe, signe d’espérance d’une nouvelle vie, nous n’embarquerons pas l’intégrale des animaux, juste une humanité en mouvement, figure symbolique et dansante de Noé aux rayons d’un soleil nouveau. »

      Thierry Malandain






    À propos de la musique de Noé :

    « La raison pour laquelle la Messa di Gloria de Rossini est si peu connue reste un mystère. Il créa cette oeuvre, un arrangement en neuf mouvements de « Kyrie » et « Gloria » pour cinq solistes, choeur et orchestre, à Naples en 1821. En tant que compositeur il était au sommet de son art. Cette expérience à Naples avait accru sa maîtrise de la composition pour orchestre et pour choeur, de façon considérable.
    Et les grandes voix restaient au sommet, si bien qu’il pouvait se permettre d’écrire la Messe pour deux ténors, l’un à la voix douce et rococo dans « Gratias », l’autre à la voix beaucoup plus torturée dans le « Quid tollis ».
    L’ouverture « Kyrie » est un mouvement très impressionnant; à l’étranger, la rumeur racontant que Rossini écrit des musiques sacrées comme des opéras, s’applique de façon beaucoup plus évidente dans ce cas, que dans celui du Stabat mater ou de la Petite messe solennelle. (Le « Qui sedes » comme cabalette du « Qui tollis »!) Cela n’entamant en rien le plaisir d’écouter une musique magnifiquement inspirée. Le beau et sensuel « Gratias » est un mouvement qui aurait plu à Bach et dont Mozart aurait été fier d’être l’auteur. »



    DU 10 AU 24 MAI 2017

    MER 10 MAI 20h30
    JEU 11 MAI 19h30
    VEN 12 MAI 20h30
    SAM 13 MAI 20h30
    DIM 14 MAI 15h30
    MAR 16 MAI 20h30
    MER 17 MAI 20h30
    JEU 18 MAI 19h30
    VEN 19 MAI 20h30
    SAM 20 MAI 20h30
    MAR 23 MAI 20h30
    MER 24 MAI 20h30

    Salle Jean Vilar
    Durée 1h10




    Autour du spectacle :

    Mégabarre
    , cours de danse collectif du 16 au 20 mai : http://theatre-chaillot.fr/lart-detre-spectateur/megabarre

    16 mai de 19h à 20h
    17 mai de 19h à 20h
    18 mai de 18h30 à 19h15
    19 mai de 19h à 20h
    20 mai de 19h à 19h45

    Grand Foyer
    Accès libre sans réservation, dans la limite des places disponibles

    L’Artiste et son monde, Une journée avec Thierry Malandain, 20 mai : http://theatre-chaillot.fr/lart-detre-spectateur/une-journee-avec-thierry-malandain

    SAMEDI 20 MAI 2017
    DE 10h30 À 17h

    Ateliers du matin : 12 €
    Déjeuner : 18 € (10 € pour les moins de 12 ans)
    Après-midi : accès libre sur réservation



    Bande-annonce du spectacle :




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MessagePosté le: Ven Mai 12, 2017 7:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une première critique, plutôt élogieuse, de ce Noé de Thierry Malandain, parue hier après midi dans Télérama (qui y voit tout de même surtout ce qu'il veut y voir) :

    Aux sons des Kyrie, Gloria et Sanctus, la pulsation des corps ne faiblit pas, jusqu’à devenir parfois tribale… Inspiration revendiquée par le chorégraphe qui dit avoir été influencé par des rituels venus d’Afghanistan où les hommes tournent en se martelant les cuisses à l’infini. Celui qui nous avait habitués à d’infinies dentelles de mouvement (voir son splendide ballet Cendrillon) offre donc ici un autre aspect de son art. En créant son arche de Noé, censée représenter un échantillon d’humanité voguant vers son destin, il dessine de manière obsédante des silhouettes penchées, têtes hochant sans cesse, et pieds frappant le sol à petits pas, pour une danse plus brutale (et non moins réjouissante).


“Noé”, le déluge dansé de Thierry Malandain, par Emmanuelle Bouchez (Télérama)



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haydn
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MessagePosté le: Dim Mai 14, 2017 11:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et voici le fruit de mes cogitations. Dans quelque heures, la version illustrée sera également en ligne. Un conseil, allez à Chaillot voir ce spectacle, si vous trouvez des places (il y a des représentations jusqu'au 24 mai, toutes bien remplies apparemment) :




En ce mois de mai 2017, le Théâtre de Chaillot met à l’affiche le dernier ouvrage de Thierry Malandain, Noé. Le directeur du Ballet Biarritz et sa troupe sont des habitués des lieux et font régulièrement escale à la Salle Jean Vilar. Il ne s’agit pas là d’une création stricto sensu, la «vraie» première ayant eu lieu à San Sebastián, au Pays basque espagnol, mais c’est la première fois que la pièce, inspirée par la figure du patriarche biblique, est présentée en France.

Si certains peuvent juger les choix esthétiques de Thierry Malandain – qui assume ouvertement son néoclassicisme – quelque peu conservateurs, force est de constater qu’à la différence d’autres directeurs de Centres Chorégraphiques Nationaux, le Biarrot remplit les salles, même les grandes salles. Noé n’a pas failli à la règle. Chaillot affichait complet pour la première des douze représentations programmées du 10 au 24 mai 2017. Peu de chorégraphes, en France, pourraient se targuer – hors Opéra de Paris – de faire vendre près de quinze mille billets en à peine deux semaines pour un spectacle de danse contemporaine.
Curieusement, Thierry Malandain, dont les œuvres sont toujours empreintes de spiritualité, n’a que peu abordé les sujets religieux au cours de sa carrière, entamée en 1984. Hormis François d’Assise, en 1995, et de manière incidente, Lucifer, en 2011, les thèmes bibliques sont absents de son champ d’activité créatrice.

De la vie de Noé, Thierry Malandain ne retient, pour son ballet, que l’épisode du Déluge et le périple de l’arche sur les flots déchaînés. Toutefois, à la différence du récit biblique, seuls les humains embarquent dans la nef et trouvent le salut. De bestiaire, point, hormis un corbeau et une colombe, dont la fonction est strictement symbolique, nous y reviendrons. Sur le plan visuel, la chorégraphie de Thierry Malandain semble d’ailleurs se référer davantage à Michel Ange (les corps enchevêtrés de l’allégorie du Déluge qui ornent le plafond de la Chapelle Sixtine l’auraient-il inspiré ?) qu’aux figures contorsionnées des grimoires médiévaux.

Aux personnages attendus, Noé, donc, son épouse (Emzara), ses trois fils (Sem, Cham, Japhet) viennent s’ajouter, de manière plus surprenante, Adam et Eve, avec, là, aussi leurs trois enfants respectifs, Abel, Cain et Seth (seul survivant de la fratrie, dont Noé serait prétendument le lointain descendant).

Comme souvent chez Thierry Malandain, plusieurs niveaux de lecture de l’œuvre sont possibles. Les choix musicaux opérés par le chorégraphe sont de nature à instiller le doute dans l’esprit du spectateur. Rossini exprimait des réserves quant à la religiosité de sa célèbre Petite messe solennelle et se demandait s’il avait composé « de la musique sacrée, ou de la sacrée musique ». Il en va de même pour la Messa di gloria, beaucoup moins connue, et retenue ici. Le « Signor vacarmi » transformait certes tout ce qui lui tombait sous la plume en aria d’opéra belcantiste - fût-ce un Stabat mater -, mais il ne manquait jamais une occasion de surprendre son auditeur. La surprise, ici, c'est au terme de près d'une heure de « sacrée musique », la monumentale fugue du « cum sancto spiritu » qui clôt l'ouvrage. Message adressé par Rossini à tous les directeurs de conservatoire : « ça, je sais aussi le faire, même si vous me tenez pour un amuseur ». Cela pourrait aussi être Thierry Malandain prenant à partie les directeurs de théâtre, et le public : « pour peu qu'on m'en donne les moyens, un grand ballet académique, je sais aussi le faire ». Pour conclure en apothéose, le chorégraphe met en mouvement la totalité de ses vingt-deux danseurs, dans un mouvement foisonnant qui rappelle ses Créatures de Prométhée. L’énergie, le génie créateur y sont exaltés par des sauts, des diagonales de jetés en toutes directions. C'est aussi le moment où l'homme retrouve le sens du sacré, après les errements « profanes » sur les flots, à bord de l'arche – purement symbolique. Cependant, plane toujours sur lui la menace, dès lors que, en proie à l'hybris, il en vient à se croire Dieu. Le pas de deux du Corbeau et de la Colombe (« Quoniam »), qui précède le finale, fait d'ailleurs office de mise en garde. A un niveau plus personnel, ce duo, magnifiquement interprété par Claire Lonchampt et Hugo Layer, cristallise peut-être aussi les combats intérieurs qui taraudent Thierry Malandain, fondamentalement un romantique égaré au vingt-et-unième siècle : choix de vie, projet artistique. Le Corbeau – presque androgyne - renvoie au réel, parfois triste et subi, tandis que la Colombe personnifie un idéal (presque) inatteignable - la ballerine (et ses pointes) : la femme dans sa pureté, son éclat ultime. Romantique, disions-nous ?

Thierry Malandain donne en fait le cap dès le lever de rideau, mais sans que le spectateur en ait conscience. Noé s'ouvre non pas sur le « Kyrie » de la Messa di Gloria, comme le programme pourrait le laisser supposer, mais sur « Eia, mater, fons amoris », un solo de basse accompagné par un chœur à quatre voix a capella tiré du Stabat Mater du même Rossini – la seule partie réellement empreinte de piété de cette partition fameuse du Maître de Pesaro. Nous l'avons évoquée plus haut à dessein. Thierry Malandain cherche d'une part à « boucler la boucle » en partant du sacré – ce passage de style sévère, porte la marque de Palestrina et de la Contre-réforme – que l'homme oublie trop vite (le Kyrie de la Messa di gloria est d'une allégresse primesautière, en total décalage avec l'imploration du texte grec) pour retourner au sacré (la fugue du « Cum sancto spiritu » conclusif), après l'exacerbation des passions criminelles (l'assassinat d'Abel par Caïn), de la débauche (le duo entre Adam et Eve n'est-il pas d'une sensualité ambiguë ?). Il convient néanmoins de s'attacher aussi aux paroles : « Eia Mater, fons amoris / me sentire vim doloris / fac, ut tecum lugeam. » - « Ô Mère, source de tendresse / Fais-moi sentir grande tristesse / Pour que je pleure avec toi. » - De la mère (Marie) à l'idéal féminin, de la matrice à l’œuvre d'art achevée, Noé (impressionnant Mickael Conte) apparaît davantage comme une sorte de Benvenuto Cellini que comme un prophète des temps bibliques. Lui seul contre vents et marées, contre les emportements délétères, poursuit son parcours de créateur.

Sur le plan chorégraphique, ce cheminement se traduit par des ensembles très « terriens », avec une danse « dans le sol » (paradoxe pour une « action » censée se dérouler sur les flots), caractéristique de l'esthétique « contemporaine », finalement délaissés au profit des élans aériens du « Cum sancto spiritu » – l'impossible retour au siècle de Marie Taglioni et de Fanny Elssler.

La dernière création de Thierry Malandain laisse tout de même un regret au spectateur : une scénographie un peu fruste – les contraintes budgétaires sont malheureusement incontournables. Noé aurait mérité davantage qu'un décor bleu de piscine qui se remplit et se vide au gré des tempêtes diluviennes, pour finalement disparaître et révéler tout l'espace du plateau au public, mais aussi au créateur enfin libéré. Reconnaissons toutefois à Jorge Gallardo, le concepteur du dispositif, le mérite de ne pas aller à l'encontre des intentions du chorégraphe, dont il est un complice de longue date.



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Laurine



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MessagePosté le: Lun Mai 15, 2017 10:30 am    Sujet du message: Quelques critiques de "Noé" Répondre en citant

Quelques autres critiques de la création Noé:

Les Échos

Le Figaro
Concert Classic
La Croix


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haydn
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MessagePosté le: Lun Mai 15, 2017 11:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

La version illustrée de la critique est en ligne, comme promis. Malheureusement les photographies des solistes ne correspondent pas exactement à la distribution chroniquée :




    10 mai 2017 : Noé, de Thierry Malandain, au Théâtre de Chaillot (Paris)

      En ce mois de mai 2017, le Théâtre de Chaillot met à l’affiche le dernier ouvrage de Thierry Malandain, Noé. Le directeur du Ballet Biarritz et sa troupe sont des habitués des lieux et font régulièrement escale à la Salle Jean Vilar. Il ne s’agit pas là d’une création stricto sensu, la «vraie» première ayant eu lieu à San Sebastián, au Pays basque espagnol, mais c’est la première fois que la pièce, inspirée par la figure du patriarche biblique, est présentée en France.

      Si certains peuvent juger les choix esthétiques de Thierry Malandain – qui assume ouvertement son néoclassicisme – quelque peu conservateurs, force est de constater qu’à la différence d’autres directeurs de Centres Chorégraphiques Nationaux, le Biarrot remplit les salles, même les grandes salles. Noé n’a pas failli à la règle. Chaillot affichait complet pour la première des douze représentations programmées du 10 au 24 mai 2017. Peu de chorégraphes, en France, pourraient se targuer – hors Opéra de Paris – de faire vendre près de quinze mille billets en à peine deux semaines pour un spectacle de danse contemporaine.

      Curieusement, Thierry Malandain, dont les œuvres sont toujours empreintes de spiritualité, n’a que peu abordé les sujets religieux au cours de sa carrière, entamée en 1984. Hormis François d’Assise, en 1995, et de manière incidente, Lucifer, en 2011, les thèmes bibliques sont absents de son champ d’activité créatrice.

      --> Lire la suite



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Delly



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MessagePosté le: Dim Mai 21, 2017 10:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A mon tour de tenter un partage de mes impressions du Noé d'hier soir, mais aussi de l'ensemble de l'après midi qui fut riche en à-côtés. Je précise aussi que je n'étais jamais venue à Chaillot.

Bizarrement la salle n'était pas totalement pleine, mais on approche de la fin de la série...

Dès 18h45 on se pressait au portillon pour la méga-barre, avec un public de jeunes filles en chignon (venues pour certaines avec leur professeur), mais aussi d'hommes et femmes de tous âges venus "prendre le cours".
Une barre courte suivie d'un milieu inspiré du Noé qui allait suivre. Barre assez simple, indications précisés et répétées pour s'adapter à tous, chorégraphie du milieu agréable et facile à suivre. Pas de corrections. Bref l'intérêt majeur de cette activité, c'est de danser dans ce cadre magnifique de la galerie de Chaillot, avec vue imprenable sur la tour Eiffel, et de partager cela en grand nombre dans une ambiance bon enfant qui prévalut d'ailleurs toute la soirée.

Pendant qu'on se rhabille, le choeur basque (masculin, donc) "Anaiki" rejoint la galerie pour interpréter magistralement des oeuvres traditionnelles du répertoire basque. Quel plaisir pour moi de retrouver des chants familiers !! Pendant ce temps les jeunes danseurs et danseuses se prennent en photo pied sur la balustrade des vitres de Chaillot avec la Tour Eiffel en arrière-plan...

Tout cela permet au public du ballet d'arriver et sans transition, la sonnerie nous appelle dans la salle Jean Vilar. Je dois dire que cette salle m'a profondément déplu. Certes elle se prête, au départ, très bien à la danse : plan incliné, taille grand mais raisonnable, excellente visibilité en tous lieux. Mais cet environnement métallique, sombre, malgré les sièges rouge, m'a réellement gêné. Cela a eu un impact sur la suite : étant placé assez haut, et le contraste violent entre le décor bleu piscine et le noir qui l'entoure aidant, je n'ai jamais réussi à me plonger dans le spectacle, à faire abstraction de l'environnement. J'avais l'impression de voir un bocal bleu en suspension dans le néant, bocal où des humains dansaient.

La danse, donc. Noé est assurément un ballet beau, puissant et évocateur. Ce qui frappe est d'abord la fluidité, la poésie, et la... simplicité. Malandain privilégie le fond à la forme et la forme à la virtuosité. Bien que certains symboles m'aient hélas échappé (c'est de ma faute : j'aurais du garder en tête ce que Haydn avait fort bien expliqué), l'action est très lisible, le propos est clair. La troupe est extrêmement harmonieuse, expressive.
J'ai perçu une différence entre les mouvements de groupe et les pas de deux. Les mouvements de groupe reposent sur des lignes, diagonales, cercles, peu originaux mais très évocateurs et dont l'enchainement tourbillonnant nous emporte. La technique employée m'a frappée par le contraste entre sa beauté et ses principes très naturels. Peu de technique complexe (quelques grands jetés), les pieds sont plus souvent flex que tendus, pas de contorsions mais une exploration de la marche, des mouvements des bras levés, etc, que des choses naturelles que chacun de nous aurait pu faire (en moins beau bien sûr). Et pourtant c'est de la danse, c'est autre chose....
C'est dans les pas de deux que l'on utilise plus de technique, de figures, quelques acrobaties, avec une belle originalité, de très bonnes idées. Les pas de deux de Malandain m'ont beaucoup touchés, ils sont merveilleusement harmonieux, poétiques, beaux
J'ai voulu voir dans cette différence un choix, celui de manifester la commune humanité subissant le Déluge d'un côté, et de l'autre les personnages principaux, qui ont un nom, qui sont en lien avec Dieu.

J'ai découvert aussi la pièce de Rossini. Un oeuvre inégale à mes yeux, avec de grands moments de génie musical et des parties plus plates et un peu trop exagérées (à moins que ce ne soit moi qui suis hermétique au bel canto) ... Du coup si voir une Messe dansée reste une belle expérience (comme quoi c'est possible), il y a des moments où je me suis dit que ce ballet méritait mieux, d'autant plus que la chorégraphie est rythmiquement parfaitement calée sur la musique, nulle excentricité de ce côté-là.

Le spectacle se déroule donc sans qu'on ne voit le temps passer, et voici que le rideau se baisse sous les applaudissements chaleureux mais pas délirants non plus du public, et dans le noir un projecteur cible un deux rangs de fauteuils, où sont installés, depuis le début... les chanteurs du choeur Anaiki qui de leur place interprètent un nouveau morceau, c'est une belle idée, un instant très touchant que le public applaudit largement. Et l'acoustique s'y prête.

Ce même choeur occupe encore avec talent le temps de battement entre le ballet et l'ultime partie de la soirée. En effet dans la galerie débarrassée de ses barres, les danseurs du Malandain ne tardent pas à revenir, pour entraîner le public dans une séquence de danse partagée, animée par l'un des danseurs (ou pas?) mais qui reste un grand moment.

En utilisant quelques mouvements issus des chorégraphies de Malandain (extraits de chorégraphies, positions et gestes des bras), par courtes séquences, l'animateur nous emmène dans la danse, sous les projecteurs et soutenus par des musiques très judicieusement choisies.

Les danseurs sont parmi nous et en tout simplicité nous montrent, nous suivent, dansent avec l'un ou l'autre lorsque des couples sont invités à se former. En vrac, il y eut deux enchaînements, un temps de "trouvez votre flow personnel", deux rondes, un enchainement de positions de bras (répétés une fois "exprimant la joie", puis "la colère", "la séduction"....), un temps de "mouvement au ralenti (magnifique) des variations autour de la marche ...

Chacun se prête au jeu, puis s'investit sans crainte, grâce à la pédagogie extraordinaire de l'animateur (et sans doute parce que nous étions là pour ça, bien sûr). Ce "bal" a duré plus d'une heure, et je dois dire que c'est une initiation à la danse de belle qualité. Pas de remplissage, pas d'expressivité mélodramatique exagérée, pas "d'expression corporelle" de bas étage, mais de la vraie danse accessible à tous, une initiation amusante mais sérieuse à tous les aspects de la danse : corporel, technique, musical, sensoriel et sensuel, expressif, intérieur, en duo, collectif, et même pugilistique.

Tout cela se termina par des danses basques exécutées par la troupe toujours pleine d'entrain et de bonne humeur, j'aime beaucoup les danses basques, mais quand ce sont des danseurs professionnels qui y rajoutent leur mouvement si travaillé, c'est beau. La troupe, pour autant que je peux en juger, n'est absolument pas composée de basques, Malandain lui-même ne l'est pas, mais dans ce temps de partage avec le public puis de "folklore chorégraphié", on ressent combien on a affaire à un groupe soudé humainement mais aussi autour d'une identité locale adoptée et transcendée, qui ne cherche pas à imiter les basques ou à leur rendre hommage, mais à les faire exprimer leur culture de manière actuelle.

Au final, je suis repartie profondément heureuse d'une si belle soirée, dont le ballet ne fut qu'un des éléments !! Merci aux danseurs, qui ont enchaîné ballet et temps avec nous avec un tel entrain !![/i]


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marc



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MessagePosté le: Lun Mai 22, 2017 5:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un petit mot sur le "Noé" de Thierry Malandin que j'ai vu vendredi soir interprété par le Ballet de Biarritz au Théâtre National de Chaillot.

Thierry Malandin, je connaissais de réputation, comme quiconque s'intéresse à la danse, mais je n'ai pas souvenir que je n'avais jamais rien vu de lui avant.

Cela a commencé de façon assez austère, ce qui m'a tenu à distance. Je me disais à ce moment là : "Aie, aie, aie !, je vais avoir du mal à tenir si c'est tout du long comme ça... " (un peu comme "la Passion selon Saint-Matthieu" de John Neumeier que je ne supporte pas.)

Mais pas du tout ! Rapidement, la danse a changé radicalement. Aux grands pas lents et contemplatifs a succédé une danse rapide, vive, alerte, collective, alternant des petits pas drôles, des déhanchés sexys, avec de grandes envolées classiques, le tout dans le rythme exact de la musique de Rossini ("Messa di Gloria"). Cela donnait à l'ensemble un incroyable allant juvénile, et cela avait pour conséquence un petit miracle à mes yeux dans le contexte : cette danse évacuait Dieu, complètement ! ❤️❤️❤️ Or, évacuer Dieu quand on parle de l'arche de Noé, ramener la question à l'humain, simplement, à cette humanité confinée "dans ce bateau" qui se cherche, qui se "flaire", qui se découvre avec la curiosité joyeuse et gourmande de la jeunesse, c'est tout simplement épatant ! J'ai adoré ça, d'autant que Thierry Malandin a semble-t-il le même talent que Maurice Béjart pour traduire dans ses tableaux d'ensemble la force de l'élan collectif.

Certes, l'œuvre se conclut par le meurtre de Abel par Caïn. Mais pourquoi en serait-il autrement ? L'humanité est fondamentalement porteuse de laideur et comme il est dit dans le programme : "Le chorégraphe n'affiche aucun optimisme : si le pire n'est pas certain, il est toujours en embuscade..."

Un grand ballet !

Allez le voir si vous êtes sur Paris, il vaut vraiment le coup (et puis en plus les interprètes du Ballet de Biarritz, filles et garçons, sont tous très beaux ! 👍 )


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haydn
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MessagePosté le: Mar Nov 28, 2017 2:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le journal Le Parisien offre 50 invitations pour la générale de «La Fresque», d'Angelin Preljocaj, le 6 décembre prochain. Il suffit de s'inscrire sur le site du quotidien, premier arrivé, premier servi :

http://www.leparisien.fr/laparisienne/loisirs-detente/sorties/assistez-en-avant-premiere-a-la-fresque-derniere-creation-du-theatre-de-chaillot-27-11-2017-7418109.php



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Stefania



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MessagePosté le: Ven Déc 08, 2017 9:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à Haydn grâce à qui j'ai pu profiter des invitations de La Parisienne pour la générale de La Fresque de Preljocaj au théâtre de Chaillot ! A la clé une soirée un peu privilégiée avec l'amie qui m'accompagnait : coupe de champagne offerte, vue sur la Tour Eiffel et excellentes places. Malheureusement, les bulles ne m'ont pas rendue euphorique au point de ne pas me rendre compte que le ballet me laissait franchement perplexe. En préambule, je dois préciser que je vois très peu de danse contemporaine (mais je me soigne !) et qu'il me manque certainement des références pour apprécier de manière objective l'originalité d'une oeuvre au-delà de mes impressions subjectives. Je ne peux donc livrer que les pensées personnelles qui me sont venues pendant ou après le spectacle.
Le ballet est inspiré d'un conte chinois qui relate comment un voyageur, tombé éperdument amoureux du portrait d'une jeune fille, entre dans la Fresque qui orne la grotte où il a fait halte. En résumant un peu vite, j'ai lu depuis que le chorégraphe avait aussi voulu exploiter cette histoire pour en faire la matière d'une réflexion sur les rapports entre le réel et le virtuel dans notre société d'écrans. Mais en pratique et au-delà des premières scènes où on voit la fresque s'animer, le voyageur y entrer et les deux personnages principaux se rencontrer, je n'ai pas trouvé que l'histoire était racontée ou que le sujet était traité si bien que j'ai eu l'impression d'assister à une succession de scènes abstraites, sans rapport les unes avec les autres et sous la forme de numéros de cirque ou de démonstrations de gym au sol plus ou moins réussis. Nous avons été deux à trouver que parfois une émotion pouvait commencer à se dégager mais qu'elle n'avait pas le temps de s'installer à cause de la brièveté des tableaux et de leur enchaînement. Et quand le spectacle produit de belles images, je leur reproche d'avoir l'aspect artificiel d'effets un peu trop voulus et attendus.
Je dois ajouter que je n'avais pas aimé le film Polina réalisé l'année dernière par le chorégraphe avec son épouse et où j'avais cru voir une opposition simpliste entre la pratique rigide de la danse classique et la liberté de la danse contemporaine. Or le ballet que j'ai vu me semble justement illustrer l'échec de ce programme car il ne réussit pas mieux que le ballet classique à s'affranchir d'un certain nombre de conventions ou de clichés: la succession de numéros, les cavalcades à travers la scène, les petites robes informes aux couleurs criardes et la féminité qui semble tout entière contenue dans une longue chevelure (les cheveux qu'on lance énergiquement d'avant en arrière, les cheveux qu'on tresse et qu'on dénoue, les cheveux dans lesquels les hommes finissent par s'enrouler et se laisser bercer).
Malgré tout, il y a sans aucun doute un savoir-faire certain et qui agit si bien que, malgré mes réticences, le spectacle ne m'a pas non plus paru long ou ennuyeux.


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Bernard45



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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 4:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Philippe Decouflé est connu très largement du public français depuis les cérémonies des JO d’Alberville en 1992. Il présentait ces jours-ci à Chaillot, dans cette magnifique salle Jean-Vilar, des « Nouvelles pièces courtes ». Il y reviendra en mai prochain avec un programme différent, mais toujours composé de ces pièces où il mêle danse, théâtre, vidéos, musique et chansons. Ce qui n’est manifestement pas pour me déplaire, considérant que le mélange des arts est l’avenir de la culture (je tiens d’ailleurs le même discours concernant les sports).

Au programme, cinq pièces, mais qui pourraient en faire beaucoup plus tant certaines se décomposent en plusieurs « sous-pièces », telles des poupées russes, utilisant divers instruments avec lesquels Decouflé joue, les artistes s’en servant pour leur usage normal, ou pour autre chose, l’objet devenant alors simple outil au service du danseur. On a droit à un piano, une barre fixe, un micro descendant des cintres, des valises…

Decouflé sait plaire au public, c’est indéniable. Les lignes sont propres, tout s’enchaîne à merveille, la musique, classique ou contemporaine, colle parfaitement à la chorégraphie, les vidéos qui viennent en complément du travail des danseurs sur scène, ou qui prennent parfois la place première, l’œil du spectateur abandonnant le danseur sur le plateau, offrent une beauté harmonieuse, les costumes (kimonos aux multiples couleurs) donnant une empreinte exotique au spectacle. Decouflé sait aussi utiliser les trois dimensions, avec les bras, jambes et tête s’extrayant du sol, et une acrobate parcourant l’espace aérien du plateau. Les idées du chorégraphe, si certaines peuvent rappeler quelque chose de déjà vu, sont globalement nouvelles.

Ceci dit, ce qui me gène dans le spectacle de Découflé, c’est que je n’y vois pas de thème majeur englobant l’ensemble des « Nouvelles pièces courtes », aucune idée transversale parcourant le spectacle. J’avais imaginé un instant les lignes géométriques, mais non, ça ne marche pas. Au final, on a plus le sentiment d’un spectacle créé pour en mettre plein les yeux (et les oreilles) du public (et ça fonctionne), plutôt qu’un argument destiné à dire quelque chose, à exprimer du sens. Et c’est sans doute un peu dommage !


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