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Dansomanie au Prix de Lausanne 2008
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sophia



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MessagePosté le: Dim Fév 03, 2008 11:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le site du Prix de Lausanne a mis en ligne les vidéos des variations présentées par les 21 finalistes: http://www.prixdelausanne.org/e/multimedia/video08.php


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sophia



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MessagePosté le: Lun Fév 04, 2008 9:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Si La Tribune de Genève titre sur le "Prix de la meilleure Suissesse" attribué à Gozde Ozgur (la candidate est turque, mais étudie depuis trois ans à la Tanzakademie de Zürich), en oubliant au passage le lauréat Aleix Martinez, qui n'est plus que "Prix d'interprétation contemporaine", Jean-Pierre Pastori, qui semble avoir particulièrement apprécié la candidate hongroise Lili Felméry (en photo), livre un article un peu plus complet sur le palmarès de cette année dans 24 heures.

La Tribune de Genève - Prix de Lausanne: la danseuse Gozde Ozgur honorée

24 heures - La jeune danse au pinacle


Citation:
La danse en feu d'artifice. Beaucoup de lumière dans les yeux et des sourires éclatants. La fête était belle, hier soir à Beaulieu. D'autant qu'aux vingt et un finalistes, s'étaient ajoutées quatre dizaines d'élèves des écoles de Toronto, de l'Opéra de Paris et de Hambourg parmi lesquels le seul Suisse de la soirée, Roman Conrad, ex-filière Danse-Etudes de Béthusy. Yondering, chorégraphie de John Neumeier, le président du jury, les réunissait pour l'occasion. Une suite de saynètes et de pochades où la vitalité de la jeunesse trouve un exutoire. Ainsi annoncé, le palmarès de ce 36e Prix de Lausanne n'était plus que bonheur.
Technique et beauté

Caracolant en tête, l'Espagnol de Marseille Aleix Martinez, 15 ans et demi, obtient non seulement une bourse d'études, mais encore le Prix d'interprétation contemporaine. Se jouant allègrement des difficultés techniques de son Bournonville, il conjugue allant et lyrisme dans Spring and Fall (Neumeier). Le suivant de près, la Hongroise Lili Felméry est digne de tous les éloges: technique, beauté, musicalité, subtilité du geste. Troisième lauréat, l'Américain Dylan Tedaldi tire son épingle du jeu, aussi bien dans son Pas des vendangeurs (Giselle) en dépit d'un costume hideux que dans sa sauvage variation Nijinsky.

Autre Américain, Kyle Davis fait lui aussi très fort avec Spring and Fall qu'il habite réellement; un signe de maturité. La Japonaise Akane Takada double la mise: elle obtient et le Prix du public et une bourse. Sa Giselle survole la scène, immarcescible. Mais son visage nous paraît manquer singulièrement d'expression. Venu du Brésil, Irlan Silva est un athlète virtuose particulièrement épatant dans Le Corsaire. La dernière bourse distribuée va à une Brésilienne encore, Marcella de Paiva, une graine d'étoile plus impressionnante dans Coppélia que dans la Badinerie de Bach. Dernière nommée à ce palmarès, Gozde Ozgur, une jeune Turque issue de la Tanz Akademie Zürich, qui remporte le prix de la meilleure concurrente formée en Suisse grâce à sa rougeoyante Kitri (Don Quichotte).



Egalement à signaler, le témoignage d'une journaliste, Sylviane Roche, se définissant comme "totale béotienne", enthousiasmée par un concours qu'elle découvrait.

Le Temps - Une leçon de maintien vue des étoiles

Citation:
«Je déteste les compétitions, et pourtant j'aime le Concours de Lausanne, dit Monique Lourdières, parce qu'il est avant tout formateur. Il est enrichissant, pour les concurrents et les professeurs.»

Il émane de ces deux artistes un rayonnement qu'on ne voit qu'à ceux qui ont à l'évidence trouvé leur chemin sur la terre. Bien sûr, il y a la discipline, l'effort, le sacrifice, et même la souffrance. David Allen rappelle que la danse est un engagement total, dès l'enfance. C'est peut-être pour cela que l'année dernière par exemple sur treize lauréats, huit venaient d'Asie. Les enfants d'ici, dit-il, veulent tout, tout de suite. Ils n'ont plus l'envie ni le temps de payer le prix physique et psychologique indispensable pour devenir de grands danseurs. Mais il y a aussi, et avant tout, l'amour, la joie, l'équilibre, et surtout le bonheur. Bonheur de danser comme si c'était facile, d'effacer l'effort sous le sourire et la légèreté, bonheur de faire plaisir au public, bonheur aussi de transmettre.

Dans le grand théâtre vide, deux silhouettes: sur la scène, en pleine lumière, les candidates soumettent l'une après l'autre à Monique Lourdières la variation classique qu'elles présenteront pour le concours. Dans la pénombre de la salle, la professeur avec son micro. Corps juvénile, voix douce et claire. Elles se font face. Il y a entre elles comme un pont lumineux. Un arc-en-ciel. Cela ne dure que quelques minutes, mais rien ne lui échappe. A chacune, elle fait des remarques, des critiques, prodigue des encouragements, en français ou dans cet anglais harmonisé par Marius Petipa, le père de la chorégraphie romantique: «Beautiful développé!»... Elle ne les connaît pas. Juste un dossard avec un numéro, et pourtant elle est attentive, respectueuse, corrige la technique, suggère une chorégraphie. «Be confident», «tu as des jambes superbes, montre-les», «the floor is your friend»... Les petites remercient, s'en vont avec peut-être un petit peu de confiance en plus, «un petit rayon de lumière» dit l'étoile en commentant son travail.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Fév 04, 2008 5:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le blog d'Aleix Martinez, vainqueur du Prix de Lausanne 2008, avec de nombreuses vidéos et photos :


http://aleixballet.multiply.com/


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sophia



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MessagePosté le: Lun Fév 04, 2008 7:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vendredi 1er février

Où l'on répète frénétiquement avant une ultime journée de sélections...

Le Palais de Beaulieu dans les murs duquel se déroule le Prix de Lausanne abrite, en plus de la scène du théâtre, deux grands studios de danse, où les jeunes participants à la compétition se retrouvent tout au long de la semaine pour le cours du matin, les diverses répétitions ou encore les ateliers. Si le candidat sait parfaitement, en fonction de son âge ou de son sexe, où il doit se rendre à chaque heure du jour, l’observateur extérieur est quant à lui soumis à une hésitation permanente face aux différentes options qui lui sont indirectement proposées. Ainsi, vendredi 1er février, tandis que la scène du théâtre est occupée par les répétitions des variations Neumeier, dirigées par des solistes du Ballet de Hambourg, ont lieu simultanément dans un autre studio, outre les classes du matin, les ateliers d’expression artistique où les candidats, regroupés par tranche d'âge et par sexe, sont confrontés au jury.

Atelier d'expression artistique - Monique Loudières - Filles 15-16 ans

On consacrera donc cette matinée - une matinée qui, à l’image de bien des activités ici, se prolongera un peu (quand ce n'est pas très largement) au-delà des limites prévues – à l’atelier d’expression artistique destiné aux candidates de 15-16 ans "coachées" par Monique Loudières. Précisons qu’à l’occasion de ces ateliers, qu’ils soient dédiés spécifiquement au contemporain ou plus généralement à l’expression artistique, les candidats sont observés et évalués par les neuf membres du jury. La prestation qu’ils effectuent dans un tel cadre entre pour moitié dans la note finale, l’autre moitié correspondant aux deux prestations sur scène, dans la variation classique et dans la variation de Neumeier, programmées samedi 2 février. Pour en revenir à ces ateliers, la capacité de réactivité des candidats à des exigences inédites, leur sens de l’improvisation ainsi que leur créativité semblent d’évidence compter ici autant, sinon plus, que le brio et la virtuosité technique que l’on attend traditionnellement de ce type de compétition de danse internationale. La présence de John Neumeier comme président du jury et autour duquel le Prix 2008 a beaucoup tourné – un peu trop ? – a probablement infléchi cette tendance encore davantage, et sans vouloir anticiper sur les journées suivantes, le palmarès de cette édition 2008 en a été également, à mon sens, une bonne illustration (et on peut parier, plus que l’an dernier tout au moins, que celui-ci eût été très différent avec un autre jury, même si cette part d’arbitraire, à relativiser néanmoins, est le lot de tous les concours).

Dans le cadre de cet atelier d’expression artistique, Monique Loudières propose tout d’abord aux jeunes candidates un travail sur un extrait d'une oeuvre du répertoire classique, en l'occurrence l’entrée de Giselle dans le ballet éponyme, scène qui conjugue le mime et la danse. Les candidates sont très jeunes, puisqu'elles n’ont que 15 ou 16 ans, mais on ne peut s’empêcher de penser en les regardant, indépendamment de la question évidemment fondamentale de la maturité technique et artistique que l’on ne possède que très exceptionnellement à cet âge, qu’elles se prêtent presque toutes, naturellement, avec leur charme, leur spontanéité et leur fraîcheur juvéniles, à un tel rôle. Après avoir marqué les pas, indiqué les gestes chorégraphiques et en avoir rappelé la signification narrative et psychologique, Monique Loudières invite chacune des candidates à imaginer et à montrer leur propre Giselle, en sachant rester ouvertes et libres sur le plan interprétatif. La chorégraphie ne repose pas sur la virtuosité, il s’agit surtout d’être musicale, précise et expressive. A cet égard, la Japonaise Akiyo Fukuda (4), ou les Coréennes Kim Jae Min (5) et Yang Chae Eun (26) – on pressent déjà que cette dernière pourrait aller loin dans la compétition – se révèlent particulièrement remarquables. La frêle Américaine Lilit Hogtanian (8 ) – dont le style hyper-expressif et très dramatique peut probablement laisser certains insensibles, pour ma part, ce petit oiseau blessé m’a beaucoup séduite – frappe également par sa force expressive et sa sensibilité incandescente. A la suite de ce premier exercice reposant sur la mémorisation d’une chorégraphie classique et la réappropriation personnelle de celle-ci, la répétitrice demande aux jeunes danseuses, à partir d’un thème musical improvisé au piano sur la musique d’Adam, d’imaginer un univers sombre et fantastique qu'il s'agit de prendre comme cadre chorégraphique de la scène d’entrée de Giselle. Il est alors intéressant de voir comment certaines candidates se montrent immédiatement créatives, tandis que d’autres se contentent de répéter la chorégraphie de Perrot sans lui instiller la dimension dramatique exigée, sinon par quelques mimiques conventionnelles ni très convaincues, ni très convaincantes. Certaines Coréennes, à nouveau, comme Kim Hee Sun (17), Chae Ji-Young (18 ) et l'admirable Yang Chae Eun (26) réussissent, sur ce plan-là, à manifester, grâce à un riche imaginaire personnel, un talent expressif et un sens créatif réels et intéressants, qui les distinguent à coup sûr des seules bonnes élèves, attentives à la chorégraphie, mais pas toujours à la musique ni à l'atmosphère à mettre en oeuvre. La candidate norvégienne Grete Sofie Nybakken (10), très inspirée dès lors qu'il s'agit de jouer, la Japonaise Megumi Takeda (29), ou encore l’élève de l’école du ballet de Kiev, d'une grande maturité scénique, Olga Byelosokhova (28 ) méritent également d'être citées: toutes se montrent prêtes à prendre des risques (le résultat peut être inégal, tout n'est pas toujours parfaitement réussi, mais ce n'est pas forcément cela qui importe) et à bâtir, au travers de la danse et du mime, l'espace de quelques minutes, un monde onirique effrayant, qui est aussi leur monde, celui qui les révèle. Une remarque s’impose en tout cas à ce stade: on aimerait qu'une telle séance permette d’en finir définitivement avec les clichés ethnocentriques sur les Asiatiques - ils possèdent la virtuosité technique qui plaît dans les concours mais ils sont figés et inexpressifs..., et demain, il est certain qu'on aura droit aux Brésiliens qui ont le rythme dans la peau, ou quelque chose dans le genre... - qui ne témoignent que de l’ignorance et du manque d’empathie d'un certain public. On est en effet forcé de constater, au rebours du lieu commun éculé sur les danseurs du bout du monde, que la plupart de ces très jeunes filles, originaires du Japon ou de Corée, parviennent, dans le cadre de la représentation, à se lâcher littéralement, à expulser d'elles-mêmes une émotion intense, très contenue le reste du temps, et à révéler une sensibilité à fleur de peau, par cet art de la métamorphose qu'est aussi la danse. Oui, les poupées mécaniques, petites ou grandes, faussement ingénues, existent bel et bien, mais est-il forcément besoin d'aller si loin pour les rencontrer? Certaines sont à notre porte, mais par effet de familiarité et de ressemblance, nous refusons simplement de les voir. Encore une fois, c'est la relativité de notre regard de spectateur qui est en jeu. Peut-être un tel concours, qui rassemble tant de nationalités et surtout d'écoles différentes, nous apprend-il à ouvrir un peu les yeux sur un monde de la danse qui ne s'arrête ni à un théâtre ni à un continent. Trêve de digression... L’atelier d’expression artistique s’achève sur un enchaînement contemporain sur une musique d’Arvo Pärt, fait de mouvements très simples, que les candidates doivent reproduire deux par deux. Les couples, formés de manière aléatoire, uniquement déterminés par le numéro du dossard, sont parfois dissonants d'un point de vue physique et stylistique, mais c’est peut-être justement ce qui fait ici leur intérêt. C’est au travers de cette chorégraphie très épurée et minimaliste que l’on peut remarquer de manière concrète - sans qu'aucun jugement de valeur soit porté sur les unes ou sur les autres - la différence de sensibilité et d’expressivité entre des Européennes (au sens large), souvent plus démonstratives, plus "impatientes", et des Asiatiques, au mouvement d’une lenteur portant à l'onirisme, s’inscrivant davantage dans la suggestion.

Répétitions des variations Neumeier - Kevin Haigen, Yohan Stegli - Garçons 17-18 ans

L’après-midi, on se dirige, déjà un peu étourdie, vers la scène du théâtre de Beaulieu, où l’on change radicalement, et sans transition, de style, avec les répétitions des variations Neumeier pour les garçons de 17-18 ans, placées sous la direction de deux personnalités du Ballet de Hambourg, Kevin Haigen, maître de ballet principal de la compagnie de Neumeier, et Yohan Stegli, soliste de cette même compagnie. Le choc est rude lorsqu’on glisse subitement de la musique aérienne d’Arvo Pärt ou du lyrisme de Giselle – qui, au passage, peut vite se transformer chez certaines en mièvrerie ou en artifice - à la violence dégagée par l’impressionnante variation de Nijinsky que répètent aux côtés de Yohan Stegli, sidérant de force même lorsqu’il se contente de marquer les pas, le Brésilien Irlan Silva (80) et le Suédois Joakim Adeberg (86), tous deux d’une belle puissance. Chaque variation est répétée, reprise dans tous ses détails techniques et dramatiques avec les candidats qui la présentent. Cette année toutefois, les garçons, déjà peu nombreux par rapport aux filles, semblent s’être pour la plupart rués sur Spring and Fall, à la chorégraphie bien fade et ennuyeuse lorsqu’elle ne trouve pas un véritable interprète pour l’incarner et lui donner une vie. A cet égard, on pourrait en dire autant de Yondering. On est alors, il est vrai, tenté d’être, sinon admiratif, du moins indulgent, lorsqu’on voit des candidats prendre des risques, y compris physiques, avec des variations plus exigeantes sur bien des plans, comme celles de Nijinsky, du Sacre (choisie par le seul Rustem Imangaliyev, du Kazakhstan) ou encore de Vaslaw. Mais nous ne sommes évidemment pas le jury et nous ne saurions nous substituer à lui… Il n’empêche que tout le problème d’un concours de danse est là : comment juger et classer des candidats dont les choix de variations mettent en jeu des difficultés qu’on ne saurait objectivement comparer, en même temps qu'elles manifestent des qualités techniques et artistiques différentes ?

Répétitions des variations Neumeier - Laura Cazzaniga - Filles 15-16 ans

Il faut toutefois signaler un point d'importance au regard des derniers Prix de Lausanne. Autant les variations concoctées par Jiri Kylian, très abstraites, avaient du mal à passer et à exister auprès d’adolescents - peu voire pas du tout frottés au langage contemporain avant de participer à ce concours - qui, pour la plupart, se contentaient de reproduire scolairement une gestuelle sans la comprendre, autant celles de Neumeier, plus incarnées et ayant davantage recours au vocabulaire classique et à des formes "familières", apparaissent souvent intégrées et servies de manière intéressante par les jeunes danseurs. Toutes extraites de ballets pré-existants, le choix de ces variations a été déterminé par le large éventail de styles et de techniques qu’elles proposent, selon les propos du chorégraphe interrogé à ce sujet. Dans les variations destinées aux filles, celle de Cendrillon, extraite de A Cinderella Story - choisie par de nombreuses candidates, en particulier les plus jeunes à qui elle convient presque idéalement - permet aux danseuses de montrer leur tempérament dramatique, tandis que Nocturnes, sur la musique de Chopin, qui a eu aussi beaucoup de succès auprès des candidates, se situe dans une veine beaucoup plus lyrique qui met en avant l’élégance, la pureté des lignes et la sensibilité de l’interprète. C’est aussi le cas, dans une moindre mesure, de Requiem, dont la musique – des chants grégoriens – a probablement dû séduire un certain nombre de jeunes danseuses. Bach Suite II apparaît, à l’inverse, comme une variation plus technique où la vivacité, l’énergie, et même une certaine virtuosité, sont exigées de la danseuse: cette variation a d’ailleurs été choisie, selon une certaine logique (mais ne faut-il pas justement chercher à surprendre, sinon à étonner, le jury et par-delà, le public ?), par certaines candidates au tempérament particulièrement explosif qui avaient présenté comme variation classique la variation de Kitri, extraite de Don Quichotte. Les deux autres variations, Préludes CV, (choisie par une seule candidate) et Vaslaw, semblent en revanche plus difficiles à appréhender et pour l’interprète, et pour le public, et ont recueilli un succès plus modeste… Quoi qu’il en soit, les jeunes danseuses de 15-16 ans que j’ai pu voir en répétition aux côtés de Laura Cazzaniga, danseuse principale à Hambourg (les garçons de la troupe de Hambourg n’hésitaient pas non plus à monter sur scène pour corriger ou montrer la dynamique d’un mouvement, le placement à adopter…) semblent, à l'instar des garçons, manifester un réel enthousiasme à danser Neumeier, un enthousiasme que l’on ressent, par une sorte d’effet d’envoûtement, de la salle presque déserte…

Il est tard et tout n’est pas encore achevé lorsqu’on quitte le Palais de Beaulieu pour retrouver des nourritures plus terrestres…. Les élèves des écoles de danse de Hambourg, Toronto ou Paris s’apprêtent eux aussi à répéter Yondering pour le spectacle de dimanche, mais pour les 74 candidats du Prix, l’heure n’est pas encore à la fête, une longue journée de travail se clôt seulement, avant les ultimes sélections qui décideront demain de leur sort…


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sophia



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MessagePosté le: Mar Fév 05, 2008 12:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

John Neumeier a accordé il y a quelques jours une petite interview au journal suisse 24 heures (daté du 31 janvier), toujours accessible en ligne, qui suggère beaucoup sur un palmarès 2008 alors encore à venir.

24 heures - «Je ne veux pas célébrer la virtuosité»

Citation:
Que représente le Prix de Lausanne pour la danse?

Ce n'est pas une compétition. En art, ce n'est pas possible. C'est plus un lieu et un moment de rencontre. Une manière de créer des liens.

Qu'est-ce qui vous intéresse personnellement?

Ce qui me passionne, c'est de chercher, chez ces jeunes danseurs, l'impalpable. Quelque chose de plus difficile à saisir que la simple technique.

Pourquoi avez-vous accepté d'être président du jury?

Parce que je suis en accord avec les principes de cette organisation et avec les personnes qui y participent. Elles mettent leur expérience au service des jeunes candidats. Pour les aider, les guider, les inspirer. Pour leur transmettre leur savoir. Nous ne sommes pas là pour célébrer la virtuosité!

Quand vous étiez jeune, auriez-vous aimé participer à ce genre de compétition?

Non! J'aurais détesté. En sport, en natation par exemple, c'est facile de voir qui est premier. En danse, c'est impossible. Les styles, en ce domaine, sont comme les couleurs. Quelle est la meilleure, le bleu ou le rouge?


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MessagePosté le: Mar Fév 05, 2008 7:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques nouvelles photos...

Jeudi 31 janvier - Répétitions sur scène des variations classiques - Filles 17/18 ans


Monique Loudières entourée des candidates sur la scène du Palais de Beaulieu


Lili Felméry (33 - Hongrie - Hungarian Dance Academy - 16/10), Coppélia, variation de Swanilda (Léo Delibes - Arthur Saint-Léon)


Shin Hye Jee (35 - Corée - Kirov Academy of Ballet, Etats-Unis - 16/11), La Bayadère, Ombres, 3ème variation (Léon Minkus - Marius Petipa)


Maria Udod (55 - Ukraine - The Centre of Contemporary Choreography - 17), Don Quichotte, variation de Kitri (Léon Minkus - Marius Petipa)


Erina Akatsuka (56 - Japon - Australian Conservatoire of Ballet - 17/1), Raymonda, Tableau du Rêve (Alexandre Glazunov - Marius Petipa)


Moon Chae Rin (59 - Corée - Seoul Art High School - 17/2), Giselle (Adolphe Adam - Jean Coralli et Jules Perrot)


Kristy Lee Corea (67 - Australie - The Australian Ballet School - 18/3), Don Quichotte, variation de Kitri (Léon Minkus - Rudolf Noureev)


Kristy Lee Corea (67 - Australie - The Australian Ballet School - 18/3), Don Quichotte, variation de Kitri (Léon Minkus - Rudolf Noureev)




Dernière édition par sophia le Mar Fév 05, 2008 8:58 pm; édité 3 fois
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MessagePosté le: Mar Fév 05, 2008 8:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vendredi 1er février - Atelier d'expression artistique - Filles 15/16 ans


Les candidates préparent l'entrée de Giselle


Monique Loudières entourée des candidates


Vendredi 1er février - Répétitions des variations Neumeier - Garçons 17/18 ans


Rustem Imangaliyev (85 - Kazakhstan - Ballet School Almaty - 18/1), Le Sacre (Igor Strawinsky - John Neumeier)


Rustem Imangaliyev (85 - Kazakhstan - Ballet School Almaty - 18/1), Le Sacre (Igor Strawinsky - John Neumeier)


Vendredi 1er février - Répétitions des variations Neumeier - Filles 15/16 ans


? A Cinderella Story (Serge Prokofiev - John Neumeier)


Laura Cazzaniga (Ballet de Hambourg) faisant répéter Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Laura Cazzaniga et Yohan Stegli (Ballet de Hambourg) faisant répéter Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Yohan Stegli (Ballet de Hambourg) faisant répéter Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Rina Nemoto (21 - Japon - Centre d'Art Chorégraphique, France - 16/1), Mariana Rodrigues (6 - Portugal - National Conservatory Dance School - 15/4), Lilit Hogtanian (8 - Etats-Unis - YAGP / Yuri Grigoriev School of Ballet - 15/7) répétant Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole supérieure de danse - 15/9), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole supérieure de danse - 15/9), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole supérieure de danse - 15/9), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)




Dernière édition par sophia le Dim Fév 10, 2008 8:37 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mar Fév 05, 2008 10:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les compte-rendus des journées de samedi (sélections) et dimanche (finale) sont pour très bientôt... (et la suite des photos, bien sûr!) Wink Mais cette année, les 74 candidats qui participaient au Prix de Lausanne 2008 ont eu la chance et le privilège de présenter leurs variations sur scène devant le public, et tout cela est forcément un peu long à raconter... Laughing


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MessagePosté le: Mer Fév 06, 2008 2:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques photos des finalistes et/ou lauréats du Prix de Lausanne 2008 (les photos peuvent être agrandies deux fois):
http://gallery.panorama.it/thumbnails.php?album=1223


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MessagePosté le: Mer Fév 06, 2008 5:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La galerie de photos du Prix de Lausanne 2008 a été ajoutée au menu du lien suivant, déjà signalé car il regroupe également les photos des éditions 2004 à 2007: http://www.prixdelausanne.org/e/imv_gallery/upload/

Dans "Main Menu", puis "Prix 2008" s'affiche une sélection importante de photos, visible sous forme de diaporamas, pour chaque journée de la compétition.


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sophia



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MessagePosté le: Sam Fév 09, 2008 8:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Samedi 2 février - Sélections

Le jour de gloire est arrivé...

Journée-marathon que cette journée de sélections qui a vu passer sur la scène du Palais de Beaulieu les 74 candidats du Prix de Lausanne dans leurs deux variations. Le nouveau règlement de la compétition, incontestablement favorable aux jeunes danseurs, ayant supprimé les épreuves qualificatives qui permettaient à un nombre restreint de candidats de concourir le samedi pour la demi-finale, le jury et le public ont ainsi pu assister en ce samedi aux prestations de tous les danseurs sélectionnés pour l’édition 2008. 74 x 2…, moins une candidate indisposée (17 - Kim Hee Sun – Corée) qui n’a malheureusement pu présenter que sa variation classique. Le couperet est tombé, pour le plus grand nombre, comme auparavant – avec un jour de décalage - le soir, après les épreuves, mais tous, y compris les plus modestes ou les plus anonymes, ont eu ce jour-là le privilège et le plaisir de monter sur scène et de danser devant le public. Celui-ci a, pendant tout ce temps, (parfois) dû subir des Ombres en série ou des Spring and Fall dont il ne voyait pas le bout, mais il serait toutefois bien mal venu de se plaindre quand la finale du dimanche passe si vite à côté…

Disons-le tout net, et d’emblée, puisque nous avons vu en ce jour toutes les prestations de tous les candidats sur scène, cette édition 2008 n’aura pas laissé apparaître, au regard de cette sélection, une personnalité écrasante dont on pourrait affirmer aujourd’hui, sans prendre beaucoup de risques, qu’elle a dominé le concours sur tous les plans. Le Prix 2007 – on s’en souvient avec une certaine nostalgie - avait couronné, outre un certain nombre de candidats que l’évidence appelait à être récompensés, la miraculeuse Sae-Eun Park qui possédait à la fois le physique gracile et puissant, la virtuosité technique, la sensibilité artistique, la maturité scénique, sans oublier ce petit côté spectaculaire qui fait aussi la saveur et l’intérêt d’un concours. Cette année, nous avons certes eu la possibilité d’admirer beaucoup de très bons, voire d’excellents danseurs, sans parler de personnalités déjà bien affirmées - notamment chez les garçons -, mais aucun dont on serait amené à se dire spontanément qu’il est le nouveau Sergeï Polunin ou le futur Steve McRae… Sélection - et palmarès - en demi-teinte donc, mais dont on souhaite malgré tout faire ressurgir ici même quelques moments d’intensité que notre mémoire a jugé bon de conserver…

Variations classiques/Neumeier - Filles 15-16 ans

Dès 10h et des poussières (le jury n’étant pas d’une ponctualité suisse…), les plus jeunes ouvraient le bal - si je puis dire - avec les variations classiques. Les variations extraites de Coppélia et de La Bayadère ont été, d'évidence, les plus appréciées auprès des candidates de 15-16 ans, que l’on a vu défiler en grand nombre dans les costumes, variés et plus ou moins heureux parfois, de Swanilda ou des Ombres. La plupart de ces jeunes danseuses ont montré qu'elles dominaient - pour certaines avec maestria - toutes les difficultés techniques de ces variations, et ce sont bien sûr d’autres qualités - le style, la musicalité, la personnalité scénique - qui permettaient de les distinguer. La Coréenne Kim Jae Min (5), d’une grande maturité pour ses 15 ans, était ainsi la première candidate de cette matinée à impressionner véritablement, grâce à une variation de Swanilda extraite de Coppélia superbement exécutée, malgré un enregistrement au piano calamiteux de la partition de Léo Delibes. Cette jeune fille était par ailleurs la seule candidate à avoir choisi la variation de Neumeier, Préludes CV, interprétée avec beaucoup d’élégance, de classe et de sensualité. Une autre Coréenne, Sim Hyunhee (15), s’est appropriée à merveille le style requis dans les Ombres de La Bayadère, dont elle interprétait la 3ème variation ; à cette réussite dans une variation choisie fréquemment par les candidates s'ajoutait une très belle prestation dans Requiem de Neumeier qui mérite aussi d'être signalée. Yang Chae Eun (26) – une Coréenne à nouveau ! - déjà remarquée à l’occasion de l’atelier d’expression artistique, a imposé elle aussi sa personnalité, son brio et son style à l’occasion de sa prestation scénique dans la 1ère Ombre de La Bayadère et dans Vaslaw. Parmi les Françaises, si Marie Varlet (1) est apparue encore bien verte et surtout assez raide au niveau du dos et des bras, Vanessa Dirven (11), élève chez Rosella Hightower, a été la vraie bonne surprise française de ce Prix 2008 : vive et fluide dans la 2ème Ombre de La Bayadère, elle a su montrer une belle expressivité dans Nocturnes de Neumeier. Peut-être pas de quoi atteindre la finale de Lausanne, mais en tout cas, la candidate française la plus intéressante et prometteuse de ce crû 2008, très inégal il est vrai. Toujours parmi les filles de 15-16 ans, l’Américaine Lilit Hogtanian (8 ), sélectionnée à Lausanne grâce à une récompense obtenue au Youth America Grand Prix, restera comme l’une des personnalités les plus mémorables vues cette année, bien qu’elle ait été malheureusement oubliée des sélections pour la finale. Sa prestation dans la variation extraite du Pas de deux des Vendangeurs n’était peut-être pas à la hauteur de ce qu’elle avait pu montrer en studio à l’occasion de l’atelier d’expression artistique, mais l’expressivité et le lyrisme admirables dont elle a fait preuve dans Nocturnes la distinguaient à l’évidence de tant d’autres candidates ayant choisi cette même variation. Pour terminer le tour d’horizon des plus jeunes candidates, on mentionnera encore les noms de la Japonaise Kana Minegishi (31), particulièrement vive et expressive, aussi bien en Swanilda que dans Requiem, et ceux de deux futures finalistes, Marcella de Paiva (30) et Lili Felméry (33). La Brésilienne Marcella de Paiva n’a certes pas la technique et le style impeccables de nombre de candidates coréennes, notamment au niveau des bras et du dos, mais elle possède la personnalité, le charme et l’enthousiasme qui savent emporter l’adhésion dans un concours de ce type : sa Swanilda, pleine de vie, nous racontait vraiment une histoire et dans Bach Suite II, une variation de Neumeier finalement assez virtuose, elle a fait preuve de la vivacité et de l’énergie requises. Dotée d’un physique idéal de ballerine classique – d’un profil parfait de lauréate aussi -, la Hongroise Lili Felméry s'est montrée quant à elle irréprochable, et d’une rare élégance, dans Nocturnes, ainsi que dans Coppélia, où son naturel très noble, loin de la danse de demi-caractère qui caractérise la variation de Swanilda, la mettait pourtant quelque peu à contre-emploi.

Variations classiques/Neumeier - Garçons 15-16 ans

Nettement moins nombreux étaient encore une fois les garçons, et d’autant plus marquants peut-être…Le plus jeune d’entre eux, 15 ans et 4 mois, le Philippin Marcelino Libao Jr (41), vêtu d’un étrange costume orangé de Robin des Bois peu adapté à la situation, a ainsi ébloui d’entrée par son enthousiasme, sa précision et sa puissance techniques dans la variation de Siegfried, extraite du Lac des cygnes. Excellent dans Yondering, où il a fait preuve d’un naturel bienvenu, on pressentait que celui-là avait déjà en poche son passeport pour la finale... Le Brésilien Renan Cerdeiro (44) a pour sa part révélé de grosses insuffisances techniques dans la variation de Frantz de Coppélia (un festival de pieds flex et de genoux cagneux, en plus d'un brio absent), accompagnée par une bande-son qui semblait avoir pris l’eau au cours du voyage jusqu’à Lausanne, mais il s'est très heureusement distingué grâce au très jazzy – et très "cliché" - Wrong Note Rag, qui lui a permis de briller et de manifester ses indéniables qualités scéniques. Un vrai "performer" sans aucun doute. Pourtant, on n’a pas été plus convaincu que cela… Comme, à une autre échelle, par l’Espagnol Aleix Martinez (45), le futur lauréat. Dans Fête des Fleurs à Genzano, il a montré une impeccable technique et des sauts magnifiques, mais le frisson n’était pas là, et à aucun moment… Probablement - mais sans qu'on en ait été personnellement touchée - s’est-il révélé davantage dans Spring and Fall, dont le style, lyrique mais sans afféteries, semblait convenir à merveille à ce danseur dont il faut tout de même reconnaître la grande maturité artistique, alors qu’il n'a que 15 ans et demi. L’Australien Paul Russell (47), issu de l'Alegria Dance Studios (où a été formé Steve McRae) nous a finalement séduit davantage dans cette variation pourtant vite ennuyeuse… Par ailleurs, on saluera l’élégance et la précision - assez rares chez ces jeunes garçons qui brillent souvent par d’autres qualités -, que ce même danseur a montrées dans la variation de Siegfried, quand bien même sa technique manquait encore un peu d’ampleur dans les sissonnes assemblés ou le manège de grands jetés. Beaucoup de ballon et une batterie très soignée se remarquaient également chez le Japonais Yuya Omaki qui avait choisi la variation de Colas (version Gorsky) extraite de La Fille mal gardée. C’est toutefois l’Americain Dylan Tedaldi, de la Boston Ballet School, qui apparaissait, à l’occasion de cette matinée, comme le candidat le plus apte à s’imposer et le plus équilibré à la fois sur la variation classique – celle du Pas de deux des Vendangeurs de Giselle - et sur la variation contemporaine – celle de Nijinsky – où il a fait preuve d’une force et d’une puissance véritablement sidérantes pour un garçon aussi jeune.

Variations classiques/Neumeier - Filles 17-18 ans

L’après-midi - un après-midi déjà bien entamé à vrai dire lorsque les épreuves ont repris - c’était le tour des 17-18 ans de prendre le relais. On connaissait déjà un certain nombre de candidats, et notamment les jeunes filles, pour avoir vu ces dernières répéter leur variation classique avec Monique Loudières. Dans ce groupe, les Coréennes, si souveraines chez les plus jeunes, étaient bien rares (y en avait-il seulement une ?...), et laissaient la place à des Japonaises, assez moyennes dans l’ensemble, en-dehors d’Akane Takada (64) et, dans une moindre mesure, de Reina Sawai (63), et surtout à des Australiennes, dont les qualités ont pu être signalées et louées précédemment. Comme nous avons tous l’esprit façonné par des clichés, avouons que les danseuses australiennes n’étaient, jusque-là, ni revêtues d’une aura spéciale ni ne brillaient d’un éclat particulier dans cet espèce d’univers idéal que notre imaginaire a pu se forger au fil des ans… L’Australie, c’est loin d’abord, et lorsqu’on y pense, ce n’est pas forcément pour la danse… Bien sûr, il y a Leanne Benjamin ou Steve McRae, mais ils règnent désormais au Royal Ballet… Trêve de bêtises et de raccourcis, on ne peut pas dire, au regard de l’édition 2007 du Prix de Lausanne, que les candidates australiennes aient jamais vraiment menacé d’ébranler l’ordre asiatique… Cette année, il semble pourtant que tout ait changé dans le recrutement, et la poignée de jeunes filles sélectionnées par le Prix de Lausanne et venues des Antipodes a pu révéler, dans des emplois très différents, d'évidentes futures personnalités de soliste. On peut ainsi mentionner Charlotte O’Donnell-Barber (60), dotée d’une belle puissance scénique et de beaucoup de tempérament, qui se sont avérés plus convaincants toutefois dans Giselle que dans Neumeier. Dans un style tout autre, Jessica Lee Fyfe (65), danseuse très élégante et d’une plus grande maturité, a fait montre d’un lyrisme remarquable dans le Tableau du Rêve de Raymonda et d’une superbe expressivité dans Nocturnes. Kristy Lee Corea (67) enfin, à l’occasion de sa variation classique, a littéralement surgi sur scène, dans son flamboyant tutu rouge, telle un feu d’artifice, pour apparaître comme la candidate la plus impressionnante sur un plan scénique : explosive, pleine de charme et d’énergie, sa Kitri n’a pu laisser le public de marbre. Si ce Prix a révélé une "star", avec ses minauderies et ses effets scéniques un peu faciles aussi peut-être – mais après tout, elle est jeune, et un concours reste un concours… - , c’est bien elle… Ses qualités de virtuosité étaient par ailleurs visibles dans Bach Suite II, une variation de Neumeier à laquelle elle a imprimé une présence et une personnalité lumineuses. De manière amusante, deux autres candidates, l’Anglaise Nancy Osbaldeston (72) et la Turque Gozde Ozgur (70), - dont les tempéraments scéniques très affirmés les distinguaient incontestablement elles aussi -, ont choisi et la variation de Kitri comme variation classique et Bach Suite II comme variation Neumeier. Si Nancy Osbaldeston a impressionné par son saut et son brio, elle manquait tout de même singulièrement de distinction et de retenue dans sa façon d’évoluer… Trop, c’est trop ! Gozde Ozgur en revanche, possèdait toutes les qualités et les nuances qui manquaient à la candidate anglaise – élégance teintée de vivacité, sensualité sereine, charme piquant sans ostentation - et a obtenu un succès mérité auprès du public, même s’il est vrai que le fait d’étudier à Zürich a aussi contribué à sa popularité. Oubliée, comme tant d’autres, d’une finale et d’un palmarès qui a paru laisser parfois un peu trop la place à la subjectivité d’un jury, la Lituanienne Kristina Gudziunaite (73) méritait pourtant, à défaut de figurer au dernier tour, d’être mentionnée quelque part. Très classique, très académique, très russe, oui certes… Irréprochable dans une variation de La Belle au bois dormant exécutée avec le style et le raffinement appropriés, possédant de surcroît ce sens de la scène unique si caractéristique des ballerines russes et si fascinant pour le spectateur, son expressivité et son sens dramatique ont également fait merveille dans un Nocturnes mémorable. Au chapitre des candidates françaises enfin, Camille de Bellefon (57), dans ce groupe, n’a pas démérité, que ce soit dans La Belle ou dans Nocturnes, où son naturel et sa fraîcheur conjugués à un travail expressif qu’on sentait très personnel l’ont révélée apte à émouvoir le public.

Variations classiques/Neumeier - Garçons 17-18 ans

Chez les garçons de 17-18 ans, c’était concours de Corsaire à tous les étages - pour six candidats sur treize tout de même ! -, contrairement à l’an dernier où l’on y avait plus ou moins miraculeusement échappé… Que vaut en effet cette variation tellement rebattue, si l’interprète ne s’y révèle pas proprement sidérant ! Au petit jeu de la virtuosité et de la bravoure – et n’est-ce pas là ce qu’on attend toujours, peu ou prou, d’un concours ? - le successeur de Polunin (Lausanne 2006), à défaut du nouvel Acosta, n’était manifestement pas convié à Lausanne cette année. Il faudra encore l’attendre un peu… Le Brésilien Irlan Silva (80), sans être techniquement parfait ni particulièrement impressionnant, s’est toutefois révélé le candidat plus brillant dans cette variation, grâce à une belle élévation, un superbe manège final (avec de très beaux écarts) et surtout une présence magnétique. Le même Irlan Silva a également offert une prestation très réussie et très applaudie dans Nijinsky, pour laquelle il a eu moins recours, comme Dylan Tedaldi, à la force athlétique et à la puissance – ce ne sont pas là ses qualités principales – qu’à la souplesse féline qui caractérise son physique. De manière plus générale, les garçons de ce groupe, dont on ne peut nier les fortes personnalités qui le composaient, se sont illustrés bien davantage dans la variation Neumeier que dans la variation classique. Ainsi, le Brésilien Ricardo Santos (81) a montré une danse d’une très belle fluidité – un peu trop "show-off" et narcissique à mon goût - dans Spring and Fall, après un Corsaire aux insuffisances techniques évidentes. Le Hongrois Balasz Majoros (82) a quant à lui présenté un Corsaire correct, mais sans génie, et s’est distingué surtout grâce à sa belle prestation dans Vaslaw. Ce déséquilibre classique/contemporain était encore plus vrai chez le Suédois Joakim Adeberg (88 ), très raide dans la variation du Prince Désiré de La Belle au bois dormant, mais d’une âpreté et d’une force bienvenues dans Nijinsky. Plus satisfaisantes – car plus équilibrées – sont apparues les prestations de l’Américain Kyle Davis (84), élégant, précis dans la variation d’Albrecht et magnifique dans Spring and Fall, et celle du Japonais Yoshimasa Yamaguchi (91), d’une légèreté remarquable en James et intéressant dans le contre-emploi que devait constituer pour lui Wrong Note Rag.

Rodrigo Hermesmeyer... Enfin!

Signe que l’art apprend la patience et enseigne à ne jamais désespérer, il aura fallu attendre l’avant-dernier nom de la liste de ces sélections pour percevoir chez un candidat cette mystérieuse qualité spirituelle – cette évidence de la danse et cette pureté classique conjuguées et résumées en un seul être - qu’un James Hay ou une Sae-Eun Park pouvaient porter en eux l’an dernier, et pour ressentir enfin l’émoi et le frisson d’enthousiasme que nous cherchons tous et que nul autre candidat, fille ou garçon, n’aura su vraiment nous procurer cette année. Rodrigo Hermesmeyer, tel est le nom improbable de ce phénomène, ou plutôt de ce non-phénomène brésilien de 18 ans, qui a encore l’air d’un enfant. Il n’est ni beau ni photogénique, mais là où les uns séduisent par leur seule présence scénique, là où les autres alignent des pas, avec élégance, avec virtuosité, ou avec fougue, Rodrigo, avec son kilt bien trop court, danse tout simplement, comme s'il s'agissait là d'un enjeu vital, et il est bouleversant. Après des dizaines de candidats valeureux, il révèle, dans une variation de James miraculeuse, ce qu’est véritablement la joie de danser, et Yondering devient avec lui seul un véritable poème dont la naïveté, au lieu d’ennuyer, charme par la passion et l'émotion qui y sont investies. Aucun doute à présent, s’il n’en reste qu’un, ce sera celui-là…


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sophia



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MessagePosté le: Dim Fév 10, 2008 10:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Samedi 2 février - Sélections - Filles et garçons 15/16 ans

Variations classiques


Momoko Tanaka (2 - Japon - Staatliche Ballettschule Berlin - 15/2), La Bayadère, Ombres, 3ème variation (Léon Minkus - Rudolf Noureev)


Bruna Pandini (3 - Brésil - Pavilhao D Centro de Artes - 15/2), Coppélia, variation de Swanilda (Léo Delibes - Arthur Saint-Léon)


Lilit Hogtanian (8 - Etats-Unis - YAGP/Yuri Grigoriev School of Ballet - 15/7), Giselle, pas de deux des Vendangeurs (Adolphe Adam - Jean Coralli et Jules Perrot)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole Supérieure de Danse - 15/9), La Bayadère, Ombres, 2ème variation (Léon Minkus - Marius Petipa)


Maria Baranova (12 - Finlande - Helsinki Dance Institute - 15/9), La Bayadère, Ombres, 3ème variation (Léon Minkus - Marius Petipa)


Anna Ishii (14 - Japon - Kazuko Sugihara Ballet Art - 15/10), Coppélia, variation de Swanilda (Léo Delibes - Arthur Saint-Léon)


Sim Hyunhee (15 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 15/11), La Bayadère, Ombres, 3ème variation (Léon Minkus - Marius Petipa)


Iino Moeko (16 - Japon - Chida Toshiko Ballet Studio - 15/11), Fête des Fleurs à Genzano (Edvard Hested - version Tokyo Ballet )


Chae Ji-Yang (18 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 16/0), Coppélia, variation de Swanilda (Léo Delibes - Arthur Saint-Léon)


Chae Ji-Yang (18 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 16/0), Coppélia, variation de Swanilda (Léo Delibes - Arthur Saint-Léon)


Yu Iizuka (19 - Japon - Centre d'Art Chorégraphique - 16/0), Giselle, pas de deux des Vendangeurs (Adolphe Adam - Jean Coralli et Jules Perrot)


Yu Iizuka (19 - Japon - Centre d'Art Chorégraphique - 16/0), Giselle, pas de deux des Vendangeurs (Adolphe Adam - Jean Coralli et Jules Perrot)


Rina Nemoto (20 - Japon - Centre d'Art Chorégraphique - 16/1), La Bayadère, Ombres, 1ère variation (Léon Minkus - Rudolf Noureev)


Caitlin Stawaruk (23 - Australie - Kim Harvey School of Dance - 16/2), La Bayadère, Ombres, 3ème variation (Léon Minkus - Rudolf Noureev)


Yang Chae Eun (26 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 16/5), La Bayadère, Ombres, 1ère variation (Léon Minkus - Marius Petipa)


Olga Belossokhova (28 - Ukraine - Ecole du Ballet de Kiev - 16/6), La Bayadère, Ombres, 1ère variation (Léon Minkus - Rudolf Noureev)


Megumi Takeda (29 - Japon - Ashiya International School of Ballet - 15/11), La Bayadère, Ombres, 3ème variation (Léon Minkus - Marius Petipa)


Megumi Takeda (29 - Japon - Ashiya International School of Ballet - 15/11), La Bayadère, Ombres, 3ème variation (Léon Minkus - Marius Petipa)


Marcella de Paiva (30 - Brésil - Conservatorio Brasileiro de Dança - 16/8 ), Coppélia, variation de Swanilda (Léo Delibes - Alicia Alonso)


Kana Minegishi (31 - Japon - Reiko Yamamoto Ballet School - 16/8 ), Coppélia, variation de Swanilda (Léo Delibes - Ninette de Valois)


Marcelino Libao Jr (41 - Philippines - Steps Dance Studio - 15/4), Le Lac des cygnes (Piotr Tchaïkovsky - Marius Petipa)


Gabriele Francesco Frola (42 - Italie - Professione Danza - 15/6), Giselle, pas de deux des Vendangeurs (Adolphe Adam - Marius Petipa)


Jack Bertinshaw (43 - Australie - Tanya Pearson Classical Coaching Academy - 15/6), Le Lac des cygnes (Piotr Tchaïkovsky - Erich Walter - Deutsche Oper am Rhein)


Yuya Omaki (48 - Japon - Yamamoto Sanae ballet School - 16/10), La Fille mal gardée (Louis-Joseph Hérold - Alexandre Gorsky)


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sophia



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MessagePosté le: Dim Fév 10, 2008 11:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Samedi 2 février - Sélections - Filles et garçons 15/16 ans

Variations Neumeier


Marie Varlet (1 - France - Centre de Danse Catherine Petit - 15/2), Requiem (Choeur grégorien - John Neumeier)


Akiyo Fukuda (4 - Japon - Acri-Horimoto Ballet Academy - 15/2), A Cinderella Story (Serge Prokofiev - John Neumeier)


Akiyo Fukuda (4 - Japon - Acri-Horimoto Ballet Academy - 15/2), A Cinderella Story (Serge Prokofiev - John Neumeier)


Kim Jae Min (5 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 15/3), Préludes CV (Lera Auerbach - John Neumeier)


Kim Jae Min (5 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 15/3), Préludes CV (Lera Auerbach - John Neumeier)


Lilit Hogtanian (8 - Etats-Unis - YAGP/Yuri Grigoriev School of Ballet - 15/7), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole Supérieure de Danse - 15/9), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole Supérieure de Danse - 15/9), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole Supérieure de Danse - 15/9), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Vanessa Dirven (11 - France - Ecole Supérieure de Danse - 15/9), Nocturnes (Frédéric Chopin - John Neumeier)


Anna Ishii (14 - Japon - Kazuko Sugihara Ballet Art - 15/10), A Cinderella Story (Serge Prokofiev - John Neumeier)


Anna Ishii (14 - Japon - Kazuko Sugihara Ballet Art - 15/10), A Cinderella Story (Serge Prokofiev - John Neumeier)


Sim Hyunhee (15 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 15/11), Requiem (Choeur grégorien - John Neumeier)


Sim Hyunhee (15 - Corée - Sun Hwa Arts School, Ballet Dpt - 15/11), Requiem (Choeur grégorien - John Neumeier)


Yu Iizuka (19 - Japon - Centre d'Art Chorégraphique - 16/0), Vaslaw (Johann Sebastian Bach - John Neumeier


Elisa Badenes Vasquez (20 - Espagne - Conservatorio de Danza de Valencia - 16/1), A Cinderella Story (Serge Prokofiev - John Neumeier)


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sophia



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Messages: 22085

MessagePosté le: Dim Fév 10, 2008 9:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lilit Hogtanian, 15 ans, élève de la Yuri Grigoriev School of Dance à Los Angeles ( http://www.yurigrigoriev.com/ ), l'une des candidates les plus intéressantes (sinon la plus intéressante à mes yeux) du Prix de Lausanne 2008 (sélectionnée grâce à un 1er prix junior obtenu aux demi-finales régionales du YAGP 2007: http://www.yagp.org/eng/CA1_regwin07.asp ), a déjà dansé le rôle de Clara dans Casse-Noisette avec le Ballet de Los Angeles.
La voici dans un extrait vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=Xhta1xEjZGE


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suzy



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MessagePosté le: Lun Fév 11, 2008 9:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

petite question , pourquoi la candidate vanessa dirven passe comme candidate francaise? Je vue cette jeune fille dabord a l'ecole de lilian latellier puis au koninklijke ballet school d'anvers.Maintenat je supose q'elle est partie a l'ecole de cannes. Mais pourquoi? elle etais dans une très bonne école quand meme et pourquoi on l'as presente comme candidate francaise ,?


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