La presse des vacances est dans les kiosques! Juillet 07

[haydn]

Danse de juillet s’ouvre comme toujours sur un éditorial de l’inénarrable Michel Odin, qui attribue la désaffection actuelle du public pour la danse classique à la concurrence déloyale du … tennis. Sur le central de Roland Garros, on exécute les ballerines à coups de raquette, c’est bien connu. Cela dit, le sport professionnel et le business douteux qui va avec ont tué bien des rêves…

Vengeance, donc, contre ces snobs aux pieds rouges qui préfèrent la terre battue aux parquets de danse, il n'y a, dans cette édition de Danse, rien sur l’Opéra de Paris, si ce n’est un grand cahier central abondamment illustré consacré aux tribulations de Samuel Murez et de sa bande de joyeux drilles à Rueil-Malmaison et Saint-Germain en Laye. Les photos (réalisées en studio) sont l’œuvre du papa du beau Sam, Steve Murez.

Mais la vedette revient au Ballet Royal du Danemark, avec des interviews – malheureusement pas très développées – de Christina L. Olsen et Femke Mølbach-Slot, récemment nommée soliste. Avec la question qui tue : «Que pensez-vous de la nomination de Nikolaï Hubbe comme directeur artistique», et la réponse attendue «Je pense que ce sera intéressant et j’espère qu’il sera heureux ici» ; qui l’eût cru?

Commentaire plus conséquent en revanche pour le reportage dévolu au spectacle de l’Ecole de danse de Marseille, avec là aussi de nombreuses photos qui devraient ravir les familles des jeunes participants au spectacle, ainsi que notre Nathalie Aubin nationale, qui les avait fait travailler.

A la rubrique nécrologique, malheureusement assez vaste dans ce numéro, on trouvera les panégyriques de Ginette Bastien, célèbre pédagogue de la danse, qui connut Serge Lifar, et de Germaine Prudhommeau – que ses élèves surnommaient affectueusement «Mémène» - , premier professeur à enseigner l’histoire de la danse aux élèves de l’Ecole de l’Opéra en 1953, à la demande de Lifar, et qui par la suite poursuivit sa carrière en Sorbonne.

Au nombre des reportages, on relèvera celui consacré à la compagnie Sinopia, à Lausanne, et la promenade touristico-culturelle de Jérôme Frilley à Saint-Pétersbourg, qui débute par la visite obligée à l’Ecole Vaganova., sans oublier le portrait flatteur que dresse Michel Odin du jeune danseur du San Carlo (Naples), Luca Giaccio.

Côté critiques, comme dit, rien sur l’Opéra de Paris, ce qui est tout de même curieux, mais des papiers sur les deux Lac des cygnes concurrents programmés à Londres par l’English National Ballet et le Royal Ballet, ainsi que des commentaires sur les spectacles du Ballet de Zurich (pas moins de 8 pages plus un poster géant, pas possible, le redac’chef doit avoir un compte en Suisse!), du Ballet National de Marseille, de la Scala de Milan et… du Casino de Paris où Elmar Stolpe est allé s’encanailler. Encore de la concurrence déloyale en vue pour les tutus-pointes…

[haydn]

Chez Danselight, le numéro de juillet-août, avec Agnès Letestu en couverture, lui, ne boude pas la Grande boutique, à laquelle est consacrée une bonne part du journal. Quelques nouveautés, avec la disparition du cahier dévolu aux danses sportives et de salon, qui ne devait plus trop faire recette, et l’apparition d’une rubrique «diététique» bâtie sur le modèle de celle que l’on trouve dans Danser / Télérama, mais fort heureusement pas – encore? – envahie de publicités pour des aliments de régime, comme c’est souvent le cas ailleurs.

Comme annoncé, l’Opéra de Paris est à l’honneur dans Danselight, avec tout d’abord un long compte-rendu de la Cendrillon d’avril au Palais Garnier. Hélène Ciolkovitch a manifestement adoré tout le monde – avec tout de même une petite préférence, semble-t-il, pour la distribution qui réunissait pour une seule soirée Aurélie Dupont et Manuel Legris – sauf Karl Paquette, qu’elle juge «quelque peu effacé aux côtés de sa partenaire [Delphine Moussin]», même si, tout de même «il dansa très bien». José Martinez et Emmanuel Thibault ont pour leur part droit à des éloges appuyés pour leur prestation dans le rôle de la Marâtre. Moralité, à la rédaction de Danselight, on préfère les bruns…

A la suite de cette critique, on trouve, logiquement, une hagiographie d’Emilie Cozette, signée de Margarita Medina, avec tout de même cette pensée pour deux autres prétendantes sérieuses à la consécration suprême : «A l’aube du troisième millénaire pointe un nouveau trio avec la nouvelle Etoile Emilie Cozette et celles que le public attend au sommet : Dorothée Gilbert et Myriam Ould [sic]. Leurs prises de rôles respectives dans Don Quichotte et la Belle au bois dormant brillamment assumées, leur permettent tous les espoirs». On partage cet avis, même si cette année, les prises de rôles respectives «brillamment assumées» concernaient plutôt La Fille mal gardée (Dorothée Gilbert) et Don Quichotte (Myriam Ould-Braham).

Opéra de Paris encore, avec un commentaire en demi-teinte de Vincent Le Baron sur l’Allegro, il penseroso ed il moderato de Robyn Orlin. On trouve aussi un petit reportage illustré sur le spectacle de Bruno Bouché au Blanc-Mesnil, illustré de photos montrant Laura Hecquet, José Martinez, Pauline Verdusen, Simon Valastro, Béatrice Martel et Florian Magnenet à l’ouvrage.

Et pour en finir avec l’honorable maison de la rue Scribe , une double page louant le carton plein réussi par les danseurs de l’Opéra de Paris aux derniers Benois de la danse, à Moscou. Champagne (de Crimée, évidemment)!

Les autres critiques de spectacles concernent le Capitole de Toulouse (Sync – Paganini – Scènes de force, le «Triple bill» contemporain du Royal Ballet, Black Garden, de Mauro de Candia (Danselight a carrément oublié de préciser où et quand le spectacle a eu lieu, un abonnement gratis au journal pour ceux qui trouveront la bonne réponse…), la Belle au bois dormant de la Scala de Milan, Roméo et Juliette, avec les Ballets de Monte-Carlo en tournée à Baden-Baden, qui manifestement ne se déplacent que dans les cités pourvues d’un casino de quelque renommée, le Corsaire d’Ivan Liska à Munich, le Réveil de Flore à Saint-Pétersbourg, et plus près de chez nous, Les Petits riens et Don Juan (chor. Malandin), avec le Ballet Biarritz en déplacement à Bordeaux.

Nos amis belges s’intéresseront au reportage consacré à l’Ecole de ballet de Marly, tandis qu’Agnès Letestu et Manuel Legris se retrouvent mis en fiche…-cuisine.

A signaler enfin une rubrique historique, qui retrace la carrière de la célèbre ballerine italienne Carolina Rosati (1826-1905).

[haydn]

Egalement paru, Danser, avec en couverture, Yolanda Correa, du Ballet National de Cuba, dans Giselle, exécutant une grande sissone qui a de quoi faire frémir...

[Monica]

Ne vous inquiétez pas Haydn, Yolanda danse une Giselle merveilleuse! Les cubains gardent leur techique souvant un peu "excessive" pour D.Q, le cygne noir, les galas, etc., mais leur Giselle respecte beaucoup le style romantique.