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English National Ballet à Sadler's Wells 6-10 mars 2007

 
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maraxan



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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 9:47 pm    Sujet du message: English National Ballet à Sadler's Wells 6-10 mars 2007 Répondre en citant

L’English National Ballet était à Sadler’s Wells les 6-7 et 9-10 mars pour deux programmes, une « triple affiche » et The Canterville Ghost.

Sinfonietta Giocosa/A Million Kisses To My Skin/Melody On The Move
La première série de représentations (7 mars matinée et soirée) présentait deux nouveautés au répertoire de l’ENB, Sinfonietta Giocosa de Christopher Hampson sur une musique de Bohuslav Martinu, A Million Kisses To My Skin de David Dawson sur le concerto n°1 en ré mineur de Jean-Sebastien Bach, et dans un tout autre registre, Melody On The Move, de Michael Corder sur des musiques diverses de danse de bal de la première moitié du 20e siècle.
Les deux premiers opus sont assez similaires, une chorégraphie très classique dans la technique et pourtant très moderne dans l’esthétique. Ils sont des parfaits compléments, l’un est noir et rapide, structuré et abondant, l’autre est blanc, voluptueux et clair.
La musique de Martinu est aride et l’ensemble fait penser immanquablement au duo Balanchine/Stravinski, une exploitation systématique des changement de rythme et de tonalité, les gestes mécaniques et secs, les jeux d’entrelacement de bras, les traversées rapides de scène, l’agencement des différents couples et leur émancipation du reste du corps de ballet (12 danseurs, 6 filles, 6 garçons). Les danseurs sont en noir dans des justaucorps minimalistes soulignant leurs formes, les filles version courte et très décolletée (mais avec un petit serre cou en diamant), les garçons en long et sans manche, et évoluent sur un fond de scène uni qui se colore différemment selon les tableaux, ce qui transforme aussi bien les ambiances que la musique ou les agencements des couples ou des trios. Si l’on doit retenir quelques individualités dans ce ballet quand même très dense, je penserai à James Forbat et James Streeter chez les garçons et Fernanda Oliveira chez les filles, le duo entre Cesar Morales et Venus Villa. J’ai trouvé Zhanat Atymtayev un peu plus en retrait que d’habitude dans son duo amoureux avec Esteban Berlanga, dans ce mouvement très intense, mais peut-être un peu gâché par un porté très difficile pas très réussi, les deux fois. Il faut dire que rattraper le plongeon d’un danseur pas particulièrement petit doit être plus compliqué que celui d’une danseuse, même grande. Les nouvelles chorégraphies qui font de plus en plus appel aux relations entre hommes devraient peut-être prendre plus en compte les physionomies masculines pour épargner les danseurs ? Mais cette figure est très limite et j’avoue que quand c’est réussi, c’est très beau.
Si Sinfonietta Giocosa a laissé place à l’innovation en ayant recourt largement au corps de ballet de l’ENB, A Million Kisses To My Skin présentait une distribution d’“étoiles” et de danseurs confirmés (3 danseurs, 6 danseuses). S’y détachaient la somptueuse Agnès Oaks, mais aussi Daria Klimentová, Thomas Edur et Dmitri Gruzdyev, les couples phares de la compagnie. La musique très dynamique (et aussi familière de Jean-Sébastien Bach), donne un show très structuré qui s’oppose un peu au thème déclaré de la liberté.
Là aussi, la scène est nue, seulement délimitée par un rectangle blanc sur lequel les danseurs évoluent, en blanc, dans un environnement noir (fond et côtés), des effets de lumière soulignant l’austérité voulue, et la multiplication des ombres sur le sol. Austérité aussi dans des costumes tout aussi minimalistes que les précédents, mais blancs, les hommes portant des t-shirts transparents.
La chorégraphie est moins classique que sur Sinfonietta, elle joue plus sur le dialogue des couples que sur les difficultés techniques même si le ballet est très physique, notamment les danseuses souvent en extension dans des moments très limites. Beaucoup repose également sur les trois hommes qui rythment les changements de tableaux et mouvements de groupe, parfois un peu justes dans la synchronisation (ah, les principals !!!), mais une mention spéciale à Dmitri Gruzdyev, monsieur silence et immobilité dans ses réceptions.
Je n’ai presque pas envie de parler de Melody On The Move tellement cette pièce faite de petits tableaux très courts, très colorés, très luxuriants dans la musique et dans les costumes n’a rien à voir avec les deux œuvres qui l’ont précédée, elle est fraîche et légère, mais trop en décalage avec l’émotion créée par les autres. La Compagnie qui reprend les deux premières sur la petite scène du Richmond Theatre à la fin du mois l’a d’ailleurs remplacée par une série de pas de deux très classiques, ce sera une très belle affiche.

The Canterville Ghost
La deuxième série de la semaine (9 mars, matinée et soirée) se tournait si j’ose dire dans le plus classique avec un ballet de Will Tuckett inspiré d’une nouvelle d’Oscar Wilde sur une musique de Martin Ward, très cohérente avec la chorégraphie : les deux actes commencent alors que les lumières ne sont pas éteintes, saisissant le spectateur dans ses conversations comme le fantôme les habitants du château.
Un couple d’américains ‘sans éducation’ et leurs enfants, dont des jumeaux infernaux, s’installent dans une demeure hantée par un fantôme très british, choqué par tant de vulgarité. Voilà pour la trame de l’histoire, j’imagine qu’en France, elle n’est pas très connue. Ce ballet a été commandé l’année dernière par la compagnie, il s’agit surtout d’un divertissement pour enfants assez réussi mais également plaisant pour les adultes, un peu comme Alice au pays des merveilles, présent dans le répertoire de l’ENB qui fait beaucoup d’action d’éducation et est un peu spécialisé dans ces ballets « familiaux ».
D’un point de vue chorégraphique, The Canterville Ghost s’inscrit dans la tradition des grands ballets, même si, on y trouve moins de technique, enfin surtout moins de moments spectaculaires, car le fantôme avait valu l’année dernière une sérieuse blessure au talentueux André Portasio lors de sa création (qui malheureusement, prévu pour cette reprise, a dû renoncer). James Streeter et Ivan Dinev se sont partagés le rôle, très inspirés pour interpréter, la narration sarcastique du fantôme en voix off comme pour les parties de danse. C’est un rôle lyrique et romantique, mais sans pathos.
Le Simon de Canterville de James Streeter est assez somptueux. Grand, fin, élégant, James Streeter dans son maquillage blanc apparaît bien confiant dans son rôle de fantôme. Il est sûr dans ses sauts et ses extensions, dans ses réceptions et dans ses portés. Il a de la hauteur, de la pureté dans les sauts, il est aussi un acteur convainquant jouant avec la voix off, ce qui n’est pas aisé.
Begoña Cao est une excellente Virginia tout comme Elena Glurdjidze. Le rôle nécessite beaucoup de travail de pointe et une assurance en l’air puisque les personnages masculins n‘ont de cesse que de la porter, Sir Simon bien sûr, mais aussi Cecil (le soupirant anglais mais benêt de Virginia), et enfin les fantômes qui l’emportent dans les tréfonds.
Le premier acte donne lieu a des performances si elles ne sont pas spectaculaires, très bien travaillées conceptuellement et cohérentes avec l’histoire (même si on peut penser que les domestiques dansent rarement avec leurs patrons, mais ceux-ci ne sont pas toujours américains).
Dans le deuxième acte, on retrouve les talents de costumières de Sue Blane (elle avait déjà réalisé ceux très originaux d’Alice In Wonderland), dans le groupe de fantômes qui accueille Virginia dans l’autre monde. Sir Simon séduit Virginia dans son antre, entouré de tous ses amis les fantômes qui valsent avec des femmes en chiffon un brun fluo dans la pénombre, la musique est tragique et dynamique comme leurs costumes de squelette. Ces fantômes réapparaissent personnifiés comme les ancêtres du château et par couples, ils se voient gratifier d’un pas de deux avant que les deux héros reprennent le devant et que Sir Simon se heurte à Cecil dans un duel, clou du spectacle. Ce passage est haletant, la bataille à l’épée des deux hommes est spectaculaire à la fois du point de vue technique dans la danse que dans la manipulation de l’épée.
Les « Français » de la compagnie ont pu danser des petits rôles avec Michael Raynaud transformé en momie après avoir été le majordome, en matinée, Laurent Liotardo, le soir, domestique puis fantôme de marquis et Van Lê Ngoc (il a passé quelque temps à Marseille, ça compte ?), domestique et prince du moyen âge pour les deux représentations.
Bien sûr, rien à voir avec les prestations du milieu de semaine, mais un moment plaisant. La matinée s’est déroulée devant une salle pleine d’écoliers très sages qui ont ovationné les danseurs lors des saluts, une joie sincère et spontanée qui faisait vraiment plaisir et la soirée, devant un public plus contenu, mais tout aussi séduit.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 10:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Maraxan pour ces nouvelles bienvenues du Royaume Uni. Nous en attendrons avec d'autant plus d'intérêt la venue de l'ENB cet été.


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