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Ballet de Stuttgart : actualités
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sophia



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MessagePosté le: Dim Jan 18, 2015 10:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

Sur le site du Bolchoï :


Evguénia Obraztsova (Tatiana), Vladislav Lantratov (Onéguine) ©Stuttgarter Ballett


Semyon Chudin (Lensky), Vlasdislav Lantratov (Onéguine), Anna Tikhomirova (Olga), Vitaly Biktimirov (Gremin),
Marcia Haydée (première Tatiana, prima ballerina assoluta), James Tuggle (directeur musical du Ballet de Stuttgart),
Evguénia Obraztsova (Tatiana), Serguei Filin (directeur du Ballet du Bolchoï), Reid Anderson (directeur artistique du Ballet de Stuttgart) ©Stuttgarter Ballett


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haydn
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MessagePosté le: Mer Juin 10, 2015 9:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

La succession de Reid Anderson, prévue pour 2018, à la tête du Ballet de Stuttgart, fait déjà couler de l'encre dans la presse locale.

Celui qui, à la suite de Marcia Haydée, a pris la direction de la compagnie en 1996, aura passé pas moins de 22 ans en fonction, et se retirera à l'âge de 69 ans. De quoi rendre jalouse Brigitte Lefèvre.

Un entrefilet paru en janvier dans la Stuttgarter Zeitung, qui ne rapportait en fait que des discussions de balletomanes, laissant entendre que Sasha Waltz serait pressentie pour le poste, a semé la panique chez les danseurs - de formation essentiellement classique - et a suscité une vague de départs, que les démentis catégoriques du ministère de la culture du Bade-Wurtemberg n'auront pas suffi à endiguer.

Un article d'un journal concurrent, les Stuttgarter Nachrichten, tente aujourd'hui de tordre le cou à ces rumeurs, et estime qu'il ne faudra pas craindre (ou espérer, c'est selon...) de bouleversements majeurs en 2018. La chroniqueuse des Stuttgarter Nachrichten indique, pour rassurer les tenants d'une ligne "néo-classique", que le conseiller artistique de la commission chargée de désigner le successeur de Reid Anderson n'est autre que... John Neumeier (lui-même ancien danseur au Ballet de Stuttgart, du temps de Cranko), pas vraiment un révolutionnaire, donc.

Reste que le futur directeur va se retrouver avec entre les mains la patate très chaude de la construction des nouveaux locaux de la John Cranko Schule, l'école de danse de la compagnie, dont l'inauguration a été sans cesse repoussée et est maintenant prévue pour... 2018 justement, après une dérive faramineuse des coûts par rapport au devis initial.




Klares Bekenntnis zur Cranko-Tradition / Une prise en compte claire de l'héritage de Cranko, par Andrea Kachelrieß (Stuttgarter Nachrichten)



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Angela



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MessagePosté le: Mer Juin 10, 2015 10:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

The rumour about Sasha Waltz was put out by one single voice, by Johannes Milla, a Communication and Media Designer who works at Stuttgart and who designed the soon-to-be-realised Berlin monument for the German Reunification together with Sasha Waltz (check out his interview here: http://www.stuttgarter-zeitung.de/inhalt.interview-mit-johannes-milla-die-schoenheit-der-sieben-huegel.0cd9f3c1-5fc9-49d3-b731-cc4e10799dda.html ).
Waltz wants more money for her company and threatens to leave Berlin whenever a top position is vacant in another town, no matter if it's a ballet company; she already tried it with Hamburg. No one at Stuttgart, no politician, balletomane or dancer, seriously believes these rumours.


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Masajaki



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MessagePosté le: Sam Juin 13, 2015 7:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

It would be an absolute disaster!


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haydn
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MessagePosté le: Sam Juin 13, 2015 7:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a bien pire que Sasha Waltz, mais en l’occurrence, cela aurait complètement modifié la nature de la compagnie et constitué une rupture totale avec l'héritage de Cranko (qui lui même d'ailleurs a rompu avec ce qu'était le Ballet de Stuttgart avant lui).

Mais en tout état de cause, c'était manifestement une fausse rumeur. Et il n'est pas du tout sûr que Sasha Waltz ait réellement envie de quitter Berlin. Certes, elle a elle-même montré des velléités de départ, mais un peu sur le mode "retenez-moi ou je fais un malheur", histoire de faire du chantage aux subventions, qu'elle aimerait bien voir revues à la hausse.



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Angela



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MessagePosté le: Sam Juin 13, 2015 10:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
qui lui même d'ailleurs a rompu avec ce qu'était le Ballet de Stuttgart avant lui


I don't think he broke with what was there - after all he was invited by Nicholas Beriozoff, the director before him, to create a ballet for Stuttgart, and it was a very classical "Prince of the Pagodas". Ballet at Stuttgart was not bad before Cranko came, they had the Russian classics, they had even a Romeo and Juliet before Cranko's version, and during the 1930s there were modern pieces, too - before the Nazis and the war, of course. No, Cranko never intended to break with what was there.


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Masajaki



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MessagePosté le: Dim Juin 14, 2015 1:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

En effet il y a toujours "pire" que Sasha Waltz, il suffit de venir regarder ce qui se passe en France! Mais plus sérieusement, tout de même, nous parlons du Ballet de Stuttgart! Et même si la grande mode actuelle est de transformer des institutions comme celle-ci en des compagnies à caractère unique pour favoriser tel ou tel chorégraphe plus ou moins talentueux, on doit s'alarmer sur de telles perspectives! La compagnie est superbe avec des danseurs magnifiques (n'oublions pas qui sont les étoiles de cette troupe, ils dansent également partout en tant qu'artistes invités) et ce serait un naufrage culturel de transformer cette compagnie de cette façon là!
La "rumeur" n'est pas anodine et Sasha Waltz a bien été vue à Stuttgart ces derniers temps (et ce n'était pas par hasard)...l'inquiétude est réelle aussi au sein du théâtre car "tout le monde en parle"...
Reid Anderson est un grand directeur artistique qui a porté la compagnie vers un niveau artistique exceptionnel, il a aussi amené l' Ecole à un niveau très élevé et on constate aujourd'hui que les anciens élèves représentent plus de 90% de la compagnie! Ce qui est très rare aujourd'hui. Espérons que la succession choisie sera à la hauteur de cet héritage!


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Angela



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MessagePosté le: Dim Juin 14, 2015 8:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

Masajaki, the article linked above says very cleary that the ministry of cultural affairs at Stuttgart is looking for someone to continue in the Cranko tradition.


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nabucco



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MessagePosté le: Mar Juin 30, 2015 9:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Deuxième étape à Stuttgart, cette fois côté narratif...

Endstation Sehnsucht (Un tramway nommé désir)

Chorégraphie, décors, costumes, lumières : John Neumeier
Musique : Prokofiev, Visions fugitives op. 22 (instr. Rudolf Barshai) ; Schnittke, Symphonie n° 1.

Avec :
Myriam Simon (Blanche Du Bois)
Angelina Zuccarini (Stella)
Daniel Camargo (Stanley Kowalski)
Roland Havlica (Mitch)

Solistes et corps de ballet du Ballet de Stuttgart

Musique enregistrée

Stuttgart, Schauspielhaus, 19 juin 2015

Après le cinéma et avant l’opéra (André Previn, 1998), pourquoi la danse ne se serait-elle pas emparée du Tramway nommé désir, la pièce de Tennessee Williams, créée en 1947, en pleine vogue de la psychologie populaire ? La version de John Neumeier n’est pas la première, mais elle est la seule à s’être imposée ; le ballet de Stuttgart, qui l’a créé en 1983, la joue non pas dans la grande salle de l’opéra, mais dans la plus intime salle du Théâtre national fraîchement reconstruite (son architecture vaut le coup d’œil).
L’adaptation de Neumeier, cependant, n’est pas sans défaut : l’idée de placer l’essentiel de l’action comme un flash-back dans l’esprit pas toujours rationnel de Blanche depuis l’hôpital psychiatrique où elle a fini par atterrir prive la montée vers la folie de Blanche d’une bonne part de sa violence. Elle conduit notamment à séparer deux niveaux d’action intrinsèquement mêlés dans la pièce, le paradis perdu de Belle Reve et l’échec du refuge de la dernière chance auprès de sa sœur Stella, et cette recréation d’une linéarité narrative étrangère à la pièce originelle en affadit beaucoup le propos. Belle Reve occupe l’essentiel de la première partie, autour d’une trop longue scène de bal, qui s’achève certes en un violent drame, mais qui ne s’écarte pas assez des poncifs que la danse accumule si volontiers sur elle-même. On rêverait ici du Neumeier traumatique de Nijinsky, on se retrouve un peu trop près de La dame aux camélias.
Du moins, avec tous ses défauts, le ballet de Neumeier est une bonne occasion de plus pour admirer la troupe du ballet de Stuttgart, et pour l’admirer aussi bien comme un tout cohérent que comme l’addition de talents individuels. Dans ce qui nous est offert sur scène, il n’y a pas de petit rôle : chaque personnage est dessiné avec le même soin, chaque danseur a eu l’opportunité de développer une interprétation travaillée, fût-ce le malheureux vendeur de journaux, dernière conquête pas très consentante de Blanche. Créé pour Marcia Haydée, le rôle de Blanche est naturellement le point focal du ballet, le seul à faire un usage abondant des pointes ; Myriam Simon y fait montre d’une puissance dramatique peu commune chez une danseuse, mais elle ne peut pas éviter une certaine monotonie qui tient au dessin trop monolithique du rôle par Neumeier (la sympathie qu’il dit éprouver pour le personnage ne se voit guère…). La sœur de Blanche, Stella, a un rôle beaucoup plus valorisant, et Angelina Zuccarini s’en donne à cœur joie : elle a cette pointe de vulgarité que le rôle appelle, mais elle respire surtout le naturel, l’allant, la séduction légère que le destin a refusé à Blanche. De son époux Stanley Neumeier a fait un boxeur, ce qui n’est pas une mauvaise idée pour exprimer le rapport à la violence du personnage, qui apparaît du reste plutôt sympathique ici ; Daniel Camargo joue remarquablement, mais son rôle est loin de n’être que du théâtre : même dans cette forme très narrative, sa virtuosité fait merveille, d’autant qu’elle n’est jamais gratuite. En cela, elle illustre bien ce qui constitue, de ballet en ballet, et même dans les moins réussis, la force de Neumeier, cette capacité à traquer l’émotion dans la danse. La force collective d’une troupe aussi soudée et aussi soucieuse de se mettre au service d’un effort commun qu’est le Ballet de Stuttgart fait plaisir même dans ce cadre plaisir à voir.


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haydn
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MessagePosté le: Mar Juin 30, 2015 10:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Heu Nabucco, le vin (excellent au demeurant) de la vallée du Neckar vous a tourneboulé? Il me semble que vous avez republié le même compte-rendu (avec quelques variantes) que celui qui figurait juste au-dessus? Fausse manœuvre? En cas de problème, contactez-moi par e-mail.



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nabucco



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MessagePosté le: Mer Juil 01, 2015 12:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne peux rien vous cacher, j'ai en effet fait une très agréable promenade dans les vignobles au-dessus de Stuttgart, avec dégustation au musée du vin à Uhlbach - ce que je recommande d'ailleurs (la balade et la dégustation plus que le musée!) aux dansomaniaques venant à Stuttgart. Mais ça n'a pas de rapport avec ma fausse manipulation : pourriez-vous donc supprimer le premier des deux messages? La seconde critique arrive !


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nabucco



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MessagePosté le: Mer Juil 01, 2015 12:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et ne me dites pas que ce n'est toujours pas la bonne !

Alles Cranko !
Quatre ballets de John Cranko

Concerto pour flûte et harpe
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart
Avec : Alicia Amatriain, Anna Osadcenko, Constantine Allen, Daniel Camargo

Du temps de Holberg
Musique, Edvard Grieg, Suite Du temps de Holberg, extraits
Avec : Alicia Amatriain, David Moore

Opus 1
Musique : Anton Webern, Passacaille pour orchestre op. 1
Avec : Anna Osadcenko, Alexander Jones

Initiales R. B. M. E.
Musique : Johannes Brahms, concerto pour piano et orchestre n° 2
Décors et costumes : Jürgen Rose
Avec :
R : Alexander Jones
B : Elisa Badenes
M : Myriam Simon, Constantine Allen
E : Daniel Camargo

Orchestre national de Stuttgart
direction: Wolfgang Heinz

Stuttgart, Opernhaus, 18 et 20 juin 2015

Dans le monde entier, les ballets de John Cranko continuent à être dansés – ou plutôt non : ses grands ballets narratifs sont restés au répertoire des grandes compagnies, les pièces plus courtes et plus abstraites, elles, ne sont guère visibles en dehors de Stuttgart. La manière dont Cranko parvient à utiliser les portés les plus acrobatiques au service de la narration et de l’expressivité paraît tellement liée à son style qu’on peut s’interroger sur l’intérêt que peuvent conserver aujourd’hui ses pièces abstraites.
À voir la première pièce de la soirée, à vrai dire, on peut douter de la pertinence de cette fidélité. Le choix d’une œuvre qui ne compte pas vraiment parmi les meilleures de Mozart se traduit sur scène par une sorte de volonté de classicisme marqué par des costumes blancs qui font irrésistiblement penser à Balanchine, et pas forcément au meilleur Balanchine. L’originalité de la pièce est que les deux couples sont entourés par un corps de ballet – dix danseurs – entièrement masculin : c’est que ces dames, quand Cranko a créé la pièce, étaient occupées avec Peter Wright pour le second acte de Giselle. Une autre caractéristique importante de la pièce et du style de Cranko est qu’il ne se résigne pas aux claires hiérarchies que Balanchine avait hérité du ballet impérial : il ne semble pas très soucieux de mettre en avant les deux couples, en multipliant les interactions entre les deux solistes femmes et les membres du corps de ballet, et l’entrée de ces dames n’a rien de l’apparition d’une reine. Le ballet tire sa force des exigences héroïques de virtuosité qu’il pose à chacun des 14 danseurs ; mais l’absence d’une ligne directrice forte, qui limite la chorégraphie à une illustration fidèle de la musique, n’en fait pas le plus actuel des ballets de Cranko.
La deuxième partie du programme est consacrée à deux pièces d’une dizaine de minutes chacune, presque la durée idéale pour des pièces de gala. Le duo créé par Cranko sur la musique de Grieg en est une, et de celles qu’on aimerait voir plus souvent dans les galas : aucune démonstration de virtuosité, mais une infinie légèreté qui masque toute trace d’effort, malgré les portés ébouriffants qui sont la marque de ces années soixante où les chorégraphes du monde entier tentaient de réinventer une danse classique au goût du jour. Alicia Amatriain et David Moore ne laissent jamais transparaître l’effort et donne à cette petite pièce pétillante tout le brio qu’on en attend ; le ballet de Stuttgart a bien raison de ne pas laisser cette pièce de gala aux galas !
C’est cependant la pièce suivante, sur la dramatique Passacaille de Webern, qui constitue le chef-d’œuvre de la soirée. Ce n’est certes pas une pièce de gala : non seulement Cranko recourt à un corps de ballet, mais la tonalité de la pièce est beaucoup trop sombre pour ce genre de divertissement. Deux solistes se partagent l’affiche, mais c’est le destin du soliste masculin, en l’occurrence Alexander Jones, qui est raconté là, d’une sorte de Genèse jusqu’à une fin déchirante – le soliste est à nouveau en position fœtale, mais cette fois il est seul, et conscient. La pièce a été créée le même soir que Le Chant de la terre de Kenneth McMillan : la parenté est d’autant plus marquante que les deux chorégraphes avaient choisi d’ignorer ce que faisait l’autre.
La dernière pièce est le clou attendu du spectacle, et la seule à comporter décors et costumes, de délicates aquarelles abstraites de Jürgen Rose : non seulement elle dure autant que les trois autres réunies, mais elle constitue une célébration rayonnante du « miracle de Stuttgart », dix-huit mois avant la mort de Cranko. Initialen RBME : les initiales du titre sont celles de Richard Cragun, Birgit Keil, Marcia Haydée et Egon Madsen, les quatre danseurs emblématiques qui, autant que l’œuvre de Cranko, ont marqué le public international des années soixante, et Cranko a choisi pour cela le second concerto de Brahms, dont il mettait en avant le sens chaleureux de l’amitié. Quatre mouvements, un par soliste donc, et les danseurs d’aujourd’hui sont naturellement soumis au poids écrasant que constitue la mémoire de leurs aînés. Les solistes ne sont pas seuls sur scène : Elisa Badenes (B) est entourée par un quintette de solistes entre lesquels elle se glisse, clairement soliste mais jamais seule, Daniel Camargo (E) se détache d’un quatuor lui-même par moments fondus dans un corps de ballet d’une bonne dizaine de danseurs, Alexander Jones (R) est le vrai héros du long premier mouvement, tandis que Myriam Simon (M) danse d’abord seule au milieu du corps de ballet avant d’être rejointe dans un beau pas de deux par Constantine Allen, qui reprend le rôle créé par Heinz Clauss, recrue plus récente de la compagnie, que ses collègues ont pourtant qualifié pour ce ballet de « cinquième initiale ». Pour autant, les cloisons entre mouvements ne sont pas étanches : chacun vient rendre visite, à des moments choisis, au collègue qui est au centre de l’attention.
On peut trouver que cette dernière pièce sur le thème de l’amitié manque un peu de colonne vertébrale ; elle n’en est pas moins un magnifique écrin pour les danseurs d’hier et d’aujourd’hui. La puissance et la poésie vont ensemble chez Alexander Jones, et Daniel Camargo impressionne toujours ; mais c’est Myriam Simon, dans le rôle créé pour Marcia Haydée, qui laisse le souvenir le plus vif : la danseuse canadienne, qui n’a pas été formée à Stuttgart, délivre pourtant ici un leçon de style qui montre que l’esprit de Cranko reste bien vivant à Stuttgart. Chez les solistes comme chez le moindre membre du corps de ballet, la lassitude et l’indifférence qui gangrène d’autres compagnies européennes ne sont pas de mise ; il serait dommage de s’en priver, d’autant que la compagnie reste rétive à transmettre par la vidéo les preuves de son talent.


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haydn
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MessagePosté le: Dim Juil 05, 2015 11:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Après s'être fait désirer, le Tramway est entrée en station à Dansomanie. La critique de Nabucco est maintenant en ligne sur le site, avec les illustrations qui vont bien.




    19 juin 2015 : Endstation Sehnsucht (John Neumeier) à l'Opéra de Stuttgart

      Après le cinéma et avant l’opéra (André Previn, 1998), pourquoi la danse ne se serait-elle pas emparée du Tramway nommé Désir, la pièce de Tennessee Williams, créée en 1947, en pleine vogue de la psychologie populaire? La version de John Neumeier n’est pas la première, mais elle est la seule à s’être imposée ; le ballet de Stuttgart, qui l’a créé en 1983, la joue non pas dans la grande salle de l’opéra, mais dans la plus intime salle du Théâtre national fraîchement reconstruite (son architecture vaut le coup d’œil).

      L’adaptation de Neumeier, cependant, n’est pas sans défaut : l’idée de placer l’essentiel de l’action comme un flash-back dans l’esprit pas toujours rationnel de Blanche depuis l’hôpital psychiatrique où elle a fini par atterrir prive la montée vers la folie de Blanche d’une bonne part de sa violence. Elle conduit notamment à séparer deux niveaux d’action intrinsèquement mêlés dans la pièce, le paradis perdu de Belle Reve et l’échec du refuge de la dernière chance auprès de sa sœur Stella, et cette recréation d’une linéarité narrative étrangère à la pièce originelle en affadit beaucoup le propos. Belle Reve occupe l’essentiel de la première partie, autour d’une trop longue scène de bal, qui s’achève certes en un violent drame, mais qui ne s’écarte pas assez des poncifs que la danse accumule si volontiers sur elle-même. On rêverait ici du Neumeier traumatique de Nijinsky, on se retrouve un peu trop près de La Dame aux camélias.

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haydn
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MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 10:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et maintenant, autour de la critique d'"Alles Cranko!" (100% Cranko!) de faire son apparition sur le site, avec les photos ad-hoc.




    18 et 20 juin 2015 : Alles Cranko! Quatre ballets de John Cranko à l'Opéra de Stuttgart

      Dans le monde entier, les ballets de John Cranko continuent à être dansés – ou plutôt non : ses grands ballets narratifs sont restés au répertoire des grandes compagnies, les pièces plus courtes et plus abstraites, elles, ne sont guère visibles en dehors de Stuttgart. La manière dont Cranko parvient à utiliser les portés les plus acrobatiques au service de la narration et de l’expressivité paraît tellement liée à son style qu’on peut s’interroger sur l’intérêt que peuvent conserver aujourd’hui ses pièces abstraites.

      A voir la première pièce de la soirée, à vrai dire, on peut douter de la pertinence de cette fidélité. Le choix d’une œuvre qui ne compte pas vraiment parmi les meilleures de Mozart se traduit sur scène par une sorte de volonté de classicisme marqué par des costumes blancs qui font irrésistiblement penser à Balanchine, et pas forcément au meilleur Balanchine. L’originalité de la pièce est que les deux couples sont entourés par un corps de ballet – dix danseurs – entièrement masculin : c’est que ces dames, quand Cranko a créé la pièce, étaient occupées avec Peter Wright pour le second acte de Giselle.

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MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 11:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'américano-hongrois Tamas Detrich vient d'être désigné pour succéder à Reid Anderson à la direction du Ballet de Stuttgart. Cette nomination met ainsi un terme à toutes les fausses rumeurs qui circulaient, notamment celle de l'arrivée de Sasha Waltz sur les rives du Neckar.

Tamas Detrich incarne la continuité la plus totale, puisque cet ancien danseur, qui a intégré la compagnie en 1977, occupe depuis 2004 déjà les fonctions de directeur artistique adjoint, auprès de Reid Anderson.



https://www.stuttgarter-ballett.de/compagnie/compagnie-mitarbeiter/stellvertretender-ballettintendant/tamas-detrich/



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