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Ballet de Stuttgart : actualités
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nabucco



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MessagePosté le: Dim Aoû 25, 2013 6:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Haydn!

Je précise pour ceux que la lecture de ma critique inciteraient à aller voir ce ballet qu'il est redonné à Stuttgart cet automne, les 5, 6, 13 (matinée et soirée), 19 et 21 octobre ainsi que le 1er novembre... Le ballet de Stuttgart ne donnant ses distributions que tardivement, aucune garantie d'avoir droit au phénomène Rademaker, mais de toute façon la qualité d'ensemble de la troupe m'a impressionné, ce sera forcément bien!


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haydn
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MessagePosté le: Mar Déc 03, 2013 2:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sue Jin Kang, "Erste Solistin" ("Etoile") du Ballet de Stuttgart, et récipiendaire du Prix Benois de la Danse en 1999 pour son interprétation du rôle-titre de La Dame aux camélias, vient d'être nommée directrice du Ballet National de Corée. Elle prendra ses fonctions en 2015. Initialement, elle devait faire ses adieux à la scène à Stuttgart en 2016.




Erste Solistin Sue Jin Kang leitet künftig Nationalballett in Korea (Stuttgarter Nachrichten)



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sophia



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MessagePosté le: Mar Déc 03, 2013 5:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Elle prendra ses fonctions en 2015.


2014 ou 2015? Ce n'est pas très clair.


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Angela



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MessagePosté le: Mar Déc 03, 2013 5:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

It was 2014 from the beginning, the German news agencies had it wrong (maybe they couldn't believe that you can get appointed one month before you start). See here:
http://www.stuttgart-ballet.de/home/


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nabucco



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MessagePosté le: Mer Jan 01, 2014 9:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Retour à Stuttgart après l'enthousiasmant Othello de cet été (voir plus haut!). Même si la ville n'est pas la plus belle d'Allemagne (euh...), on ne s'y ennuie pas, comme vous allez le lire :

La mégère apprivoisée
Chorégraphie et mise en scène : John Cranko
Décors et costumes : Elizabeth Dalton

Avec :
Baptista : Nikolay Godunov (matinée)/ Rolando d’Alesio (soirée)
Katharina : Anna Osadcenko (matinée)/ Maria Eichwald (soirée)
Bianca : Miriam Kacerova (matinée)/ Hyo-Jung Kang (soirée)
Gremio : Robert Robinson (matinée)/ Brent Parolin (soirée)
Lucentio : Constantine Allen (matinée)/ David Moore (soirée)
Hortensio : Alexander McGowan (matinée)/ Roland Havlica (soirée)
Petrucchio : Marijn Rademaker (matinée)/ Filip Barankiewicz (soirée)

Staatsorchester Stuttgart sous la direction de James Tuggle

Le ballet peut-il faire rire ? Avec John Cranko, la réponse est oui. Et tant pis pour les commentaires parfois méprisants qu’on avait pu lire ici et là lorsque le Ballet de Stuttgart avait présenté ce grand classique du maître de Stuttgart au Palais Garnier en janvier 2007. Car si Cranko a ici un sens unique du comique scénique dont l’effet sur le public reste foudroyant, ce qui frappe le plus en le revoyant près d’une décennie plus tard au lieu de sa création est la richesse d’invention chorégraphique qui imprègne les quelque deux heures de danse au programme. La mégère apprivoisée est ce qu’on pourrait appeler un feel good ballet, à la façon de la délicate Fille mal gardée d’Ashton, mais on y rit plus et la danse y est bien plus fascinante : les trois pas de deux successifs entre les deux héros n’ont rien à envier à ceux d’Onéguine et de Roméo et Juliette en termes de virtuosité, mais le contexte comique permet à Cranko de s’affranchir des nobles conventions du langage néoclassique pour créer un nouvel idiome presque sans exemple. Et si l’orchestration de Scarlatti par Kurt-Heinz Stolze n’est décidément pas délicate, le soin mis à Stuttgart à son interprétation la rend plus digeste que ce qu’en avait fait, sous la direction du même chef, l’Orchestre Colonne à Garnier.
Pouvoir voir ce chef-d’œuvre dans deux distributions différentes le temps d’une journée ouvre des perspectives particulièrement stimulantes. L’après-midi est consacrée à toute une série de débuts, des rôles centraux aux filles de joie, tandis que la soirée est le triomphe de l’expérience. Rien de maladroit dans la Mégère d’Anna Osadcenko : la virtuosité est étourdissante, le jeu soigné et efficace. Le soir, l’expérimentée Maria Eichwald n’a plus les mêmes ressources, sans que pourtant les portés périlleux en soient le moins du monde compromis ; pourtant, sa Katharina finit par enthousiasmer, non pas tellement parce qu’elle compenserait par son aisance scénique le moindre brio de sa danse : dans la droite ligne des ambitions de Cranko, c’est dans sa capacité à faire vivre la fusion entre la danse et la narration que réside sa force de séduction. Il est toujours émouvant de voir comment Katharina, furieuse contre ce séducteur sans scrupule que joue Petrucchio au début du grand duo du premier acte, tombe amoureuse quand il s’achève, mais Eichwald sait donner à cette reddition progressive toute sa richesse émotionnelle par un vaste panorama de nuances - et cet approfondissement du rôle est essentiel pour légitimer tout le cadre narratif du ballet, en en faisant une histoire d’amour paradoxale plutôt que l’histoire d’un triomphe machiste. Une confrontation de haut niveau.
Chez les hommes en revanche, c’est plutôt l’après-midi qui l’emporte. Non que Filip Barankiewicz soit en peine face aux difficultés de son rôle : la danse est propre, l’investissement dramatique satisfaisant. Mais Marijn Rademaker remporte la mise par sa compréhension du rôle : sa bizarrerie est à l’unisson de celle de sa proie, ce qui aide beaucoup à l’adhésion du spectateur à au récit shakespearien, qui n’est pas sans poser problème au spectateur contemporain. C’est ivre et accompagné de deux filles de joie que Petrucchio entre en scène au début du ballet : la manière dont Rademaker sait faire converger la folie des deux personnages avant de la remplacer par un lien plus tendre est celle d’un grand acteur-danseur.
Le couple secondaire formé par Bianca, la sœur de Katharina, et celui de ses trois soupirants qui a ses faveurs, Lucentio, n’a pas une partition aussi éblouissante, mais bien des occasions de briller en dehors même de son beau pas de deux du second acte : même si Cranko a fortement simplifié ces rôles par rapport à la pièce de Shakespeare, il y a là une volonté de donner un poids aux rôles secondaires qu’on ne retrouve pas nécessairement dans ses autres ballets. Comme pour le couple central, on sera tenté ici de faire un même partage : par rapport à son collègue du soir, Constantine McGowan offre une danse plus fluide, et il réussit surtout mieux à rendre la manière dont Lucentio s’extrait du groupe bouffon des trois prétendants de Bianca pour en devenir le conjoint plus ou moins heureux ; mais c’est le soir, avec Hyo-Jung Kang, qu’on a pu voir la Bianca la plus intéressante, sans excès de minauderie, mais avec dans les yeux une fort comique peur devant sa terrible sœur – ceci sans préjuger de la qualité technique des danseurs, tous parfaitement formés au style Cranko.
Car ce ballet est avant tout l’occasion de mettre en évidence la qualité globale de la troupe de Stuttgart, quarante ans après la mort de son fondateur. Certes, les parties réservées dans La Mégère apprivoisée au corps de ballet ne sont pas celles qu’on retiendra en premier, et elles ne sont pas non plus les meilleures de l’œuvre de Cranko, mais les danseurs s’en donnent à cœur joie, et la multitude de petits rôles, à défaut de permettre aux danseurs une interprétation très individuelle, renforce puissamment le comique de nombreuses scènes.
Casse-Noisette n’est pas une fatalité : le Ballet de Stuttgart, en proposant ce ballet intemporel pour les fêtes, fait beaucoup pour la bonne humeur de la capitale du Bade-Wurtemberg, et on ne sait pas ce qu’on pourrait demander de plus : une chorégraphie inventive, un humour unique, des danseurs stimulants pour un divertissement de haut niveau qui fait mieux que simplement remplir les salles, dans une ville où on peut proposer des places de ballet au même prix que les places d’opéra en étant sûr de les vendre…


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haydn
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MessagePosté le: Sam Jan 04, 2014 5:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Nabucco est en ligne sur le site de Dansomanie, avec les photos ad-hoc



26 décembre 2013 : La Mégère apprivoisée (John Cranko) à l'Opéra de Stuttgart



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haydn
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MessagePosté le: Dim Avr 27, 2014 11:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

But, de feu Michel Descombey, a fait des émules. Cet après midi, à partir de 13h30, le Ballet de Stuttgart retransmettra, en direct du court central de la Porsche Arena (pour ceux qui ne le sauraient pas, la célèbre firme d'automobiles de luxe a son siège à Stuttgart et sponsorise à peu près tous les événements culturels, mondains et sportifs qui se déroulent dans la capitale du Bade-Wurtemberg) une chorégraphie de Louis Stiens, A[R]MOUR

http://www.stuttgarter-ballett.de/


Lien direct vers le streaming : http://www.tennis.de/live/wta-turnier-in-stuttgart-im-kostenlosen-livestream

(c'est un site de sport, mais c'est le bon lien).

Et pour ceux qui préfèrent les tenniswomen aux ballerines, la danse sera suivie, à 14h, du match Maria Charapova / Ana Ivanovic



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nabucco



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MessagePosté le: Mar Nov 18, 2014 2:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Léonce et Lena

Chorégraphie : Christian Spuck
Décors et costumes : Emma Ryott
Musique : Martin Donner et Johann Strauß, Bernd Alois Zimmermann, Alfred Schnittke…

Le roi Peter : Roland Havlica
Prince Léonce : David Moore
Princesse Lena : Elizabeth Wisenberg
Valerio : Özkan Ayik
La gouvernante : Miriam Kacerova
Rosetta : Heather McIsaac
Solistes et corps de ballet du Stuttgarter Ballett

Orchestre national de Stuttgart
dirigé par James Tuggle

La comédie dansée, vieux problème ! À Stuttgart, depuis l’ère Cranko, la comédie n’est pas absente du répertoire, et c’était suivre la lignée du fondateur mythique de la maison que d’inscrire au répertoire, en 2010, l’adaptation que Christian Spuck avait créé deux ans plus tôt à Essen de la comédie Léonce et Lena de Georg Büchner, d’autant plus que Spuck y fait grand usage de citations des grands ballets de Cranko, sans que cela ait une fonction vraiment convaincante. Spuck, ancien danseur à Stuttgart, était alors depuis 2001 (et jusqu’à son départ pour prendre la succession de Heinz Spoerli à Zurich en 2012) chorégraphe en résidence dans la maison. Les ballets qu’il y a créés ont presque toujours un point de départ narratif et littéraire ; ici, c’est l’unique comédie de Büchner, pièce vertigineuse et virtuose d’une hauteur visionnaire toute shakespearienne, qui sert de point de départ au ballet.

Point de départ seulement, hélas : Spuck ne garde ici de la pièce qu’une trame narrative minimale, facilement compréhensible (Léonce et Lena, ne se connaissant pas mais promis à un mariage arrangé, s’enfuient de la cour de leur père et souverain respectif, se trouvent et s’aiment), mais qui est trop sommaire pour retenir l’attention ; la seconde partie, en particulier, ne laisse que quelques petites minutes pour que les deux personnages se rencontrent et vivent leur communion : c’est d’autant plus regrettable que ce qui précède ne laisse guère le temps au spectateur de faire connaissance avec eux, et que cette deuxième partie donne souvent une impression de remplissage qui finit par lasser.

Sans doute, il y a chez Spuck une volonté louable de restituer sur la scène quelque chose de l’écriture comique de Büchner, qui fait feu de tout bois pour faire exploser la langue et démentir toute idée que les mots puissent avoir un sens et plus encore une fonction, et cette volonté donne de très réels résultats : les corps sont entraînés de pose en pose, comme prisonniers d’un corps qui refuse obstinément aussi bien l’expression personnelle que la fonctionnalité, et Spuck fait bien sentir que, tout aussi prisonnier de conventions absurdes qu’il est, Léonce s’en distingue par la conscience qu’il a de ces sujétions. Lena, elle, ancrée dans le sol, est une princesse hors normes, animée par un théâtre intérieur qui lui donne son irrépressible indépendance : quel dommage que Spuck n’ait pas su faire vivre tout au long des deux actes ces personnages attachants ! On s’amuse, certes de la foire aux monstres au début du deuxième acte, mais c’est un peu au détriment de l’efficacité satirique de l’ensemble.

Comme à Paris le samedi, les matinées du dimanche semblent à Stuttgart avoir vocation à accueillir les débuts de danseurs moins expérimentés que ceux qui donneront la seconde distribution de la journée : tous les interprètes principaux de cette représentation faisaient leurs débuts dans leurs rôles respectifs. Il est dans ces conditions un peu imprudent d’émettre un avis dès lors qu’on découvre soi-même la pièce ; il nous a semblé néanmoins qu’il y avait ici une marge de progression générale pour mettre plus distinctement en avant l’acuité satirique de cette oeuvre qui, certes, comme tout bon ballet narratif, conduit au mariage du prince et de la princesse, mais pas vraiment dans l’ambiance naïve des contes de fées. Peut-être aussi le public, dans cette comédie, en aurait un peu plus volontiers ri. Le niveau général de la troupe de Stuttgart, sans doute, reste excellent, mais tous sont trop prudents pour vraiment convaincre, y compris les principaux protagonistes, la demi-soliste Elizabeth Wisenberg et le premier soliste David Moore, trop sages, trop princes encore si on veut. Les autres rôles, qui sont essentiellement des silhouettes caricaturales, sont certes plus dessinés, mais c’est alors un peu d’ambiguïté, de second degré qu’on manque. Gageons qu’ils auront des occasions de mieux exprimer leurs talents dans des œuvres qui les solliciteront plus.


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Masajaki



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MessagePosté le: Jeu Nov 20, 2014 12:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

En tous cas cette version de Leonce et Lena est un énorme succès et chaque représentation que j'ai vue soit à Stuttgart la semaine dernière ou bien à Zurich la saison passée a reçu de grandes ovations. Pour avoir revu la compagnie de très près dernièrement je peux vous certifier qu'elle fait toujours bien partie des meilleures avec de jeunes talents étonnants! Reid Anderson est un excellent Directeur Artistique qui découvre et encourage les jeunes interprètes mais aussi les jeunes chorégraphes! Petit aparté, quel bel exemple à suivre : la quasi totalité de la compagnie est composée d'artistes qui ont fait partie à un moment ou à un autre de l' Ecole liée à la compagnie!


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haydn
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MessagePosté le: Sam Nov 22, 2014 6:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Nabucco est à présent en ligne sur le site de Dansomanie, illustré des photos ad-hoc (qui, miraculeusement pour une représentation en matinée, coïncident avec la distribution chroniquée).



16 novembre 2014 : Léonce et Léna (Christian Spuck) à l'Opéra de Stuttgart



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haydn
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MessagePosté le: Sam Nov 22, 2014 6:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une question me vient d'ailleurs à l'esprit en voyant les photos : on a vraiment l'impression d'une mise en scène de théâtre dramatique, plus que d'une adaptation chorégraphique. Qu'apporte le ballet à la pièce originelle de Büchner? S'agit-il vraiment de danse, ou d'une restitution mimée de l’œuvre théâtrale?



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nabucco



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MessagePosté le: Mer Déc 31, 2014 10:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Excusez-moi Haydn, je n'avais pas vu votre question... Qu'apporte le ballet? Ma foi, je dois dire, pas grand-chose, j'aurais bien aimé qu'il y ait un peu plus de point de vue sur la pièce ; cette idée de faire sentir par la danse ce que dit le texte est parfois pertinente, mais la danse a plutôt tendance à alourdir une action qui chez Büchner est virevoltante...

Deuxième étape à Stuttgart pour cette saison avec - comme chaque année - une double représentation pour le "deuxième jour de Noël", autrement dit le 26 décembre ; comme le disait ma voisine pour l'une des représentations, le programme du jour n'est pas vraiment très Noël, "ça irait mieux pour novembre"...

Ballet de Stuttgart, 26 décembre 2014 (14 h/19 h)

Hommage à Kenneth MacMillan

DAS LIED VON DER ERDE
Chorégraphie : Kenneth MacMillan
Musique : Gustav Mahler
Lumières : John B. Read

L’Éternel : Constantine Allen / Friedemann Vogel
I : Alexander Jones / Roman Novitzky
II : Myriam Simon / Anna Osadcenko
III : Angelina Zuccarini / Elisabeth Wisenberg
IV : Miriam Kacerova, Roland Havlica / Miriam Kacerova, Robert Robinson
VI : Myriam Simon, Alexander Jones / Anna Osadcenko

Diana Haller, mezzo
Erin Caves, ténor

REQUIEM
Chorégraphie : Kenneth MacMillan
Musique : Gabriel Fauré
Costumes : Yolanda Sonnabend
Lumières : Mark Pritchard

Représentation de 14 h :
Alicia Amatriain, Jason Reilly
Damiano Pettenella
Anna Osadcenko

Catriona Smith, soprano
Motti Kastón, baryton

Représentation de 19 h
Elisa Badenes, Daniel Camargo
Roland Havlica
Miriam Kacerova

Ensemble vocal Fauré

Orchestre National de Stuttgart
James Tuggle, direction

Le 26 décembre, jour férié en Allemagne, est une excellente occasion pour les troupes de ballet de proposer une double représentation, facilement remplie par un public largement familial ; pour le balletomane, c’est une aubaine qui permet de voir deux distributions se succéder, cette fois dans un programme qui ne cède rien aux sirènes consuméristes de Noël.

Retour à MacMillan après cinq ans d’absence pour le Ballet de Stuttgart : il est bien naturel que la troupe garde à son répertoire des pièces qui non seulement ont pour auteur l’un des plus proches amis du directeur-fondateur John Cranko, mais ont même été créées pour lui : la direction du Royal Ballet ayant refusé que les musiques choisies par MacMillan puissent être utilisées pour accompagner la danse (par respect pour la musique pour Mahler, par scrupule religieux pour Fauré), c’est Stuttgart qui aura eu le privilège de créer deux pièces qui sont sans doute aujourd’hui les plus célèbres – et justement célèbres – des pièces abstraites de MacMillan. La version du Chant de la terre est d’ailleurs différente de celle qu’on danse ailleurs, au Royal Ballet par exemple : comme le dit Reid Anderson, la version ultérieure n’a pas « cette apparence du off-balance, comme on dit, de l’impression d’être sur le point de tomber ; pour Londres, Kenneth a réalisé une chorégraphie plus rectiligne, presque néoclassique ».

Peut-être est-ce le demi-siècle qui sépare la création de ces représentations à Stuttgart qui, de loin, écrase les différences, mais le côté néoclassique de la chorégraphie est visible même dans cette version : les mouvements les plus légers, le troisième surtout, apparaissent aujourd’hui plus apparentés à un divertissement à la Dances at a Gathering, même si la musique de Mahler donne un peu de profondeur existentielle dont la pochade de Robbins manque cruellement (le soir, Elizabeth Wisenberg y est d’ailleurs irrésistible). L’ivresse du off-balance, elle, se sent aussi, mais de façon peut-être moins positive : il faut bien avouer que, tout au long des deux représentations, on ne pouvait pas ne pas voir quelques équilibres hasardeux, quelques mains ne se trouvant pas aussi vite qu’on l’aurait voulu, quelques approximations de placement.

Le Chant de la terre, version Stuttgart, ne prévoit pas le rôle si puissant du Messager de la mort, incarné à Londres par l’inoubliable Carlos Acosta ; peut-être n’est ce que l’effet de ce changement de perspective sur le rôle, mais ni Constantine Allen, ni Friedemann Vogel n’ont su donner à leurs « Éternels » une vraie présence sur scène : ce n’est qu’à la toute fin du ballet, lorsqu’ils viennent matérialiser la séparation entre les deux amis dont parle le poème mis en musique par Mahler, que le rôle prend un peu d’ampleur, mais sans atteindre pour autant à l’impression de fatalité qui est celle d’un rôle qui a une fonction de fil conducteur tout au long de la soirée. C’est donc surtout du côté féminin qu’on trouvera les plus grandes satisfactions de cette double représentation : nous avions déjà, lors de précédents spectacles, remarqué Miriam Kucerova, qui se charge en matinée comme en soirée du duo du 4e mouvement, De la beauté, avec deux partenaires différents ; elle a tout à fait le style si séduisant du Ballet de Stuttgart, qui sait allier personnalité scénique et virtuosité discrète sans jamais tomber dans l’ostentation ; le duo des adieux, aussi bien avec Anna Osadcenko qu’avec Myriam Simon, émeut tout autant.

Les hommes prennent un peu leur revanche avec la deuxième œuvre au programme : nonobstant son thème religieux et le sérieux de sa dédicace, à la mémoire de John Cranko disparu trois ans plus tôt, Requiem expose aux regards la musculature impressionnante de Jason Reilly ; sa danse puissante et pleine d’enthousiasme séduit, tout comme l’expérience rayonnante de sa partenaire Alicia Amatriain, mais on nous permettra d’avoir pris plus de plaisir avec le couple plus équilibré formé en soirée par Elisa Badenes et Daniel Camargo – peut-être Jason Reilly aurait-il plutôt dû se charger du rôle de l’Éternel du ballet précédent, auquel sa stature et sa présence scénique semble le prédestiner. On retrouve par ailleurs dans ce second ballet plusieurs danseurs de cette même pièce : Anna Osadcenko et Miriam Kacerova alternent avec le même bonheur dans le solo de l’Agnus Dei ; le corps de ballet, dans une troupe qui compte moins de 60 membres, est naturellement amplement mis à contribution par des pièces aux effectifs assez conséquents et qui ne demandent jamais de leurs danseurs une simple exécution stéréotypée. Peut-être faudra-t-il attendre d’autres reprises pour que la troupe de Stuttgart soit à son meilleur niveau dans ce programme, mais la qualité structurelle de la troupe est telle que le plaisir du spectateur reste assuré.

PS: j'ai demandé des images au Ballet, patience !


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sophia



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MessagePosté le: Sam Jan 03, 2015 10:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Olga Smirnova étant toujours indisponible, la distribution d'Onéguine, qui sera donné le 6 janvier avec les invités du Bolchoï, est modifiée.

Ce sont Evguénia Obraztsova et Alexander Volchkov qui remplaceront le couple Olga Smirnova / Vladislav Lantratov dans les rôles principaux.


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haydn
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MessagePosté le: Sam Jan 03, 2015 5:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La critique du spectacle "Hommage à Sir Kenneth MacMillan", illustrée de photos, est en ligne sur le site de Dansomanie :


A lire sur Dansomanie : critique + photos - Hommage à Sir Kenneth MacMillan - Das Lied von der Erde / Requiem par le Stuttgarter Ballett



26 décembre 2014 : Hommage à Sir Kenneth MacMillan à l'Opéra de Stuttgart , par Dominique Adrian

"Retour à MacMillan après cinq ans d’absence pour le Ballet de Stuttgart : il est bien naturel que la troupe garde à son répertoire des pièces qui non seulement ont pour auteur l’un des plus proches amis du directeur-fondateur John Cranko, mais ont même été créées pour lui : la direction du Royal Ballet ayant refusé que les musiques choisies par MacMillan puissent être utilisées pour accompagner la danse (par respect pour la musique pour Mahler, par scrupule religieux pour Fauré), c’est Stuttgart qui aura eu le privilège de créer deux pièces qui sont sans doute aujourd’hui les plus célèbres – et justement célèbres – des pièces abstraites de MacMillan. La version du Chant de la terre est d’ailleurs différente de celle qu’on danse ailleurs, au Royal Ballet par exemple : comme le dit Reid Anderson, la version ultérieure n’a pas «cette apparence du off-balance, comme on dit, de l’impression d’être sur le point de tomber ; pour Londres, Kenneth a réalisé une chorégraphie plus rectiligne, presque néoclassique». "



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Angela



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2015 5:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Olga Smirnova étant toujours indisponible, la distribution d'Onéguine, qui sera donné le 6 janvier avec les invités du Bolchoï, est modifiée.

Ce sont Evguénia Obraztsova et Alexander Volchkov qui remplaceront le couple Olga Smirnova / Vladislav Lantratov dans les rôles principaux.


Lantratov is at Stuttgart, he will be dancing! The cast is on the website now.

http://www.stuttgarter-ballett.de/spielplan/2015-01-06/onegin/besetzung/


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