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Evodie
Inscrit le: 23 Avr 2004 Messages: 32 Localisation: Orléans
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Posté le: Lun Avr 26, 2004 10:03 am Sujet du message: Réverence, de Elise Ropers!! |
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<<Un témognage exeptionnel, soulignant le hiatus dramatique entre la beauté envoûtante de la scène et la cruauté des coulisses>>
L'Opéra à toujours était pour moi le temple de la Danse et de la beauté!!!Si vous êtes comme moi, allez lire le livre d'Elise Ropers qui a passé plus de 20 ans à l'Opéra, d'abord comme élève à l'école puis comme danseuse dans le prestigieux corps de ballet.
Extrait:
<<Depuis ce jour, j'ai toujours peur sur scène.Ils m'ont effrayée à jamais.Dés que je passe ou repasse un concours, je suis terrorisée.(...)
En vérité , ce que je dégage le dérange, je ne suis pas assez dans le moule.D'autres ont reçu des lettres recommandées pour moins que cela.Moi, ma force consiste à pouvoir encore sourire.Afficher un masque de bonne humeur.(...)
Mais, pour eux, il est encore de trop.
L'artiste commence à travailler sa chorégraphie.Il nous fait répeter six heures par jour.On se donne, on y croit!
Nous dansons comme des anges, avec les ailes qui vont avec.
Trois semaines plus tard, au moment où nous intégrons bien le ballet, l'administration arrive...La directrice ou un autre<<gradé>> intervient et chuchote dans l'oreille du maître de cérémonie:
-Untel, tu veux vraiment le mettre là? Non!(...)
On nous sucre.
Si tu veux que je maigrisse, je vais faire un régime.Je serai prête pour Paris.Mais là il est 2 heures de l'après-midi et je ne peux décemment pas perdre cinq kilos d'ici 7 heres!Comme tu me l'as dit, je ne fais pas le ballet...>>
<<A l'école de danse ,on n'apprend jamais à travailler sans violence.Les professeurs ne transmettent pas aux plus jeunes l'amour ou le respect de soi-même.Ils enseigne à devenir maso, à nier toute douceur.>>
<<Nul ne remarque le manque d'humanité de cet ordre strict, sévère et sectaire(...)
A l'école de danse , on 'apprend jamais à travailler sans violence.Les professeurs ne transmettent pas aux plus jeunes l'amour ou le respect de soi- même;Ils enseignent à devenir maso,à nier toute douceur
`Continue comme ça et je te supprime!Tu vas te remuer.Tu ne comprends rien.Double rond de jambe, double rond de jambe, je te dis!Tu n'entends pas ou quoi?Tends tes pointes.Je ne parle pas chinoix, que je sache!Tu es à chier!A chier...
Rivalités stériles et rétrogrades, régimes, châtiments corporels infligés à soi-même, blessures, plaies provoquées par un entraînement intensif et des instruments de tortures tels que les chaussons..C'est le sort réservé aux ballerines dés leur intégration dans le corps de ballet;
Ivresse , délire.Démesure.De tous ces mots, c'est le dernier que je retiens.Il colle comme un gant à Noureev.
Si tu veux que je maigrisse, je vais faire un régime.Je serai prête pour Paris.Mais là il est 2 heures de l'après-midi et je ne peux décemment pas perdre cinq kilos d'ici 7 heures ! Come tu me l'as dit, je ne fais pas le ballet...
Soit nous comprenons et c'est tant mieux, soit nos ramons et on nous évince.Cela fait parti des critères de sélection naturelle;Que les meilleurs gagnent et que les autres s'eclipsent d'eux mêmes.
Cette année, bon cru, la prof est extêmement gentille,douce , humaine.
On a vraiment envie de lui faire plaisir.Pour ma part, j'essaye de bien travailler.C'est rassurant, un professeur gentil;Des rumeurs courent sur ses compétences, justement en raison des a trop grande gentillesse.(...)
C'est spécifique de la maison...
Voilà, j'éspère que ces extraits vous inciteront à aller lire ce livre émouvant!!!!
Evodie. 
_________________ Evodie, danseuse voulant devenir professionnel participant aux nombreux concours de Danse ainsi qu'au stage internationnal de Danse de Pont-Labbé
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Lun Avr 26, 2004 10:36 am Sujet du message: |
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En ce qui me concerne, je ne partage pas du tout l'enthousiasme d'Evodie pour le livre d'Elise Ropers, que je trouve mal écrit et qui se contente trop souvent d'affirmations sommaires et insuffisamment étayées de preuves ou du moins d'éléments tangibles illustrant les pratiques contestables qui sont censées y avoir cours. Que l'Ecole de Danse de l'Opéra ne soit pas le Paradis sur Terre, cela me semble une évidence, et la vie y est loin d'être facile. Mais la présenter comme une chiourme où l'on ne subirait que le sadisme des professeurs et les mauvais coups des petits camarades me semble pour le moins excessif...
Curieusement, l'administration de l'Opéra n'a absolument pas réagi à cette publication (d'une certaine manière, ça a évité de lui faire de la réclame...), qui aurait peut-être pu donner matière à poursuites. Mais il est vrai que quelques semaines plus tard, c'est le même éditeur (Lattès), qui a publié... les souvenirs de Claude Bessy. Bonne police d'assurance!
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Evodie
Inscrit le: 23 Avr 2004 Messages: 32 Localisation: Orléans
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Posté le: Lun Avr 26, 2004 10:45 am Sujet du message: |
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C'est vrai que l'auteur dépeint peut-être trop l'Opéra comme l'enfer!
C'est vrai, que l'autorité est très présente à l'Opéra!!Mais je pense qu'il ne faut pas tout de même oublier les injustisses qui y reigne, mais bon, jusque là, cette éducation à fait ses preuves!!!Guillem, Leriche,MAG,Pontois,Labis,Platel,Bessy,Vulpian,Loudières,Denard et tous les autres nous prouvent bien que cette école est vraiment une des seules à produire un tel résultat!!!
Avec le Kirov et ses Pavlova, Noureev,Balanchine...
J'ai préféré ETOILE de Dupond!
Mais, si vouis êtes passionnés par la danse tous les livres sont à lire pour se constituer une véritable connaissance comparable à celle de HAYN(j'ai peut-être écorché votre nom exusez moi!!! )
Evodie
_________________ Evodie, danseuse voulant devenir professionnel participant aux nombreux concours de Danse ainsi qu'au stage internationnal de Danse de Pont-Labbé
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Lun Avr 26, 2004 4:17 pm Sujet du message: |
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Dans le genre très mal écrit, ce livre est vraiment un modèle. Même si les visées de l'auteur ne sont évidemment pas littéraires, le travail d'un éditeur consiste aussi à relire et à apporter un minimum de corrections, quand cela s'avère nécessaire. Personnellement, cela m'insupporte qu'on publie, indépendamment du fond, des choses aussi mal écrites. Je suis peut-être snob, mais je trouve que c'est vraiment mépriser le lecteur. Sur le contenu, je crois que la sincérité ne suffit pas à faire un témoignage de valeur, et le manichéisme du texte n'arrange rien par ailleurs.
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Evodie
Inscrit le: 23 Avr 2004 Messages: 32 Localisation: Orléans
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Lun Avr 26, 2004 7:59 pm Sujet du message: |
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Là je dois dire que je partage entièrement l'opinion de Sophia, le style de l'ouvrage est absolument épouvantable, et discrédite en grande partie son auteur. En revanche, celui de Claude Bessy est écrit dans un excellent français (il y a quelques faiblesses dûes manifestement à un manque de temps pour tout relire et contrôler), et donne un net avantage à son auteur. Le fond est certes important, mais si la forme est déficiente, l'impact des idées et des opinions que l'on cherche à faire passer en est fortement diminué.
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Canari
Inscrit le: 31 Mar 2006 Messages: 94 Localisation: Chartres
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 7:02 pm Sujet du message: |
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Je viens de lire le livre d'Elise Ropers que j'avais amené en vacances avec moi sous le soleil du Maroc.
J'avoue être déçue. L'écriture est mauvaise. Ensuite le fond, je ne doute pas que la vie de danseuses professionnelles soit simple et la compétition rude mais là c'est un véritable enfer qui est décrit !
Le piston au concours peut être je ne sais pas, je n'ai aps de preuves ou infos pour pencher d'un côté ou de l'autre. Mais bon, dans n'importe quelles entreprises publique ou privée c'est la même chose ...
Bref la prochaine fois je choisirais mieux mes lectures pour mettre dans ma valise !
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nikiya
Inscrit le: 13 Déc 2005 Messages: 76
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 9:18 pm Sujet du message: |
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je tenais juste à préciser que monsieur Denard a été engagé dans le corps de ballet,sans passer par l'école,tout comme Charles Jude.
_________________ Je danse par passion,et elle me nourrit amplement.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 9:48 pm Sujet du message: |
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Je ne sais pas si ce sujet est encore vraiment d'actualité. Sur la forme, l'ouvrage d'Elise Ropers me semble écrit de manière assez maladroite, quant au fond, je ne peux en juger réellement, n'étant évidemment ni ancien élève de l'Ecole de Danse ni danseur au corps de ballet de l'Opéra....
Curieusement, le même éditeur, Laffont, a publié quelques mois après l'ouvrage biographique de Claude Bessy, qui allait dans un tout autre sens.
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Jile
Inscrit le: 17 Fév 2006 Messages: 26 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Mai 15, 2006 12:31 pm Sujet du message: |
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Heu, Haydn, c'est Lafon qui a publié l'ouvrage d'Elise Ropers, et Lattès qui a publié les souvenirs de Claude Bessy... A moins que ce ne soient les deux enseignes d'un même groupe éditorial ?
Sur le fond, j'avoue que l'ouvrage d'Elise Ropers m'avait aussi choqué par les faiblesses de rédaction ; et d'autant plus qu'il est souligné que ce n'est pas elle qui a procédé à cette rédaction mais qu'elle a été "aidée" pour cela, par une journaliste qui plus y est. Je m'étais alors dit, en le lisant, qu'il y avait ptrobablement beaucoup de choses que l'on avait "ressorti" pour l'occasion, sans faire forcément le tri.
De surcroit, le changement des noms des protagonistes de la troupe ne trompe personne, et il me semble que les propos tenus relèvent parfois de la calomnie gratuite...
Malgré tout, pour la néophyte passionnée que je suis, il était intéressant de pouvoir rentrer dans les coulisses de la danse et de l'Opéra, même si l'émerveillement était un peu gaché par les propos parfois orduriers et la rancoeur...
Dernière édition par Jile le Mar Mai 16, 2006 12:22 pm; édité 1 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Lun Mai 15, 2006 12:39 pm Sujet du message: |
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Pardon Jile!....
Mes souvenirs devaient effectivement être embrumés, Révérence a bien été édité par Michel Lafon et non Robert Laffont, comme je l'écrivais par erreur et le livre de Claude Bessy est paru comme vous le dites chez Jean-Claude Lattès.
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noone
Inscrit le: 14 Juin 2005 Messages: 108 Localisation: france
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lalouveblanche
Inscrit le: 30 Oct 2005 Messages: 466
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Posté le: Lun Mai 15, 2006 2:49 pm Sujet du message: |
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j'avais vu un reportage sur elle dans "7 à 8" pour la sortie de son livre et elle disait qu'elle avait eu enormement de mal a partir de l'opera justement,ça ne doit pas etre si facile de rompre un contrat avec cette administration,surement moins facile que dans les autres theatres.
personnellement,j'ai beaucoup aimé ce livre,car,même si l'on y sent la censure(pas que pour les noms des personnages...),elle y raconte malheureusement la dureté du monde de la danse:pas de pitié,pb de poids,jalousie,et autres...c'est vraiment un bon livre pour moi,et franchement,ce qu'elle a ecrit m'a fait tellement de peine que l'ecriture ne me genait pas du tout en le lisant.
ceux qui font partie de "l'autre côté du rideau",c'est a dire ceux qui vivent avec la danse toute la journée pour leur metier voire leur futur metier,y retrouvent beaucoup de la dure vie qu'ils ont,je pense.elle a le courage de denoncer une certaine realité......... 
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Jile
Inscrit le: 17 Fév 2006 Messages: 26 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Mai 16, 2006 12:22 pm Sujet du message: |
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Je vous en prie Haydn ! J'ai été vérifier sur mes propres livres, preuve que je n'en étais pas sûre non plus.
Noone, oui, je suis d'accord : il y a un tournant dans son parcours, où l'on ne comprend pas très bien pourquoi elle reste alors que c'est devenu un enfer. Peut-être est-ce cela qui fait malgré tout l'intérêt du livre, montrer la difficulté pour des personnes qui ne savent que danser, de réintégrer une vie ailleurs qu'à l'Opéra... Le travail de Claude Bessy est à louer, dans ce sens : elle insiste beaucoup sur l'épanouissement qu'un danseur peut trouver en dehors de la maison-mère dans ses écrits, c'est une preuve de maturité artistique, je pense.
Enfin, Louveblanche, vous savez, évidemment, madame Ropers a beaucoup souffert, mais je ne sais si certaines choses qu'elle évoque sont à prendre pour argent comptant. Son livre a été écrit avec la volonté de dénoncer, pas forcément avec l'idée de raconter un parcours.
Et je suis prête à parier que chaque personne de la troupe a un vécu différent, ne serait-ce qu'à cause de l'extrême sensibilité des danseurs. Un exemple flagrant est la positions de nos étoiles féminines sur la question : Aurélie Dupont s'est toujours beaucoup plainte de ce qu'elle a traversé - notamment à l'Ecole de Danse, Agnès Letestu beaucoup moins, et Marie-Agnès Gillot a encore une approche différente. La réalité n'est pas la même pour tous, et il ne faut pas prendre l'ouvrage de Elise Ropers pour en faire une généralité, je pense...
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Audrey
Inscrit le: 02 Nov 2004 Messages: 97 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Mai 17, 2006 4:15 am Sujet du message: |
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C'est tres amusant que ce sujet ressorte car j'ai relu par hasard ce livre ce WE, deux ans apres la premiere lecture.
L'effet qu'il me produit est le meme : si le debut du livre est prometteur, la deuxieme moitie est quasiment ecrite en language parle (ponctuee de "bon" et de "quoi" tous azimuts) et ressemble trop a un acharnement therapeutique tres peu construit. Si l'on ne doute pas que Melle Ropers a enormement souffert et qu'elle a mis du temps a se sortir de ce carcan qui l'etouffait de plus en plus, certains des arguments qu'elle sert pour etayer son raisonnement ont un peu des relents de reglements de compte de cours de recre, ce qui malheureusement masque les autres arguments plus fondamentaux.
Et en filigrane on s'apercoit qu'elle est arrivee a ce metier pratiquement par la force des choses (en grande partie par son contexte familial, meme si elle avait semble-t-il des dispositions) ce qui a pour sur du rendre le climat opera encore plus difficile a supporter.
C'est dommage car elle avait pourtant des arguments de poids qu'elle aurait pu exploiter plus finement pour etayer son propos.
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