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Nouvelles du Royal Ballet / News from the Royal Ballet
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Sarra



Inscrit le: 29 Sep 2009
Messages: 263

MessagePosté le: Mar Oct 25, 2022 12:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Post-scriptum au message... de Paco ! Wink

Pour le souvenir...
https://www.youtube.com/watch?v=ekDS2b6Lah0
« C'est là que tout a commencé... »
Souvent tout commence par une traversée ; le destin : pontonnier, nautonnier... Mais pour Mayara nuls Ponts-de-Cé, rien que le passage d'un fleuve métaphorique (ou, concret, de l'Atlantique...) -et le poème (dont on pourrait prendre -comme d'un bouquet de fleurs mêlées, parmi les tristes les plus gaies- bien des mots, des expressions de champ sémantique adéquat -il y en a en quantité- afin d'en faire un autre en mode majeur cette fois) est pour elle heureux de fin...

Nous sommes certainement nombreux ici à nous souvenir du Prix de cette année-là, mais il s'en fallait de longtemps encore que beaucoup des contributrices et contributeurs d'aujourd'hui s'inscrivent à Dansomanie... -Ce vidéo-blog, et nous (re)voici tous à Lausanne, en 2011... -Pour Mayara maintenant arrivée, c'est là que tout a commencé. Smile


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
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MessagePosté le: Mar Nov 01, 2022 8:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour le World Ballet Day, le Royal Ballet sera en ligne à partir de 12h heure française


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mar Nov 01, 2022 9:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=ZgjFPY93dA8


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 12:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Natalia Osipova, Reece Clarke et William Bracewell se produiront au Hong Kong Arts Festival du 14 au 18 mars prochain.
2 spectacles :
1 solo de 2h de Natalia Osipova, originellement créé en 2019 à Adelaide
1 soirée mixte d'extraits de ballets classiques (Petipa, Ashton, etc.) et de contemporains.
https://www.hk.artsfestival.org/en/programme/m_osipova


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 4:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mercredi et samedi aura lieu la grande fête promise par le Royal Ballet, "The Royal Ballet, a diamond celebration", qui sera retransmise en direct dans les cinémas britanniques (et en différé en France, au printemps 2023).

3 heures de spectacle réunissant la quasi totalité des Principals et First Soloists (distribution répartie sur les 3 représentations, ne manquent que Osipova et Cuthbertson), ainsi que le corps de ballet. Mercredi se produiront Nunez, O'Sullivan, Magri, Kaneko, Takada, Naghdi, Hayward, Bracewell, Clarke, Muntagirov, Sambé, Ball, Hay, Campbell.

Au programme : plusieurs extraits de classiques et néo-classiques (Manon, La Fille mal gardée, Sleeping Beauty ...), des créations de Pam Tanowitz, Joseph Toonga, et Valentino Zucchetti (qui depuis quelques années a prouvé un vrai talent créatif, comme on a pu le voir au cours des galas en streaming).

Il y aura également la création de la nouvelle oeuvre de Christopher Wheeldon, "For Four". Et la fête se terminera avec "Diamonds" de Balanchine, une oeuvre dans laquelle la compagnie excelle particulièrement.

J'y serai et me ferai l'écho de la soirée, qui s'annonce particulièrement excitante.


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Alexis29



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Messages: 1244

MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 6:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

"For Four" de Christopher Wheeldon n'est pas une création.

Le ballet a été créé en 2006 en Californie pour le spectacle Kings of the Dance.

Il a été repris en 2016 par le Pennsylvania Ballet.

Pour le chorégraphe il s'agit "d'une ballet qui est un pas de 4 virtuose pensé pour mettre en valeur les qualités des quatres danseurs pour lesquels il a été créé : Angel Corella, le puissant; Ethan Stiefel, le classique; Johan Kobborg, la technique danoise et Nikolai Tsiskaridze, le danseur adagio."

Quelle belle soirée en perspective, hâte de lire vos commentaires, Paco !

https://www.youtube.com/watch?v=fqtLlplpkqQ&t=397s


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 7:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Paco! Smile

https://www.youtube.com/watch?v=ii6APcDvB78

A noter que cette soirée est retransmise dans les cinémas (même si c'est bien compliqué d'y avoir accès en France).
https://www.roh.org.uk/cinemas/production/51194


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CatherineS



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Messages: 1487

MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 8:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lors du World ballet day, j'ai été envoutée par la création de Pam Tanowiz pour Anna Rose O'Sullivan et Willaim Bracewell. J'aime bien aussi ce que fait Valentino Zucchetti !
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paco



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Messages: 3557

MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 11:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alexis29 a écrit:

Pour le chorégraphe il s'agit "d'une ballet qui est un pas de 4 virtuose pensé pour mettre en valeur les qualités des quatres danseurs pour lesquels il a été créé : Angel Corella, le puissant; Ethan Stiefel, le classique; Johan Kobborg, la technique danoise et Nikolai Tsiskaridze, le danseur adagio."

Demain la pièce sera dansée par Vadim Muntagirov, Marcelino Sambé, Matthew Ball et James Hay

Par ailleurs, erratum par rapport à mon premier post : Natalia Osipova est bien distribuée dans cette célébration, elle a assuré la répétition générale. En revanche je ne sais pas si je la verrai demain ou si elle est programmée samedi.


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Alexis29



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Messages: 1244

MessagePosté le: Mer Nov 16, 2022 10:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Osipova sera au programme avec une création de Benoit Swan Pouffer, directeur de Rambert Dance Company.

Un live-streaming du Royal Ballet sans Marianela Nunez c'est historique !


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
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MessagePosté le: Mer Nov 16, 2022 11:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Sur Instagram elle a pourtant donné rendez-vous ce soir ... Mais j'ai vu que Reece Clarke n'avait pas non plus dansé la générale, alors que lui aussi a donné rendez-vous ce soir. J'ai l'impression que la distribution de la générale était en réalité celle de la soirée de samedi.

Sinon, quoiqu'il en soit, rassurez-vous Alexis, c'est bien Marianela Nunez qui fera le live streaming de Cendrillon au printemps Wink

(j'adore Nunez, mais je suis très frustré que le RB n'ait plus réalisé de captations des grands classiques et néo-classiques par Osipova depuis de nombreuses saisons -des Giselle, Lac, Roméo, Manon ...), tant elle a évolué depuis son arrivée dans la compagnie et tant il est important qu'il reste des traces vidéos des soirées inoubliables qui ont durablement marqué le RB. Entre la Giselle qu'elle a dansée la saison passée et celle qui a été gravée en DVD à son arrivée à la compagnie, ce sont deux mondes qui n'ont rien à voir. Pareil pour Odette/ Odile. L'autre inconvénient du "monopole Nunez" est qu'au sein de sa génération il y a eu les sacrifiées de la captation : des artistes remarquables comme Sarah Lamb, Laura Morera ou Lauren Cuthbertson par exemple, dont il restera trop peu de témoignages).


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Alexis29



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MessagePosté le: Mer Nov 16, 2022 1:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vous avez raison Paco j'ai regardé la cast list de la répétition, on verra ce soir...


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paco



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MessagePosté le: Mer Nov 16, 2022 8:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ça y est, le programme de ce soir est officiel : et ce sera ET Osipova ET Nunez, comme ça il n'y a pas de jaloux Laughing (et il y aura aussi Sarah Lamb)

https://static.roh.org.uk/digital/cast-sheets/Diamond-Celebration/Cinema/ROH4451022_PRT_RBS_Diamond_Cast_Sheet_Eng_Master_ACL_V5.pdf


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rail45



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MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 9:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

Est-ce que Gaumont-Pathé, du fait qu'ils ne peuvent plus retransmettre les spectacles du Bolshoi dans leurs cinémas, ne pourraient pas programmer ceux du Royal Ballet à la place ?🙂


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 4:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Belle soirée hier, pour cette « Diamond Celebration », un gala pour fêter les 60 ans des « Friends of Royal Opera House », gala repris pendant trois soirs, pris d’assaut dès l’ouverture des réservations. Une soirée faite de hauts et de bas, mais globalement bien agréable et bien construite, dont le clou fut – ce n’est pas une surprise- l’intégralité de l’acte « Diamonds » extrait du triptyque « Jewels » de Balanchine. Peut-être aurait-on souhaité un peu plus de classique, mais à l’origine les « Friends » avait pour objectif de financer des créations : il était donc logique que le gala anniversaire fasse la part belle aux créations ...

D’emblée, quelques détails qui font la différence : l’ensemble de la soirée a été accompagné par l’Orchestre du Royal Ballet (et non une diffusion enregistrée comme c’est souvent le cas pour les galas). Et, à deux ou trois exceptions près, les pièces ont été présentées avec décors et costumes, dont évidemment ceux de « Diamonds » qui, comme d’habitude, ont soulevé moult « oooh, aaah » et applaudissements au lever de rideau. Ce n’était donc pas un « gala » au sens où on le voit d’habitude (genre « les Etoiles de ... ») mais plutôt ce que les compagnies appelaient dans les années 1960-70 une « Soirée de ballets ».

Le programme est construit en trois parties :
- la première est articulée autour des 4 chorégraphes qui ont le plus contribué au répertoire de la compagnie : Ashton, McMillan, Wheeldon, McGregor (oui, qu’on aime ou pas ce dernier, il n’en demeure pas moins qu’il a créé beaucoup de pièces pour le RB, y compris des full-length dont Woolf Works et Dante).
- la deuxième regroupe environ 45 minutes de créations : soit des premières mondiales, soit des premières au RB
- enfin, l’intégralité de « Diamonds » pour la 3e partie.

Dans l’esprit du « Gala Nijinski » (mais sans atteindre ce sommet où excelle Neumeier), Kevin O’Hare a scénarisé l’enchaînement de ce patchwork d’univers : outre le miroir amusant entre les pièces de Wheeldon et Zucchetti (des pièces pour 4 hommes, puis 4 femmes), l’ordonnancement des différentes pièces ménage un crescendo à l’intérieur de chaque partie. D’autre part chaque chorégraphe est introduit par la projection, sur grand écran au lever de rideau, d’une citation d’un Friend concernant ce chorégraphe. Avec de beaux symboles : ainsi c’est le Friend le plus senior – probablement nonagénaire vu qu’il est Friend depuis les origines- qui parle avec admiration de danse contemporaine. Et inversement ce sont les Friends les plus récents qui parlent de ballet classique. La liaison entre générations est ainsi établie ...

Dans la première partie j’ai adoré « For Four » de Wheeldon, dont c’était la première interprétation au RB : pièce écrite pour 4 danseurs hommes, elle évite le piège de la démonstration de puissance virile, pour au contraire créer un tourbillon d’agilité, de légèreté et poésie, tout en maintenant une tension de virtuosité sans répit tout au long des quinze minutes de cette pièce. L’interprétation par Ball, Muntagirov, Hay et Sambé fut remarquable par l’homogénéité, la fluidité et le naturel de leurs interactions : nous avions certes quatre virtuoses superlatifs (et la pièce fait réellement appel à leur virtuosité !), mais à aucun moment nous n’avons eu l’impression d’une démonstration, d’un concours « à qui brillerait le plus ». Il s’agissait bien d’un quatuor, avec ses interactions naturelles et ses complémentartés, et en ce sens la pièce a rapidement produit un effet enivrant, comme un élixir.

Auparavant, j’ai trouvé dommage que, pour McGregor, il ait été choisi la première pièce qu’il a créée pour le RB, « Qualia », tant cet artiste a évolué sur de toutes autres cimes depuis. Il aurait été plus heureux de proposer un extrait de Woolf Works ou de Dante (dont tout le 1er acte est riche en numéros propices à un gala). Qualia fait partie de la période « stretching/ club d’écartèlement » des débuts de McGregor, et osons dire que ce ne fut pas sa période la plus heureuse (même si c’est in fine celle qui l’a rendu célèbre ...). Cette réserve mise à part, il faut bien reconnaître que Sarah Lamb y excelle et produit le magnétisme auquel elle nous a habitués.

Cette première partie a démarré par le Pas de Deux « Fanny Essler » extrait de La Fille mal gardée, précédé par l’ouverture orchestrale de ce ballet. Pas de Deux dans lequel Anna Rose O’Sullivan a brillé de mille feux – comme d’habitude devrait-on dire ...-, éblouissant rayon de soleil qui contrastait parfaitement avec la pluie diluvienne qui s’abattait sur Londres hier. A ses côtés nous avons retrouvé un Alexander Campbell en pleine forme, bondissant comme un lutin joyeux avec son physique alla Peter Pan, idéal dans le rôle de Colas.

De McMillan, j’aurais préféré que le gala présentât autre chose que le PDD de Manon, tant au cours de la dernière décennie nous avons vu au RB des tandems mémorables dans cette œuvre : Morera-Bonelli, Osipova-Shklyarov, Nunez-Bolle ... (sans oublier Guillem-Hilaire à l’ONP). Quelles qu’aient été les qualités d’Akane Takada et Calvin Richardson hier (elle magnifique d’abandon et de délicatesse, lui vraiment intéressant en Des Grieux juvénile insouciant), il me fut difficile d’entrer dans leur interprétation, tant ces souvenirs sont encore présents dans ma mémoire émotionnelle.

La deuxième partie, consacrée à des créations (mondiales ou premières au RB), fut inégale. Je ne pense pas me tromper beaucoup si j’affirme que la plus réussie fut celle de Valentino Zucchetti, « Prima » : un pétillant miroir de « For Four » de Wheeldon : au quatuor masculin répondait cette fois un quatuor féminin (Kaneko, Hayward, Magri, Nagdhi, toutes quatre superlatives et, comme pour le quatuor masculin, d’une grande homogénéité et fluidité). Sur un fond rétro-éclairé rougeoyant, quatre danseuses habillées de costumes ultra-colorés, sophistiqués (jupe arborant une immense fleur en 3D pour l’une, ou longue robe majestueuse, de velours pourpre, pour l’autre), évoluent comme des zéphyrs, dessinant des volutes aériens de leurs bras et tourbillons/ fouettés, s’effleurant avec délicatesse lors de croisements furtifs, le tout sur le final d’un concerto pour violon de Saint-Saëns. L’impression d’ensemble est celle d’un souffle printanier, d’une sorte de douce brise ensorcelante. Selon le programme de salle, à travers cette pièce Zucchetti veut « interroger la place de la ballerina au XXIe siècle ». Je ne sais pas exactement quel message il a cherché à véhiculer à travers sa création, peut-être cette sensation de liberté ? En tous cas, son œuvre est absolument enivrante. Confirmant une fois de plus le talent créatif de ce jeune chorégraphe, également First Soloist de la compagnie. Son écriture est très classique, dans la lignée d’un Wheeldon, mais toujours originale et avec infiniment de poésie. Jubilatoire !

Juste avant j’ai aussi adoré le Pas de Deux « Concerto pour deux » de Benoit Swan Pouffer, sur une musique enregistrée du « Concerto pour une voix » de Saint-Preux (avec ce « tube » des années 70 c’est toute mon enfance qui défile, là, ça ne me rajeunit pas ...). Pièce sans grande prétention, dont on ne voit pas trop la place au Royal Ballet, mais qui est typiquement idéale pour un gala : ce genre de pièce à la chorégraphie néo-classique, qui ne dure que 5 minutes mais vous attrape aux tripes en jouant avec une émotion à la limite du sentimentalisme, mais sans aller trop loin. Me rappelant cette époque des galas au TCE où Lucia Lacarra raflait la mise à l’applaudimètre en rejouant chaque année un PDD de Roland Petit sur la Méditation de Thaïs ... Ce qui est certain en revanche, c’est que ce style de chorégraphie ne passe que si c’est dansé par un charisme hors pair. Ce qui fut évidemment le cas avec Natalia Osipova, qui évolue dans cet univers comme si elle y était née, pleine de lyrisme, de sensualité, de mélancolie. 5 minutes envoûtantes, émouvantes, conclues par l’inévitable ovation spontanée tant une pièce comme cela est émotionnellement irrésistible.

Auparavant, les deux chorégraphes d’écriture beaucoup plus contemporaine, Joseph Tooga et Pam Tanowitz, avaient une partie plus difficile à jouer, et malheureusement leurs travaux ne furent pas très réussis. Il est très difficile de construire une vraie pièce, structurée, pensée, avec la contrainte de ne pas dépasser 10 ou 15 minutes.

Ce fut vraisemblablement l’écueil principal pour Joseph Tooga, dont « See us ! », œuvre autour du thème de la rébellion, a un goût d’inachevé, de manque de construction, pour ne pas dire d’un peu n’importe quoi ... Le programme de salle nous alléchait en parlant d’inspiration « hip hop », mais au lieu de cela on a vu u style de danse contemporaine saccadé et hystérique comme on en voit depuis une bonne décennie, sans grande originalité. Surtout, il a semble-t-il manqué un temps suffisant de préparation, car l’ensemble de 12 danseurs a pâti d’un défaut de synchronisation – un comble quand on sait que, depuis le mandat de Kevin O’Hare, la précision d’orfèvre des ensembles est devenue la marque de fabrique du Royal Ballet. Or, ce genre de pièce fonctionne quand c’est dansé avec une précision au bistouri, sinon cela devient vite de la bouillie. Dommage ...

Déception différente pour « Spatch Duet » de Pam Tanowitz. Comme vous CatherineS j’avais été séduit par la répétition en ligne. Malheureusement le résultat final donne, là encore, un goût d’inachevé. Il y a pourtant beaucoup de belles idées autour de cette pièce qui revisite les principales figures chorégraphiques de la danse classique, en les déconstruisant ou les replaçant dans un contexte décalé. Les mouvements sont subtils, intelligemment agencés. Mais le tout est plombé par une partition musicale d’une grande laideur (le genre de musique « contemporaine » de seconde catégorie des années 70-80, totalement has been aujourd’hui). Et surtout on ne comprend pas la construction d’ensemble. Quand la pièce se termine on se dit : ah bon ? Pourquoi maintenant ? Cependant on sent qu’il y a un réel talent de chorégraphe et sans doute KOH devrait-il lui confier la création d’une vraie grande pièce, pour laisser plus d’espace à un véritable discours structuré.
Ceci étant, Anna Rose O’Sullivan et William Bracewell y furent magnifiques. Frustrant de voir l’accueil glacial du public après tant de travail ...

Enfin, la dernière partie, « Diamonds » : dire que ce fut éblouissant est un euphémisme. Pas la peine d’en rajouter dans le dithyrambe, donc, si ce n’est pour souligner la beauté de ce corps de ballet impeccablement en place, gracieux, pétillant, et un tandem Nunez-Clarke au zénith. Elle plus radieuse que jamais, évoluant avec une danse aérienne, où la difficulté ne transparait jamais, une danse évidente, lumineuse. Lui, avec son port altier de prince et la puissance qui le caractérise, s’amusant des différents manèges et jetés, bondissant avec l’élégance d’un félin. Tous deux parfaitement en osmose en termes de partenariat. Magnifique !

Au global, une soirée généreuse (3 heures) à la hauteur du niveau superlatif de la compagnie. Avec, côté programmation, des prises de risque très réussies et d’autres assez ratées. Mais c’est tout à l’honneur d’un grand directeur comme Kevin O’Hare de prendre des risques, sinon la compagnie va s’engluer dans la routine. A noter que cette profusion créative intervient après la création du nouveau full-length de Crystal Pite, que je n’ai pas vu mais qui semble avoir remporté un gros succès.

Les deux prochains mois verront le retour à une programmation plus classique, avec les reprises de Casse-Noisette et Sleeping Beauty (avec tellement de distributions brillantes qu’on aimerait y être tous les soirs ...), en attendant la reprise très attendue, au printemps, de la Cendrillon d’Ashton (absente de l’affiche depuis 2010, autant dire qu’on est proche de la « re-création »). Comme disent les britanniques : « can’t wait ! ».


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