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sophia
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sophia
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3548
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Posté le: Jeu Mar 15, 2018 2:49 pm Sujet du message: |
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Pour Manon, c'est Vladimir Shklyarov qui remplacera David Hallberg (il assurera cette série en plus de la reprise de Marguerite et Armand où il était déjà programmé).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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Posté le: Mar Mar 20, 2018 11:54 am Sujet du message: |
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La saison 2018-2019 du Royal Ballet vient d'être annoncée.
http://www.roh.org.uk/news/royal-opera-house-2018-19-season-announced
On y trouve des créations : Sidi Larbi Cherkaoui, Aletta Collins, Liam Scarlett,
des classiques du XIXe siècle : La Bayadère, Don Quichotte, Casse-noisette,
des classiques du XXe siècle : L'Oiseau de feu, Les Patineurs, Les Deux Pigeons (Ashton), A Month in the Country, Winter Dreams, Mayerling, Roméo et Juliette (MacMillan), The Concert (Robbins), Symphony in C (Balanchine),
du répertoire contemporain : Asphodel Meadows, Frankenstein (Scarlett), Within the Golden Hour (Wheeldon), Infra (McGregor), Flight Pattern (Pite).
Retransmis au cinéma :
Mayerling, La Bayadère, Casse-noisette, Don Quichotte, soirée Pite/Wheeldon/création, Roméo et Juliette.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3548
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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Posté le: Mar Mar 27, 2018 8:29 am Sujet du message: |
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Une répétition publique des pièces de Wheeldon et McGregor (qui sont deux premières) s'est tenue il y a peu. A (re)voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=LxI2NiwzarY
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3548
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Posté le: Sam Avr 07, 2018 3:07 pm Sujet du message: |
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En attendant la création du Lac des Cygnes de Liam Scarlett, le RB programme en alternance Manon et un Mixed Bill qui reprend Marguerite & Armand, dans les deux cas avec un festival de distributions multi-étoilées. Ainsi, en ce mois d’avril, défileront Osipova/ Shklyarov, Nunez/ Bolle, Ferri/ Bonelli, Lamb/ Mutagirov, sans oublier Cuthbertson, McRae… (Si on ajoute à cela la prochaine Sleeping Beauty de l’ENB avec Alexandrova et probablement Cojocaru, nul doute que Londres est vraiment devenue depuis quelques saisons la capitale européenne du ballet).
La première de Manon, qui a fait l’unanimité dans la presse britannique et la twittosphère, réunissait Francesca Hayward et Federico Bonelli. Pour ma part je verrai cette distribution plus tard dans le mois (Bonelli étant pour moi le Des Grieux de référence de ces dernières années), ayant d’abord jeté mon dévolu sur la représentation avec le tandem Osipova/ Shklyarov (prise de rôle pour ce dernier me semble-t-il ?). 48h après la représentation j’en garde encore une certaine nostalgie, preuve indubitable qu’il s’est passé quelque chose ce soir-là.
J’ai d’abord été surpris par la juvénilité du couple principal, réalisant que, finalement, Manon était souvent, à tort, distribué à des danseurs déjà mûrs, voire en fin de carrière, et que cela avait fini par dénaturer la trame. La fraîcheur qui émane du duo Osipova/ Shklyarov me semble en effet beaucoup plus fidèle à l’histoire originale.
La Manon de Natalia Osipova est géniale à divers points de vue : elle exprime la légèreté, l’insouciance de l’esprit à tout moment, cette Manon vit pour elle-même avant tout, égocentrée, elle n’est séductrice que pour mieux goûter aux plaisirs de la vie, et d’ailleurs à aucun moment on ne sent le moindre plaisir dans le jeu de la séduction. La Manon d’Osipova est maligne, calculatrice, ambitieuse, presque canaille par moments, mais jamais vulgaire ni racoleuse.
A aucun moment on ne la sent amoureuse : même le Pas de Deux de la chambre relève, avec Osipova, davantage de la jeune fille pleine de vie éblouie par un Des Grieux craquant d’ardeur juvénile, mais pas vraiment amoureuse, un peu comme un chaton choisit ses maîtres en fonction de ceux qui le dorloteront et le nourriront le mieux, mais sans affect particulier. Le dernier tableau relève aussi du même esprit : cette Manon se bat pour elle-même, pour sa propre vie, peu importe que Des Grieux soit en train de pleurer tout près d’elle (d’ailleurs elle ne le regarde même pas, son visage halluciné étant constamment en mouvement – comme une expression de folie- en fixant l’horizon). Plus Lulu qu’héroïne romantique, la Manon d’Osipova réussit parfaitement, par cette approche, à rendre crédible l’alternance comportementale du personnage tout au long de l’œuvre : pétillante dans la scène de la chambre (mais pas romantique), hautaine et glaciale au IIe acte (rarement la variation toute en pianissimo de la partition à cet instant aura aussi bien correspondu à ce que l’on voyait sur scène), voleuse sans aucun scrupule ensuite (et parfaitement crédible vue la progression du personnage qu’Osipova aura conduite jusque-là), quasiment hystérique au dernier acte.
A ses côtés, Vladimir Shklyarov, désormais habitué de la scène londonienne, est une très belle surprise. Non pas le fait qu’il soit un excellent danseur doté d’un charisme ravageur, ça on le savait déjà. Mais parce que son interprétation de Des Grieux est très personnelle et parfaitement associée à la vision de Manon que déroule Osipova de son côté. Au même titre que la Manon d’Osipova est égocentrée, calculatrice et au final peu amoureuse, le Des Grieux de Shklyarov traverse l’histoire comme dans un monde parallèle : lui est réellement amoureux de sa Manon, avec une ardeur juvénile quasiment adolescente, presque naïve, mais rares sont les moments où cette passion se concrétise dans une relation réciproque avec sa Manon. De fait son désespoir, au dernier tableau, est proche de l’hystérie car il se heurte à une Manon qui l’ignore, une sorte de mur.
Il y a un passage absolument remarquable dans l’interprétation de Shklyarov, et je conseille aux dansomaniens qui se rendront à la représentation du 13/4 d’y prêter attention : c’est la scène du bal au 2e acte : tandis que Manon, parvenue, est courtisée de toutes parts et danse sa variation avec ce calcul glacé et hautain dont je parlais plus haut, on voit dans le Des Grieux de Shklyarov (qui pendant tout ce tableau n’est que figurant caché en fond de scène) toute l’expression d’une rupture, de quelqu’un qui ne comprend plus ce qu’il lui arrive. Aucun geste, juste un visage, un regard, une moue, exprimant qu’à cet instant Des Grieux bascule dans plus que l’amertume, une sorte de rancœur. Le travail théâtral qu’effectue Shklyarov tout au long de ce tableau est un sommet, la signature d’un Grand.
Aux côtés de ce tandem hors pair, Marcelino Sambé se taille un beau triomphe personnel en Lescaut. Physiquement encore plus juvénile que Manon – ce qui gêne presque, lorsque l’on est habitué à des Lescaut plus mûrs-, Sambé a avant tout retrouvé une virtuosité qu’il avait un peu perdue. Toutes ses interventions sont étourdissantes de rapidité, de légèreté, de ballon, d’élegance. S’il est à mon goût un peu trop « raffiné » lorsqu’il doit exprimer l’ébriété, il campe néanmoins un personnage très présent, rusé, sans scrupules, au charisme aussi présent que celui de Shklyarov, ce qui n’est pas forcément facile lorsque l’on danse à côté d’un tel monstre sacré. Dans le rôle de la Maîtresse, Yasmine Naghdi brille par son tempérament plein d’énergie et une technique impeccable.
Corps de ballet en grande forme, et l’orchestre, dirigé par Martin Yates, sonne parfaitement « hollywoodien » pour une partition très proche du film muet des années 20… A la sortie, on a pu voir un Kevin O’Hare radieux. Il a effectivement de quoi jubiler avec des représentations d’un tel niveau…
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26499
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Posté le: Sam Avr 07, 2018 10:04 pm Sujet du message: |
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Merci Paco. Cela me fait toujours un effet un peu étrange lorsque je vois que des danseurs que j'ai connus presque "enfants" lors des différents Prix de Lausanne - ici Marcelino Sambé - deviennent ensuite des artistes reconnus. Je me sens vieillir! |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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Posté le: Sam Avr 07, 2018 10:13 pm Sujet du message: |
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Et cela relativise aussi certains palmarès du Prix de Lausanne, car si Marcelino Sambé en avait été, certes, finaliste (quand même), il n'avait pas fait partie, cette année-là, des lauréats, alors qu'on pressentait déjà chez lui, en plus d'une technique, une personnalité unique, que le Royal Ballet a su parfaitement exploiter. Son parcours, rapide mais réfléchi, n'y a vraiment rien de surprenant.
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chien en peluche
Inscrit le: 29 Oct 2011 Messages: 1873
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3548
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Posté le: Dim Avr 08, 2018 11:21 am Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Et cela relativise aussi certains palmarès du Prix de Lausanne, car si Marcelino Sambé en avait été, certes, finaliste (quand même), il n'avait pas fait partie, cette année-là, des lauréats, alors qu'on pressentait déjà chez lui, en plus d'une technique, une personnalité unique, que le Royal Ballet a su parfaitement exploiter. Son parcours, rapide mais réfléchi, n'y a vraiment rien de surprenant. |
C'est un peu tout le problème des concours internationaux depuis les années 80 : les systèmes de notation, de plus en plus sophistiqués, ont eu tendance à aplanir les différences et à "écrêter" ceux qui sortent du lot, du coup au final les lauréats sont souvent des clones d'une sorte de standard consensuel.
Dans les disciplines instrumentales, une majorité de stars mondiales n'ont jamais gagné un seul concours international, et à l'inverse, nombreux sont les bêtes de concours, de véritables aspirateurs à premier prix, qui n'ont jamais dépassé la centaine de concerts de toute leur vie !
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1243
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Posté le: Dim Avr 08, 2018 11:56 am Sujet du message: |
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S'agissant du Prix de Lausanne, pas d'accord avec vous Paco !
Si on regarde la liste des lauréats de ces dernières années, les différents jurys ont plutôt récompensé les jeunes danseurs qui sortent du lot : Shale Wagman, Michele Esposito, Harrison Lee, Hannah O'Neill, Akane Takada, Aleix Martinez, Sae-Eun Park, Magri Mayara...
On les aime ou pas mais rien à voir avec "des clones d'une sorte de standard consensuel".
Et comme certains d'entre eux font une belle carrière au Royal Ballet nous ne sommes pas complètement hors-sujet
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3548
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