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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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Posté le: Mar Fév 11, 2020 12:31 pm Sujet du message: Nouvelles du Royal Ballet |
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C'est vrai, Francesca Hayward vole le film, mais c'est un plaisir de voir une compagnie faire vivre son répertoire. Un détail: Rosaline et ses amies sont elles toujours jouées ainsi?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1248
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Posté le: Mer Fév 12, 2020 4:01 pm Sujet du message: |
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Natalia Osipova et Reece Clarke seront remplacés ce soir dans Onegin par Marianela Nunez et..... Roberto Bolle !
Cast change for Onegin
Our records show that you are due to attend a performance of Onegin on 12 February 2020. We are contacting you to let you know that, due to illness, Natalia Osipova has been replaced by Marianela Nuñez as Tatiana, and Reece Clarke has been replaced by Guest Artist Roberto Bolle as Onegin.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Ven Fév 14, 2020 10:14 am Sujet du message: |
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A (re)voir, la répétition du Lac des cygnes : https://youtu.be/wn9_aDxS2Tc
1- Zenaida Yanowsky fait répéter Fumi Kaneko en Odette et Mayari Magri en Odile
(Kevin O'Hare dit qu'il adorait faire revenir d'anciens danseurs pour faire répéter ceux d'aujourd'hui)
2- Wayne Sleep fait répéter Anna Rose O'Sullivan et Joseph Sissens dans la Danse napolitaine
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1416 Localisation: Paris
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Posté le: Ven Fév 14, 2020 2:15 pm Sujet du message: ROH on-line rehearsal |
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The rehearsal with Zenaida and Wayne Sleep, and Kate Shipway at the piano, is a delight for those who understand English. A trio firing on all cylinders.
Zenaida's corrections to Fumi Kaneko (wonderful dancer) are all based on METAPHOR - so telling, so precise!
Kate Shipway, a jewel many theatres would doubtless like to rob, is alive to every shift in Zenaida's instructions. For example, the emphasis in the mime passage "I am a princess ... the lake ..." - Miss Shipway "drains out" the slightly metallic edge she'd lent the first version, to instil a faint, watery-blur to the second. Impressive.
I've never been convinced by Ashton's Neapolitan Dance - too busy and manic. HOWEVER, it's a privilege to listen to Wayne Sleep's corrections, relevant beyond this particular dance.
Footnotes to history: Joseph Sissens has got to watch it - he's as elastic and hyper-extended as a woman with highly-arched feet - dangerous territory for a man given the jumping and heavy-lifting that goes with the terrain. More generally, his dancing style needs to be more assertive and sharply-defined - he should probably work only with male coaches.
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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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Posté le: Mer Fév 19, 2020 4:34 pm Sujet du message: Nouvelles du royal ballet |
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Zenaida est très accessible pour quelqu'un ayant une maîtrise approximative de l'anglais, vocabulaire simple et diction claire (sa deuxième langue peut-être), elle est passionnante. J'ai trouvé également le mime de l'acte II du Lac décrypté en 2012 par le Royal Ballet. C'est mieux de faire ce travail que de se résigner à sa disparition en tant que code "hyper vieux".
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1248
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Ven Fév 28, 2020 12:51 am Sujet du message: |
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Quelques mots de la création de The Cellist de Cathy Marston. Tout d’abord, il est toujours intéressant d’assister à une création d’un ballet narratif élaboré, en l’occurrence ici un biopic sur la vie de Jacqueline Du Pré. C’est à cela que l’on sent le dynamisme d’une compagnie classique, qui élargit son répertoire en créant constamment des œuvres dans le droit fil de sa tradition, le ballet narratif. Et il est agréable, pour une fois, que le Royal Ballet ait confié ce projet à un autre chorégraphe que Wheeldon ou McGregor (que j’adore tous deux par ailleurs). Avec Marston, on reste certes dans une danse néo-classique, certainement bien plus que chez McGregor, mais c’est tout de même très différent d’Alice ou Winter’s Tale de Wheeldon. Il y a, notamment pour le rôle de Jacqueline du Pré, beaucoup de recours aux portés, aux abandons, aux étirements du corps, qui rapprochent la chorégraphie d’un univers contemporain, davantage que dans les œuvres de Wheeldon.
Ceci étant posé j’avoue avoir été moyennement convaincu par le résultat. Sans doute le challenge de réduire à 1h15 un biopic aussi complet (tout est retracé, de l’enfance à la mort) était-il trop ambitieux, Marston ayant absolument voulu tout dire, tout raconter. Un full-length en 3 actes aurait sans doute été plus adapté et aurait permis à la pièce de respirer et de bénéficier d’une réelle construction dramatique. A défaut, ce qui nous est proposé est relativement fouillis : il y a en permanence beaucoup de monde sur le plateau, cela s’agite de partout, les personnages entrent et sortent sans que l’on ait bien eu le temps de comprendre qui était qui, ... Lorsqu’au bout de 45 minutes on réalise que l’on en est encore aux premiers amours entre Du Pré et Barenboim, on se demande comment la chorégraphe va réussir à condenser la suite dans les 30 minutes restantes. Et en effet elle n’y parvient pas, on saute trop rapidement au drame final sans qu’ait eu le temps de s’installer une progression dramatique efficace.
Ceci étant, l’œuvre regorge de grandes qualités : d’abord il y a cette idée géniale de représenter le violoncelle par un danseur (interprétation époustouflante de Marcelino Sambé). La chorégraphie de l’homme-instrument est particulièrement bien réalisée : sensuelle, poétique. Ensuite, le drame final est rendu de façon particulièrement émouvante. Impossible de ne pas verser quelques larmes, d’autant que Lauren Cuthbertson incarne une Jacqueline du Pré en grande tragédienne, au sens grec, avec ce mélange de dignité et de résignation qui vous saisissent et vous hypnotisent. C’est d’ailleurs une des principales qualités de cette création : l’absence de pathos ou de sentimentalisme. L’émotion affleure sans qu’à aucun moment on ne tombe dans l’eau de rose ou la pleurnicherie, l’ensemble est d’une grande poésie. Le tout s’insère dans un dispositif scénique sobre, bel écrin pour des interprètes tous bien impliqués et qui ne surjouent à aucun moment. On notera également l’interprétation magistrale de Matthew Ball en Daniel Barenboim plus vrai que nature, y compris dans la stature parfois un peu hautaine que peut avoir ce grand pianiste- chef d’orchestre.
En première partie, un Dances at the gathering techniquement impeccable, mais où il aura manqué, selon moi, un petit grain de folie. Ceci étant, je reste époustouflé par la précision des synchronisations entre danseurs : les bras entre eux sont d’un alignement parfait, les groupes sont de hauteur homogène. Le Royal Ballet a vraiment acquis dans ce domaine un savoir-faire unique, que l’on ne retrouve aujourd’hui qu’au Mariinsky. Mon séjour à Milan en janvier dernier et le fouillis que j’ai observé à la Scala m’a fait réaliser à quel point ce « caviar » dont je profite à Londres n’était pas la norme partout, même dans des compagnies prestigieuses...
Ce petit grain de folie qui m’a manqué est sans doute en partie la cause du piano : Robert Clark est un pianiste à juste titre très populaire auprès du public du RB. Il est effectivement superlatif dans Liszt (Marguerite et Armand) et Rachmaninov (Rhpasody). En revanche, j’ai trouvé son Chopin lourdingue, pesant, manquant de subtilité et surtout d’esprit de danse.
On notera enfin qu’au cours de cette représentation se sont produits Federico Bonelli, Joseph Sissens et Anna Rose O’Sullivan ... qui dansaient rien moins que Onegin la veille. Et pourtant on n’a senti aucune faiblesse, aucune fatigue, tout était précis, énergique.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Jeu Mar 05, 2020 5:15 pm Sujet du message: |
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Apparemment David Hallberg est déjà sur le pont en Australie et ne dansera pas Swan Lake au RB la semaine prochaine (le motif officiel étant sa nomination à Sydney). Il est remplacé par Reece Clarke.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Ven Mar 13, 2020 12:21 am Sujet du message: |
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Pari réussi pour Kevin O’Hare que de réunir une fois de plus (après Onegin en janvier) Natalia Osipova et Reece Clarke, car non seulement le partenariat pour cette reprise du Lac des Cygnes a très bien fonctionné, mais au-delà de cela Reece Clarke s’est révélé un Prince de tout premier plan, vraiment digne d’éloges à tous égards.
Avec beaucoup de classe et de charisme, Clarke s’impose non seulement comme un partenaire très solide techniquement (permettant à Natalia Osipova de magnifiques abandons, lyriques, sans hésitation, ce que seul un partenaire très fiable autorise), mais aussi comme un interprète capable d’imposer sa propre vision du personnage de Siegfried. Depuis deux ou trois saisons, ce jeune danseur se révèle progressivement et fait preuve d’une personnalité forte.
Evidemment princier (ce que favorise son physique naturellement altier), le Siegfried de Clarke n’en est pas moins touchant par moments, capable d’exprimer la jeunesse encore fragile du personnage, y compris dans sa façon de vivre le bal du 3e acte. Mais ce que je retiendrai le plus de son interprétation, c’est son 4e acte, lorsque ses mouvements de bras, alors qu’il retrouve Odette, tentent d’épouser ceux des ailes d’un cygne, un anthropomorphisme que je n’avais encore jamais vu dans le Lac, comme si Siegfried se disait « autant devenir moi-même un cygne et pouvoir la rejoindre ». Je retiendrai également sa façon de « jouer » littéralement le Pas de Deux du 3e acte, en parfaite osmose avec Osipova qui elle aussi ne se contente pas d’exécuter un PDD virtuose mais en fait un élément véritablement théâtral, quasiment narratif. Quant à la variation de Clarke, elle fut un modèle de puissance (une hauteur de sauts phénoménale) et de précision (des « toupies » parfaitement axées, ciselées comme de la dentelle), ce qui lui valut une ovation tout à fait justifiée.
A ses côtés, Natalia Osipova est une fois de plus indescriptible tant son interprétation n’équivaut à aucune autre. Son Odette/Odile n’est pas celle d’il y a deux ans, laquelle n’était pas non plus celle de deux ans avant, laquelle etc. ... Comme toujours, cette artiste incomparable repense le personnage qu’elle interprète, remet en cause l’approche de la fois précédente, nous fait découvrir une nouvelle histoire. Sa danse est narrative à tout instant, y compris dans le regard, les mouvements des lèvres, des doigts, ... Elle nous raconte une tragédie, chaque moment de danse s’inscrit dans un discours captivant, elle incarne son personnage en continu, transcendant toutes les difficultés techniques – qui n’en sont plus pour elle depuis fort longtemps- pour nous saisir et nous prendre à témoin du drame. Cette fois, ce qui a marqué son interprétation a été une façon de plier les bras, de donner sans cesse l’impression d’être prisonnière d’un corps trop exigu, comme une chrysalide cherchant à se dégager de sa carapace pour devenir papillon : ici, la chrysalide est le cygne qui cherche à redevenir femme. Il a fallu du temps pour comprendre pourquoi ces attitudes si étranges, si singulièrement gênantes, et c’est réellement au dernier acte, notamment lorsque Clarke, en miroir, essaye d’imiter les bras d’un cygne, que l’on comprend les postures qu’Osipova avait adoptées en Odette depuis le début. Son Odile quant à elle est moins extravertie que ce qu’en font la plupart des interprètes, même si bien évidemment sa série de fouettés reste spectaculaire (fouettés qu’elle termine, cette fois, en « ralenti », ce qu’elle ne faisait pas auparavant, une figure qui me semble beaucoup plus difficile à réaliser et surtout beaucoup plus belle). Elle exprime davantage de sensibilité, de nostalgie, comme si son Odile gardait encore beaucoup d’Odette en elle.
Au final, ce tandem nous offre une interprétation très théâtrale, romantique, captivante du début à la fin. Dommage que cette distribution ne soit pas filmée (même si celle qui est prévue pour la retransmission cinéma, Cuthbertson- Bracewell, promet aussi beaucoup).
Pour le reste, orchestre superlatif (bien meilleur qu’à la création de cette production il y a deux ans), et un Benno/ Benjamin Ella en grande forme, nous réservant ses jetés penchés à 45 degrés dont il a le secret, déclenchant comme à chaque fois les vivats du public (à Paris on appellerait cela du cirque, moi j’adore et le public du RB aussi visiblement !). Et évidemment, danse napolitaine d’une musicalité sensationnelle par O’Sullivan et Hay, succédant à d’autres danses de caractère menées avec beaucoup de panache et de précision. La production, quant à elle, est toujours aussi magnifique, un régal visuel.
Installé aux Stalls Circle (équivalent au ROH des baignoires de Garnier, mais en plus grand et plus ouvert sur la salle), j'avais à ma gauche une russe, visiblement professeur de danse car commentant assez fortement à sa voisine le moindre pas de chaque danseur, distribuant visiblement bons et mauvais points à en juger par la dynamique (ou parfois l'absence de dynamique) de ses applaudissements. Et à ma droite deux dames françaises probablement déjà bien avancées dans le 4e âge, qui évoquaient avec nostalgie les Lac de Noëlla Pontois à l'ONP (oups, cela ne nous rajeunit pas ...). Dames hurlant bravo en tapant des pieds au salut d'Osipova à la fin, ... C'est aussi cela que j'adore au Royal Ballet : ce public passionné et qui exprime sa passion !
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1248
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Posté le: Ven Mar 13, 2020 1:23 pm Sujet du message: |
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Merci pour ce compte-rendu Paco !
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Lun Mar 16, 2020 9:36 pm Sujet du message: |
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Simultanément au Bolchoi, le ROH vient d'annoncer sa fermeture.
https://www.roh.org.uk/news/covid-19-an-update-from-the-royal-opera-house
Ils font comprendre sans détours que ce serait sympa de ne pas réclamer de remboursement et de faire don du prix du ticket à la Fondation...
Pour rappel, le ROH vit à 40% des recettes de billetterie (et 20% seulement de subventions gouvernementales).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Ven Mar 27, 2020 5:41 pm Sujet du message: |
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Deux créations majeures, des "full length", ont été impactées par les fermetures :
Dante de McGregor au Royal Ballet, sur une musique de Thomas Adès, un des compositeurs contemporains les plus joués aujourd'hui dans les salles de concert. La Première devait avoir lieu début mai, avec Edward Watson dans un des rôles principaux (probablement une de ses dernières apparitions au RB avant la retraite). Cela semble difficile compte tenu de la fermeture probablement prolongée des salles de spectacles en avril.
Et à l'ENB, "Creature" d'Akram Khan, inspiré de l'histoire de Frankenstein. dont la Première devait avoir lieu la semaine prochaine, préludant à une série de représentations prises d'assaut au box office. On se consolera de l'annulation car la reprise est d'ores et déjà programmée cet automne (foire d'empoigne prévisible pour avoir des places ...).
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