Giselle, 8-30 décembre 2006

[sophia]

Non, la vidéo n'a pas été effacée, c'est moi qui ai fait un mauvais copier-coller du lien! Mais tout est corrigé à présent...

Il s'agit bien du Sergeï Vikharev à l'origine notamment des reconstructions de La Belle au bois dormant et de La Bayadère, à l'époque où il était encore danseur.

Sa biographie sur le site du Mariinsky:
http://www.mariinsky.ru/en/ballet/vikharev

[Katharine Kanter]

En tout cas, à juger par ce film, M. Vikharev était un danseur de qualité, avec beaucoup de cordes à son arc, aussi élégant qu'il fût rapide. Ses pas courrus sont tout à fait délicieux ! C'était aussi l'époque - avant la Thérapie de choc thatcherienne - où les ballets au Théâtre Maryinskii disposaient d'un temps de répétition à suffisance. Comparer 1983 avec 2001 est instructif - le dernier est carrément de l'escamotage.

[haydn]

On me signale cette critique, que j'avais oubliée, de Julia Bührle, sur www.tanznetz.de , qui a beaucoup apprécié les débuts d'Aubane Philbert et de Mathias Heymann dans le Pas-de-deux des Paysans, ainsi que, dans les mêmes rôles, l'"exquise Myriam Ould-Braham" et un "Emmanuel Thibault parfait", dont on sait manifestement aussi apprécier le talent Outre-Rhin. La performance de Samuel Murez en Hilarion est également saluée :

[sophia]

Tardivement, je reviens sur les interrogations de Katharine concernant le Pas de deux des Paysans du Kirov.

Je signale tout de même qu'il n'y a pas l'intégralité du pas de deux sur la seconde vidéo, il manque en effet la deuxième variation féminine et la coda. Sur la vidéo de 2001, le tempo est beaucoup plus rapide, la danse en devient moins élégante, moins lyrique, elle semble moins peaufinée aussi; si l'on regarde notamment les épaulements chez Anton Korsakov, ils sont très peu marqués (on a l'impression qu'il danse soit en face, soit de profil!). La chorégraphie de 1983 paraît aussi beaucoup plus difficile, en ce qui concerne les pas de liaison, etc... Pourtant, c'est sensiblement la même chorégraphie.

Voici donc quelques petites précisions supplémentaires sur le Pas de deux des Paysans du Mariinsky.

Tout d'abord, la chorégraphie de la Giselle du Mariinsky (qui a été plusieurs fois retouchée au cours du XXème siècle, la dernière "restauration" datant de 1978) reste néanmoins la plus proche de la version ultime que Petipa en a donné en 1903, lorsqu'il a monté ce ballet pour Anna Pavlova. Le ballet y est dansé de manière ininterrompue depuis 1842, date à laquelle Jules Perrot l'a fait entrer au répertoire de ce théâtre.

Le Pas de deux des Paysans dansé au Mariinsky comprend six parties après l'entrée: un adage, deux variations masculines, deux variations féminines et la coda (structure qui correspond à la chorégraphie de Coralli créée en 1841 à Paris et à celle de Perrot créée en 1842 à Saint-Pétersbourg).

Dans les autres versions du Pas de deux, il y a des coupures musicales et donc chorégraphiques, c'est la raison pour laquelle je ne reconnaissais pas la musique d'une des variations féminines qui pourtant fait partie de la partition de Burgmüller.

Pour ce qui est de la chorégraphie proprement dite, il n'y a pas eu de révision de celle-ci entre 1983 et 2001 (date des vidéos mises en lien), elle est inchangée. C'est un peu difficile à comprendre pour nous, mais il existe plusieurs versions de chaque variation, chaque interprète la danse différemment, l'adaptant en quelque sorte à ses talents ou capacités.

[kreul]

Au risque de répéter un précédent commentaire... j'ai parcouru très rapidement les 30 et quelques pages consacrées à "Giselle"...
pour vous signaler le numéro de "Repères - cahier danse" de mars 2007 (n°19) que j'ai découvert récemment et consacré au "danseur et l'émotion".
Pour aborder cette thématique, plusieurs pages sont consacrées au ballet Giselle avec une interview de Ghislaine Thesmar "Transmettre les motivations d'un personnage", des interviews des étoiles de l'Opéra qui ont interprété le rôle titre (A. Letestu, A. Dupont, C. Osta & L. Pujol), le point de vue d'historiens...
Une lecture qui n'est pas toujours aisée mais fort intéressante pour qui veut comprendre le pourquoi et le comment du personnage.... à lire avant d'aller "vivre les émotions" proposées par les Giselle de la Havane ? certainement !

[sophia]

Merci Kreul! L'entretien avec Ghislaine Thesmar - merveilleuse Sylphide en même temps que déesse de la Sagesse - m'a paru très intéressant en particulier.
Sinon, je pense qu'avec ou sans lecture préalable, voir les Giselle de La Havane s'impose comme une nécessité... Il y a là une vérité stylistique, mais aussi émotionnelle, que je ne n'ai hélas pas perçue à Paris il y a quelques mois, en dépit des mérites des différentes interprètes... Le romantisme ne se réduit pas à quelques jolies poses figées sur des gravures jaunies par le temps, sa richesse intrinsèque doit pouvoir s'approfondir et s'éprouver...



Pour se procurer la revue: http://www.danse94.com/reperes/index.html