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Nicolas Joël entre en scène
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haydn
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MessagePosté le: Mer Avr 12, 2006 8:17 am    Sujet du message: Nicolas Joël entre en scène Répondre en citant

Nicolas Joël, actuel directeur du Théâtre du Capitole de Toulouse, se livre au Figaro, dans une interview qu'il faut lire entre les lignes :


Citation:
Sur un plan plus matériel, est-ce que les contraintes de gestion d'une grande maison d'opéra se sont alourdies depuis vos débuts ?

Les contraintes budgétaires sont les mêmes pour tout le monde. Ce qui est très important pour une grande maison, c'est la constitution d'un fonds de répertoire. C'est absolument fondamental [...]



Citation:
Après quinze ans de présence à Toulouse, comment envisagez-vous votre avenir ?

Je vois mon avenir à l'opéra !

Certes, mais dans quelle ville ?

Pour moi, l'opéra est un monde ! Il n'y a pas de règles pour savoir combien de temps on doit rester ici ou ailleurs.



Pour mémoire, Nicolas Joël est considéré comme le successeur le plus probable de Gérard Mortier, ce dernier devant quitter ses fonctions à l'issue de la saison 2007-2008.


L'article du Figaro est ICI


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paco



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MessagePosté le: Ven Avr 14, 2006 12:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

sur le site "Forum Opera", il circule également un article selon lequel G.Mortier essaierait d'obtenir un recul de l'âge de la retraite. Sa proposition serait, toujours selon ce forum, attentivement étudiée par le Ministère au nom de la spécificité de la gestion d'une maison d'opéra, qui nécessite de longs mandats pour pouvoir programmer à long terme.... mais ce n'est qu'un article de forum, rien d'officiel, et il faut toujours prendre les rumeurs avec prudence...


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haydn
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MessagePosté le: Ven Avr 14, 2006 9:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

En ce qui me concerne, toutes les informations que j'ai eues allaient dans le sens d'une nomination de Nicolas Joël pour succéder à Gérard Mortier après la saison 2007-2008. Mais je ne suis pas dans les secrets des dieux non plus. La seule chose qu'on puisse dire avec une quasi certitude, c'est que la décision, même si elle n'a pas été rendue publique, a dû être prise, car si une saison de ballet peut se monter - relativement - rapidement, pusiqu'elle fait essentiellement appel à des artistes qui sont des salariés permanents de la maison, il n'en est pas de même pour une saison lyrique, où les contrats doivent être signés souvent au minimum 4-5 ans à l'avance, voire 10 pour certaines vedettes du chant! Donc, le successeur de Gérard Mortier doit déjà être au travail pour préparer 2008-2009. Mais bon, je ne pense pas qu'il soit souhaitable d'aller plus loin dans des spéculations hasardeuses.


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Pierre



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MessagePosté le: Dim Avr 16, 2006 9:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dans l'article évoqué par Paco, le style est du genre "Au secours ! Mortier risque de rester encore quelques années"

Dans le pensum sur la gestion de l'opéra "L'Opéra de Paris, Gouverner une grande institution culturelle" (voir sujet en référence), Mortier est mis en garde quant au respect du très fragile équilibre instauré par Gall entre reprises du répertoire et nombre de nouvelles productions par an.

D'ailleurs, au passage, il est clairement démontré que les spectacles de ballet coûtent peu cher à produire en comparaison du lyrique (la palme du gouffre financier revenant à l'excécrable Guerre et Paix mis en scène par Zambello). Clairement démontré aussi que plus on joue, saison après saison un grand ballet du répertoire à Bastille, plus les caisses de la maison se remplissent. Quant aux créations contemporaines à Garnier, elles seules permettent de rentabiliser un peu le Palais structurellement déficitaire car la jauge y est trop petite.

Il serait bon donc avant de porter tout jugement sur l'ère Mortier que les indicateurs de gestion et si possible les mêmes que pour l'ère précédente, soient connus du public/citoyen/contribuable.

Certes, le nombre des créations aura été supérieur de une ou deux affiches dans les saisons montées par GM du côté du lyrique, mais doit-on considérer la Flûte en 2004 ou les Troyens en 2007 comme de pures "créations" alors qu'il s'agit en fait de reprises de productions déjà amorties à Salzbourg ou ailleurs ?

Les salles ont-elles été moins remplies que du temps de Hugues Gall ? Y-a-t-il eu plus de jours de grèves ?

Bref, en France, et avant tout jugement objectif, on aime bien couper la tête aux rois, premiers ministres...

A quand les chiffres en ligne sur le site de l'ONP ?


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doudou



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MessagePosté le: Lun Avr 17, 2006 5:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pierre a écrit:


Il serait bon donc avant de porter tout jugement sur l'ère Mortier que les indicateurs de gestion et si possible les mêmes que pour l'ère précédente, soient connus du public/citoyen/contribuable.

Certes, le nombre des créations aura été supérieur de une ou deux affiches dans les saisons montées par GM du côté du lyrique, mais doit-on considérer la Flûte en 2004 ou les Troyens en 2007 comme de pures "créations" alors qu'il s'agit en fait de reprises de productions déjà amorties à Salzbourg ou ailleurs ?

Les salles ont-elles été moins remplies que du temps de Hugues Gall ? Y-a-t-il eu plus de jours de grèves ?

Bref, en France, et avant tout jugement objectif, on aime bien couper la tête aux rois, premiers ministres...

A quand les chiffres en ligne sur le site de l'ONP ?

Il y a quelques années, les chiffres de fréquentation étaient publiés sur le site de l'opéra quant son directeur était Hugues Gall.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Avr 17, 2006 5:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On ne va pas se lancer dans un débat entre partisans respectifs de Gérard Mortier et Hugues Gall. Simplement, les chiffres de fréquentations publiés par les théâtres n'ont pas toujours grande signification, car - et c'est le reproche qui fut fait au festival d'Avignon l'an passé - les directeurs se gardent bien de distinguer invitations et places payantes...

Par ailleurs, le but d'une institution culturelle publique n'est pas non plus forcément de faire de l'audimat, et si un spectacle n'a pas connu une forte fréquentation, cela ne veut pas dire pour autant qu'il était mauvais et qu'il ne fallait pas le programmer...


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Pierre



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MessagePosté le: Lun Avr 17, 2006 11:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Allons, allons, le but d'une institution culturelle publique est, bien sûr, de maximiser la contribution... publique. C'est son honneur et son devoir !


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haydn
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MessagePosté le: Mar Avr 18, 2006 8:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelle mauvaise langue, ce Pierre! Wink

Opinion qui n'engage que moi : depuis que les admninistrations et établissements publics sont dirigés selon les critères de gestion (ou supposés critères de gestion) des entreprises commerciales, les déficits n'on jamais été aussi colossaux, et l'esprit d'initiative aussi bridé... En résumé, le contribuable est taxé encore plus, et paradoxalement, il y a moins d'argent disponible pour lui offrir en retour les services - ou en l'occurrence les spectacles - qu'il attend.

Ni Hugues Gall, ni Gérard Mortier n'ont disposé ou ne disposeront des budgets faramineux octroyés à Rolf Liebermann par exemple, et il est clair qu'en matière de ballet, puisque c'est le sujet qui nous occupe, on ne pourrait plus se lancer aujourd'hui dans des productions aussis prestigieuses - et coûteuses - que celles de Nouréev. Nous vivons dans un pays vieillissant, qui pour préparer son avenir, a choisi de construire des prisons plutôt que d'investir dans l'éducation et la culture, et il ne faudra pas s'étonner que dans les années qui viennent, les initiatives nouvelles, l'innovation dans tous les domaines, y compris les arts, nous viennent essentiellement d'Asie... Mais je le répète c'est une opinion qui n'engage que moi, évidemment.

Ceci étant dit, la qualité d'un spectacle n'est pas forcément proportionnelle à la recette. Des productions qu'on peut juger discutables, comme les récentes Noces de Figaro ou La Flûte enchantée de l'an passé ont été de vrais succès commerciaux, de même que le Tristan et Isolde mis en scène par Peter Sellars et Bill Viola, souvent décrié, mais dont les places ont été vendues jusqu'au dernier strapontin...


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Aurélie



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MessagePosté le: Mar Avr 18, 2006 9:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Des productions qu'on peut juger discutables, comme les récentes Noces de Figaro ou La Flûte enchantée de l'an passé ont été de vrais succès commerciaux, de même que le Tristan et Isolde mis en scène par Peter Sellars et Bill Viola, souvent décrié, mais dont les places ont été vendues jusqu'au dernier strapontin...

Honnêtement, les gens sont-ils venus pour les noms de Mozart et de Wagner, ou bien pour ceux de la Fura et de Bill Viola? J'ai un doute...
Sérieusement, et d'après ce que je vois autour de moi, les gens viennent pour la réputation de l'opéra de Paris, et repartent déçus (avis de néophytes). On verra le vrai bilan de Mortier longtemps après son départ.


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paco



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MessagePosté le: Mer Avr 19, 2006 11:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
il est clair qu'en matière de ballet, puisque c'est le sujet qui nous occupe, on ne pourrait plus se lancer aujourd'hui dans des productions aussis prestigieuses - et coûteuses - que celles de Nouréev. Nous vivons dans un pays vieillissant, qui pour préparer son avenir, a choisi de construire des prisons plutôt que d'investir dans l'éducation et la culture, et il ne faudra pas s'étonner que dans les années qui viennent, les initiatives nouvelles, l'innovation dans tous les domaines, y compris les arts, nous viennent essentiellement d'Asie... Mais je le répète c'est une opinion qui n'engage que moi, évidemment.


Ceci me semble hélas vrai de beaucoup de pays européens, à en juger par ce que l'on lit dans la presse britannique, italienne, allemande, ... si on y ajoute l'absence de politique volontariste en matière d'éducation artistique, le tableau est encore plus sombre !

A vrai dire, ce qui m'inquiète le plus, c'est l'impact que tout cela aura à moyen terme sur la fréquentation des salles. Vivant à cheval entre Londres, Paris et Rome, je constate que seul Paris affiche encore complet quasiment tous les soirs, qui plus est avec trois salles en fonctionnement régulier (Bastille, Garnier, Châtelet) + certains soirs au TCE et à Massy (+ la saison d'automne d'opéras baroques au Château de Versailles).

Si on ajoute le Théâtre de la Ville, complet quasiment "à l'année" avec ses fidèles habitués des spectacles de danse contemporaine, + toutes les salles de banlieue ayant des programmations de danse moderne une ou deux fois dans l'année, le tableau est plutôt flatteur.

Mais pour combien de temps ? si on en juge par nos voisins européens, dont les politiques culturelles ont correspondu il y a quinze ans à ce qu'est celle de la France depuis moins de temps, la crise est à portée de mains :

A Londres on trouve facilement des billets, même à "l'amphi", sauf bien sûr si on s'y prend seulement une semaine avant. Dans la capitale britannique, les stars qui remplissent dès le 1er jour de location se comptent sur les doigts : Guillem, Domingo, Alagna, Georghiu. Carlos Acosta, auxquels les londoniens sont habitués (un peu comme les parisiens avec Nicolas Le Riche), n'est plus une rareté susceptible de créer un vent de folie au box office, et on peut le voir en prenant des billets quelques jours avant la représentation.
L'an dernier, même Bartoli et Alvarez n'ont obtenu que des salles remplies à 80%.
Si on lorgne du côté du théâtre, seule Juliette Binoche remplit systématiquement quand elle se produit. Ewan Mc Gregor a eu des salles inégalement remplies pour la comédie musicale "Guys and Dolls", et Kevin Spacey, star du film American Beauty, essuie un échec cuisant depuis un an qu'il dirige l'Old Vic et s'y produit (1/3 de salle seulement pour son dernier spectacle).

A Rome, la majorité des spectacles se joue devant un parterre et des loges à moitié garnis. A Naples, on peut se pointer au dernier moment et avoir un 1er rang au parterre. Et pourtant ces salles ne jouent qu'une soixantaine de soirs par an... A la Fenice de Venise (moins de 800 places pourtant), seules les raretés de Halévy ou Donizetti affichent complet, les autres spectacles sont correctement remplis, mais on trouve des billets (sauf bien sûr en période touristique).

Une exception dans mon tableau est l'Espagne, où l'opéra et le ballet ont encore (pour combien de temps ?) un rôle social festif, et où les opéras fonctionnent à guichets fermés, par des politiques d'abonnement qui ne laissent quasiment aucun contingent de places pour la location (essayez de réserver au Real de Madrid depuis Paris, bon courage !).

Dans le magazine envoyé aux "Friends of Covent Garden", (malheureusement pas de site web pour ce magazine, donc pas de lien hypertext possible pour que vous puissiez le lire) Antonio Pappano, actuel Directeur Musical du Royal Opera, impute une partie de la crise aux mises en scène paupéristes développées ces dernières années, tant dans les théâtres privés du West End (crise budgétaire), qu'au Royal Opera, où il avoue avoir lui-même importé des productions germaniques qui ont vidé la salle.
Il explique que le public demande avant tout à rêver et avoir le droit de voir des productions avec beaux décors et beaux costumes quand le livret s'y prête (qu'il oppose à ce qu'il appelle la manie des régisseurs allemands de tout représenter dans des décharges). Humblement, il avoue que lui-même, venant pourtant de théâtres germaniques et belges, finit par trouver que cette demande du public britannique fait sens et qu'il y trouve bien du plaisir... Wink

Mais, ceci pour reboucler avec l'allusion de Haydn quant aux productions Nureyev, le pauvre Pappano pourrait déprimer s'il mettait la main sur une interview de 2004 fort pertinente de Gérard Mortier, que je n'arrive plus à retrouver (Ligne 8 ? Le Monde ? Frankfurter Allgemeine ?). Ce dernier y expliquait que, outre le coût des très belles productions des Strehler ou Nureyev, le problème qui se posera à moyen terme pour remonter des productions "à grand spectacle" réside dans la disparition des savoir-faire : à force de paupériser les décors et costumes de ballet (y a-t-il encore des décors pour les spectacles de danse contemporaine hors Garnier ?), de situer systématiquement les opéras dans un univers 20e siècle, le savoir-faire de broderie, maroquinerie, etc... pour fabriquer des costumes XVIIIe ou XIXe se perd. Du moins si l'on recherche la qualité exigée par un Frigerio ou une Squarciapino (décorateur et costumière de la plupart des productions de Nureyev et Strehler).

C'etait paradoxal d'entendre ça de la bouche d'un Gérard Mortier, mais en tous cas j'ai trouvé son analyse fort intéressante... La conclusion qu'il tirait est que cette disparition de savoir-faire rendra de nouvelles productions "à la Nureyev" encore plus chères, déraisonnables budgétairement. Elles deviendront une sorte de luxe probablement réservé à des occasions exceptionnelles.

Enfin, (désolé pour ce texte si bavard), deux réactions aux post-it qui précèdent le mien :

- contrairement à Pierre, j'ai trouvé Guerre et Paix magnifique, d'ailleurs j'ai acheté le DVD. Et je n'ai pas été le seul si j'en juge par les ovations que ce spectacle a reçu chaque soir

- les taux de fréquentation de l'Opéra en 2005 (donc direction Mortier) ont été publiés dans le mensuel "La Lettre du Musicien". Ils sont excellents, autour de 95%, en hausse sensible par rapport à 2004. Ce tant pour le ballet que pour l'opéra.


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Erda



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MessagePosté le: Dim Avr 23, 2006 2:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ce dernier y expliquait que, outre le coût des très belles productions des Strehler ou Nureyev, le problème qui se posera à moyen terme pour remonter des productions "à grand spectacle" réside dans la disparition des savoir-faire : à force de paupériser les décors et costumes de ballet (y a-t-il encore des décors pour les spectacles de danse contemporaine hors Garnier ?), de situer systématiquement les opéras dans un univers 20e siècle, le savoir-faire de broderie, maroquinerie, etc... pour fabriquer des costumes XVIIIe ou XIXe se perd. Du moins si l'on recherche la qualité exigée par un Frigerio ou une Squarciapino (décorateur et costumière de la plupart des productions de Nureyev et Strehler)

Où a-t-il tenu ces propos?
Le savoir-faire existe toujours et c'est Mortier lui-même qui a le pouvoir de le laisser s'exercer, ou non. ("Guerre et Paix" en fut un bon exemple, et j'aimerais savoir ce qui fait dire à Pierre que "cette abominable production fut un gouffre financier.")


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
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MessagePosté le: Dim Avr 23, 2006 9:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Paco ne se souvenait plus exactement de l'endroit où fut publié l'interview à laquelle il faisait allusion :

Citation:
une interview de 2004 fort pertinente de Gérard Mortier, que je n'arrive plus à retrouver (Ligne 8 ? Le Monde ? Frankfurter Allgemeine ?)



Mais je pense que si nécessaire, ça doit pouvoir se retrouver. En ce qui concerne le savoir-faire des ateliers de l'Opéra de Paris, certes, il existe toujours (et beaucoup de ceux qui ont travaillé sur les productions prestigieuses de Nouréev sont encore là). Mais pour combien de temps? Si de nouvelles productions de cette ampleur ne sont plus montées, si pour remonter les anciennes, par mesure d'économie, on rogne sur la qualité des matériaux employés pour les costumes, par exemple?

Si la récente Bayadère a permis de renouer avec les fastes d'antan, La Belle au bois dormant de l'an passé laissait un peu à désirer, elle, sur ce plan-là...

Par ailleurs, depuis la disparition de Nouréev, force est de constater que lorsque de gros moyens financiers ont été investis dans de nouvelles productions, il s'agissait généralement d'ouvrages lyriques et non de ballet (Guerre et Paix, L'Espace dernier...).

En ce qui concerne Guerre et Paix, justement, je n'avais pas prêté suffisamment attention à la pique lancée par Pierre. A mon sens, ce fut une très belle production, et qui a d'ailleurs été largement saluée par la critique. Ce qu'on pourrait ici reprocher à Hugues Gall, c'est d'avoir investi des sommes considérables pour monter un ouvrage russe, alors que par ailleurs, le répertoire traditionnel de l'Opéra de Paris était en grande partie délaissé. Quand un peu plus tard, fut enfin remis à la scène Guillaume Tell, l'un des piliers du répertoire de la Grande Boutique, là, on a fait des économies et l'ouvrage a été amputé de presque une heure sous de mauvais prétextes. La mission de l'Opéra de Paris eût été là de réaliser une production et un enregistrement de référence - en français - de ce Guillaume Tell, alors qu'avec Guerre et Paix, on faisait plutôt le travail qui revenait naturellement au Bolchoï ou au Mariinsky.

Pour en revenir directement aux propos d'Erda :

Citation:
Le savoir-faire existe toujours et c'est Mortier lui-même qui a le pouvoir de le laisser s'exercer


Assurément, mais il ne faut pas non plus perdre de vue que la situation actuelle est sans doute aussi beaucoup moins favorable qu'elle ne l'a été à l'époque de Hugues Gall et de ces prédecesseurs. Toutes les administrations et établissements publics sont touchés par des restrictions budgétaires, les autorités de tutelle exercent une pression de plus en plus forte en vue de "rationnaliser" la gestion, et même si, de l'extérieur, Gérard Mortier peut sembler, en sa qualité de directeur de l'Opéra de Paris, disposer de pouvoirs étendus, il n'en n'est pas moins soumis aux contrôles tâtillons d'administrateurs civils issus de l'Ena, pour qui les chiffres bruts comptent bien plus que les impératifs d'une politique artisitique de prestige...


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helookity



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MessagePosté le: Dim Avr 23, 2006 11:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il y avait pourtant eu une captation de Guillaume Tell. Cet ouvrage avait ete diffuse aux environs de Noel 2004. A ma connaissance, pas de DVD depuis...


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Aurélie



Inscrit le: 28 Déc 2003
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MessagePosté le: Dim Avr 23, 2006 11:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
j'aimerais savoir ce qui fait dire à Pierre que "cette abominable production fut un gouffre financier."

Je soutiens Pierre pour la première partie de la phrase Razz ! Pour la suite, je ne sais pas et je ne préfère pas savoir. Mais je crois que le public a plutôt aimé dans l'ensemble.


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Pierre



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Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Avr 23, 2006 1:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Guerre et Paix possède une esthétique de "Son et Lumières" indigne de l'Opéra de Paris.

Pour l'aspect financier, ma source est le bouqin de MM Agid et Tarondeau, "L'Opéra de Paris - Gouverner un grande institution culturelle" dont Haydn nous a parlé dans un précédent sujet.

page 298, de l'annexe.

En gros, l'Opéra de Paris couvre ses frais fixes (salaires, bâtiment, etc.) sur fonds publics. La recette de billetterie couvre quant à elle grosso modo, l'ensemble des frais variables liés à la production d'une soirée, ce qui est un tour de force des équipes de l'Opéra.

Parmi les productions de la maison, MM Agid et Tarondeau démontrent que la danse remplit quasi systématiquement les caisses (classique et contemporain) et que dans le lyrique, il y a les grosses machines à cash comme, la Bohème; Traviata, Tosca, Carmen, etc. En ce qui concerne les spectacles qui plombent les comptes, la palme revient à Guerre et Paix qui fait perdre 287000 euros par représentation, soient 3,7 millions d'euros rien que pour la seule saison 2002 ! Loin derrière, on trouve K..., Péréla.

Il faut 4 Bohème pour payer une soirée de Guerre et Paix !


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