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La Dame aux Camélias - John Neumeier
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Scratch



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Localisation: PARIS

MessagePosté le: Lun Juil 10, 2006 2:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une fois de plus un GRAND Merci a toi Haydn pour ces superbes photos, quel bonheur de retrouver notre Laura dans ce role magnifique!!!
Je n'ai pas eu le plaisir d'aller la voir, j'espere pouvoir le faire le 14 juillet si elle est toujours distribuee pour cette date...
En tous cas vos photos attisent toujours autant notre envie de se rendre a l'Opera pour aller admirer tous ces danseurs et danseuses de talent!
Merci pour ce cadeau! Very Happy


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sophia



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Messages: 22086

MessagePosté le: Lun Juil 10, 2006 4:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Représentation du 8 juillet

Il y a des soirs où l'on se rend à l'Opéra l'esprit plein d'une excitation plus aigüe que d'ordinaire. Bien ou mal venu, opportun ou inopportun, le sentiment est là, s'imposant de lui-même avant le lever du rideau. Il est vrai qu'un peu d'inédit ou simplement de variété dans les distributions n'est pas chose si courante à l'Opéra, et il est peu de dire que cette Dame aux camélias ne faillit pas, une fois de plus, à ce constat...

Passons. Rolling Eyes

Cette représentation avait tout pour susciter ce sentiment: le rôle principal, -un rôle d'envergure à tous points de vue-, donné à une Première danseuse (Eleonora Abbagnato) dont on ne peut nier l'aura ni les qualités dramatiques, et deux rôles importants confiés à des Sujets, l'un déjà très expérimenté (Christophe Duquenne) et l'autre étant une des plus prometteuses jeunes danseuses du Ballet (Laura Hecquet). Autant dire tout de suite que la déception, du moins en ce qui concerne les deux rôles principaux, est venue largement contrevenir à mes attentes. Après avoir vu deux très belles distributions (Dupont-Legris, Osta-Ganio), -on peut évidemment préférer l'une à l'autre-, où le talent individuel des danseurs s'accordait à la qualité et à la crédibilité du partenariat, je me suis heurtée, lors de la représentation de samedi, à l'impression, et de manière quasi constante, que quelque chose sonnait faux aussi bien chez les deux interprètes pris individuellement que dans le couple qu'ils formaient. Lors de son entrée en scène, Eleonora Abbagnato peine à faire croire à son personnage de la Dame aux camélias; malgré un investissement dramatique plus net et plus intéressant dans les actes II et III, on en reste à des effets plus ou moins justes et assez superficiels qui ne parviennent pas à convaincre. Pour atténuer ma critique, je dirais que le partenariat avec Benjamin Pech ne l'a pas forcément aidée dans sa tâche. A vrai dire, que l'on ait préféré Legris ou Ganio, tous deux excellents, dans le même rôle importe peu, on sent tout simplement ici que ce n'est pas ça. Legris et plus encore Ganio avaient joué à fond la carte du héros romantique et torturé avec une justesse convaincante, ici on est simplement désolé de ce que l'on voit. Sur le plan de la danse, nulle compensation ne vient malheureusement atténuer ce sentiment.

Ce sont les seconds rôles qui sont venus , -et avec quel éclat!-, apporter quelque lumière à cette soirée assez décevante.

Commençons par la reine, Laura Hecquet, qui confirme une nouvelle fois tous les espoirs que l'on peut mettre en elle. Si je l'ai trouvée encore un peu en retrait dans le premier acte, elle a su se montrer en revanche magistrale dans les actes II et III. Une danse techniquement parfaite, solide et aisée en même temps et une capacité à s'approprier de manière personnelle un personnage à plusieurs facettes, c'est très impressionnant, a fortiori à son âge. Très différente de Dorothée Gilbert qui était plus humaine et sûrement plus émouvante, elle campe dans le dernier acte une Manon aux airs de pantin désarticulé, en cohérence parfaite avec la dimension théâtrale de l'apparition de Manon et Des Grieux.

Christophe Duquenne, excellent, se montre largement à la hauteur de sa partenaire, notamment dans le dernier acte, mais ce rôle de Des Grieux est tout de même peu valorisant, surtout par rapport au rôle de Manon, -quand on pense qu'on l'a confié à José Martinez!

Juliette Gernez illumine la scène dans le rôle d'Olympia. Elle sait se montrer charmante et mutine, peut-être plus "cocotte" que Myriam Ould-Braham et Laure Muret. Mais toutes ont interprété ce rôle avec grand talent.

Le jeu de Nathalie Riqué dans le rôle de Prudence m'a paru juste avec le côté excessif nécessaire. Elle est bien assortie à Karl Paquette, toujours amusant et veule à souhait en Gaston Rieux. Je préfère néanmoins Nolwenn Daniel et Christophe Duquenne dans ces deux rôles.

Je ne m'appesantirai pas sur la prestation du corps de ballet, je l'ai rarement vu désorganisé à ce point (le bal masqué!!!! Shocked). On pouvait légitimement se demander si les repétitions avaient été faites sérieusement... Ou alors qu'on ne vienne plus nous parler de "meilleur corps de ballet du monde"!!!

Voilà à peu près tout ce que je voulais dire sur cette représentation qui ne nous a pas emmenée au septième ciel... Mr. Green


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haydn
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MessagePosté le: Lun Juil 10, 2006 4:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je prends mon clavier moi-même pour évoquer ce spectacle, car je trouve le commentaire de Sophia exagérément sévère à l'égard d'Eleonora Abbagnato et de Benjamin Pech.

Tout d'abord question corps de ballet, à la décharge des danseurs, il faut souligner qu'il y a quantité de changements de dernière minute, au point que la feuille de distribution fournie aux spectateurs en devenait totalement fantaisiste en ce qui concerne les noms des sans-grades (ce qui explique d'ailleurs aussi en partie les difficultés que j'ai eues pour l'identification de certains visages sur les photos). Et si la scène du Bal masqué laissait effectivement quelque peu à désirer, la partie de campagne était elle plutôt réussie, tout comme le grand bal du 3ème acte.


Mais revenons-en aux solistes principaux. Certes, en Armand Duval, je persiste à donner la préférence à Mathieu Ganio, qui me semble avoir réalisé une très grande performance dans ce rôle. Certes, Benjamin Pech a fait montre d'un romantisme un peu trop échevelé à mon goût dans le grand pas de deux du III. Mais nous avons aussi vu de belles choses, notamment dans le second acte, avec un duo entre Eleonora Abbagnato et Michael Denard très réussi. Et question partenariat, je ne pense pas que ce soit une hérésie que d'avoir associé Mlle Abbagnato et M. Pech, qui ont des physiques et des styles compatibles et qui ont par ailleurs déjà souvent eu l'occasion de se produire ensemble sur scène. Maintenant, on pourra évidemment toujours reprocher à l'incandescente Sicilienne d'être un peu trop débordante de vitalité pour incarner de manière totalement crédible une jeune femme phtisique, mais on ne peut pas non plus exiger d'une danseuse qu'elle aille totalement contre sa nature intime.


Dans le rôle de Gaston Rieux, je serais parfaitement incapable de déterminer qui de Karl Paquette ou de Christophe Duquenne convient le mieux au personnage. J'apprécie la rustrerie, le soupçon de vulgarité bon enfant que Karl Paquette confère à Gaston Rieux, mais l'ironie plus subtile de Christophe Duquenne se défend parfaitement aussi, et c'est une excellente raison d'aller voir les deux danseurs.


Christophe Duquenne était d'ailleurs de la partie aussi, puisque dans cette distribution, il incarnait Des Grieux, où là je rejoins Sophia, il fut un excellent partenaire, aux petits soins pour la jeune Laura Hecquet, qui, en Manon, débutait dans un rôle d'importance.


Je ne me lancerai pas dans une évaluation des mérites comparés de Laura Hecquet et de Dorothée Gilbert. Ces deux artistes feront certainement, au cours des années à venir, les beaux jours du Ballet de l'Opéra de Paris. Du point de vue du jeu de scène, elles ont - leur tempérament les poussait sans doute à cela - abordé le rôle d'une manière similaire, et Mlle Hecquet s'est elle aussi avéré particulièrement convaincante dans les deux premièrs actes, où son volontarisme et la relative sécheresse de sa gestuelle faisait bien ressortir le caractère conquérant et hautain de l'héroïne. Et, ce qui ne gâte rien, Laura Hecquet a confirmé la technique superlative que l'on avait pu admirer il y a quelques semaines dans Diamants.


Quelques mots aussi pour Nathalie Riqué, excellente Prudence Duvernoy, rôle qu'elle a abordé avec le rien de vulgarité qui convient à ce personnage qui semble ainsi tout droit sorti d'un tableau de Toulouse-Lautrec.

Enfin, nous avons retrouvé avec grand plaisir, en Olympia, Juliette Gernez, qui n'a, suite à blessure, que très peu dansé au cours des dix-huit derniers mois, et qui à montré comme on pouvait l'espérer après Nosferatu - dont elle fut à peu près le seul attrait - qu'elle est à nouveau à son meilleur niveau. Moins espiègle, ludique, que Myriam Ould-Braham, elle incarne un personnage aux sentiments plus passionnés, plus excessifs.


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olivier



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MessagePosté le: Mar Juil 11, 2006 5:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Avec le sentiment certain d’arriver après la bataille, je me permets de vous livrer quelques futiles et tardives impressions sur la « Dame » (l’apathie estivale, l’actualité footballistique, ou mon hébétude après avoir assisté à l’Iphigénie donnée actuellement au TNOP m’ont empêché de réagir plus tôt…).

L’aspect un peu révolu de la thématique représentée, de la sensibilité et des affects qui lui sont attachés peuvent conduire au stéréotype et susciter au premier abord le sentiment d’une œuvre un peu vaine. Néanmoins le charme discret de la désuétude apporte une lumière particulière et originale à l’œuvre, tandis qu’au final la densité tragique de l’histoire et sa puissance d’évocation font disparaître les premières réserves : il s’agit certes d’une couleur délibérément antagoniste au goût présent, mais ne boudons pas le plaisir du contretemps, de l’intempestif et de l’inactuel. Le recours au procédé de la mise en abyme avec l’entrelacement des deux histoires Manon/Marguerite permet d'aboutir à une efficacité dramatique qui apporte de la substance là où n’aurait pu se trouver que l’anecdotique de la romance.

L’utilisation de la musique de Chopin me paraît plus sujette à caution, et j’ai tendance à rejoindre sur ce point l’avis de précédents intervenants sur ce fil (çà c’est du courage!). l’œuvre du grand romantique constitue à n’en pas douter une illustration adéquate pour une histoire de poitrinaires ou de phtisiques, mais on ne perçoit jamais de fusion évidente du support musical et de la chorégraphie (je ne sais par contre quelles autres compositions de l’époque romantique auraient pu servir d’inspiration à un tel ballet).

J’ai assisté à la représentation du 30 juin (Dupont/Legris/Denard/Ciaravola/Daniel et alii). Quelques crispations et défauts de fluidité semblaient poindre dans les duos Marguerite/Armand du premier acte (mauvais pinaillage de ma part ?), les pas de deux ultérieurs ne m’ont plus fait cette impression. Je n’ai pas eu le bonheur de voir les autres distributions, mais j’ai trouvé cependant dans le couple Dupont/Legris une justesse d’interprétation bien tempérée par une certaine forme de réserve ou de distance (je ne sais comment dire autrement) qui permet d’esquiver le risque du roman-feuilleton. I. Ciavola en Manon irradiait la scène d’une présence solaire (excusez l’accumulation de poncifs stylistiques, mais l’avis est sincère), on croirait presque confusément que l’interprète et son modèle littéraire étaient Un. Grand satisfecit également pour N. Daniel, très piquante et espiègle dans son emploi de cocotte des boulevards.


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haydn
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Messages: 26513

MessagePosté le: Mar Juil 11, 2006 11:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Très belle représentation ce mardi 12 juillet, où Clairemarie Osta et Mathieu Ganio se sont particulièrement illustrés, progressant encore dans leur complicité et dans la qualité de leur jeu de scène en comparaison de leur deux soirées précédentes, déjà d'un très haut niveau. Mais je tâcherai d'être plus prolixe demain pour vous rendre compte du spectacle!


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sophia



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Messages: 22086

MessagePosté le: Ven Juil 14, 2006 10:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Représentation du 13 juillet

Avec un peu de retard, je vous livre quelques impressions sur la représentation d'hier soir qui a vu les débuts d'Agnès Letestu dans le rôle de Marguerite Gautier, étoile dont on sait qu'elle avait été choisie par John Neumeier pour créer le rôle à l'Opéra de Paris. Comme je dois y retourner demain pour la dernière, je préfère me réserver pour développer davantage ou apporter éventuellement des compléments lorsque j'aurais vu les mêmes interprètes deux fois.

Physiquement et surtout dramatiquement, on peut dire en effet qu'Agnès Letestu correspond parfaitement au personnage et on ne peut que louer encore une fois ses qualités d'actrice qui ont fait mouche dans les scènes collectives ou dans les scènes plus intimes. Son jeu est subtil et convaincant: séductrice, coquette ou passionnée, elle parvient à faire passer les différents registres qui définissent l'héroïne. Jiri Bubenicek campe un Armand tout aussi fougueux et passionné et le couple sonne juste.

Toutefois, on sent bien que les partenaires n'ont pas la même complicité que les couples formés par Aurélie Dupont-Manuel Legris et Clairemarie Osta-Mathieu Ganio. Le manque de répétition a pu aussi se faire sentir dans le duo avec Juliette Gernez à l'acte III. Jiri Bubenicek est un peu plus petit qu'Agnès Letestu et je dois dire que cela m'a un peu gênée dans les pas de deux car la danse manque parfois un peu de fluidité, même si les partenaires semblent gagner en confiance au fil des actes. Le pas de deux de l'acte III a d'ailleurs été un moment très intense et réussi. Mais on se demande vraiment pourquoi José Martinez, partenaire naturel d'Agnès Letestu, n'a pas été distribué dans le rôle principal à ses côtés, plutôt que dans le rôle de Des Grieux, où il est certes excellent, mais qui n'est quand même qu'un rôle de sujet ou de premier danseur.

Très belles prestations d'Isabelle Ciaravola en Manon et de Jean-Guillaume Bart en Mr Duval. Karl Paquette plus joueur que jamais s'avère quant à lui vraiment drôle dans le rôle de Gaston Rieux. Mais les autres solistes, Nathalie Riqué, Juliette Gernez notamment sont aussi convaincants dans les rôles qui leur sont impartis. En revanche, on évoquera encore une fois la piètre prestation du corps de ballet, qui en-dehors de la scène champêtre très réussie hier soir, ne semble danser ensemble et sur la musique que de manière aléatoire. Vu des hauteurs du théâtre, rien n'échappe malheureusement de ce qui se passe sur scène aux yeux du spectateur attentif.

Ce ballet permet avant tout de faire briller les solistes, mais on peut quand même ajouter que les parties dévolues au corps de ballet sont assez pauvres chorégraphiquement parlant et ne gagnent pas à être vues et revues. La scène du bal au troisième acte aurait pu être un grand moment dramatique, les costumes noirs et le choix musical aidant, et on n'en reste qu'à une vision superficielle, à un pur divertissement concertant et esthétiquement impeccable mais sans grande profondeur. A l'image du ballet lui-même.

Ce qui le sauve, ce sont évidemment ses interprètes, avec un un coup de coeur très net ressenti pour la prestation de Clairemarie Osta et Mathieu Ganio, encore meilleurs la deuxième fois que je les ai vus et ovationnés de manière délirante comme il se doit le 11. A conseiller en septembre à tous ceux qui n'ont pu les voir en juillet, qu'on se le dise!!! Very Happy Very Happy Very Happy


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Lanou



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MessagePosté le: Sam Juil 15, 2006 12:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis tout à fait de votre avis, Sophia, Mlle Osta et M. Ganio ont été le meilleur couple, à mon avis, de cette série de représentations: on sentait une symbiose entre ces deux êtres sans la mièvrerie que l'on peut imputer à ce genre de ballet. M. Ganio développait un personnage immature, mais non dans sa danse, mais bien dans la composition de son rôle. Mlle Osta était une Marguerite humaine, et bien peu demi-mondaine, ce qui donnait au ballet une atmosphère intimiste: on ne voit de Marguerite que son histoire avec Armand Duval (même si l'on voit parfois un peu de théâtre ou de scènes de campagne); version tout à fait différente d'E. Abbagnato, plus courtisane à mes yeux, mais plus vulgaire également; certes, Marguerite n'est pas une aristocrate, mais ce n'est pas pour autant qu'elle doit hériter de déhanchés et de ports de tête dignes de Balanchine (euh, moi, j'adore Balanchine, mais là, je trouve que ce n'est pas l'effet recherché...). D'autant plus que son partenaire Benjamin Pech n'est pas bien brillant, manquant de sublimation dans la danse, et voulant être trop démonstratif, on perd un peu de la danse, surtout qu'il y a quelques imperfections techniques parfois gênantes pour l'oeil de celui qui a vu Manuel Legris...aussi un très beau Armand, jouant, je trouve, plus sur le registre d' un homme assez mur, qui tombe amoureux d'une gamine de vingt de moins que lui: il y a une "confusion des langues" entre lui et A. Dupont, superbe danseuse, élégiaque, lyrique (euh, parfois on peu trop), et un partenariat excellent entre les deux danseurs, mais qui m'ont fait découvrir une autre facette probable du ballet: l'histoire d'amour entre les deux amants n'est pas possible, on le sait bien, parce qu'ils ne sont pas de la même catégorie sociale, qu'on doit marier la soeur d'Armand, mas aussi, je pense qu'ces danseurs désirent montrer l'inadéquation du couple en profondeur, qui finalement ne tient que par un petit plus (on ne sait pas lequel, mais il existe) entre eux, qui légitime leur amour. J'attends de voir A. Letestu pour formuler un jugement définitif, mais assurément, le couple qui fonctionnait le mieux est pour moi, Ganio -Osta (et cela me surprend moi-même, tellement je donnais peu de ces danseurs avant le début de la série).


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26513

MessagePosté le: Sam Juil 15, 2006 12:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve Lanou, à l'instar de Sophia, bien sévère à l'endroit de Benjamin Pech et d'Eleonora Abbagnato, que je persiste à apprécier en dépit d'une technique évidemment moins souveraine que celle d'Aurélie Dupont ou de Clairemaire Osta (remarquable à tous points de vue, avec son partenaire Mathieu Ganio, enfonçons le clou).

On pourra bien sûr contester ses déhanchements un peu trop "balanchiniens" au goût de certains, mais il semble en tout cas qu'ils conviennent à John Neumeier, puisque Mlle Abbagnato obtient généralement un premier rôle lorsqu'un ballet du célèbre chorégraphe américain figure à l'affiche de l'Opéra de Paris (cf. Sylvia). Si M. Neumeier trouvait vraiment le style d'Eleonora Abbagnato inapproprié, je pense qu'elle ne figurerait plus depuis longtemps en bonne place dans les distributions de ses oeuvres.


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F. de l'O.



Inscrit le: 31 Mai 2006
Messages: 38

MessagePosté le: Sam Juil 15, 2006 8:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En ce lendemain de 14 juillet, où il n'est pas encore inconvenant de promener des têtes au bout des topics, je me permets de signaler* que La Dame aux camélias vient d'entrer dans le trio de tête des sujets les plus vus, ayant dépassé ce matin le cap des 25 000 (ce qui place le « topic » en troisième position, derrière Le Lac des cygnes -46 000, et La Bayadère -43 000).

F. de l'O., alias Maximilien de R., ancien membre de la Section des Topics. (Dont chacun se souvient, s'il ne l'a pas oublié entre la consultation de l'encyclopédie et le rangement de celle-ci, qu'elle avait pour circonscription territoriale les alentours de la place Vendôme -le quartier de l'Opéra, en somme.)

* à la place de l'Administrateur !... C'est la Révolution !... Wink

PS : Eleonora Abbagnato a le malheur (connu) d'être blonde et charnelle, quand on sait dès la cinquième que l'Héroïne Romantique est brune et diaphane. Benjamin Pech, qui porte en ses traits une tonicité peu dissimulable, a lui aussi presque le même. Mais il m'a semblé, hier, que l'un et l'autre adaptaient avec art leur jeu à leur apparence (cela a déjà été dit ici). Ainsi, par exemple, Eleonora ne se laissait pas trop aller à la phtisie (bien moins que Clairemarie Osta, à qui elle va bien) -d'ailleurs la salle toussait beaucoup moins que le 6.
Et chacun peut après tout admettre qu'une femme qui aime puisse, les poumons sains, simplement mourir « d'un battement de coeur qui a manqué ».*

* Je ne sais plus de qui est celle belle formule, mais je me souviens qu'elle avait été écrite à propos de la mort de Romy Schneider.


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liloudanseuse



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Messages: 9
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MessagePosté le: Sam Juil 15, 2006 9:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'adore Eleonora Abbagnato , elle danse tellement bien , et je trouve que sa couleur de cheveux lui va très bien !!!! Wink cela prouve que les histoires de blondes sont TOTALEMENT fausses !!!! Mr. Green
sinon ( changement de sujet !! ) est ce que des personnes pourrai me donner des photos très récentes d'elle ?! ( ex : de la Dame aux Camélias jouée à l'opéra Garnier fin juin...etc ) merci d'avance !!!


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haydn
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Messages: 26513

MessagePosté le: Sam Juil 15, 2006 10:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon Eleonora Abbagnato va être heureuse de compter une fan de plus! Pour les photos, il y en a déjà, dans le même topic, sur la page précédente!


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26513

MessagePosté le: Sam Juil 15, 2006 10:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour redevenir sérieux, je vous parlerai un peu plus tard de la très belle représentation de ce soir, particulièrement émouvante car elle marquait les adieux à la scène de Muriel Hallé, qui interprétait pour la dernière fois le rôle de Nanine. Agnès Letestu a eu un beau geste, et au moment des saluts, elle l'a prise par la main pour l'amener sur le proscenium et la faire applaudir par une salle debout!


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wagneriano



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Messages: 213
Localisation: Rome

MessagePosté le: Sam Juil 15, 2006 11:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

liloudanseuse a écrit:
J'adore Eleonora Abbagnato , elle danse tellement bien , et je trouve que sa couleur de cheveux lui va très bien !!!! Wink cela prouve que les histoires de blondes sont TOTALEMENT fausses !!!! Mr. Green
sinon ( changement de sujet !! ) est ce que des personnes pourrai me donner des photos très récentes d'elle ?! ( ex : de la Dame aux Camélias jouée à l'opéra Garnier fin juin...etc ) merci d'avance !!!


Eleonora Abbagnato est une très belle femme. Very Happy Elle est la typique italienne du Sud aux racines normandes. Surtout en Sicile, il y en a beaucoup de personnes blondes aux yeux gris.

Je vais donner une nouvelle exclusivité: madame (ou madamoiselle) Abbagnato est en train d'écrire une autobiographie. Elle a déjà trouvé un éditeur en Italie, je ne sais pas en France.


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F. de l'O.



Inscrit le: 31 Mai 2006
Messages: 38

MessagePosté le: Dim Juil 16, 2006 1:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

Qu'est-ce que j'aurais aimé être là, pour applaudir debout Muriel Hallé !
Tout à l'heure, dans le précédent message (inutile comme les autres), j'aurais souhaité dire quelques mots sur elle en Nanine, mais je craignais d'alourdir en ces lieux mon passif d'ignorant de la danse s'autorisant pourtant à en parler...
J'aurais évoqué ce que dit Barthes (pas encore oublié) sur le « punctum » et le « studium » dans une photographie. Le « punctum » : ce détail, secondaire dans l'image, mais qui pourtant nous capture, nous retient, jusqu'à nous poindre le coeur.
Dans la représentation du 6 juillet, la première pour moi (et qui demeure, quel que soit le talent des danseurs du 14, la « vraie » dans mon esprit), j'ai été bouleversé par son apparition, au début. Depuis, alors même que son rôle est seulement "secondaire", elle ne cesse de m'étreindre le coeur, et cette photo est la première que je vous ai « volée »...*

Si je conçois que d'autres divas puissent danser Marguerite dans le même registre que Clairemarie Osta, je me disais, voyant Muriel Hallé, qu'il ne pouvait y avoir de vraie Nanine qu'elle*. Dans la douceur douloureuse de son visage, douleur douce-amère dont elle ne se départ jamais, même pendant la scène de joie à la campagne où l'affliction est peu loin du sourire (parce que Nanine pressent évidemment le destin de sa maîtresse, et à des je-ne-sais-quoi a vu les prodromes du deuil), dans la retenue comme désolée de ses attitudes, elle me faisait penser, sans qu'il y ait pourtant de ressemblance physique, à la servante de Cris et Chuchotements, qui accouche à l'éternité Harriet Andersson dans un scène à faire pleurer les pierres.
Dans un message ancien, une lectrice trouvait, après « Je m'appelle Véronique Doisneau », que le salaire des danseuses était enviable. Vous aviez répondu, et c'est bien sûr mon propre avis, que ce salaire, d'ailleurs décent mais sans plus, vraiment sans plus, devait être mis en regard avec une vie d'exercices, de répétitions, de sacrifices -une incessante oblation d'elles-mêmes à leur art, mais oblation choisie avec allégresse avant l'adolescence révolue, et portée avec un enthousiasme sans doute quasi égal un quart de siècle durant -jusqu'à ce jour où cette vie devenue fatalement l'être même, lui inséparable d'elle, n'est plus...
Je ne sais si, par quelque côté, c'est un soulagement. Mais je suis bien certain que ce doit être aussi, ne serait-ce qu'un moment, comme une immense désolation, et la vie doit alors apparaître, ne serait-ce qu'un moment, comme un immense estuaire gris d'où la mer s'est soudain retirée...
J'aurais aimé être là pour applaudir debout -car, si je ne connais pas grand chose à la danse (cela ici ne se voit que trop), je l'aime, et j'aime les danseurs et les danseuses (elles mises dans la phrase après eux pour qu'elles aient le dernier mot), et je suis capable d'applaudir très fort, très longtemps. -Je crois que j'aurais pleuré, aussi.


Pour Muriel Hallé

*******

*Pour une contemplation strictement personnelle, bien sûr.

*Cela dit sans vouloir diminuer en rien le talent de Nathalie Aubin, dont l'interprétation plus extravertie correspond à celle d'Eleonora Abbagnato et de Benjamin Pech.

*Le Bouquet de fleurs sur une console (Delacroix) provient du site hongrois Web Gallery of Art.


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Lanou



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Messages: 352
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Juil 16, 2006 11:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Agnès Letestu est assurément une très belle Marguerite, peignant un personnage amoureux, proche de son amant, qui le comprend, et se dévoue totalement à lui, jusqu'à en mourir. Une bonne héroïne romantique, quoi...Elle a des expressions du visage dont ma proximité avec la scène m'a permis d'en scruter les moindres détails: tout comme la soulignait justement Haydn pour les Bayadères, ce n'est pas exagéré, mais je suis certain qu'on voyait ces petits gestes insignifiants, mais qui campe totalement un personnage, jusqu'au fond de l'amphithéâtre.
J. Bubenicek est très éloigné de ce que nous offre habituellement l'Opéra de Paris; il est très viril, très puissant, avec un visage expressif, et même un côté un peu rustre j'ai trouvé, par moments;il est vrai en même temps qu'il doit maintenant danser ce rôle depuis un certain temps, et mieux en appréhender les facettes que des danseurs qui l'aborde pour la première fois.
Une très jolie représentation, avec un corps de ballet revenu à un strict minimum de routine.


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