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Quelques informations sur la saison 2004 / 2005
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haydn
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MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 11:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Cela nous promet des débats animés la saison prochaine. Il est vrai que les conceptions artistiques de Jérôme Bel sont assez particulières, et versent souvent dans la provocation gratuite.

Plusieurs points sont désolants dans la nouvelle saison de ballet. Toujours pas de grande reconstitution d'ouvrages du patrimoine classique et romantique. On ne peut pas se contenter de vivre sur l'héritage Nouréev, et il y aurait tant de choses à faire...
Programmation massive du ballet à l'Opéra Bastille, où l'on se trouve beaucoup trop loin de la scène pour apprécier réellement le travail des danseurs. Cela va encore accroître la prédominance d'artistes très extravertis, a l'aise dans les grands mouvements, les effets faciles. Et ceux plus attentifs aux finesses d'expression, à la précision dans la petite batterie etc seront fortement pénalisés. Que reste-t-il de l'art d'un Emmanuel Thibault, d'une Nathalie Aubin, d'une Céline Talon ou d'une Mélanie Hurel dans l'immense vaisseau de la Bastille?
Que la création contemporaine occupe une place importante, pourquoi pas, il ne faut pas non plus qu'une compagnie se sclérose, et du MacMillan ou du Balanchine à longueur d'année, bof... Mais le problème, c'est que dans le "contemporain" qu'on nous propose, il n'y a aucune oeuvre majeure, commandée exprès pour le ballet de l'Opéra, et qui pourrait faire date dans l'histoire de la Danse. L'époque des Sacres du printemps, des Pétrouchka et autres Oiseau de feu semble fort lointaine... La reprise de Hurlevent fait office de cache-misère. Cet ouvrage n'apparait intéressant que par comparaison avec la nullité de ce qui a été produit par ailleurs ces dernières années (La petite danseuse, Clavigo...), et il est douteux qu'il conserve quelque notoriété lorsqu'il aura subi l'épreuve du temps...


Pour les personnes intéressées, je vous rappelle l'ouvrage de Laure Guilbert auquel Mme Kanter fait allusion :




Et ce qui risque d'en scandaliser plus d'un : l'oubli total de Serge Lifar, dont on célèbrera pourtant le centenaire de la naissance en 2005. Il serait temps de considérer la période de l'occupation avec un peu plus de recul, et de prendre la mesure des torts réels du chorégraphe durant les années noires. Il n'est peut-être pas le plus coupable.

Mais sans-doute n'y a-t-il pas eu pour Lifar un Yehudi Menuhin, qui avait reconnu en Furwängler un grand artiste, et qui après la chute du Nazisme, lui tendit une main généreuse, lui pardonnant erreurs et errements.




Dernière édition par haydn le Mar Mar 09, 2004 11:35 am; édité 2 fois
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shylock



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MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 11:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

PARIS (AFP) - Le Belge Gérard Mortier, directeur désigné à partir de l'été 2004 de l'Opéra de Paris, a présenté mardi sa première saison 2004-2005 et a assuré dans sa brochure de présentation que "la qualité des spectacles sera bien sûr la condition première".

http://www.lefigaro.fr/perm/afp/clt/040309101353.9odov3ki.html


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 1:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Annonce officielle de la saison 2004-2005 sur le site de l'

Opéra national de Paris


Liens directs :

Ballets

Opéras

Concerts


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shylock



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MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 1:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le nom de LIFAR n'a même pas été prononcé au cours de la présentation à l'AROP, à la différence de celui de NOUREEV. Ses erreurs d'appréciation commises sous l'Occupation ne l'ont pas empêché de redémarrer sa carrière à la Libération mais non sans difficultés (cabales dans le public, campagnes de presses hostiles, absence de son nom sur les programmes, etc). Peut-être craint-on des réactions hostiles des personnels techniques, ceux-là même qui ont voulu le lyncher au moment de l'Epuration.


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haydn
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MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 1:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Shylock, je pense que ces temps là son révolus, et que les personnels techniques se préoccupent fort peu des activités de Lifar sous l'Occupation... Parler de lynchage me semble quelque peu excessif, mais ces périodes troubles étaient évidemment propices à des règlements de comptes en tout genre....
Mais il reste encore la saison 2005-2006 pour s'occuper de commémorer le centenaire de Lifar... Espérons...


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shylock



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MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 2:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je vais essayer d'être plus clair: c'est la CGT-Spectacles qui, en 1945, a exigé et obtenu que LIFAR fût déféré devant la commission d'épuration de l'Opéra. Des représentants siègeaient dans la commission et de nombreux membres du syndicat siègeaient dans l'assistance, s'efforçant par leurs vociférations, d'obtenir le maximum de la peine, c'est à dire l'indignité nationale et l'interdiction d'exercer à l'Opéra. On se serait cru revenu au temps de le Terreur.
Quand on connaît l'influence dont ce syndicat continue à disposer à l'Opéra et dans les milieux du spectacle, on se dit qu'il vaut mieux éviter de le provoquer.


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Katharine Kanter



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MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 4:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne crois pas que ce que fit Wilhelm Furtwängler pour l’Allemagne soit à comparer au type de personnage dont parle Mlle. Guilbert dans son ouvrage.

Rester pour travailler sous les bombes et voir ses amis mourir, alors qu’il eut pu être reçu en héros en Angleterre, en Australie ou n’importe où ailleurs ?

Lorsque l’on lit sa biographie, sa pensée sur le sujet est claire.

A deux reprises après la prise de pouvoir par le NSDAP Furtwängler a fait un crac nerveux, et a délaissé son poste pendant plusieurs mois à chaque fois.

Après une sorte d’agonie il a décidé que quelqu’un devait rester pour tenir front à ces animaux, et que c’était lui.

Sans lui y aurait-il eu des gens qui ont résisté jusqu’au bout comme Ewald von Kleist, Adam von Trott et d’autres dont on devrait parler plus que l’on ne le fait ?

Une campagne de presse hystérique et sans fondement dans les faits, a été menée contre Furtwängler après la guerre. Par rapport aux implications de cette affaire celle de Lifar paraît de petite dimension, quoique « Shylock » a raison lorsqu’il parle des circonstances rappelant la Terreur.

Mais un tel débat n’a peut être pas sa place ici.


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Aurélie



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MessagePosté le: Mer Mar 10, 2004 7:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Interview de Gérard Mortier dans le Monde.


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Pierre



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MessagePosté le: Sam Mar 13, 2004 9:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La lecture du programme de la saison 2004-2005 m'a donné la migraine. Nous sommes loin de la sobriété informative des saisons passées.

Seul rescapé typographique : le logo de l'Opéra ! Quoi que... le voici affublé de la signature du nouveau maître des lieux.

Que doit-on comprendre au travers du "visuel hyper branchouille" de cet opuscule ?


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shylock



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MessagePosté le: Sam Mar 13, 2004 10:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les textes de présentation des spectacles de la prochaine saison sont en effet parfaitement incompréhensibles. A la fois prétentieux, pédants et faussement intellectuels, ils dissimulent de la part de leur auteur une totale absence de sensibilité. Voila de quoi décourager et dégoûter définitivement les amateurs nouvellement venus à l'opéra ou au ballet. En voici un florilège:
- TRISTAN ET ISOLDE: "...le philtre d'amour bu à la place du philtre de mort est signe que l'amour st magie. Et la mort, qui venait sanctionner l'interdit, dans l'oeuvre de Wagner, est ce qui le sanctifie."
- PELLEAS ET MELISANDE: "Les clés dont il dispose ouvrent sur autant de portes où le merveilleux ne va pas sans frayeur."
- HERCULES: "... Haendel n'a pas donné moins de pouvoir d'envoûtement à la douleur de Déjanire qu'il n'a mis de séduction dans l'amour raisonné de Iole."
- François d'Assise: "Il suggère que la sensualité est un moyen de connaissance. Il innocente la sensualité du péché de jouissance. En celà, humaniste et écologiste avant l'heure."
- La Flute: "La plus sophistiquée des consoles video impressionne moins que cette version de la Flûte enchantée."

Il y en a encore beaucoup d'autres et je vous laisse le soin de découvrir ces pépites et de nous en faire profiter.


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Pierre



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MessagePosté le: Dim Mar 14, 2004 1:26 am    Sujet du message: branchitude... Répondre en citant

Merci de m'avoir rassuré Shylock, je me croyais être devenu débile mental...
Que nos chers administrateurs et modérateurs me pardonnent, mais cette brochure augure mal du règne qui commence...

L'audace (puisque cela semble avoir été la motivation de l'exercice) aurait été de formaliser ce programme et ses illustrations vidéo de Bill Viola sur le site internet de ONP et de réserver pour l'impression papier quelques clichés de bonne qualité dans une version légère plus ergonomique et plus économique...

En effet, on souhaiterait être rassuré, mais il est à craindre que les frais postaux conjugués aux frais d'impression n'amputent le budget communication de la grande maison.

On peut esprérer enfin qu'une version calendrier de poche sera imprimée.


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sophia



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MessagePosté le: Dim Mar 14, 2004 12:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Cette brochure ne donne en effet guère envie d'aller à l'Opéra, tant sur la forme que sur le fond. On dirait qu'elle rassemble tous les lieux communs et clichés de l'avant-garde, mais avec quelques années de retard: citations prétentieuses et éclectiques, photos naturalistes et surtout sans rapport avec le sujet, papier style recyclage, présentation peu rationnelle, système d'abonnement à vous donner la migraine... Quant à la programmation danse, je sens que je vais faire de sérieuses économies. En tout cas, ce qui domine pour l'instant en moi, c'est la colère et un sentiment de gâchis énorme à l'égard d'une programmation qui semble délibérément renier le passé de la danse en France.


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Dim Mar 14, 2004 1:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On ne peut effectivement pas dire que la plaquette de présentation de la nouvelle saison soit un modèle, tant pour l'esthétique que pour le côté pratique, compte-tenu de son format passablement excessif et un peu m'as-tu-vu.

L'ensemble et à la fois prétentieux et maladroit, singe le style cultureux branché de la Cité de la Musique ou de l'Ircam, mais sans y parvenir vraiment, faute d'expérience... Le style de l'honorable maison de la rue Scribe ne s'inscrivait d'ordinaire pas dans cette tradition-là. Espérons que le tir sera rectifié pour la saison 2005-2006...

Il y a beaucoup de contradictions dans l'image que donne M. Mortier de lui au travers de sa programmation, et qui semblent, d'un point de vue "marketing", être des sources de risques potentiels.

On privilégie un répertoire qui vise assez clairement un public jeune, branché, qui n'est pas forcément celui qui fréquente traditionnellement l'Opéra de Paris. Pourquoi pas, un peu d'air frais ne fait pas de mal de temps en temps ; mais comment justifier alors dans le même temps certaines augmentations massives des tarifs, qui vont rendre l'Opéra encore moins accessible au public que l'on prétend à présent viser...
Ceux qui ont les moyens de s'offrir des places à 300 € sont rarement ceux qui fréquentent les soirées de ballet contemporain...

En ce qui concerne le ballet justement, que l'on accroîsse le nombre de créations, pourquoi pas. Une grande compagnie doit vivre avec son temps, pour éviter de se scléroser. Mais quelles créations? Il n'y a rien dans cette saison, hormis l'oeuvre de Pina Bausch, qui semble vraiment être fait pour un corps de ballet de grandes dimensions, tels celui de l'Opéra.

De toutes façons, cela fait belle lurette qu'il n'y a pas eu véritablement de création majeure au Ballet de l'Opéra, et Hurlevent n'est qu'un cache-misère, qui ne se distingue qu'en raison de l'extrême médiocrité de tout le reste : Clavigo, la Petite Danseuse, ou même Signes, plombé par la musique sans intérêt de René Aubry. S'il n'y avait pas les décors d'Olivier Debré, il ne resterait sans doute pas grand chose de l'oeuvre non plus...

Un grand ballet nait de la rencontre de trois personnages : un grand chorégraphe, un grand compositeur, un grand décorateur ; il faut y ajouter, bien évidemment, une grande troupe. Une telle rencontre s'est produite au début du 20ème siècle : Diaghilev, Stravinsky, Roerich-Benois-Bakst, et les Ballets Russes. Et depuis? Pas grand chose...

La saison de ballet concoctée par le tandem Lefèvre-Mortier (quelle est d'ailleurs l'influence réelle de ce dernier sur cette programmation?) se veut révolutionnaire, mais en guise de Révolution, l'on a plutôt le sentiment qu'il s'agit des ultimes soubressauts de quelques dinosaures soixante-huitards un peu fatigués... On veut faire du Descombey, mais sans en avoir le talent, et sans s'en donner réellement les moyens.

Michel Descombey, lors de son passage à la Direction du Ballet, entre 1962 et 1968, avait certes privilégié la création contemporaine (- ce qui n'avait pas manqué de lui alliéner la frange la plus conservatrice du public du Palais Garnier), mais avait toujours inscrit cette politique de création dans un cadre qui donnait toute sa place au corps de ballet. Lorsqu'une création se faisait, c'était pour et avec le corps de ballet, toujours acteur majeur du processus d'inovation.

Mais aujourd'hui, il semble qu'on veuille faire "moderne", sans qu'une véritable logique soit perceptible derrière tout celà... J'espère me tromper...


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sophia



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MessagePosté le: Dim Mar 14, 2004 1:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En critiquant cette programmation, je pense aussi au corps de ballet, dont la formation est avant tout académique. Si l'on excepte les grosses productions Noureev, déjà vues plusieurs fois, que vont faire l'an prochain certains membres - nombreux - du corps de ballet, je pense notamment à Emmanuel Thibaut, qui ne sont pas à l'évidence faits pour danser du contemporain? Les danseurs ont besoin du spectacle pour grandir et la qualité d'un corps de ballet tient aussi à l'enthousiasme qu'on lui infuse. Et je ne crois pas qu'on entre dans une période dont l'"enthousiasme" serait le maître-mot.


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sophia



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MessagePosté le: Dim Mar 14, 2004 1:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

De manière un peu significative, le site de l'Opéra de Paris subit quelques dysfonctionnements, du moins pour moi!!!


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