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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Dim Oct 20, 2013 9:43 pm Sujet du message: |
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Le Bolchoï commençait à me manquer sérieusement, et j'attendais ce Spartacus avec une impatience certaine...
Sur le plan technique, cette fois, nous avons eu droit à un son conforme aux standards actuels, avec même quelques raffinements tels qu'une spatialisation qui faisait entendre les applaudissements au fond et sur les côtés de la salle, et l'orchestre, au niveau de l'écran, à l'emplacement théorique de la fosse. Mais une telle retransmission, aussi soignée qu'elle ait été, ne donnera jamais les mêmes frissons qu'un spectacle vécu à l'intérieur même d'un théâtre, et ceci, en dépit des conditions de confort souvent meilleures offertes par le cinéma.
Par ailleurs, la réalisation du film était plutôt soignée, et on ne pourra déplorer que quelques petits retards de la caméra lors de certaines entrées de solistes. Les plans étaient suffisamment variés, et l'essentiel de l'action toujours visible.
L'un des attraits - et également, l'une des inconnues - de ce Spartacus, était l'apparition de Vladislav Lantratov, qui personnifie à la scène le sinistre Crassus depuis peu de temps seulement. M. Lantratov est un danseur dont les qualités premières sont davantage la finesse, la subtilité, que la veulerie et la brutalité, et l'on pouvait craindre un contre-emploi. Il n'en a rien été, et bien au contraire, l'artiste a su tirer le meilleur profit de ses dons naturels. Il incarné un général romain psychotique, avide de pouvoir, mais instable psychologiquement, incapable de décision et de courage. Les expressions faciales de Vladislav Lantratov étaient particulièrement étudiées et soignées, et tout le déroulé de l'histoire pouvait se lire sur son visage.
A l'opposé, Mikhail Loboukhine (Spartacus) s'inscrivait dans la tradition de la danse héroïque héritée de l'époque soviétique (mais chut... la sémillante Katia Novikova nous a expliqué à l'entracte que de parler de "ballet soviétique" à propos de cet ouvrage mettait Youri Grigorovitch en fureur), et la filiation avec Vladimir Vassiliev, interviewé à l'entracte, est évidente. M. Loboukhine s'est bâti une musculature impressionnante, et avec lui, les Kirk Douglas et autres hercules de superproductions made in Hollywood n'ont qu'à bien se tenir... Sa performance était impressionnante de bout en bout, avec des portés à une main particulièrement vigoureux et spectaculaires dans le pas de deux qui l'unit à Phrygie à l'acte III. Jamais son bras n'aura tremblé.
Petite déception en revanche en ce qui concerne les rôles féminins. La Phrygie d'Anna Nikulina est proprette, mais manque singulièrement de personnalité. Tout est joué sur le registre de la mater dolorosa, avec pour conséquence la dissolution de la souffrance vraie de la femme aimante dans un sentimentalisme un peu mièvre. Nina Kaptsova et Svetlana Lunkina y ont naguère fait montre d'une toute autre personnalité.
Quant à la Zakharova, reine des reines, c'était peut-être là son rôle de trop. Techniquement, il n'y a évidemment quasiment rien à redire, à ce niveau de perfection, on aurait mauvaise grâce à jouer les Beckmesser. Mais question interprétation, on a l'impression qu'elle est vraiment passée à côté de son personnage. Egine n'est pas une reine triomphante, mais une intrigante sans scrupules qui ne s'intéresse qu'aux avantages matériels et aux plaisirs charnels que lui procurent sa relation sulfureuse avec Crassus.
Le grand monologue du troisième acte a malheureusement sombré dans le contresens le plus total : la scène est censée nous montrer une courtisane dépravée, qui se fait du bien en fantasmant sur l'élimination prochaine de Spartacus, entrave à sa soif de pouvoir, d'argent et d'honneurs, mais ce que le spectateur voit réellement, c'est une démonstration de twirling-bâton assenée par une chef-majorette en parade. Certes, Zakharova reste Zakharova, son niveau de danse est exceptionnel, mais là, elle se fourvoie de manière si flagrante qu'on ne peut décemment pas le taire. Le brio est là, mais où sont passés sensualité, perversité, veulerie? Une Ekaterina Shipulina, une Maria Alexandrova, voire même une Maria Allash, ont été des Egine autrement explosives.
Quelque mots sur l'orchestre, excellent, placé sous la direction d'un Pavel Sorokine qui a servi au mieux la partition de Katchaturian, pas forcément des plus subtiles, mais parfaitement adaptée à la chorégraphie qu'elle doit soutenir (même si l'indispensable Katerina Novikova nous a appris que Guennady Rojdestvenski, le créateur de l'ouvrage, avait eu le plus grand mal à persuader le compositeur arménien de l'adéquation de sa musique avec le projet scénographique de Grigorovitch). |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Dim Oct 20, 2013 10:37 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
M. Lantratov est un danseur dont les qualités premières sont davantage la finesse, la subtilité, que la veulerie et la brutalité, et l'on pouvait craindre un contre-emploi. |
L'un n'empêche pas l'autre. Disons que Lantratov nous apparaît peut-être plutôt comme noble, solaire. Mais Crassus, même s'il est le méchant de l'histoire, reste un patricien.
A noter que Lantratov danse aussi le rôle d'Ivan le Terrible (et non celui du Prince Kourbsky) et celui du Mauvais Génie dans Le Lac (et non Siegfried). La beauté du mal, quoi...
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Bernard45
Inscrit le: 06 Avr 2008 Messages: 498 Localisation: Orléans
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Posté le: Lun Oct 21, 2013 9:34 am Sujet du message: |
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Il n’est pas facile d’intervenir après Haydn !
Je suis sorti bouleversé par tant de beautés auditive et visuelle. C’est un des plus grands ballets du Bolchoï qu’il m’ait été donné de voir au cinéma. Son côté narratif, linéaire, rend facile sa compréhension. Les pas de deux nous laissent béats d’admiration, notamment lors des 2ème et 3ème actes. Quant au style Khatchatourian, facilement reconnaissable même pour un profane, lorsqu’il est joué par l’orchestre du Bolchoï, c’est un vrai bonheur.
Ceci dit, si je suis globalement en accord avec Haydn, notamment pour les deux rôles masculins (Loboukhine fabuleux dans ses portés bien que parfois, la limite entre la danse et le cirque soit floue – le débat a déjà eu lieu ici même et je ne souhaite pas le raviver), je le trouve un peu sévère avec les prestations féminines. Anna Nikulina, dans la dernière scène, au comble du désespoir face à la mort de son compagnon, est sublime. Quant à Svetlana Zakharova, parler d’un concours de majorettes est, il me semble, un peu forcer le trait. Mais SZ, avec l’aura qui est la sienne, son physique aux jambes interminables, sa technique parfaite, peut-elle encore aujourd’hui se comporter autrement qu’en reine ou princesse ?
Un dernier mot : je reste consterné par le peu de spectateurs présents à Orléans. Nous n’étions guère plus de 150, peut-être moins dans une salle qui peut en accueillir quatre fois plus. Pourtant, les retransmissions sont aujourd’hui connues du grand public. Mais ça ne décolle pas. Il n’y a guère que Casse-Noisette qui, attirant nombre d’enfants, remplit la salle. C’est désolant !
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Lun Oct 21, 2013 10:36 am Sujet du message: |
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A Paris apparemment la plupart des salles étaient bien remplies. Maintenant, on peut penser (corrigez-moi si j'ai tort) qu'à Orléans, l'essentiel du public pour ce genre de spectacle est constitué de familles issues de la classe moyenne ; une sortie pour 4 personnes, ça commence déjà à faire une facture salée (un peu plus de 80 € pour 2 adultes et 2 enfants).
Et j'espère n'avoir pas été trop péremptoire, il n'y a aucune raison de ne pas intervenir après moi. Ce n'est pas parce que je trouve que Svetlana Zakharova s'est fourvoyée qu'on est obligé d'être d'accord avec moi.
Bernard45 a écrit: |
bien que parfois, la limite entre la danse et le cirque soit floue |
Je ne pense pas que la limite soit floue, je pense qu'elle est allègrement franchie dans ce type de ballet. C'est la loi du genre, après, on aime ou on aime pas. Mais si on veut que ça fasse de l'effet, il n'y a pas le choix, il faut assumer le style "héroique" hérité de Vaïnonen et de Chabukiani, si on tente d'édulcorer les choses, ça rate (cf. Zakharova, justement). Quand on va voir Spartacus, sans danseurs à gros biscoteaux, qui sautent haut et qui font des tours spectaculaires, on est forcément un peu déçu. Si on n'aime pas cela - ce que je peux très bien comprendre -, mieux vaut se faire une Giselle à l'Opéra de Paris ou un Lac des cygnes au Mariinsky... |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Lun Oct 21, 2013 11:14 am Sujet du message: |
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Quelques mots sur la diffusion en direct de Spartacus.
J'ai assisté à la diffusion dans ce que j'imagine être une des plus grosses salles parisiennes du réseau Pathé Live, celle du Gaumont Capucines, et elle avait fait le plein. Si la moyenne d'âge reste relativement élevée, le public se montre assez chaleureux, applaudissant à l'occasion et à bon escient les protagonistes. Rien à voir de ce point de vue avec le Don Quichotte du Royal Ballet auquel j'assistais il y a quelques jours dans une salle de Vincennes, avec un public local, clairsemé et peu réactif. Je ne crois pas que ce soit une question de programmation, mais le réseau Pathé Live paraît actuellement mieux implanté et plus efficace que celui qui s'occupe des diffusions en France du Royal Ballet.
Spartacus perd beaucoup à être vu sur grand écran, même avec des moyens technologiques de pointe et une réalisation soignée. Qu'on me comprenne bien, j'adore ce ballet. C'est, avec Don Quichotte, LE ballet du Bolchoï par excellence, véritable chef d'oeuvre offert à la danse masculine et à une troupe larger-than-life. Il m'a fait, je l'avoue, pleurer et frémir comme aucun autre quand le Bolchoï, alors au faîte de sa gloire, l'a donné à Paris en 2007, avec Acosta et Matvienko en alternance sur le rôle-titre. Mais c'est une oeuvre hautement spectaculaire, pleine d'émotion aussi, ne l'oublions pas, dont le caractère saisissant doit être vécu en direct, dans la chaleur d'un théâtre. C'est vrai pour les solistes, mais plus encore peut-être pour les parties réservées au corps de ballet, qui portent la marque unique du style de Grigorovitch. Sale, épique, héroïque, lyrique, frénétique.
Je dois dire que je partage en grande partie les impressions de Haydn sur les interprètes principaux. Sur le papier, j'avoue que cette distribution ne me réjouissait que modérément, surtout quand on sait que la veille, le Bolchoï affichait Ivan Vassiliev dans le rôle-titre, Igor Zelensky dans celui de Crassus - deux invités, certes -, la jeune et belle Maria Vinogradova dans celui de Phrygia et la très expérimentée - et très grigorovitchienne - Maria Allash dans celui d'Aegina. Evidemment, c'est un ballet où, en raison des portés olympiens, on ne peut pas distribuer indifféremment les danseurs. Résultat des courses : si les interprètes masculins se révèlent enthousiasmants, a fortiori quand on sait que l'un et l'autre sont de "jeunes" interprètes de Spartacus et Crassus, les interprètes féminines s'avèrent pour moi particulièrement décevantes, tout au moins au regard de ce que le Bolchoï a pu et peut encore, je pense, nous proposer.
Mikhail Lobukhin est un ancien soliste du Mariinsky engagé par Youri Burlaka au Bolchoï spécialement pour travailler le répertoire de Grigorovitch et ce fameux rôle de Spartacus. On évoque - à juste titre - Léonide Sarafanov ou Evguénia Obraztsova, mais l'on oublie souvent de citer Mikhaïl Lobukhin parmi les pertes terribles subies par le Mariinsky ces dernières années. J'ai vu son Basilio au Mariinsky, juste avant son départ, et il était excellent, vraiment de tout premier plan. Il a été blessé pendant de longs mois il y a une ou deux saisons et je pense que sa prise de rôle en Spartacus est assez récente. S'il n'a pas tout à fait le charisme dévastateur d'un Vassiliev ou d'un Matvienko, il a su parfaitement se couler dans le style héroïque du ballet. Il évite aussi l'écueil du pur déballage de testostérone et de muscles saillants et son Spartacus conserve une belle humanité.
Vladislav Lantratov, de son côté, ne fait pas complètement oublier Alexandre Volchkov (actuellement blessé), qui reste à mes yeux un extraordinaire interprète du rôle de Crassus. Dans son cas, il s'agit aussi d'une prise de rôle récente et il semble qu'il ait tous les éléments en main pour devenir dans les prochaines années un très grand Crassus. Son physique juvénile et plutôt "gentil" aurait pu être un obstacle, mais il en joue fort intelligemment en faisant du personnage un espèce de tyran incertain et psychopathe, atteint par l'hybris. Ses sauts sont aisés et puissants, son interprétation s'affermit au fil des actes, au point qu'il en devient méconnaissable, et ses expressions, dont le cinéma permet de voir toute la variété, sont tout à fait frappantes.
Autant être honnête, je n'ai été convaincue ni par Anna Nikulina ni par Svetlana Zakharova dans les deux grands rôles féminins du ballet. Anna Nikulina reste un grand mystère pour moi, dans une compagnie qui nous a le plus souvent habitués à l'excellence, voire à des interprètes "hors du commun". Elle est peu distribuée dans l'absolu pour une soliste principale, mais c'est tout de même la deuxième fois consécutive, après Juliette, qu'on la voit au cinéma dans un premier rôle. J'imagine donc qu'elle est très appréciée de Grigorovitch. Sa Juliette était plutôt réussie, bien que la version Grigo ne me plaise guère. En Phrygia, elle semble malheureusement cantonnée dans un seul registre, celui du lamento. Avec elle, Phrygia ne nous apparaît que sous un jour, celui d'une pauvre victime. Un joli minois, une jolie ligne, un corps souple, un beau regard perdu, romantique à souhait... mais il lui manque un peu de grandeur et sa danse, si elle a la plastique adéquate, reste bien trop scolaire. Elle peine en tout cas à faire oublier ces immenses interprètes du rôle que furent - que sont - Nina Kaptsova et Svetlana Lunkina.
Comment a-t-on pu, sinon pour des raisons commerciales, distribuer dans le ballet le plus emblématique de la tradition héroïque du Bolchoï - et dans ce rôle-là précisément - la danseuse la moins emblématique du Bolchoï qui soit? Svetlana Zakharova ne manque, certes, ni de grandeur ni de charisme ni de la plastique qu'exige le rôle. L'opposition flagrante entre les deux héroïnes était même au départ assez intéressante. Mais Aegina est une putain magnifique, une héroïne orgiaque et "orientale", c'est un rôle sale, vulgaire, comme ce ballet est sale et vulgaire - et grandiose aussi -, fait pour des interprètes qui n'ont peur de rien ni de personne et surtout pas du "mauvais goût", et Zakharova ne nous montre qu'une héroïne belle, propre sur elle, dépourvue de tout piment et de tout venin.
Dernière édition par sophia le Lun Oct 21, 2013 4:16 pm; édité 4 fois |
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Elaine
Inscrit le: 08 Mar 2012 Messages: 48
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Posté le: Lun Oct 21, 2013 11:26 am Sujet du message: |
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Dans une salle assez vide pour cause de vacances scolaires peut-être, le spectacle d'hier du Bolchoi, toujours remarquablement bien filmé, a prouvé une nouvelle fois, si besoin en était, combien cette compagnie possède de talents exceptionnels, qui brillent particulièrement dans une chorégraphie faite sur mesure. Le blond Spartacus campé par Mikhail Lobukhin se situe dans la droite lignée de Vladimir Vassiliev, Anna Nikulina en Phrygie, qui faisait étal de sa douleur comme une Vierge de descente de croix ou de mise au tombeau, était crédible mais peut-être en deçà d'autres interprètes du rôle (Ekaterina Maximova). Certains portés font un peu (jeux du) cirque, certes. Crassus semblait donner vie à un visage de statuaire romaine avec des traits empruntés à un Néron aux yeux fous et pourtant hésitants. L'interprétation douteuse de Svetlana Zakharova soulignée par Haydn ne remet pas en cause sa performance technique, ahurissante encore hier.
Les interventions de Vladimir Vassiliev et de la première interprète de Egine étaient passionnantes, et enthousiasmaient également Katia Novikova, dont la présence constitue un réel atout pour ces diffusions cinématographiques de danse -même si comme Haydn on peut sourire en l'entendant renier tout lien entre ce ballet et l'époque soviétique. La partition de Khatchatourian, efficace comme une musique de film, fait alterner des mouvements lyriques ou martiaux, contribuant à emporter des spectateurs visiblement ravis.
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ElenaK
Inscrit le: 24 Avr 2013 Messages: 817
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Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
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Posté le: Mar Oct 22, 2013 12:38 pm Sujet du message: |
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Dimanche je n’ai pas raté Spartacus que je découvrais pour la première fois.
Sans point de comparaison avec d’autres interprétations, je ne peux évidemment pas avoir l’approche de Sophia ou Haydn.
J’aime les péplums de cinéma. J’y allais donc dans cet esprit et j’ai été servie ou plutôt scotchée. Du grand spectacle jusque dans les saluts.
Tout au long de la diffusion, j’ai regretté de n’avoir pu faire cette découverte dans un théâtre même si je me demande si ce ballet n’est pas celui qui mérite le plus sa place au cinéma tant il fait penser aux grosses productions hollywoodiennes.
Il est d’ailleurs vrai que Zakharova campe plus une femme fatale à la Cyd Charisse qu’une intriguante.
Filmée au plus près dans l’acte 2 et 3, on ne peut qu’être abasourdie par l’étendue de son talent même si vous dites tous qu’elle est passée à côté du rôle.
Par contre j’ai remarqué aussi qu’Anna Nikulina garde le même masque de victime torturée du début à la fin. Elle n’a pour autant pas été moins applaudie que Zakharova.
Bref, pas une minute d’ennui, les scènes de groupe ou individuelles n’en laissent pas le temps. La troupe danse tout : le suspens, les batailles, le lyrisme, le romantisme (ah les violons …).
Du pur divertissement que personnellement je n’ai pas envie de bouder.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Mar Oct 22, 2013 1:48 pm Sujet du message: |
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Même sur le plan technique, je n'ai pas été impressionnée plus que cela par Zakharova. Elle a la plastique idéale, un sens aigu des poses, très caractéristiques, du rôle, c'est sans doute un beau travail esthétique, mais rien de plus pour moi. Elle n'a pas l'attaque et la théâtralité d'une Alexandrova (et le saut!), la sexytude et le mordant d'une Shipulina et j'ai même regretté - ô combien - la présence d'Allash (Aegina sur la vidéo avec Acosta), tellement old-school, qui est pourtant loin d'avoir le physique à la mode. Résultat : ennui total, alors que ce rôle est passionnant.
J'avais lu dans une interview qu'Aegina était pour elle le rôle important que son transfert au Bolchoï lui avait apporté (effectivement, je n'en vois pas vraiment d'autre) et en même temps, je comprends pourquoi elle a tant de mal, contrairement à d'autres et alors que le répertoire actuel du Bolchoï le permet, à ouvrir son répertoire, toujours cantonné aux mêmes rôles, la seule variante étant les versions dans lesquelles elle les danse.
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Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
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Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
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Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
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Posté le: Mar Oct 22, 2013 3:02 pm Sujet du message: |
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Oups, plutôt 2 x qu'une.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Mar Oct 22, 2013 3:29 pm Sujet du message: |
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C'est sûr, il y a une petite lassitude chez moi, d'une part parce qu'elle est omniprésente, et d'autre part parce que son travail est davantage esthétique et technique que théâtral et spirituel. Du coup, on a l'impression que c'est toujours la même chose et l'on reste sur l'image d'une danseuse à la mécanique parfaitement huilée, mais lisse et superficielle, un peu comme Dupont à Paris (mais au moins Zakharova ne prétend-elle pas être une actrice, etc...). Ce qui me gêne ici, c'est qu'Aegina n'est pas un rôle académique, uniquement basé sur la technique et le beau style. La plastique est certes importante, mais il faut bien autre chose, de la sensualité, du venin, et peut-être aussi un peu de mauvais goût. Maintenant, tout est relatif, il est bien évident que lorsqu'on découvre Zakharova dans une série classique à Paris, en particulier dans une Bayadère ou dans un Lac (mais aussi dans La Belle, même s'il semble de bon ton de dénigrer son Aurore), c'est d'un tout autre niveau que nos étoiles, que ce soit en termes de charisme ou de technique, au point qu'il n'y a parfois même plus de mots pour le dire. En revanche, quand j'assiste à une représentation du Bolchoï, je préfère voir d'autres danseuses.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Mar Oct 22, 2013 8:33 pm Sujet du message: |
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Pathé Live annonce sur sa page Facebook que, devant le succès rencontré, Spartacus sera rediffusé le samedi 30 novembre. Pas de précision pour le moment pour ce qui est de l'horaire et des salles participantes.
Toujours sur la page Facebook, on trouvera un album de photos "backstage" avec l'indispensable Katia Novikova!
SPARTACUS - Les coulisses du 20 octobre |
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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Posté le: Mar Oct 22, 2013 11:55 pm Sujet du message: |
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Je partage les opinions ci-dessus que Spartacus perd beaucoup à l'écran. C'est très flagrant quand on visionne le DVD de la version Acosta-Kaptsova, pour ceux qui l'ont vu en salle il y a un monde entre ce que l'on a vécu et ce qu'il en reste en vidéo. En grande partie parce-qu'aucun cadrage ne permettra de restituer l'ampleur des sauts d'Acosta dans ce rôle et la vigueur de l'ensemble, l'image est trop écrasée.
Pour ce qui est du remplissage par rapport aux retransmissions du Royal Ballet (et du ROH), je pense que le Royal Ballet souffre de deux handicaps :
- elle n'a pas accès au circuit Pathé Live en France (= grosso modo le réseau des salles Gaumont à Paris et Kinepolis en province) et se trouve donc reléguée à des salles dans des agglomérations moyennes (même pas des chefs-lieu) ou à la périphérie des grandes villes, des bassins de population moindres que des salles en plein Paris ou en plein Lyon
- elle a choisi délibérément de retransmettre ses spectacles en semaine (c'est une stratégie revendiquée dans les interviews des managers de ces deux compagnies), ce qui à mon avis est une erreur quand le salarié moyen quitte le bureau très tard et se lève très tôt le lendemain (= sort surtout le week-end).
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