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Katsu
Inscrit le: 21 Déc 2019 Messages: 1467
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Posté le: Dim Oct 31, 2021 9:29 pm Sujet du message: |
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L'argument originaire qui consistait à dire que le collant dit chair devait s'adapter à toutes les nuances chromatiques de l'épiderme a très vite était abandonné au profit d'une sorte de "liberté vestimentaire" qui permet de ne pas revêtir tout collant clair (à défaut d'être chair...).
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Claudia
Inscrit le: 09 Fév 2021 Messages: 291
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1681
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Posté le: Lun Nov 01, 2021 12:15 am Sujet du message: |
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Elle aurait porté du blanc "on " aurait trouvé à redire aussi.
Et puis collant et chaussons blanc ce n'est pas pareil que collant chair/rose et chaussons saumon/chair.
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Adagio
Inscrit le: 21 Fév 2019 Messages: 196
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Posté le: Mer Nov 03, 2021 11:18 am Sujet du message: |
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J'arrive un peu après la bataille car j'ai assisté à la dernière hier soir. C'était une date que j'avais initialement prise pour voir Dorothée Gilbert et Hugo Marchand.
Que dire sur cette soirée... Je suis pourtant bon public et très indulgente. Comme Pierre Lacotte, grande admiratrice du 19e siècle. Chez Stendhal, je suis plutôt Chartreuse de Parme que Rouge et le Noir, mais j'apprécie beaucoup cet auteur. J'aime beaucoup les musiques de Massenet dans l'Histoire de Manon, malgré un côté sucreries que j'assume tout à fait. Cela partait donc très bien sur le papier.
Et pourtant... que je me suis ennuyée hier soir ! De ma vie de balletomane, étant donné que je fuis le contemporain, je ne me suis jamais autant ennuyée devant un ballet. Cela peut paraître dur, mais j'ai presque été tentée de partir au 2e entracte. Je m'y suis refusée par respect pour les artistes en scène et les musiciens. J'avais réussi à convaincre mon cher et tendre de m'accompagner, ce qu'il ne fait plus depuis des années car, peu amateur de ballet, il a trouvé la parade en n'acceptant plus de venir que pour les ballets qu'il n'a pas encore vus. Autant dire qu'après cette création j'aurai du mal à le convaincre de remettre les pieds à Garnier, mais c'est un détail.
Je suis d'accord avec l'ensemble des éléments qui ont été évoqués. Le Rouge et le Noir est long, trop long pour être adapté en ballet. En résulte un ensemble assez indigeste de saynètes qui s'enchaînent très mal, formant un ballet qui s'éternise. L'ennui nous gagne assez rapidement avec les précipités qui se multiplient et s'éternisent. Cela pourrait encore passer si les scènes entre les précipités arrivaient à nous emporter. Pourtant, l'émotion est bien restée totalement absente, que ce soit dans les pas de deux ou dans les scènes de groupe. Même le bal, qui pourtant est typiquement le genre de morceau de bravoure qui m'emporte totalement, m'a hier laissée sur ma faim. Je pense qu'une grosse part de responsabilité revient au choix de la musique. Je crois que c'est Sophia qui disait que McMillan a pris tous les bons morceaux de Massenet pour Manon. Je suis assez d'accord. La partition pour le Rouge et le Noir est poussive, ennuyeuse. Absolument pas lyrique et romantique comme on peut s'y attendre avec une telle histoire. Là où la musique de Manon pêche par excès de sucre, celle du Rouge et le Noir est au contraire bien fade. Ce n'est pourtant pas les compositeurs qui ont manqué au 19e siècle !!! Pourquoi Pierre Lacotte n'est-il pas allé piocher chez Beethoven, Schumann ou Schubert ? C'est un mystère pour moi.
L'autre grand responsable, c'est tout simplement l'histoire elle-même. Elle est très complexe pour un ballet. Ma dernière lecture remonte à loin et il a vraiment fallu que je me creuse les méninges par moments pour comprendre ce qui se passait. Autant dire que pour un spectateur qui n'a jamais lu le roman ou il y a bien longtemps, il y a immanquablement des trous dans l'histoire, qui fait que l'on décroche assez rapidement.
Les pas de deux auraient pu être beaux s'ils avaient été réalisés sur une autre musique, car dans l'ensemble je les ai trouvés plutôt fluides. Mais cela n'a jamais vraiment décollé et ce n'est pourtant pas la faute aux interprètes. Hannah O'Neill a campé une très belle Mme de Rênal. J'aime décidément beaucoup cette danseuse et j'espère qu'on lui confiera d'autres rôles à l'avenir, elle a beaucoup de choses à montrer. Ses ports de bras notamment sont très beaux, en cela elle me rappelle un peu Ludmilla Pagliero. Son jeu était lisible, et je trouve que son partenariat avec Florian Magnenet a bien fonctionné.
Léonore Baulac avait toute la vivacité et le côté mutin impertinent que l'on peut attendre d'une Mathilde de la Môle, mais là encore, on reste sur sa faim tant l'histoire est complexe à dérouler en ballet.
Florian Magnenet est un beau Julien Sorel, il a porté le ballet à bout de bras, et on ne peut qu'admirer sa résistance et sa résilience d'avoir sauvé cette série avec autant de représentations et un rôle si lourd. Je ne peux m'empêcher de m'interroger toutefois sur l'état de la compagnie. Sur cette création, la 1e en néoclassique depuis des décennies, on s'appuie sur un Premier Danseur pour assurer autant de représentations. Hier soir, la seule Etoile en scène était Léonore Baulac. Je n'ai rien contre voir les Premiers Danseurs se voir attribuer des rôles, au contraire, c'est comme ça qu'ils peuvent faire leurs preuves et gagner en maturité artistique. Mais là déséquilibre sur cette série est assez déconcertant, même s'ils ont joué de malchance avec les blessures de Matthias Heymann et Mathieu Ganio.
Sur le reste du ballet, je passe sur les scènes de groupe, notamment les séminaristes, l'armée, l'église ou encore le procès et l'exécution. Je vais paraître dure, mais j'ai trouvé ces passages au mieux très longs, au pire ridicules.
Je ne veux pas terminer cet avis par une note négative. J'ai aimé les décors, certes le noir et blanc peut finir par paraître monotone mais j'ai trouvé ce parti pris intéressant, assez moderne et surtout superbement réalisé. J'aurais justement aimé plus de couleurs dans les costumes pour contraster. Car le noir, toujours le noir... je sais que cela finit tragiquement mais tout de même !
La scène de bal était superbement exécutée et pour le coup les costumes étaient splendides sur cette partie. On entend effectivement les froufrous des toilettes de ces dames, c'est du meilleur effet. On peut regretter que Mathilde de la Môle ne danse pas plus sur ce passage, mais globalement c'est assez réussi.
Pour terminer : je suis restée sur un gros sentiment de regret et une sensation de gâchis. Tous ces moyens pour ce résultat, que c'est frustrant ! Nous étions tous en attente depuis des années d'une création classique ou néoclassique à l'ONP, mais je crains que vu la débauche de moyens pour cette création, on doive attendre longtemps pour la prochaine.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mer Nov 03, 2021 12:32 pm Sujet du message: |
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Merci Adagio pour ce compte-rendu très développé  |
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Prisca
Inscrit le: 29 Oct 2021 Messages: 165
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Posté le: Mer Nov 03, 2021 12:35 pm Sujet du message: |
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Citation: |
La partition pour le Rouge et le Noir est poussive, ennuyeuse. Absolument pas lyrique et romantique comme on peut s'y attendre avec une telle histoire. Là où la musique de Manon pêche par excès de sucre, celle du Rouge et le Noir est au contraire bien fade. Ce n'est pourtant pas les compositeurs qui ont manqué au 19e siècle !!! Pourquoi Pierre Lacotte n'est-il pas allé piocher chez Beethoven, Schumann ou Schubert ? C'est un mystère pour moi. |
Entièrement d'accord, Adagio, pour moi aussi, la musique est la grande faiblesse du ballet.
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Swann
Inscrit le: 24 Mar 2007 Messages: 193
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Posté le: Mer Nov 03, 2021 1:08 pm Sujet du message: |
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Merci Adagio, j'y étais aussi hier, et le ballet avait déjà été considérablement amélioré par rapport au début : Les innombrables intermèdes où l'on restait scotché devant un rideau gris, en silence et sans que rien ne se passe, ont disparu. Il y a moins de changements de tableaux, et lorsqu'il y en a, ils sont maintenant meublés par de la musique, par une saynète devant le rideau ou par les 2. Pour le spectateur, c'est un énorme progrès !
De même, le ballet a été un peu réaménagé. Le pas de deux douteux et laborieux du séminaire a été supprimé, et la pénible cruauté de l'abbé Castanède amoindrie. Il me semble qu'il y a d'autres subtiles modifications, notamment musicales, qui rendent ce ballet plus digeste, mais on est encore loin du chef d'oeuvre.
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fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 379
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Posté le: Mer Nov 03, 2021 8:09 pm Sujet du message: |
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Il y a eu tant de créations contemporaines ratées à l'Opéra que je trouve un peu dur de s'acharner sur Pierre Lacotte qui a créé de toutes pièces une oeuvre classique d'une ambition un peu folle.
J'ai découvert le ballet le 24 octobre, représentation sur laquelle Hannah O'Neill remplaçait Ludmila Pagliero aux côtés de Germain Louvet et Léonore Baulac. Lors de cette matinée, j'ai eu les mêmes réserves que la plupart sur l'absence d'émotions et le manque de rythme, essentiellement dans le 3ème acte, lié aux multiples changements de décors. Mais, je ne me suis néanmoins pas ennuyée, car il y avait toujours de la danse, que j'ai trouvée passionnante à regarder, mettant particulièrement en valeur les solistes. Germain Louvet n'a jamais été si beau à voir danser (et pourtant, je ne suis pas une admiratrice transie). Dans le premier acte, il y a un solo contemplatif de Mme de Rênal dans son jardin où Hannah O'Neill est sublime. Par ailleurs, l'association de Germain Louvet et de Léonore Baulac (un classique de la compagnie, parfois un peu plan plan) était également très réussie, avec des pas de deux à mi-chemin entre le classicisme pur et les excès d'un Mac Millan. Le tableau du séminaire est assez surprenant venant de Pierre Lacotte: est-ce une citation inversée du 2ème acte de Giselle avec les hommes en noir à la place des Willis ? un pastiche classique du Décadance de Naharin? Enfin, le bal est un morceau de bravoure qui donne à danser à tous les grades du corps de ballet. A partir des fiançailles avec Mathilde, on a malheureusement la sensation d'un montage à la va-vite de toutes les scènes qui restaient dans le synopsis du chorégraphe, excepté peut-être la scène de l'Eglise que l'on pourrait racheter.
J'ai vu quelques jours après les 2 premiers actes de la captation filmée (je ne me suis pas infligée le 3ème, mais qui sait?) et je me suis prise à apprécier beaucoup plus ce que je voyais. Est-ce lié à l'alchimie incomparable entre Hugo Marchand et Dorothée Gilbert? ou tout simplement au fait que j'étais préparée à ce que j'allais voir?
L'abondance de moyens alloués à Pierre Lacotte a sans doute joué en sa défaveur. Par moments, on a l'impression que certaines scènes sont restées (le camp des hussards) uniquement parce qu'il y avait une superbe toile peinte et de somputeux costumes à utiliser. Avec une production plus frugale, le chorégraphe aurait peut-être cherché des ellipses dans la narration, des astuces de scénographies pour fluidifier sa narration. Je suis persuadée que, s'il en a le temps et qu'il écoute les critiques constructives, Pierre Lacotte pourra remanier ce troisième acte hâché et bancal.
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Katsu
Inscrit le: 21 Déc 2019 Messages: 1467
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Posté le: Mer Nov 03, 2021 9:55 pm Sujet du message: |
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Merci pour ce retour, fandorine.
Je ne crois pas qu'il y ait d'acharnement sur Pierre Lacotte, en tout cas pas ici. Mais j'ai pu lire ailleurs des remarques désobligeantes liées son âge avancé.
De toute façon, Pierre Lacotte n'a plus rien à prouver. Ses ballets ont été donnés dans le monde entier. Alors que sa carrière se termine sur une création franchement pas merveilleuse...
fandorine a écrit: |
L'abondance de moyens alloués à Pierre Lacotte a sans doute joué en sa défaveur. Par moments, on a l'impression que certaines scènes sont restées (le camp des hussards) uniquement parce qu'il y avait une superbe toile peinte et de somputeux costumes à utiliser. Avec une production plus frugale, le chorégraphe aurait peut-être cherché des ellipses dans la narration, des astuces de scénographies pour fluidifier sa narration. |
C'est un écueil bien connu de Pierre Lacotte. Dans Ondine, par exemple, il y avait beaucoup trop de danseurs sur scène (pourquoi se priver quand on a une compagnie de plus de 200 danseurs à disposition ).
Citation: |
Je suis persuadée que, s'il en a le temps et qu'il écoute les critiques constructives, Pierre Lacotte pourra remanier ce troisième acte hâché et bancal. |
Je ne pense pas Pierre Lacotte très enclin à l'idée de remânier sa (ses) chorégraphies.
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Lauriston
Inscrit le: 13 Déc 2017 Messages: 25
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Posté le: Jeu Nov 04, 2021 10:47 am Sujet du message: |
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On commence à s’y habituer : Florian Magnenet à la rescousse! Dans la représentation d’hier soir (mercredi 3/11) Germain Louvet a dû se retirer après acte II et Florian est, encore une fois, intervenu pour reprendre le rôle de Julien. Ayant vécu la même chose lors de la première (lui et moi), je me suis dit que c’est curieux à quel point un changement subit de distribution du rôle de Julien dans ce ballet ne dérange pas. Il fournit, certes, le fil conducteur narratif mais on ne peut pas dire autant sur le front émotionnel. Là, c’est Mme de Rênal qui est l’élément clé (avec Elisa en renfort diabolique, passant facilement devant Mathilde de la Môle).
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tuano
Inscrit le: 27 Mar 2008 Messages: 1207 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Nov 04, 2021 10:58 am Sujet du message: |
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D'après le tableau de Haydn (voir page 16), Florian Magnenet aura donc assuré, en comptant la représentation de ce soir, neuf représentations sur seize.
Si on fait la liste des étoiles masculines en état de danser à l'Opéra de Paris, nous avons donc Stéphane Bullion, Hugo Marchand et Paul Marque.
Ce dernier fêtera le mois prochain son anniversaire d'un an de nomination. Que fait-il actuellement ? Pourquoi n'est-il ni sur Play ni sur Le Rouge et le Noir ?
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1513
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Posté le: Jeu Nov 04, 2021 1:58 pm Sujet du message: |
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tuano a écrit: |
D'après le tableau de Haydn (voir page 16), Florian Magnenet aura donc assuré, en comptant la représentation de ce soir, neuf représentations sur seize.
Si on fait la liste des étoiles masculines en état de danser à l'Opéra de Paris, nous avons donc Stéphane Bullion, Hugo Marchand et Paul Marque.
Ce dernier fêtera le mois prochain son anniversaire d'un an de nomination. Que fait-il actuellement ? Pourquoi n'est-il ni sur Play ni sur Le Rouge et le Noir ? |
Aucune étoile n'est sur Play, il me semble... Il a fait la première de gala dans Etudes. Et Lacotte a le choix de ses danseurs. Il dansera Don Quichotte et aura-t'il la première avec Colasante Je n'ose imaginer qu'on distribuera Baulac sur la première. |
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1681
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Posté le: Jeu Nov 04, 2021 3:04 pm Sujet du message: |
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Pourquoi pas Baulac sur la première de DQ?
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1513
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Posté le: Jeu Nov 04, 2021 3:37 pm Sujet du message: |
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Ballerina a écrit: |
Pourquoi pas Baulac sur la première de DQ? |
Techniquement elle ne me semble pas à la hauteur, surtout pour la coda du troisième acte, quand on voit comment elle massacrait celle du cygne noir !!! |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Jeu Nov 04, 2021 6:26 pm Sujet du message: |
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"Massacrait" est peut-être un peu excessif non? Même si ce n'est effectivement pas ce qu'elle a fait de mieux et que ce spectacle filmé et diffusé en streaming sur le site de l'Opéra de Paris (mais pas exploité commercialement par la suite) n'avait pas fait l'objet de critiques uniformément élogieuses... |
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