Tournées du Bolchoï et du Mariinsky

[sophia]

La quasi-totalité des critiques sur la tournée sont "réservées" ; reste le FT, et encore avec des conditions limitées.
A propos du Lac des cygnes : "Olga Smirnova is flawless in the Bolshoi Ballet’s Swan Lake"
https://www.ft.com/content/27acaf56-b76f-11e9-8a88-aa6628ac896c

[paco]

Pas si mitigé que cela tout de même... pour Spartacus le FT a décerné 5 étoiles (distribution Rodkin), le Guardian 4 étoiles et Dancetabs 4 étoiles (distribution Tsvirko).

[haydn]

N'ayant pas vu cette tournée 2019 je ne peux juger en toute connaissance de cause de l'état de la troupe mais il semble tout de même que la tournée en Asie qui a précédé le déplacement à Londres avait été bien accueillie. On peut imaginer que des motivations politiques expliquent au moins en partie la sévérité des commentaires dans la presse d'outre-Manche, pour laquelle tout ce qui est russe sent le soufre...

Le public lui, a l'air d'être indifférent à cette agitation. Toutes les représentations du Lac des cygnes et de Spartacus sont "sold out" en dépit du prix très excessif des places, pour Don Quichotte il n'y a plus que des billets à 140-180 Livres. Seul Le Clair ruisseau a moins bien marché.

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[sophia]

Paco, je ne parlais pas du tout du fond, mais de la forme, à savoir que les critiques sont réservées aux abonnés ! Donc je ne peux rien dire sur leur teneur... À en juger par les titres, elles ne me semblent pas mitigées, encore moins sévères. Pour le reste, j'imagine qu'on y retrouve les éternels lieux communs sur les productions russes... mais la presse londonienne ne m'a jamais paru mal disposée a priori envers les compagnies russes.

[paco]

[Buddy]

[sophia]

Pour Le Clair Ruisseau , j'ai reçu des offres de réduction de 50% sur le prix des places de la part de l'organisateur.

[paco]

Finalement la salle était pleine à au moins 90% ce soir pour la première du Clair Ruisseau, et le succès fut au rendez-vous. Il faut dire que cette œuvre parle particulièrement au public londonien tant elle se rapproche de l’esprit des comédies shakespeariennes, avec ses travestissements et situations de quiproquo. Le public rit aux éclats pendant tout le deuxième acte et a semblé conquis par ce ballet.

Il faut dire que la troupe du Bolshoi était au sommet de son art ce soir : danseurs époustouflants de maîtrise technique, acteurs dignes de la Royal Shakespeare Company, tous investis corps et âme dans leur rôle, s’amusant, jouant.

Une soirée euphorique, pétillante comme du champagne, servie par des solistes étincelants, tous superlatifs : Ekaterina Krysanova brille de mille feux, à la fois ahurissante de virtuosité technique et brûlant les planches comme actrice, Igor Tsvirko est comme à l’accoutumée investi à fond dans son rôle, acteur un brin cabotin parfaitement à son aise dans le rôle du dragueur Pyotr (et d’une aisance spectaculaire dans la réception du porté-poisson du premier acte), Daria Khokhlova est lumineuse en Zina (première fois que je la voyais sur scène, une belle personnalité, très touchante), Russlan Skvortsov est phénoménal dans son numéro de « cygne » « alla Matthew Bourne au deuxième acte, sidérant de précision dans les différentes figures ... Sans oublier Denis Savin en parfait macho dans le numéro de drague-tango, et tous les autres rôles, tous joués avec l’entrain de vrais acteurs tout en maîtrisant la propreté et la précision des figures virtuoses.

Accompagnés par le magnifique orchestre du Bolshoi en grande forme (et justement ovationné au rideau final), magnifiés par un corps de ballet pétillant de vie, joyeux, plein de peps tout en restant précis, tous ces solistes ont produit, au-delà de leurs prouesses respectives de virtuoses-acteurs, un véritable travail d’équipe : les interactions étaient fluides, naturelles, parfaitement synchronisées, on a senti une osmose jubilatoire entre eux.

Avec un tel spectacle, le Bolshoi prouve une fois de plus qu’il est réellement aujourd’hui un diamant difficilement atteignable sur la planète Ballet. Un tel niveau laisse pantois car, au-delà du brio et de la prouesse virtuose, l’ensemble des danseurs fait preuve d’un charisme ravageur et produit une alchimie absolument irrésistible.

[Ambrine]

Merci Paco ! (vivement samedi )

[paco]

[Ambrine]

Ce sera la distribution du soir et ce n'est vraiment pas un problème :
Lobukhin Sevenard Ovcharenko Smirnova

[keriluamox]

Je profite d’un passage à Londres pour aller voir le Lac du lundi 12 (Stepanova / Ovčarenko) et le Don du jeudi 15 (Shrainer / Tsvirko). Si certains ici ont ces dates… (Et le Romeo de Bourne mardi 13 à Sadler’s Wells, aussi.)

[Florine]

[Florine]

[Ambrine]

Retour sur le Spartacus de samedi soir.
Autant le dire franchement, ceci n’est pas un compte-rendu objectif mais un parti pris enthousiaste et buté même si j’ai parfaitement entendu les critiques qui m’ont été formulées sitôt le premier acte terminé : « Mort de rire ! Il en fait des tonnes ton Spartacus ! ».
C’est malheureusement exact. M. Lobukhin surjouait et ne sautait pas aussi oooooh !!!! qu’un Acosta ou un Tsvirsko (mon voisin de derrière, français, lui préfère François Alu) mais pourquoi ergoter puisque dans le Spartacus du Bolchoï, il n’y a pas que Spartacus et que M. Lobukhin, qui a vidé son énergie dans ce rôle, reste un danseur époustouflant.
Le public était chaud bouillant samedi soir.
Il faut dire que le premier acte a démarré sur les chapeaux de roue avec des acclamations à peine le rideau baissé (effectivement Paco, je n’ai jamais entendu un tel délire à Garnier en début de spectacle). Les applaudissements ont été aussi nourris pour l’étoile O. Smirnova, que pour E. Sevenard, et personne ne me fera croire que c’était par pure politesse du public.
J’ai d’ailleurs moi-même moins envie d’évoquer O. Smirnova que E. Sevenard, agréable découverte.
O. Smirnova n’a plus rien à prouver, tout le monde connait son talent (évidemment qu’elle en transpirait encore et encore samedi soir, elle est juste incroyable) et son partenariat avec A. Ovtcharenko semble plus que rodé.
E. Sevenard quant à elle manque peut-être de charisme ou d’assurance mais c’est une magnifique danseuse, pleinement investie dans le rôle, qui nous a offert des portés sublimes et dont l’interprétation était juste (elle aussi aurait pu « en faire des tonnes » sur le tableau final mais personne ne s’est plaint). On peine à croire qu’elle n’est que dans le corps de ballet.
On s’interrogeait ici sur un choix de ballet grand public.
A la fin du second acte, il a fallu digérer la seconde critique «certains tableaux se répètent un peu non ? » et après le ballet encaisser l’ultime coup de grâce «il y avait quelques longueurs».
Comment c’est possible alors que je n’ai pas vu passer les 2h05 de spectacle hors entractes interminables ?
Mettons ces remarques négatives sur le compte de la fatigue à arpenter Londres depuis le matin, d’autant plus que le ballet a finalement remporté l’adhésion générale essentiellement motivée par des solistes et un corps de ballet vraiment pas comme les autres, et également parce que dans le Spartacus du Bolchoï, il n’y a pas que Spartacus. Il y a tous ces messieurs et ces messieurs tous ensemble dansent puissant, percutant et sautent très ooooooh !