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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Dim Déc 11, 2011 11:52 pm Sujet du message: |
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Florestiano a écrit: |
Et est-elle toujours à la Douma ? |
Je ne sais pas, maintenant que la Douma s'est enrichie de Marat Safin, ils doivent pouvoir se passer d'elle... Ca donne une belle image de la vie politique russe, comme s'il fallait encore des preuves. Ce n'est pas chez nous qu'on aurait un judoka ministre, ou un champion de moto ex-ministre et maire d'une des plus grandes villes du pays...
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Sarra
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 276
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Posté le: Lun Déc 12, 2011 3:35 am Sujet du message: |
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En direct à 10h ce dimanche matin (hier...) : et (je suppose que "ça va sans dire", mais...) à toute heure des jours suivants (si c'est comme l'an passé)... (Après quelques jours : dans le catalogue "Mariinsky média"-mais on n'y retrouvait pas toutes ces retransmissions...)
Cette année, c'est à une petite Vassilissa -et non plus à une jeune Ksenia- que le maître de ballet Korneyev apprend à mimer les deux actes les plus essentiels -sans doute- de toute vie humaine : "Je t'offre mon amour !", "Je ne puis te l'offrir...". D'autres détails sont différents aussi mais le principal est inchangé : le pouvoir de ces émissions -vues d'ici en tout cas- de dissiper les éventuelles tristesses passant sans vraies raisons, l'un ou l'autre de ces jours...
On aimerait -surtout en ce moment de cadeaux !- que notre époque soit assez avancée en technologie pour que ces "petites merveilles" existent sous la forme d'un grand livre (nécessairement rouge et doré, comme aux anciens Noëls...) où sur chaque page apparaîtrait, en hologramme reproduisant exactement le spectacle -le papier serait le plancher de la danse-, chacune de ces scènes télévisées...
***
Nous sommes tellement conditionnés, sous nos climats, à ce qu'"enfantin" signifie souvent niaiserie condescendante, que l'on ne peut s'empêcher d'un réflexe de surprise en découvrant là... Viktoria Tereshkina !
La première fois que j'ai vu en photographie son visage, il m'a semblé que si l'artiste de la Dame de Brassempouy avait eu la permission morale, ou tout simplement l'habileté de représenter avec précision et réalisme des traits humains, il aurait donné à sa figurine exactement ceux de Viktoria : comme dans ces romans où le merveilleux mêle les ères les plus lointaines, on peut avoir l'impression que le sculpteur, ayant voulu fixer l'idéal de la beauté féminine telle que son temps glaciaire la concevait, sa main arrêtée toutefois par un interdit ou par une maîtrise encore loin d'être parfaite dans l'art de la miniature sur une matière -l'ivoire- qui, paradoxalement peut-être, contrariait sa volonté en imposant une certaine rondeur pourtant éloignée de son souhait, avait ébauché le visage idéal qu'une anticipation de plusieurs millénaires lui présentait sous la forme d'un visage concret et réel : celui de Viktoria et sa beauté "sibérienne"...
Simple ébauche, simple élan inachevé vers un idéal de beauté, cependant identifié, aussitôt vu le visage de Viktoria Tereshkina, comme un élan vers la beauté même de celle-ci, d'elle en qui l'on veut reconnaître, dans le saillant des pommettes, dans la longue obliquité des yeux, dans ses accents très nets et comme formés par enlèvements lame après lame, "aiguisés", aigus, épurés du superflu, "comme du silex", et parce que tenant sa grâce des "peuples du Nord" sibériens, la beauté des jeunes femmes ayant posé leurs pas, à des milliers d'années d'aujourd'hui (en ces temps qu'elles ignoraient être le "paléolithique supérieur"), dans nos régions qui étaient alors les leurs, d'où elles ont suivi le froid se retirant, de l'Aquitaine jusqu'à la Tchoukotka...
Évidemment, le dessin particulier du visage de Viktoria Tereshkina se trouvait associé (par glissement classique du physique au moral) à une certaine "dureté" : or sa voix (telle que l'a révélée -pour moi, et avant aujourd'hui- une vidéo de "Mariinsky media" vue l'an passé, sur Légende d'Amour) est -merveilleuse étrangeté !- une voix toute gentille, toute simple, toute "jeune", presque une voix d'adolescente, une voix tenant encore les meilleurs accents de l'enfance -leur absolue sincérité non éraillée au monde des roueries-, accents qui, passé un geste dans le flux de l'émission -deux ou trois secondes à peine- ramèneront celui-ci et le superposeront sans cesse à notre regard sur elle : ce transport en avant, bras ouverts, impulsion d'affection et de gratitude vers la pédagogue que Viktoria offre aux bravos (Lyoubov Kounakova, désignée par le contre-champ), impulsion à la nature de laquelle se reconnaît sa source, son principe, sa matière d'ignition : cette fraternité -cette sororité- sans retenue que seule l'enfance justement possède en apanage, parfois reçue tellement, dans une sorte d'avance d'hoirie consentie par la "transcendance", qu'il en restera toujours -évanoui depuis longtemps le puéril dans quoi tel âge adulte sans lumière range le tout de l'enfance- de l'absolu dans l'âme de certains êtres : ainsi Viktoria Tereshkina.
Alors, quand, tel que nous sommes : sans attrait ni mérite particuliers faisant a priori passerelle (et pour évoquer seulement deux autres ballerines vers qui des raisons inconnues de nous-même -comme toujours dans les préférences sentimentales- inclineraient notre désir de proximité), quand nous ne trouverions aucune permission d'oser nous approcher de Evguénia Obraztsova ou de Ekaterina Osmolkina, cette voix, son timbre de candeur, devient pour nous comme un accès vers Viktoria, parce que -du moins le croyons-nous- nous pourrions lui présenter non un sumbolon brisé selon des complications faites pour ne s'ajuster sans erreur qu'à une seule autre moitié, mais le passe-partout de notre simple humanité allant avec celle-là même de sa voix...
Telle ! est en Viktoria Tereshkina cette force d'humanité, que les simples circonstances de notre histoire personnelle (d'abord avoir reconnu en elle la passagère lointaine d'une glaciation sur le départ, passante ancienne qui -sitôt donné par un "savant" local, dans notre enfance, un outil de silex et la révélation qu'il avait été fait de mains d'hommes ou de femmes exactement semblables à nous, aux bords d'une Dordogne simplement bien plus large qu'aujourd'hui et environnée d'un paysage sans doute mi-steppe mi-taïga, lointaine inconnue ayant pensé pérennité aux endroits mêmes que nous supposions "éternels"- avait alors attiré à elle notre rêverie, rêverie peu après forcément dirigée vers ces régions du monde où sont aujourd'hui steppes et taïgas, et trouvant représentation de la chasseresse ancienne dans leurs jeunes femmes aux yeux obliques ; puis -autre circonstance purement personnelle- au cours de cette même enfance un peu forestière, un peu orpheline, avoir assimilé cette antique jeune femme, et sa permanence en esprit dans les lieux où elle avait vécu, au cercle des mélèzes qui dans des hauteurs à peine plus au nord veillaient sur nous, jeteurs de sorts à tout péril), que ces simples déterminismes personnels se voient effacés -telle est la force d'humanité de Viktoria !- et de causes premières deviennent seulement partage singulier d'une conviction générale : si, au-delà d'un acte de foi abstrait, nous désirons reconnaître notre Ève, son pouvoir perpétuel d'engendrement et de protection, nous devons amener notre regard vers une jeune femme pareille en tous points à Viktoria Tereshkina...
Aussi, quand les ingénieurs d'un nouveau Pioneer enverront dans les "espaces intersidéraux" une nouvelle sonde, lancée à son tour vers la probabilité infime d'une rencontre avec des intelligences autres qu'humaines, et si, en ces temps mêmes où les idéaux de fraternité paraissent morts, où l'on s'esclaffe de leur dépouille -pour ainsi dire retournée d'un pied allègre-, ils veulent, soit résultat d'une équation simplement logique, soit affirmation grandiose d'une fierté désespérée, informer non seulement de l'apparence d'une femme et d'un homme -comme la première fois- mais de ce qu'aura été notre humanité (la rencontre d'yeux autres qu'humains demandera sans doute un si long parcours que tout le temps dévolu à notre espèce, et à la Terre elle-même, aura peut-être été compté), c'est-à-dire de ce qu'aura été l'humanité de notre humanité : un espoir de l'avènement de l'humain en l'humain perpétuellement tué et perpétuellement relevé, c'est cette fin de Spartacus -telle qu'on la voit ici- qu'ils devront choisir, celle-ci et pas une autre, dansée par personne d'autre que Viktoria Tereshkina.
Mais avant ce futur infiniment lointain d'un legs "au cosmos" du meilleur de nous par elle-même, il y a l'émission de ce jour, et cette voix dont la première harmonique est la gentillesse, doublée d'une autre de simplicité.
Et comme de la voix au caractère, du ton à l'être, la distance est bien plus courte que depuis toute autre apparence, on se dit que c'est vraiment bien -vraiment très bien !- qu'une artiste de la dimension de Viktoria Tereshkina, aussi universellement célébrée qu'elle, non seulement ait cette très probable simplicité, cette très probable gentillesse, d'où vient en nous le sentiment de parenté spécifique par lequel nous est conférée un peu de sa grandeur, mais qu'avant même le sens de ses mots simplement le son de sa voix le dise, avec, en nous, cet agréable dans la surprise ajoutant un toron de plus au fil par quoi l'espérance fondamentale nous soutient, finalement...
Simplicité et gentillesse l'ayant amenée -elle "prima ballerina" (avec elle d'autres artistes célébrés également)- dans ce spectacle "pour enfants" qui, précisément parce qu'il est simple et gentil aussi, n'oublie jamais l'intelligence ni la splendeur ; spectacle "pour enfants" auquel assistent d'ailleurs -parce qu'il n'y a bien sûr pas d'âge pour l'intelligence et la splendeur- les trois générations de la vie, comme le montre souvent la caméra -simple et gentille-, cadrant à la fin le lustre allumé toujours sur les fauteuils maintenant déserts, lustre qu'un simple changement de focale transforme en constellation pour finir...
Pour Viktoria Tereshkina, du mieux que j'ai pu.
***
C'est très sympathique à Sophia de nous rappeler l'existence de ces émissions-là...
Dernière édition par Sarra le Sam Nov 24, 2012 3:17 pm; édité 4 fois |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Mar Déc 13, 2011 1:56 pm Sujet du message: |
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Le Bolchoï vient de mettre en ligne une vidéo avec quelques petits extraits de Casse-Noisette, dans lesquels on peut notamment voir la nouvelle étoile de la maison, Nina Kaptsova, en Clara :
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Buddy
Inscrit le: 04 Juil 2008 Messages: 476 Localisation: Etats Unis et La Suisse
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Posté le: Mar Déc 13, 2011 7:36 pm Sujet du message: |
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Parmis beaucoup de chose, pour moi, c'est la merveilleuse clarté sculpturale de ses mouvements et l'expression de ses yeux qui la font très spéciale.
Merci, haydn, pour le «clip».
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Mer Déc 14, 2011 10:21 am Sujet du message: |
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Article de Philippe Noisette dans Paris-Match sur la "guerre des étoiles" entre le Bolchoï et le Mikhaïlovsky :
Bolchoï : la guerre froide est déclarée, par Philippe Noisette (Paris-Match)
Citation: |
Dans le monde feutré de la danse classique, on préfère les étoiles... aux étincelles. Il est loin le temps, celui de l’ex-URSS, où les défections des stars du ballet donnaient des sueurs froides aux agents du pouvoir et des émotions aux amateurs avec un Noureev puis un Baryshnikov passés à l’Ouest. Seul le départ de Sylvie Guillem du ballet de l’Opéra de Paris, en 1988, a fait autant de bruit. Autant dire que, depuis l’ouverture des frontières, on sait se tenir. En cet automne, l’événement n’était autre que la réouverture en grande pompe du théâtre Bolchoï à Moscou... |
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yiannakis74
Inscrit le: 12 Fév 2011 Messages: 141
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Posté le: Mer Déc 14, 2011 1:32 pm Sujet du message: |
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"La guerre des étoiles"! On n'est pas dans...le film de Georges Lucas mais au Bolchoi. Ça l'air..très accueillant comme même ce Bolchoi.
J'espère que ça ne sera pas trop dur pour ce pauvre David Hallberg le temps de s'adapter dans ce contexte "chaleureux" de guerre froide.
Zakharova semble être à l'aise en tout cas (c'est elle sur la photo? Je ne l'ai pas reconnue.).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Ven Déc 23, 2011 2:55 pm Sujet du message: |
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Ce que l'Opéra de Paris n'a pas été capable de faire, rendre décemment hommage à Roland Petit, le Bolchoï le fait le 28 décembre. Voici le programme et les distributions du gala : http://www.bolshoi.ru/about/press/articles/2011/2040/
Première partie
L'Arlésienne - Première
Musique : Georges Bizet
Frédéri : Ivan Vassiliev
Vivette : Nina Kaptsova
Anna Balukova, Anzhelina Vorontsova, Yulia Grebenshikova, Maria Zharkova, Olga Kishneva, Yanina Parienko, Ekaterina Seredkina, Anna Turazashvili
Karim Abdullin, Ivan Alexeev, Artem Belyakov, Dmitri Dorokhov, Klim Efimov, Yuri Ostrovsky, Denis Rodkin, Anton Savichev
Deuxième partie
Extraits de ballets :
Ma Pavlova
Musique de Jules Massenet
Olga Smirnova, Semyon Chudin
Notre-Dame de Paris
Musique de Maurice Jarre
Maria Alexandrova, Mikhaïl Lobukhin
Proust, ou les Intermittences du coeur
Musique de Camille Saint-Saëns
Svetlana Lunkina, Alexandre Volchkov
Carmen
Musique de Georges Bizet
Natalia Ossipova, Ruslan Skvortsov
La Dame de pique
Musique de Piotr Tchaïkovsky
Ilze Liepa, Nikolaï Tsiskaridze
3e partie
Le Jeune homme et la Mort
Musique de Jean-Sébastien Bach
Ivan Vassiliev, Ekaterina Shipulina
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Ven Déc 23, 2011 4:31 pm Sujet du message: |
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Alors les ponts ne sont pas coupés !!
Ossipova et Vassiliev regrettent peut être déjà ce départ sur un coup de tête...
Je viens de visionner le Dvd de Casse Noisette du Bolchoi et je me disais justement que ce doit quand même être plus exaltant de danser dans ce genre de troupe que dans de pathétiques "remakes" de Petipa...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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jigara
Inscrit le: 11 Nov 2011 Messages: 62 Localisation: France
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Posté le: Ven Déc 23, 2011 11:02 pm Sujet du message: |
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Savez-vous si cette soirée sera filmée ?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mar Déc 27, 2011 9:54 am Sujet du message: |
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Le site du Bolchoï indique qu'Anastasia Stashkevitch remplacera Nina Kaptsova (blessée?) dans le rôle de Vivette pour la première de l'Arlésienne.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Jan 04, 2012 2:56 pm Sujet du message: |
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Pour avoir trop critiqué les rénovations du théâtre, Nikolaï Tsiskaridze a été démis de ses fonctions de professeur par la direction du Bolchoï (l'article d'Anna Gordeeva).
Ses élèves sont, je crois, Anzhelina Vorontsova et Denis Rodkin.
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akhmatova
Inscrit le: 27 Mar 2007 Messages: 341
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