Nouvelles d'Italie: Scala de Milan, Opéra de Rome...

[Alexis29]

Le New-York Times indique que Laurent Hilaire était parmi les candidats pour la direction de La Scala.

[frederic]

Ben il pourrait se consoler à….l'opera de paris…;

[paco]

Hier soir Roberto Bolle nous a gratifiés d'un éblouissant solo de danse de 10 mn au Festival de la chanson de San Remo 2016. Inutile de chercher sur Youtube, sans que je sache pourquoi ils n'y ont reproduit que la séquence mondaine-futile à laquelle il a accepté de se livrer plus tard dans la soirée et on n'y retrouve pas le solo. En 10 mn nous avons eu un condensé de tout ce qu'une variation de danse classique peut contenir, en manèges, sauts et autres figures.
Sa fougue et son engagement m'ont laissé littéralement coi, d'autant que je connais bien le plateau de l'Ariston où se déroulait cette soirée et je peux garantir que 1/ il est peu propice aux sauts, 2/ son absence de tapis de danse n'amortit aucun choc. Ce qui m'a sidéré, c'est cet amour de la danse qu'il continue de démontrer alors que sa carrière d'Etoile se termine, cette joie avec laquelle il se jette dans un numéro de danse très académique (même si la bande son, elle, ne l'était pas), avec une fraicheur, une spontanéité, une absence de fatigue physique visible, comme s'il nous disait "eh bien quoi, je danse et oui il y a de la virtuosité, où est le problème ?".
Je suis de plus en plus admiratif de cette génération de quadra que sont les Acosta, Le Riche, bientôt Bolle, et de la quinqa Ferri, qui outre une santé physique et technique absolument sidérante à ce stade de leur carrière, font montre encore d'un amour de la danse, d'une sorte de fraicheur à se jeter dans des numéros techniquement difficiles et d'un engagement bien rafraichissant.
Ce rayon de soleil qu'a apporté Bolle hier soir, seule ovation délirante du public au milieu d'une soirée mondaine fort terne, était en soi un bel hommage à la danse classique !

[silvia]

I'm afraid I have seen an other thing from Paco. Indeed the solo lasted almost 3 minutes ( We'll rock you by The Queen/Freddy Mercury) and it was-this is right- a strange mixture of Mauro Bigonzetti's (he was the author) idiosincratic arms' turns and classic steps with maneges and turns. The solo is here
https://www.youtube.com/watch?v=VwYdXZj1030

a wonderful marketing spot to promote Bolle in first, and then hopefully a certain idea of dance

[haydn]

Mauro Bigonzetti, le nouveau directeur, ne fait apparemment pas l'unanimité chez les danseurs de la Scala (une maison, il est vrai, assez "difficile" à gérer et toujours prompte à la contestation). La presse italienne titre sur la "révolte des tutus" qui gronde dans la vénérable institution milanaise. Motif du courroux : une saison 2016-2017 jugée déséquilibrée, trop contemporaine et qui risquerait de faire baisser le niveau technique de la compagnie. Pour protester, une cinquantaine de danseurs ont fait irruption au beau milieu de la conférence de presse de présentation de la nouvelle saison.

Scala, la rivolta dei tutù: contestata la stagione. (La Repubblica)

[paco]

Je trouve leurs revendications très sensées...

D'autant qu'au rythme où avancent les choses dans toutes ces grandes institutions, on n'aura bientôt plus que du Balanchine et du pseudo-contemporain bon chic bon genre partout en Europe, c'est la Belle au Bois Dormant version ultra-classique qui fera figure d'exception et d'avant-garde !

[sophia]

Evidemment qu'ils ont raison (mais bon, que fait Bigonzetti à la tête d'une institution pareille?), mais on a tant dit sur Vaziev, la reconstruction de Raymonda par Vikharev, la fuite des solistes - "et puis, vous comprenez, c'est un Russe", etc... Maintenant, ils vont le regretter! (et pour le coup, tout le monde a l'air de dire qu'il avait remonté le niveau du corps de ballet)

[paco]

[silvia]

The company currently has a very good standard, although the new director seems not agree about it. In an interview issued on Repubblica Milano 11, maybe to answer to the claims of the dancers, he defined them inexperienced, accustomed to live under a glass bell, ignoring everywhere in the world classics are no more so frequently performed or eventually revisited. He quotes Paris, Wien and London for example. And also he talks about the former director Vaziev: we are coetaneus but we have different backgrounds -he said- he looked at east Europe, I look at the world. And he said also that in the latest years the company was pushed toward the low level. He says "I do not want to say Vaziev worked badly, above all in the classic training, but technoview is not all." From my brief summary, it seems clear that Bigonzetti has not begun his new job with prudence. We'll see.

[haydn]

Avec ce genre de déclarations, avant même d'avoir entamé sa première saison, il risque de durer encore moins longtemps à Milan que Benjamin Millepied à Paris, Mauro Bigonzetti. A moins que son but soit de provoquer intentionnellement un conflit dur, qui se terminerait par la dissolution de la troupe puis sa transformation en une compagnie contemporaine, au fonctionnement moins onéreux. Si la Scala a laissé partir Vaziev et l'a remplacé par Bigonzetti, on peut penser que la priorité de la direction n'est pas le maintien d'une grande compagnie classique, et que l'essentiel des ressources sera destiné au lyrique.

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[paco]

C'est effectivement une option possible...

L'autre option est que le choix aurait été fait simplement en suivant "l'air du temps" : ça fait chic / snob / branché / marketing de faire appel à un "troublion" (peu importe qu'il ne le soit pas vraiment) pour "dépoussiérer" ou "secouer" une compagnie de danse classique. En général la presse adore ça, approuve, applaudit (à bas les élites !!). On casse tout, on ne reconstruit rien par-dessus les ruines, et 5 ans après, en fin de mandat, on s'en fout royalement de laisser des cendres derrière soi, l'important est que l'on sera passé pour celui qui aura introduit du contemporain à la Scala...

A la base, je pense que Pereira ne porte pas du tout le même intérêt au ballet que Stéphane Lissner. Sous son mandat à la Scala, Lissner réservait souvent des retransmissions télévisées ou des Premières médiatisées à la troupe de ballet. Il avait même été jusqu'à faire danser Roberto Bolle pour 3 minutes de ballet dans le 2e acte d'Aida, tout chez lui montrait qu'il considérait le Ballet de la Scala comme un étendard de la renommée de la Maison.
Et surtout Lissner avait une certaine culture du ballet, (on le voit d'ailleurs à sa présence fréquente aux représentations du Ballet de l'ONP, il est bien plus présent que ses prédécesseurs), ce qui n'est pas du tout le cas de Pereira dont la seule préoccupation est de passer pour un "moderniste".

Que la troupe de la Scala se soit nettement améliorée sous le mandat de Lissner est à mes yeux une évidence, il suffit de faire un tour sur Youtube pour s'en apercevoir. Qu'elle soit vouée à de fortes turbulences à court terme est hélas ce qui risque de se produire...

[sophia]

Voici donc la saison qui fait polémique :

20 décembre 1016 - 19 janvier 2017
Coppélia (Mauro Bigonzetti)

11 février 2017 - 1er mars 2017
Soirée Stravinsky : Le Sacre du printemps (Glen Tetley) / Petrouchka (Mikhail Fokine)

19 avril 2017 - 13 mai 2017
La Valse (George Balanchine) / Symphonie en ut (George Balanchine) / Shéhérazade (Eugenio Scigliano)

22 avril 2017 - 30 avril 2017
Spectacle de l'école de ballet de la Scala

20 mai 2017 - 1er juin 2017
Projet Haendel (Mauro Bigonzetti)
Avec Svetlana Zakharova (20, 23, 24, 25 mai)

28 juin 2017 - 22 juillet 2017
Le Songe d'une nuit d'été (George Balanchine)

8-21 juillet 2017
Le Lac des cygnes (mise en scène Alexei Ratmanski)

23 septembre 2017 - 18 octobre 2017
Roméo et Juliette (Kenneth MacMillan)
Avec Roberto Bolle (23, 26, 28 septembre)
Etoile Invitée : Marianela Nunez


Les points de friction semblent assez faciles à comprendre : une saison qui s'ouvre sur une Coppélia version Bigonzetti, qui réitère un peu plus tard avec un Projet Haendel, des séries qui se chevauchent de manière aberrante, particulièrement en juillet, une fin de saison qui concentre à elle seule tous les spectacles classiques, des passages à vide... Mais c'est là l'ordinaire de la plupart des compagnies occidentales, il me semble? Sur le fond, une saison ni plus ni moins passionnante qu'avant!

[marc]

Les tarifs de la Scala de Milan sont monstrueux !

Il n'empêche, j'ai réservé pour la première fois un ballet là bas, le "Lac des Cygnes" que je verrai en juillet (180 euros au parterre !!! Je n'ai pas pris cela bien évidemment !)

Si quelqu'un de familier avec ce lieu pouvait me donner deux trois conseils sur la façon de m'organiser. Quel aéroport ? Faut il mieux prendre le taxi depuis l'aéroport ou les transports en commun ? Une adresse d'hôtel sympa et abordable proche de la Scala ?

La première fois que j'étais allé à Covent Garden, j'avais obtenu des conseils judicieux sur Dansomanie. La première fois que j'étais allé au Bolchoï, j'avais obtenu des conseils indispensables sur Dansomanie.

Merci d'avance !

[haydn]

Peut-être que Paco ou d'autres habitués de la Scala pourront vous renseigner. En ce qui concerne les aéroports, il y en à trois, Linate, Malpensa et Orio al Serio.


Il faut absolument éviter Orio al Serio, qui se trouve en fait à Bergame, à plus de 60 km de Milan. Il est desservi par les compagnies low cost, mais ce que vous économiserez sur le prix du billet d'avion, vous le perdrez sur les frais de taxi ou de train - sans parler du gaspillage de temps.

Malpensa est le plus grand des trois aéroports de Milan, mais il est aussi à 55 km du centre-ville, et il faut compter presque une heure avec le train (le taxi, c'est même pas la peine, le tarif fixe pour les taxis légaux est de 100 € la course, et beaucoup plus avec les taxis clandestins).

Si vous pouvez, le mieux, c'est Linate, à seulement 7 km du centre, 15-20 mn en bus, pour 5€ le ticket...

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[marc]