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mimi34
Inscrit le: 27 Jan 2005 Messages: 19 Localisation: Montpellier
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Dim Jan 30, 2005 10:20 am Sujet du message: |
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Quel que soit le spectacle, je vous conseillerai d'aller à l'Opéra, puisque j'ai cru comprendre que vous n'habitiez pas Paris (et même assez loin). Et d'autant plus si vous n'avez pas l'occasion de vous rendre souvent dans la capitale.
Personnellement, ce spectacle ne m'attire pas trop (et pas parce qu'il s'agit de contemporain), mais j'irai certainement le voir une fois, ne serait-ce que pour les danseurs. Il y a tout de même peu de villes dans le monde qui ont la chance d'avoir une troupe d'un tel niveau (il y a bien sûr Londres, Moscou, St Petersbourg, New-York, Copenhague... mais l'excellence n'est pas chose si commune) et je pense qu'il faut en profiter pour les voir quand on est sur place. Il y a toujours quelque chose à en tirer pour soi (surtout si vous dansez vous-même). Bien sûr, on peut critiquer, préférer tel ou tel, pointer des manques ou au contraire des réussites, mais bon, tout cela me semble de plus en plus dérisoire par rapport au travail qui nous est offert.
Pour ce qui est du contenu de ce spectacle précis, je n'en sais pas grand-chose: il y a deux créations, celle de Michèle Noiret et celle de Suzanne Linke, une disciple de Mary Wigman, mais je ne peux vraiment rien vous en dire; quant aux "Sept Péchés Capitaux", c'est une reprise qui avait été assez bien accueillie à sa création. J'avoue que les photos que j' ai vues me laissent un peu sceptiques, mais les musiques sont de Kurt Weill et l'idée de ce ballet revient à Boris Kochno. On y verra Clairemarie Osta qui y fait son retour en alternance avec Elisabeth Maurin dont c'est la dernière année. Par ailleurs, les distributions de cette soirée permettent, une fois n'est pas coutume, de voir au premier plan des danseurs qui ne sont pas forcément toujours très bien distribués. Pour ce qui me concerne, je n'ai jamais été déçue de voir les danseurs de l'Opéra dans du contemporain (Preljocaj, Mats Ek, c'était magnifique...), même si nous avons tous, spectateurs assidus de l'Opéra, une prédilection pour le classique. Donc, par curiosité et par amour, j'irai voir ce spectacle.
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Pierre
Inscrit le: 30 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Jan 30, 2005 11:51 am Sujet du message: |
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Mimi 34 suivez les conseils de Sophia. Très bon souvenir des 7 Péchés Capitaux.
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mimi34
Inscrit le: 27 Jan 2005 Messages: 19 Localisation: Montpellier
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Azulynn
Inscrit le: 12 Nov 2004 Messages: 659
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Azulynn
Inscrit le: 12 Nov 2004 Messages: 659
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Dim Jan 30, 2005 6:41 pm Sujet du message: |
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C'est souvent comme ça quand il ya plusieurs ballets dans la même soirée, ils changent une distribution mais pas les autres. C'est ce qui s'était passé sur Lancelot/Brown/Forsythe et sur Lander/Robbins au début de la saison.
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Pierre
Inscrit le: 30 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26569
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Posté le: Ven Fév 04, 2005 1:29 pm Sujet du message: |
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Interview de Michèle Noiret, la chorégraphe des Familiers du labyrinthe au quotidien belge Le Soir :
Citation: |
Comment cette invitation s'est-elle mise en place ?
L'initiative vient de Brigitte Lefèvre, directrice de la danse à l'opéra de Paris, qui souhaite ouvrir la compagnie à d'autres expériences. Ce qui l'a séduite, m'a-t-elle dit, c'est mon univers.
Un univers que vous avez l'habitude de bâtir avec une équipe...
Oui, c'est pourquoi j'ai aussi voulu travailler ici avec cette équipe. Je ne voulais pas me contenter de créer une pièce utilisant la technique des danseurs du ballet. Je voulais m'y reconnaître. Todor Todoroff fait la musique, Xavier Lauwers les lumières et Fred Vaillant la vidéo. Quant aux décors et costumes, ils sont l'oeuvre d'Alain Lagarde que Brigitte Lefèvre m'a présenté en me disant qu'on avait des choses en commun. Elle ne s'était pas trompée. |
L'article de Jean-Marie Wynants est ICI
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26569
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Posté le: Sam Fév 05, 2005 11:34 am Sujet du message: |
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Sur la page précédente, j'ai complété les distributions (qui sont en ligne sur le site de l'Opéra) avec le rôle de la prostituée. Azulynn l'avait déjà fait, mais son post a malheureusement été perdu à la suite des incidents de cette semaine sur le forum.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26569
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Posté le: Sam Fév 05, 2005 1:03 pm Sujet du message: |
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La nomination de Wilfried Romoli a éclipsé le reste de la soirée, dont je ne vous ai pas encore parlé. En attendant la version rédigée de la critique du Dansomaniaque, voici quelques impressions du spectacle.
La soirée s'ouvrait avec une création de la chorégraphe belge Michèle Noiret, Les familiers du labyrinthe. L'ouvrage se situe à la limite de la danse, privilégiant, comme l'indique dans ses notes de programme le scénographe Alain Lagarde, qui a collaboré à l'ouvrage avec Mme Noiret, des flux, des déplacements plus ou moins aléatoires, d'allure variable, et un décor sombre, mouvant, en métamorphose permanente. Plusieurs sources d'inspiration sont ouvertement revendiquées par les concepteurs de l'espace scénique : la forme en double-hélice d'une molécule d'ADN :
Source : http://web.ccr.jussieu.fr/urfist/
et, de manière peut-être moins anecdotique, l'oeuvre du peintre et photographe hongrois Lazlo Moholy-Nagy, qui, avec son étonnant "Modulateur espace-lumière", a pu créer dans les années 30 des "photogrammes" aux formes étranges qui ont manifestement influencé directement la plastique du décor des Familiers du labyrinthe :
Le "modulateur espace-lumière". Source : http://www.icp.org/
Un photogramme de L. Moholy-Nagy. Source : http://www.zakros.com/
Goût du paradoxe sans doute, ou volonté de disposer d'artistes maléables, sans idées préconçues, Michèle Noiret indique avoir délibérément choisi, pour cette création, des danseurs n'ayant qu'une expérience relativement modeste du répertoire contemporain, à l'exception des deux solistes principaux, Nolwenn Daniel et Benjamin Pech. C'est effectivement le cas pour les femmes, mais beaucoup moins en ce qui concerne les hommes : Jean-Christophe Guerri, Pascal Aubin ou Adrien Couvez sont fort loin d'être des débutants en la matière...
Ces Familiers du Labyrinthe nous auront néanmoins permis de re-découvrir Sarah-Kora Dayanova, Noëmie Djiniadhis, Charline Giezendanner et Charlotte Ranson hors de leurs emplois traditionnels au sein du corps de ballet. L'excellente Gwenaëlle Vauthier avait pour sa part déjà eu l'occasion de montrer ce qu'elle savait faire dans le contemporain, tout comme Cynthia Siliberto, tandis que Lucie Mateci fait toujours preuve d'autant de personnalité et semble partie pour une fort jolie première saison "officielle" en tant que titulaire au sein du corps de ballet.
Il y a peu de commentaires à faire sur la prestation de Benjamin Pech, dont le métier solide lui permet de tirer le meilleur parti des intentions de la chorégraphe. Nolwenn Daniel s'est révélée une heureuse surprise, très expressive et restituant bien l'atmosphère sombre, oppressante de la pièce de Michèle Noiret. Seuls quelques très légers défauts de synchronisation avec l'image vidéo géante projetée sur le mur du lointain peuvent prêter à objection.
La partition électroacoustique de Todor Todoroff, qui requierait un dispositif technique très complexe pour "spatialiser" le son, était au service du même esprit "constructiviste" qui imprégnait la scénographie de ces Familiers du labyrinthe, passionnants, mais à déconseiller en cas de déprime...
Nombreuses références historiques également dans Ich bin... de Susanne Linke, née en 1944 à Lüneburg (ville de Basse-Saxe et non de la Ruhr comme indiqué sur le programme de l'Opéra).
Pour l'anecdote, le titre de l'ouvrage est emprunté à Jérôme Bel qui, dans Le dernier spectacle, fait dire à son personnage "Ich bin Susanne Linke"...
Les allusions plus fondamentales à l'Histoire sont elles empruntées à Mary Wigman, dont Susanne Linke suivit les cours à Berlin au début des années soixante.
Les figures ou attitudes confiées à Wilfried Romoli font allusion à Tanz der Niobe, oeuvre de M. Wigman datant de 1942 et évoquant les souffrances des mères durant la guerre.
Le fond de scène est constitué, selon l'auteur, d'une sorte de "cadran solaire" formé d'une "large structure verticale surplombée d'un élément horizontal qui projette son ombre en dévoilant lentement des images de contextes urbains d'hier et d'aujourd'hui". En fait de "contextes urbains" il s'agit de deux images, l'une de Dresde (où M. Wigman avait ouvert son école) et l'autre de Paris, un panoramique pris sur les toits de l'Opéra Garnier et passant progressivement de la nuit au jour. Au fur et à mesure de l'avancée de la pièce, le cadran solaire se déplace, et le souvenir de la Dresde du passé s'efface au profit du Paris d'aujourd'hui.
Thème de l'oubli donc, évocations de ces "fragiles symboles du temps qui passe". Symbolisme du noir et blanc de la photo de Dresde, contrastant avec la couleur de celle de Paris, que l'on retrouve dans les costumes des danseurs : grisaille, pâleur pour le couple de solistes (M. Hurel - W. Romoli), couleurs pour les comparses.
Allusions cachées sans doute aussi, comme semble les priser Gérard Mortier. La générale de Saint-François d'Assise, d'Olivier Messian, avait eu lieu le jour même de la fête du Saint, tandis que la création d'Ich bin... coincide presque exactement avec le 60ème aniversaire de l'effroyable bombardement qui raya de la carte la ville de Dresde le 13 février 1945. Poussons encore un peu en avant cette interprétation, qui n'engage que nous-même : comme dit, Ich bin... est inspirée par Tanz der Niobe, dont le sujet est la souffrance des mères durant le second conflit mondial. L'un des drames les plus atroces qui se déroula lors de l'attaque alliée sur la cité saxonne fut la destruction de la maternité de Johannstadt, qui entraîna la mort de 45 nourissons et de nombreuses jeunes accouchées. On peut penser que ces coincidences ne sont pas totalement fortuites.
La maternité de Johanndstadt après le bombardement. Source : http://vtg.uniklinikum-dresden.de/
Démons de l'art allemand, que l'on retrouve bien au-delà de la danse. Des blessures ne sont toujours pas refermées, et la barbarie nazie et ses corollaires imprégnent toujours fortement l'oeuvre de bon nombre de créateurs d'Outre-Rhin. Un dépassement est-il possible?
Mais revenons-en au résultat chorégraphique lui-même. Sans parler de ratage, il n'était pas tout à fait à la hauteur d'un tel enjeu, et ce sont vraiment Mélanie Hurel et surtout Wilfried Romoli qui ont porté l'oeuvre à bout de bras. La force expressive de M. Romoli accomplit des miracles, justifant ainsi pleinement la distinction accordée au danseur à l'issue de cette création.
Les autres participants au spectacle traversaient la scène en groupes d'importance variable, dont les mouvements rapides et secs évoquaient cet oubli du passé, happé par un présent glouton. Difficile d'y distinguer des performances individuelles, même si des personnalités telles Danielle Doussard, Natacha Gilles ou Ludmilla Pagliero se remarquaient en dépit de l'absence de véritables mouvements dansés.
Enfin, il faut noter la qualité de la partition musicale signée du compositeur Polonais Tomasz Sikorski - trois pièces datant respectivement de 1971, 1967 et 1980 - ascetique, épurée, évoluant dans une esthétique proche de celle de John Cage. C'est Frédric Lagnau qui a fort bien interprété - sur scène - ces ouvrages destinées à un piano solo.
La salle était moyennement remplie en ce soir de première. L'accueil du public fut très bon pour Michèle Noiret, largement ovationnée ; il s'apprêtait à être sans doute un peu plus mitigé en ce qui concerne Susanne Linke, mais l'arrivée sur scène de Brigitte Lefèvre et de Gérard Mortier pour annoncer la nomination de Wilfried Romoli a retourné la situation, et c'est un Palais Garnier en délire qui a salué comme elle le méritait la nouvelle Etoile.
Avec les Sept péchés capitaux, de Laura Scozzi, d'après l'oeuvre de Berthold Brecht et Kurt Weil, l'on évoluait en terrain beaucoup plus connu, puisqu'il s'agissait d'une reprise, la création ayant eu lieu en 2001.
Initialement prévus en début de soirée - sans doute pour ne pas mobiliser l'orchestre trop tard - les Sept péchés capitaux ont heureusement été reportés en fin de spectacle, permettant au public de se détendre quelque peu l'esprit après l'austérité des pièces très cérébrales de Michèle Noiret et Susanne Linke.
La chorégraphie de Laura Scozzi, si elle n'impose pas de véritables prouesses techniques, est néanmoins très valorisante pour les interprétes, et leur permet d'exprimer toutes leur qualités d'acteurs.
Elisabeth Maurin y a évidemment fait merveille, et l'on ne peut qu'être triste à l'idée qu'elle quittera la scène de l'Opéra de Paris à la fin de cette saison, alors qu'elle semble avoir encore tant de choses à donner à son public. Ses comparses du corps de ballet n'ont pas été en reste, et tout le monde semblait s'amuser énormément. Caroline Bance est toujours aussi débordante d'énergie, tout comme Alexandra Cardinale et Ghyslaine Reichert, qui excellaient dans le registre comique. Laurence Laffon fut une entraîneuse enjôleuse, pour laquelle les plus vertueux se seraient damné. Céline Talon, dont les qualités ne sont plus à louer, Béatrice Martel, Aurélia Bellet et Christelle Granier ont également régalé l'assistance de leur facéties.
Chez les hommes, Martin Chaix et Jean-Philippe Dury furent inénarrables en "sex symbols", tandis que Stéphane Elizabé campait un ploutocrate fortuné et désireux de s'encanailler très convaincant.
En réalité, c'est toute la distribution, qui ne faisait apparaître pour ainsi dire aucune faiblesse, qu'il faudrait citer.
Enfin, s'il nous arrive souvent de critiquer l'orchestre de l'Opéra, il mérite ici des éloges. Tout était parfaitement en place, tant du point de vue de la justesse que de la métrique, et la direction d'Eward Gardner alliait précision et fermeté.
Dernière édition par haydn le Sam Fév 05, 2005 7:38 pm; édité 3 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26569
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Posté le: Sam Fév 05, 2005 5:22 pm Sujet du message: |
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Message d'Azulynn, perdu dans le crash des derniers jours :
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Des places de 1ère catégorie sont vendues à -50% (40€ au lieu de 80) sur le site lastminute.com, ici, pour les 4 et 5 février.
Apparemment, il faut imprimer un mail de confirmation et récupérer les billets directement à l'Opéra. |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26569
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Posté le: Sam Fév 05, 2005 7:14 pm Sujet du message: |
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Le compte-rendu du spectacle Linke-Noiret-Scozzi a été complété ci-dessus.
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