Giselle [ONP Garnier 27/05 - 14/06/2016]

[sophia]

Toutes les productions filmées du Bolchoï ne sortent pas en DVD, mais un certain nombre d'entre elles sont parues ces dernières années chez Bel Air, alors qu'il y a eu un vide pendant quasiment vingt ans. Le Mariinsky s'y met aussi, mais la distribution passe d'abord par la chaîne Mezzo. Ces DVD sont destinés, non au marché russe (qui achète un DVD légal là-bas?), mais au marché japonais et international.
Je suis d'accord qu'un DVD avec Aurélie Dupont, même "en bout de course", se vendrait, et mieux qu'avec n'importe quel chouchou non étoilé de balletomanes. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas poser la question du décalage persistant à l'Opéra entre danseurs populaires / danseurs titrés, etc...

[Ballerina]

Mais les étoiles de l'onp, celles qui sont titrées, ont vraiment une carrière internationale? Les Gilbert, Pagliero, Albisson, Hofalt, Ganio, Bullion et les autres sont-ils souvent invitées, ont-ils la possibilité de faire leurs preuves? Ou ça reste plutôt bien au chaud dans le vase clos de "la meilleure compagnie du monde"?

[sophia]

Certaines étoiles apparaissent bien dans des galas ici ou là, notamment au Japon, mais dans l'ensemble, les étoiles actuelles de l'ONP sont peu invitées à l'étranger dans des compagnies de quelque renommée. Il arrive bien qu'elles le soient, mais l'impression est qu'elles semblent aussi peu fiables qu'à Paris, avec souvent des forfaits de dernière minute. Manuel Legris vient d'inviter à Vienne pour danser le Don Quichotte de Noureev - tenez-vous bien... - Marianela Nunez et Semyon Chudin! Mathias Heymann a dansé Le Corsaire avec l'ABT cette année, mais cela fait des années et des années qu'on n'y avait vu une étoile française. De manière ironique, le Mariinsky, avec lequel Millepied a renoué des relations quelque peu délaissées, a invité deux années de suite pour son festival des danseuses de l'Opéra qui n'ont pas le titre d'étoile.

[Ballerina]

Merci Sophia. Vous confirmez ( malheureusement) mon impression.
J'ai l'impression que le Japon est le supporter numéro un de l'ONP.

[Florestiano]

[sophia]

Ajoutons quand même que Ludmila Pagliero et Dorothée Gilbert ont dansé ces dernières années au Mariinsky - la première dans La Sylphide, la seconde dans l'acte des Ombres de La Bayadère lors de la soirée de Vladimir Shklyarov -, et que Mathieu Ganio, qui y avait été invité au tout début de sa carrière, doit danser Giselle avec Diana Vichneva le mois prochain.

[JulietteA]

Il me semble que Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt ont dansé au festival du Mariinsky en 2015 ?

[haydn]

[sophia]

Ludmila Pagliero n'avait finalement pas dansé lors de ce gala et le pas de deux du Cygne noir avait été remplacé par le pas de deux du Roméo et Juliette de MacMillan, dansé par Léonore Baulac et Josua Hoffalt. Le reste, c'était du Millepied. En 2015, il y avait d'ailleurs eu foultitude de retraits... Cette année, les deux étoiles OnP distribués sur La Nuit s'achève ont in fine été remplacés par des danseurs du Mariinsky.
Haydn, Hannah O'Neill est certes (fraîche) première danseuse, mais les deux danseuses qui ont assumé les rôles les plus lourds et significatifs (Nikiya et Odette-Odile) au festival du Mariinsky n'étaient quand même que sujets (Park et Bourdon).

[Florestiano]

Oui, haydn, je parlais de l'édition 2015, où Mlle Park avait dansé Nikiya aux côtés de Vladimir Shklyarov...

On avait noté, d'ailleurs, à l'époque :

[Idamante]

@ Haydn & Ornella

[haydn]

Merci Idamante pour ce document étonnant. Albert Wolff, en plus de ses talents de chef d'orchestre, avait la particularité d'être un féru de bicyclette, au point qu'il entama une petite carrière de coureur cycliste et avait même, si mes souvenirs sont bons, participé aux célèbres Trois jours de Paris dans les années trente (l'épreuve avait lieu au Vel' D'Hiv, entré dans l'Histoire pour des raisons malheureusement bien plus tragiques).

Son fils, Stéphane Wolff, a publié, au début des années 1960, deux ouvrages consacrés respectivement à l'histoire de l'Opéra et à celle de l'Opéra-comique. Ces livres, qui comportent notamment d'utiles chronologies des représentations, ont fait l'objet de rééditions et on en trouve de temps en temps un exemplaire chez les bouquinistes.

Pour en revenir à Giselle, la partition utilisée par Wolff est très vraisemblablement celle qu'avait réalisée Henri Büsser (disciple de Debussy et lui-même chef d'orchestre à l'Opéra et à l'Opéra-comique), à partir d'une réduction pour piano plus ou moins réinstrumentée par ses soins.

Faïer, lui, utilise sans doute une partition d'origine russe. Adam avait envoyé à Saint-Pétersbourg, pour les représentations de 1842, son manuscrit (qu'il a d'ailleurs eu quelques difficultés à recupérer), et qui a ensuite fait l'objet de multiples copies. A noter que, même si notre fierté nationale doit un prendre un coup, Adam était bien plus satisfait des représentations de Saint-Pétersbourg que de celles de Paris, et le succès fut tel que le Tsar lui proposa carrément le poste de Directeur musical du Théâtre impérial (à l'époque, le Bolchoï de Saint-Pétersbourg). Adam déclina l'offre en raison de sa santé chancelante.

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[Idamante]

Merci, Haydn pour ces précisions absolument passionnantes … Cette vie foisonnante fait rêver. Que n'aurais-je pas donné pour assister en 1947 à la première des Mamelles de Tirésias !
Je lisais à l'instant d'étranges " Mémoires du Boulevard" ( gratuit sur Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5462940v.pdf) dont l'objet semble essentiellement de multiplier les anecdotes désabusées autour des grisettes, lorettes , femmes légères et prostituées du Boulevard. Le style qui se veut guilleret a bien vieilli ... Il y a cependant page 45 et suivantes une curieuse description du bal de l'Opéra en 1866 ( celui de la rue Le Peletier .). Au vu de la date doit-on penser qu'il s'agit d'un autre Albert Wolff ...?

Ce n’est probablement pas le fil adéquat , mais , puisqu’on suit ici la descendance d’Albert Wollf, peut-être pourriez-vous m’éclairer sur son ascendance ? Ascendance batave, malgré le détour par Cologne ? Albert Abraham Wolff dont je viens de voir la tombe au Père-Lachaise ( cité dans ce site anglais consacré au procédé cinématographique zootrope http://www.stephenherbert.co.uk/zoetropeFigaro.htm dont je fais parvenir une capture d’écran ) Ecrivain, nègre ( Quel roman de Dumas a-til donc co-écrit ?) et surtout critique d'Art renommé ( malgré son dédain des Impressionnistes ...) , puis rédacteur en chef au Figaro à la fin du XIX°siècle , devait être le père de notre Albert Louis Wolff ... Cette dynastie illustrerait plus que jamais la richesse et le foisonnement de la vie parisienne cosmopolite au tournant du siècle ( l’autre …).

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