Dansomanie Index du Forum
Connexion S'enregistrer FAQ Liste des Membres Rechercher Dansomanie Index du Forum

Casse-Noisette [14/11 - 31/12/2007]
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 12, 13, 14
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
karrillon



Inscrit le: 30 Mar 2007
Messages: 4

MessagePosté le: Sam Déc 29, 2007 3:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En fait, je pense que ma critique de la version de Nouréev, n'a rien à voir avec l'article du Journaliste américain (que je n'ai pas lu). Je ne l'ai pas précisé, mais en fait, je pense que c'est le ballet Casse Noisette en général que je ne semble pas apprécier, puisque ledit ballet dansé par le Royal Ballet (chorégraphie d'Ashton) m'a aussi énormément ennuyé. Trop de pantomime, des exercices de styles (danse arabe, Trepak etc...) qui n'apportent rien à l'intrigue ...

Je pense en définitif que c'est Casse Noisette que je ne semble pas apprécier
Je pensais que c'était un ballet pour enfant, mais ma cousine de 9 ans que j'accompagnais hier n'a pas non plus été séduite par les "décors féériques" et les costumes majestueux de ce ballet.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26534

MessagePosté le: Sam Déc 29, 2007 3:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

nabucco a écrit:
Mais je voudrais revenir sur la chorégraphie de Noureev. J'avoue me lasser un peu de la curée dont elle est victime. L'article du journaliste américain cité plus haut est assez révélateur: ce qu'il lui reproche semble être surtout de ne pas être conforme à ses propres rêves... La vision de Noureev est intéressante dans les idées qu'elle développe. Qu'il y ait des faiblesses dans le scénario et notamment dans le 2e acte, c'est une évidence; j'ai notamment été frappé hier soir par la désinvolture avec laquelle il fait passer de la danse des chauves-souris à la danse espagnole... Mais le ballet a beaucoup de beautés propres, qu'on ne découvrira que si on accepte la spécificité de cette version!




Remettons les choses à leur place, Nabucco.

Je ne pense pas qu'il y ait de "curée" à l'encontre des chorégraphies de Nouréev ; rendons à César... Nouréev, alors qu'il était directeur de la danse, a su obtenir, grâce à sa personnalité et à ses relations, des moyens considérables pour le ballet, et je ne suis pas sûr que nous reverrons de sitôt des productions mettant en œuvre des dispositifs scéniques aussi somptueux.

Certaines de ses chorégraphies violentent tout de même de manière un peu excessive les œuvres originelles alors qu'elles ne se veulent pas de véritables re-créations (la démarche pour laquelle il a opté dans Casse-noisette ou Cendrillon n'a pas du tout la radicalité de celle d'un Mats Ek dans Giselle et Nouréev tient à demeurer "classique").

Dans Casse-noisette justement, les danses de caractère sont en grande partie sacrifiées, car elles n'ont plus de raison d'être dans la logique dramatique que poursuit Nouréev. Sous prétexte de débarrasser le ballet de ses oripeaux roses, il le subvertit pour en faire ce qu'on qualifie en novlangue politiquement correcte de "parcours initiatique", et que Bussy-Rabutin aurait, il y a quatre siècles, moins diplomatiquement appelé "le déniaisement d'une jouvencelle". Autres temps... Toujours est-il que dans une telle perspective, l'affaire est quasiment pliée dès la Valse des flocons, lorsque Clara a découvert son prince et les avantages afférents ; par voie de conséquence, le second acte se trouve privé de ressort théâtral. Pour "rattraper la sauce" et relancer l'intérêt du ballet, Nouréev n'a plus d'autre choix que de multiplier les prouesses techniques, et c'est ce que l'on voit dans la fameuse variation dite de la Fée dragée, ou dans le grand Pas de deux aux portés si périlleux.

Le miracle (de Noël, bien sûr), c'est que malgré tout, il reste quelque chose du merveilleux, ainsi qu'en témoignent les réactions de la majeure partie du public. La magnifique partition de Tchaïkovsky y est sans doute aussi pour quelque chose...


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22092

MessagePosté le: Dim Déc 30, 2007 12:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Nouréev, alors qu'il était directeur de la danse, a su obtenir, grâce à sa personnalité et à ses relations, des moyens considérables pour le ballet, et je ne suis pas sûr que nous reverrons de sitôt des productions mettant en œuvre des dispositifs scéniques aussi somptueux.


Petite précision: ce sont les scénographies qui ont été créées pour l'Opéra de Paris, et non les chorégraphies qui avaient été montées pour divers théâtres avant d'entrer au répertoire de l'Opéra (à l'exception, il est vrai, de la version complète de La Bayadère). Il faut avouer que la séduction des ballets de Noureev repose aussi beaucoup, encore aujourd'hui, sur les décorateurs de talent dont il avait su s'entourer. Maintenant, on peut juger qu'un certain excès de pompe peut tendre à faire oublier la danse, qui doit rester primordiale (voir la grandeur des Cubains, avec leurs pauvres décors, ou certaines productions russes, "provinciales", si on les juge à l'aune des Noureev créés pour l'ONP...). Or, qu'est-ce qui importe? "Des dispositifs scéniques somptueux", pour citer Haydn, ou des artistes (solistes et corps de ballet) aptes à exalter dans tous les aspects de la danse? (évidemment, je schématise tout à fait délibérément...). La scénographie n'est qu'un écrin - dont je ne minimise pas l'importance - pour la danse, et non l'inverse.

Je crois que les parti-pris (psychanalytiques ou autres...) de Noureev dans les ballets qu'il a remontés sont une chose - que le spectateur se doit d'accepter, quitte à les discuter évidemment -, et les chorégraphies proprement dites une autre. S'il y a en effet des "tics" chorégraphiques récurrents dans les ballets de Noureev, et pas toujours des plus heureux, il me semble que l'on ne peut pas non plus généraliser en vouant "ses" versions aux gémonies: certains ballets sont plus (ou moins) réussis que d'autres, et à l'intérieur d'un même ballet, il y a aussi "à boire et à manger"... Son Roméo et Juliette (qui est justement une oeuvre à part entière) est admirable, sa Cendrillon objectivement nettement moins... En ce qui concerne les "reconstitutions" de ballets du répertoire russe, il y aurait quand même beaucoup à dire, par exemple, sur certains aspects de La Belle au bois dormant, qui se veut pourtant très traditionnelle, et qui alterne le pire (les variations des fées, complétement détournées de leur sens) comme le meilleur (le deuxième acte, magnifique de poésie), ou de Casse-Noisette (la chorégraphie du Grand Pas notamment, celle des danses de caractère...). La Bayadère est très proche en revanche de Petipa et du ballet tel qu'on le danse au Kirov. La liste n'est évidemment pas exhaustive.

Cela dit, dans la mesure où ses ballets restent des "versions" (comme il y en a tant d'autres) - soit parce qu'elles offrent des points de vue particuliers sur une oeuvre-source, soit parce qu'elles présentent des arrangements chorégraphiques -, elles sont non seulement à relativiser, mais aussi, et dès l'origine, ouvertes à la critique, ce qui ne veut pas dire pour autant qu'elles n'ont pas de légitimité... Je crois simplement qu'on en voit beaucoup plus les limites aujourd'hui à l'Opéra (où elles constituent "la tradition" selon B.L. - sic -) du fait des faiblesses du corps de ballet et/ou des solistes... Pour autant, je n'étais pas là pour juger de "comment c'était tellement plus extraordinaire avant"... Peut-être - si je puis me permettre - y a-t-il aussi un certain "ridicule" dans le décalage existant entre la splendeur et le faste des productions Noureev et la qualité, très relative, de la danse, dont les divers interprètes ne parviennent pas à maîtriser et le style et les difficultés - ou alors de manière tellement laborieuse qu'on ne voit plus que ça -... (la Scala, par exemple, a été descendue en flèche cet été par la critique anglaise, quasi-unanime, avec sa production Noureev de La Belle, également pour ces raisons).

Au fond, et indépendamment de la manière dont elles sont dansées (si tant est que cela soit possible d'en juger ainsi), je ne trouve pas les versions de Noureev plus mauvaises que d'autres - elles sont même parfois plus riches et plus exaltantes -, ce qui m'exaspère essentiellement, c'est lorsque j'entends des spectateurs dire qu'ailleurs on danse des versions "simplifiées"!!! Comme si Noureev était LA référence, l'alpha et l'oméga de la danse classique, le créateur du Lac, de Raymonda, etc...Shocked Et comme si les danseurs étrangers étaient des incapables, tout juste bons à assumer des chorégraphies "faciles"!! Shocked Ce n'est pourtant pas parce qu'on ajoute des difficultés techniques et de la virtuosité à outrance que les chorégraphies sont meilleures ou plus intéressantes et les interprètes plus talentueux!! L'important est, me semble-t-il, d'être au service de la musique et de l'action. Bref, je trouve cette vision assez irritante (en plus d'être erronée), et c'est la principale raison pour laquelle je mets pour ma part souvent des "bémols" à mon admiration pour Noureev chorégraphe (en ce qui concerne le danseur, c'est encore autre chose...).


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
nikiya



Inscrit le: 13 Déc 2005
Messages: 76

MessagePosté le: Lun Déc 31, 2007 1:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai assisté à la représentation de vendredi avec Mlle Lunkina, elle était merveilleuse de finesse, de technique,et de beauté dans son jeu. Par contre haydn,j e dois vous corriger : elle a dansé la variation de la Fée dragée chorégraphiée par Nureyev, et non celle de Grigorovitch, ce qui pousse encore plus à l'admiration.



_________________
Je danse par passion,et elle me nourrit amplement.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
nikiya



Inscrit le: 13 Déc 2005
Messages: 76

MessagePosté le: Lun Déc 31, 2007 1:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

pardon pour les fautes de frappe,qui se sont introduites dans mon texte



_________________
Je danse par passion,et elle me nourrit amplement.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26534

MessagePosté le: Lun Déc 31, 2007 1:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Au temps pour moi, Nikiya... Embarassed Comme punition, j'ai rattrapé les fautes de frappe... (vous pouvez corriger vos propres messages à l'aide de la fonction "éditer" en cas d'erreur).


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
nikiya



Inscrit le: 13 Déc 2005
Messages: 76

MessagePosté le: Lun Déc 31, 2007 4:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

merci du renseignement



_________________
Je danse par passion,et elle me nourrit amplement.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Lanou



Inscrit le: 12 Déc 2004
Messages: 352
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Déc 31, 2007 11:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'écris assez rapidement pour exprimer mon admiration pour Mlle Lunkina, qui dansait ce soir du Réveillon; elle a appris la version Noureev, alors que je pense que ses jambes doivent déjà connaître d'autres versions de ce ballet. Cependant, je trouve que la chorégraphie ne lui convient, faute à la chorégraphie, et non à la danseuse: celle ci privilégie une expression de finesse et de grâce, alors que je ne l'ai pas vu dansé ainsi par Mlles Pujol, Gilbert. Mlle Lunkina se rapproche plus de Mlle Ould Braham (qui par ailleurs ce soir devait danser un des deux flocons, et qui a été remplacée par Mlle Wiart, qui faisait également Luisa.......), dans le travail des bras, et dans la réflexion qu'elle entretient à la danse. Quel contraste (enfin, pour moi!) avec M. Bélingard, qui est toujours aussi en force, on peut aimer, moi, je n'aime pas outre mesure (en même temps, c'est ce que demande souvent la danse revue par Noureev).
En revanche, les feuilles de distribution deviennent de plus en plus fantaisistes, et le soir de la naissance du petit Jésus n'est pas toujours digérée Laughing : ainsi, Mlles Granier, Pagliero, et M. Bouché ont du se changer bien vite entre la pastorale et la valse des fleurs, vu qu'ils sont distribués sur les deux...
Parmi les petites facéties remarquées, pour l'occasion de la dernière: des "chinoiseries" vocales lors de la danse chinoise, l'alternance des chevaux endossés par les hussards (certains étant à l'endroit et d'autres à l'envers), et autres sourires qui cachaient bien des fous rires. Des vacances bien méritées pour notre troupe qui a vaillamment oeuvré pour le bien de la Nation ce dernier mois.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Aurélie



Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 1324
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Jan 01, 2008 10:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lanou a écrit:
Mlle Wiart, qui faisait également Luisa

Samedi soir, Charline Giezendanner faisait elle aussi Luisa+un flocon.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22092

MessagePosté le: Mer Jan 02, 2008 6:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Article très négatif de Marc Haegeman sur le Casse-Noisette de l'Opéra de Paris, paru sur DanceviewTimes.

La chorégraphie de Noureev est, une fois de plus, attaquée pour son absence de cohérence dramatique, son accumulation de difficultés techniques et son manque de musicalité.

Citation:
The trouble with this production is that once the dream begins the narrative becomes so disjointed that many a patron will leave the theatre puzzled as well. Of course it is a divertissement, but eventually one is left wondering whether it is Clara’s dream or rather Nureyev’s desire to create another anthology of difficult choreography within the framework of a great classic, which is the true pretext for this production. He staged a succession of images that follow Tchaikovsky’s musical sequence yet without much dramatic coherence.


Citation:
Another major drawback is the lack of musicality of Nureyev’s approach which distances his version from its Russian model. His obsession with intricate footwork ignores Tchaikovsky’s flow and obvious musical hints. Nowhere more painfully so as in the first duet of Clara and the Prince following the battle with the rats, where he responds with yet another cascade of entrechats, pas de chats and ronds de jambes.



Les danseurs (Mélanie Hurel et Stéphane Phavorin) font aussi l'objet de sévères critiques, même si le journaliste a conscience du peu de répétitions dont les deux solistes ont dû bénéficier ensemble.

Citation:
It takes two brilliant personalities to make us forget the holes in the narrative and disentangle Nureyev’s fussy choreographic schemes, yet Premier Danseurs Mélanie Hurel and Stéphane Phavorin weren’t able to secure either.

Hurel and Phavorin probably didn’t have much time to rehearse together. They tried their best, but their duets lacked fluency and often looked insecure and improvised, while Phavorin brought the 2nd Act pas de deux on the brink of disaster when he dropped his ballerina during a lift. With none of the leading soloists possessing the technical assurance and aplomb to give brilliance to Nureyev's choreography, it becomes an ungainly and even pointless exercise. Phavorin made a fine, somewhat predictable Drosselmeyer, but he was totally miscast as the Prince.



Le corps de ballet, jugé "terne", "loin des ensembles impeccables qui ont fait la notoriété de l'Opéra", ne semble guère épargné non plus, en-dehors de la Valse des Flocons qui "a apporté des éclairs de plaisir".

Citation:
Some of the best moments of this evening where left to the corps de ballet. Although far from being the impeccable ensemble the Paris Opera is famous for on this outing they brought flashes of delight during the Waltz of the Snowflakes, one of the few moments where Vainonen’s spirit is still present and Nicholas Georgiadis’s outsized sets suggesting the park of the Imperial Palace in St. Petersburg seem appropriate – elsewhere they looked curiously drab and badly lit.



Marc Haegeman souligne toutefois l'excellence de l'orchestre dirigé par Kevin Rhodes, la plus grande joie du spectacle selon lui.


Lien vers l'article: http://www.danceviewtimes.com/2007/12/the-nutcracker.html#more


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
maraxan



Inscrit le: 24 Nov 2006
Messages: 600

MessagePosté le: Sam Jan 05, 2008 1:29 pm    Sujet du message: Svetlana Lunkina Répondre en citant

Je viens de terminer ma série "Casse-noisette" de l’année au Coliseum et je voudrais revenir sur celui du 31 à Paris. Lorsqu’on est habitué aux versions du Royal Ballet et de l’English National Ballet, la chorégraphie de Rudolf Noureev a de quoi surprendre et j’avoue une stupéfaction lors de ma première soirée, pas vraiment à cause de l’histoire, car les versions londoniennes actuelles sont aussi problématiques du point de vue de la première lecture, mais par la chorégraphie plutôt ardue, ce qui finalement est assez typique de Noureev…
J’ai donc vu quatre distributions (Myriam Ould-Braham/Jérémie Bélingard-Nolwenn Daniel/Christophe Duquenne-Mathilde Froustey/Josua Hoffalt et Svetlana Lunkina/Jérémie Bélingard). Deux partenariats fonctionnaient, celui avec Nolwenn Daniel et celui avec Svetlana Lunkina. Cela change toute la perspective du ballet, car même si les parties dévolues au corps de ballet sont aussi tarabiscotées que celles des solistes, lorsque cela va bien entre les héros, tout passe beaucoup mieux. J’ajoute que pour la représentation du 31, j’ai trouvé le corps de ballet assez bien en ligne et en rythme dans les flocons comme dans la valse des fleurs, ce qui d’autres fois ne m’a pas paru évident, mais personnellement, j’ai tendance à être beaucoup plus indulgent quand c’est difficile que quand cela ne l’est pas.
Alors, je ne sais pas ce qui est arrivé à Jérémie Bélingard en moins d’un mois, mais on pourrait presque dire "un prince est né"… Je dis presque parce que ce n'est quand même pas vraiment un rôle pour lui, mais d’un autre côté, il en fallait sans soute pas beaucoup pour le rendre crédible, et si ce petit rien s’appelle Svetlana Lunkina, ce n’est pas un hasard. Elle semblait avoir communiqué sa sérénité à Jérémie Bélingard transfiguré, passé en quelques semaines du service minimum à l’art.
Svetlana Lunkina m'a fait rêver parce qu’elle ne semble pas avoir les pieds sur terre, elle flotte, ses bras, son corps sont détachés des contingences terrestres. Elle est d’une sérénité absolue, c’est d’autant plus admirable qu’elle a dû apprendre les pas pour ces représentations… Elle m’a vraiment impressionné parce qu’elle a tenu toute la représentation avec une maîtrise du jeu parfaite, sans en avoir l’air. Elle ne fait pas d’excès, pas de débauche de technique, ni de dramaturgie, mais elle respire, elle danse et elle est Clara, une jeune fille. Elle a parfaitement glissé dans le rôle, sans faire la gamine au premier acte ou la femme fatale au second, montrant une transformation plus subtile… C’est plus un développement intérieur et surtout musical qui fait évoluer progressivement son personnage vers quelqu’un de voluptueux. C’est vraiment une danseuse rare car la chorégraphie n’est pas facile pour provoquer ce genre d’émotions. Elle m’apparaît comme quelqu’un qui ressent complètement la musique et se laisse porter par elle, la technique étant secondaire, mais évidemment, cela suit. C’est surtout cette extrême musicalité qui frappe chez elle, une grande écoute de la musique qui s’exhale dans tout son corps. Alors le Tchaïkovski musclé joué par l’orchestre est ressenti de l’intérieur et son expressivité dans les gestes de la ballerine n’apparaît pas comme des secousses tectoniques, elle accompagne ce qu’on entend, elle ne lutte pas pour suivre le tempo et ne pas perdre le compte. C’est un peu en voyant Svetlana Lunkina qu’on comprend pourquoi Noureev a fait des choses comme cela : les pas de deux ne sont pas de la gymnastique.
Elle n’a peut-être pas la précision technique de Mathilde Froustey par exemple, mais peu importe, elle montre ce qu’il faut montrer. Dans la série de représentations que j’ai vues, Mathilde Froustey justement a montré par moment cette sorte d’abandon un peu magique mais jamais en continu, elle a bien sûr moins d’expérience et la chorégraphie est assez difficile pour rappeler à l’ordre. Les danseuses étaient tendues, peut-être aussi vis-à-vis de leurs partenaires, puisque ce que j’avais aimé dans le couple Nolwenn Daniel/Christophe Duquenne c’était une complicité absente des autres couples, qui assouplissait les relations entre les deux solistes et fluidifiait les pas de deux.
Bref, je ne sais pas si c’est Svetlana Lunkina qui m’a aussi transfiguré mais finalement, je trouve que ce Casse-noisette n’est pas si critiquable que ça. Certes, c’était la première année que je le voyais et j’avoue quelque lassitude pour une histoire pas très palpitante, parfois incohérente (mais ici comme ailleurs) et justement, du point de vue chorégraphique, il y a un niveau qui est un vrai challenge. C’est donc un pari de haut niveau mais certains couples ont montré (Nolwenn Daniel/Christophe Duquenne et Svetlana Lunkina/Jérémie Bélingard), que cela pouvait être fort agréable.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
wagneriano



Inscrit le: 08 Juil 2005
Messages: 213
Localisation: Rome

MessagePosté le: Ven Fév 15, 2008 8:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Critique (en italien) sur le site www.delteatro.it:

http://www.delteatro.it/articoli/2008-01/un-successo-lo-schiaccianoci-psicanalitico.php


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22092

MessagePosté le: Mer Fév 20, 2008 10:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Patricia Boccadoro a vu la distribution qui réunissait Myriam Ould-Braham et Jérémie Bélingard. Critique sur CultureKiosque (la première partie de l'article est consacrée à Paquita):


PARIS OPERA BALLET HERALDS IN THE NEW YEAR


Citation:
Myriam Ould-Braham was a Clara full of charm. With her gentle face, spontaneous manner and delicate, childlike physique, she was a playful little girl with her doll, and yet she grew overnight, so to speak, to become a woman, magically transformed into a "real" ballerina in the second act. Jerémie Bélingard, a superb contemporary interpreter, was her dashing prince, but despite his excellent dancing, he seemed just a little too robust, muscular and viril for this exquisite, small-boned ballerina. I found myself clenching my fists for fear he would bruise her!


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 12, 13, 14
Page 14 sur 14

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous pouvez voter dans les sondages de ce forum


Nous Contacter
Powered by phpBB © phpBB Group
Theme created by Vjacheslav Trushkin
Traduction par : phpBB-fr.com