Casse-Noisette [14/11 - 31/12/2007]

[sophia]

Il y a aussi la variation de Clara devant le casse-noisette qu'elle vient de reçevoir en cadeau de son parrain. C'est en fait plutôt à celle-ci que je pensais.

[danse-0pera]

Je voulais vous demander, dans la vidéo diffusée hier sur France3, qui est le danseur à droite au début de la Danse Chinoise ? Nicolas Paul ou Josha Hoffalt ? Merci d'avance !!

[haydn]

Si on regarde la scène de face, tout au début, à droite c'est Josua Hoffalt, au centre Yong Geol Kim et à gauche Nicolas Paul.

Mais avec les maquillages, ce n'est pas évident de savoir qui est qui...

[danse-0pera]

Merci Haydn !!

[haydn]

Benjamin Pech n'étant pas remis de sa blessure, contrairement à ce qu'on pouvait espérer, c'est finalement tout de même Jérémie Bélingard qui dansera avec Svetlana Lunkina le 28 et le 30 décembre.

[soizic]

Bonjour,
Mini incident, pendant la représentation d'hier soir. Un danseur est tombé, pendant la Valse des Fleurs, si je me souviens bien. Sur le moment, on est plutôt surpris, on hésite entre le sourire et la stupéfaction. Mais une chute sur scène, est-ce si rare? Faut-il y voir le signe d'une baisse de forme générale, d'un manque d'exigence?

[haydn]

Des chutes peuvent se produire, la danse étant malgré tout une activité physique "à risques", et de telles mésaventures sont arrivées aux plus grands artistes. Je me souviens avoir vu une soliste chuter, dans Casse-noisette précisément, mais avec le ballet du Mariinsky, lors de sa tournée parisienne d'il y a deux ans. Il n'y a pas lieu d'en tirer des conclusions générales sur le niveau d'un danseur ou d'une compagnie.

[haydn]

Je vous reparlerai cette nuit ou demain matin de l'étonnant Casse-noisette auquel nous avons eu droit ce 28 novembre.

Etonnant, car la frêle Svetlana Lunkina s'est révélé une maîtresse-femme qui a littéralement dompté le "lion" Bélingard.

Ni sourires clinquants, ni effets exagérés, Jérémie Bélingard s'est toujours effacé devant sa partenaire lorsque la chorégraphie le commandait. L'Etoile de l'Opéra de Paris s'est comporté envers son homologue moscovite en gentleman attentionné, veillant à l'harmonie des mouvements dans les pas de deux.

Sur scène, les deux danseurs ont semblé fort bien s'accorder, quitte à nous faire regretter que Mlle Lunkina exerce ses talents au Bolchoï, car en elle, Jérémie Bélingard a trouvé une complice presque idéale.

[haydn]

A noter aussi que - les spécialistes me contrediront si besoin est - que la variation de la Fée dragée exécutée par Svetlana Lunkina était, me semble-t-il, celle de Iouri Grigorovitch, en usage au Bolchoï, et non celle de Rudolf Nouréev.

[haydn]

Svetlana Lunkina dans la variation de la Fée dragée au Bolchoï :

http://fr.youtube.com/watch?v=54yNOfnGkFY

[paco]

snif, je n'ai pas pu entrer... Il y avait bien longtemps que je n'avais pas vu autant de monde avec des pancartes "cherche places", la dernière fois c'était pour Keith Jarrett à Pleyel...
A noter le retour désagréable des revendeurs mafieux (= majorant jusqu'à 100% le prix du billet pour touristes prêts à se laisser arnaquer) juste devant l'entrée principale. Ils avaient pourtant été quasiment éradiqués dans les dernières années d'Hugues Gall.

[laurence]

je n'ai pas vu et je le regrette cette soirée mais je pense que Svetlana Lunkina a quelque chose de très particulier qui émane d'elle et dont probablement elle entoure ses partenaires: elle aime la danse avant elle même et ceci est si fort que même ces sauts sur pointes si disgracieux deviennent de simples accents de la légèreté

[karrillon]

Je vais y aller de mon petit commentaire.

Petit compte rendu de la soirée d'hier (2, avec Svetlana Lunkina (ça fait 2 fois que je la vois cette année, je l'avais vue dans la Fille mal gardée), et Jérémie Bélingard.


Je m'attendais à beaucoup, et quelle fut ma déception au bout du compte. c'était la première fois que je voyais cette version de Nouréev, et je pense que ce sera la dernière.

J'adore la partition de Piotr Illitch Tchaïkovsky, c'est pourquoi je me faisais une joie d'aller voir ce Nutcracker. La seule vraie satisfaction de la soirée aura été pour moi la musique, j'ai trouvé l'orchestre très bon hier soir.

Mais, la danse ....

La chorégraphie est soporifique à souhait, des changements de décors inopportuns, des pas "moches" (je pense notamment à certains portées du corps de ballet, dans la valses des fleurs, où les filles faisaient des mouvements ressemblant à ceux des batraciens)

Ensuite, au niveau du corps de Ballet, tout à déjà été dit, mais bon, c'est vraiment pas tip top. Personne n'est synchro ... Lors de la danse Chinoise, beaucoup de ratés lors des doubles tours en l'air

Ce(ux) que j'ai apprécié(es): Isabelle Ciaravola, dans la danse Arabe, le public devait être de mon avis puisqu'il l'a aussi très chaleureusement applaudit (en revanche, Christophe Duquenne, ne m'a pas paru transcendant , loin de là). J'ai aussi trouvé très bien dansée la Pastorale (Eve Grinsztajn (nouvelle 1ere danseuse), Ludmilla Pagliero, et surtout Gil Isoart, qui m'a paru très en jambe)


Concernant les étoiles, j'ai beaucoup aimé la prestation de Jérémie Bélingard, très bon dans ses rares solos, Lunkina était également très bonne ce soir, et formait un très beau couple avec Bélingard.


Mais comme je l'ai dit, la chorégraphie m'a énormément déçu. Les étoiles doivent moins danser que le corps de ballet, où est la logique?
. Et puis ces chauves souris immondes ....


Bref, j'ai mille fois préféré Paquita, dans cette période hivernale
(je ne veux offenser personne, ceci n'est que mon avis personnel)

[haydn]

Comme promis, un petit compte-rendu de la représentation de vendredi soir.


Ce Casse-noisette du 28 décembre était défendu par un couple inédit, formé de Jérémie Bélingard et de Svetlana Lunkina. Si le public de l’Opéra de Paris avait déjà pu découvrir la plus jeune étoile du Bolchoï lors des représentations de la Fille mal gardée à la fin de la saison dernière, elle ne s’était encore jamais produite aux côtés de M. Bélingard, qui remplaçait de manière impromptue Benjamin Pech, évincé de la scène en raison d’une blessure.

Parmi toutes les solistes moscovites, Svetlana Lunkina est sans doute celle dont le style et la morphologie se rapprochent le plus des canons français, si tant est qu’une comparaison entre des écoles si différentes puisse avoir un sens.

Mlle Lunkina et M. Bélingard, en raison des circonstances particulières qui ont présidé à cette représentation, n’avaient sans doute pas pu répéter de concert autant qu’ils l’auraient souhaité : pourtant, ils n’en ont rien laissé paraître, et ont formé un couple très harmonieux. Jérémie Bélingard a su se garder de tout péché d’orgueil, ne forçant pas les effets et ne cherchant jamais à voler la vedette à sa partenaire ; manifestement impressionné par la danseuse russe, il paraissait parfois même presque trop réservé, donnant l’impression paradoxale que c’est madame qui «portait la culotte» dans une chorégraphie où Drosselmeyer est supposé initier Clara aux plaisirs de la vie.

La pantomime du premier acte était particulièrement réussie. A la Clara espiègle et faussement ingénue de Svetlana Lunkina, faisait face un Jérémie Bélingard drôle et inspiré par le rôle de composition qui lui est dévolu ; M. Bélingard a néanmoins toujours su rester dans les limites du bon goût, se gardant de forcer le trait au-delà du raisonnable.

Dans les grands pas de deux du début et de la fin du second acte, Jérémie Bélingard a accompagné sa partenaire avec la plus grande sollicitude, et les mouvements étaient, à de rares exceptions près, d’une parfaite harmonie, ce qui est d’autant plus méritoire que, comme nous l’avons souligné plus haut, le temps de préparation pour ce spectacle avait dû être des plus réduits.

Dans la variation de la Fée Dragée, Mlle Lunkina a semble-t-il préféré interpréter la chorégraphie de Iouri Grigorovitch, habituellement dansée au Bolchoï, et qui est certainement d’une plus grande musicalité que celle de Rudolf Nouréev, qui accumule de manière presque insensée les pires difficultés techniques. Touchante, et d’un beau lyrisme – les ports de bras des danseuses formées aux méthodes Vaganova sont d’une incontestable supériorité - Mlle Lunkina a néanmoins connu quelques petites défaillances qu’on lui pardonnera bien volontiers, compte-tenu de l’excellent niveau général de sa prestation.

Parmi les seconds rôles, on aura surtout remarqué Isabelle Ciaravola, qui a, aux côtés de Christophe Duquenne, brillé dans une danse arabe que, curieusement, quasiment tous les chorégraphes, y compris Nouréev, tirent plus vers l’Inde que vers le Moyen-Orient ou l’Afrique du Nord. L’exceptionnelle laxité et la finesse des lignes de Mlle Ciaravola font ici merveille, et le public a su apprécier sa prestation à sa juste valeur, en manifestant sa satisfaction par des applaudissements nourris à la fin du spectacle. Les mérites d’Isabelle Ciaravola sont d’autant plus grands qu’elle a du danser ce pas de deux avec plusieurs partenaires, différents ; outre M. Duquenne, elle s’est produite ou se produira avec Karl Paquette, Vincent Chaillet et Nicolas Paul, alors qu’elle avait étudié le rôle avec Yann Bridard, retiré in-extremis des distributions en raison d’une blessure.

Soulignons la qualité de la danse de Mlles Ould-Braham et Pagliero, flocons légers et virevoltants, d’une grâce exquise. Le corps de ballet s’est, dans cette même Valse des flocons, assez bien comporté ; en revanche, l’autre grande scène d’ensemble, la Valse des fleurs, a été exécutée de manière assez chaotique mais la présence d’esprit du chef d’orchestre - l’excellent Kevin Rhodes a opportunément retenu le tempo pour permettre aux danseurs de se replacer – a restitué à la scène un peu de tenue.

Enfin, les enfants de l’Ecole de danse, dont beaucoup de familiers devaient se trouver dans la salle en cette période de vacances scolaires, ont eu droit à une exubérante salve de bravos à l’issue de la représentation.

[nabucco]

Je n'ai pas le même point de vue sur cette représentation... Je me joins aux louanges pour Mlle Lunkina - que je n'avais jamais vue -, fine, délicate, pleine d'entrain, avec des bras magnifiques. C'est à la fois techniquement impressionnant et très juste du point de vue du jeu.
Jérémie Bélingard s'est montré en effet un partenaire attentionné; pour le reste, je n'ai pas du tout apprécié sa prestation peu délicate, passant les difficultés en force plutôt qu'avec style, ce qui créait un contraste assez regrettable par rapport à Mlle Lunkina.
Pour le reste, ce sont également les flocons remarquables de Mlles Ould-Braham et Pagliero qui me restent en mémoire. J'avoue n'avoir jamais réussi à m'intéresser à la danse arabe, ce qui fait que je ne la commente jamais, avec toutes mes excuses pour ses interprètes...

Mais je voudrais revenir sur la chorégraphie de Noureev. J'avoue me lasser un peu de la curée dont elle est victime. L'article du journaliste américain cité plus haut est assez révélateur: ce qu'il lui reproche semble être surtout de ne pas être conforme à ses propres rêves... La vision de Noureev est intéressante dans les idées qu'elle développe. Qu'il y ait des faiblesses dans le scénario et notamment dans le 2e acte, c'est une évidence; j'ai notamment été frappé hier soir par la désinvolture avec laquelle il fait passer de la danse des chauves-souris à la danse espagnole... Mais le ballet a beaucoup de beautés propres, qu'on ne découvrira que si on accepte la spécificité de cette version!