Le Lac des cygnes (10 décembre 2022 - 1 janvier 2023)

[Maminon]

Je partage les observations qui viennent d’être faites ci-dessus !
Absolument rien à dire sur la Reine, l’Imperatrice Dorothée…. Ses bras qui ondulent à l’infini, ses ports de tête royaux, sa légèreté, son abandon
Une belle complicité avec Rothbart en cygne noir
Quant à Guillaume Diop, je l’ai trouvé poétique et doux, et il n’avait pas l’air stressé Elle doit sûrement le mettre bien en confiance
Les cygnes étaient parfaits J’ai particulièrement apprécié les 4 grands cygnes.
Petites critiques toutefois sur le public qui ne sait vraiment pas se tenir : toux à tout va, objets qui tombent, écrans allumés (bon sûrement pour vérifier les résultats du match mais quand même…)
Et effectivement les hommes étaient moins au diapason que les femmes ce soir …
Une très très belle soirée !!!

[eloisa]

Soirée du 14 12: Tout d'abord attention aux températures, la salle est fraiche, les couloirs et WC encore plus. Les ouvreurs(es...) ont tous une écharpe. Pas d'effets de décolleté à prévoir mais plutôt châles et petites laines.

Dorothée impériale, autant en cygne blanc qu'en cygne noir, diabolique. On oublie la technique, tout est facile, léger, les équilibres... epoustouflants. Interprétation sublime

Très belle présence scénique de P Legasa, belle technique.

G Diop: je rejoins les commentaires précédents: danse large, belles variations, mais encore très "vert" et du coup l'interprétation en pâtit, il n'habite pas assez son rôle en dehors des variations. J'espère qu'il abordera de nombreux rôles de solistes pour travailler cette présence.

Heloise Bourdon en grand Cygne: Bras magnifiques, interprétation, précision...repérable sans regarder les visages en quelques secondes...Du luxe dans ce role

G Diop était remplaçant et a été titularisé après le forfait de H Marchand. L'esthétique du couple fonctionne, mais Dorothée "surclasse" de loin son partenaire. Eternelle question: faut-il mettre deux "jeunes" ensemble, par exemple dans les anciennes représentations du samedi après-midi, ou bien mettre un vétéran qui "épaule" un plus jeune?

En tout cas belle soirée, corps de ballet et solistes très applaudis

[haydn]

Merci à tous et à toutes pour vos premiers comptes-rendus...

Pour ce qui est de la température à Bastille, ce n'était déjà pas bien fameux avant (le pire de ce point de vue étant les strapontins dans les allées du parterre, où l'on se prend un courant d'air froid à chaque fois qu'une porte s'ouvre), mais bon, il faut savoir souffrir pour de nobles causes, n'est-ce pas?

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[Claudia]

[eloisa]

Pour Claudia

Ce n'est pas la feuille papier, qui est restée la même mais les distributions sur internet: on voit des médaillons avec les photos des danseurs, et il faut faire glisser vers la droite pour voire tous les rôles.

C'est bien pour reconnaitre les danseurs, mais moins pratique quand on veut faire un tableau des distributions...

[Claudia]

Merci Eloisa! Effectivement, ça ne facilite pas la construction d'un tableau, mais cela rend le trombinoscope plus accessible.

[Lauriston]

La première moitié de l’acte III étant, disons, moins prenant que le reste du ballet, j’étais ravi hier soir (vendredi 16/12) des quelques minutes offertes par Roxane Stojanov dans la danse espagnole. On aurait dit qu’elle passait un concours pour le rôle de Kitri – elle se donnait entièrement à son rôle, des yeux aux pieds, tirant le maximum du peu de temps qui lui était accordé sur le devant de la scène. Vu qu’il s’agissait d’une représentation où Myriam Ould-Braham proposait une Odette/Odile altière comme une grande d’Espagne, sa retenue nous obligeant à chercher l’émotion dans les nuances d’une danse d’une netteté absolue – sans parler du fait que la beauté envoutante du corps de ballet dans les actes blancs découle d’une esthétique de l’uniformité – ceux qui, comme Stojanov, recouraient à un jeu plus dramatique se démarquaient immédiatement. Le contraste frappant entre Marc Moreau en Siegfried pudique et effacé (et donc bien aligné avec Ould-Braham) et Jack Gasztowtt en précepteur intimidant et Rothbart sournoisement diabolique (qui aurait été un sorcier idéal pour l’Odile de Dorothée Gilbert) en était un bon exemple. Je serais curieux de savoir si cette question de compatibilité de jeu dramatique est soulevée lors de la composition des distributions.

[Claudia]

L'Opéra a mis en ligne une interview de Myriam Ould-Brahm, magnifique en Odette-Odile:
https://www.youtube.com/watch?v=RUatcxqKokw

[sophia]

On comprend pourquoi on est ému en la voyant. L'éloquence du corps est d'abord celle du cœur!

[Fanchon]

Magnifique vidéo ! Merci

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Fanchon

[Adagio]

J'ai assisté à la représentation de vendredi soir. Je tenais absolument à revoir Myriam Ould-Braham dans ce qui sera certainement sa dernière série du Lac.

Je fais peu ou prou le même constat que lors de mon premier Lac avec elle, avec malheureusement l'absence de Matthias Heymann qui s'est fait cruellement sentir. Et c'est donc une soirée en demi-teintes pour moi.

Le Cygne Blanc de MOB est sublime. Elle entre en scène à l'acte II et tout est là : la malédiction, la mélancolie, la dignité dans l'adversité... Elle a construit un Cygne tout en pudeur, en retenue, en lyrisme, comme elle sait si bien le faire. Et quel port de bras !!!!! Quels bras, quels bras ! C'est une merveille de raffinement et de poésie.

Las !
Elle n'avait pas le Siegfried qui lui convenait. Malgré l'engagement de Marc Moreau, cela n'a pas suffi. Je sais que je vais paraître dure dans les prochaines lignes. Dès l'Acte I, je l'ai trouvé lisse, avec peu de présence (stressé ?). Il a de très belles lignes, tout est très propre. Mais je me suis ennuyée, je ne suis jamais rentrée dans l'histoire qu'il nous a présentée. Il avait trop de mal à exister face au Rothbart de Jack Gasztowtt et plus encore face à une MOB au sommet de son art dans les actes II et IV. Les applaudissements ont d'ailleurs été assez timides.


Je n'avais pas un grand souvenir du Cygne Noir de MOB. En voyant la vidéo postée par Claudia, j'ai été pleine d'espoir. Et MOB a effectivement travaillé l'interprétation, mais le côté femme fatale, manipulatrice, très froid, très altier ne fonctionne pas tout à fait si on le juxtapose avec son Cygne Blanc très tendre, tout en retenue. Siegfried n'est pas (si) idiot, on ne peut pas à mon sens construire un Cygne Noir si drastiquement différent du Cygne Blanc, cela manque de cohérence.

Et comme souvent, MOB a été fébrile sur les fouettés, avec une descente de pointes à la fin de sa variation...

Elle s'est largement fait pardonner dans l'Acte IV avec ce Cygne Blanc si beau, si triste. Elle se faisait presque maman consolatrice avec Siegfried. Mais je réitère que Matthias Heymann a manqué à la soirée. Avec ce partenaire, MOB est portée plus haut encore dans l'émotion, et leur PDD de l'acte IV reste l'un de mes souvenirs les plus émouvants de balletomanes.

Un mot sur le Rothbart de Jack Gasztowtt : une belle présence scénique, un côté machiavélique crédible, mais encore un peu vert notamment à l'acte III.

Sur le Corps de Ballet, encore bravo à Bianca Scudamore, présente dans les quatre actes (pas de trois, Grand Cygne, Napolitaine), elle a assuré !
A l'acte III, j'ai noté aussi Roxane Stojanov (comment ne pas la remarquer ?). Plus je la vois, plus je l'apprécie, je lui souhaite une très belle carrière, elle a toutes les qualités nécessaires.

Et bien sûr nos Cygnes... le Corps de Ballet est très beau, très en place et vaut à lui seul le déplacement. La version de Noureev est souvent critiquée, jugée vieillissante. Oui les costumes mériteraient un petit relooking. Mais l'Acte IV touche au sublime. C'est l'une des plus belles contributions de Noureev à l'ONP, il ne faut pas toucher à cette chorégraphie ni même à cette scénographie.


J'y retourne ce soir, impossible pour moi de manquer le Cygne de Dorothée Gilbert et j'ai très hâte de découvrir le Siegfried de Guillaume Diop et le Rothbart de Pablo Legasa.

[Adagio]

Les soirées se suivent mais ne se ressemblent pas.
J'ai réussi in-extremis à trouver une place pour la représentation d'hier soir avec Dorothée Gilbert.

De cette danseuse, on a tout dit. Les superlatifs viennent à manquer. Hier soir, c'est à nouveau un grand moment de danse qu'elle nous a offert. Dès son entrée en scène, ses bras seuls donnent le ton. Ils sont hypnotiques de beauté. Elle EST Odette.

Elle a campé un Cygne Noir séducteur, irrésistible. Ses équilibres n'en finissaient pas, ses fouettés étaient vifs, pleins de défi. Jusqu'au fond des balcons, elle tenait la salle entière et dominait la scène sans jamais trop en faire.

Et dans l'acte IV, la résignation, la douleur, tout y était. Elle m'a fait pleurer dans le PDD.

Malgré les qualités et le très grand potentiel de Guillaume Diop, on regrettera que Hugo Marchand n'ait pas dansé cette série, on aurait eu droit à une soirée d'anthologie tant Dorothée Gilbert et lui se subliment l'un l'autre.
Mais Guillaume Diop m'a agréablement surprise. J'avais en tête sa fébrile prise de rôle en Solor (une des soirées manquées de François Alu...). Il a gagné en assurance, en sérénité, il est un partenaire très attentif. Sa danse est belle, ample. J'ai beaucoup aimé son interprétation d'un Siegfried presque "adolescent" amoureux et ébloui avec Odette dans l'acte II, et très tendre dans l'acte IV. Un futur soliste, indéniablement.

Pablo Legasa a campé un bon Rothbart, j'ai préféré d'ailleurs son Acte I, tout dans la manipulation de Siegfried avec un côté rapace prédateur assez réussi. Sa variation à l'acte III était très bien également.
Mais je retiens quand même une distribution un peu déséquilibrée par rapport à la Reine Dorothée.

Quant au Corps de Ballet, quelques petites approximations dans les danses de caractère (un danseur a chuté durant la Napolitaine, heureusement sans blessure). Quant à ces dames... Nous avons eu quatre Grands Cygnes de luxe : Mlles Duboscq, Stojanov, Bourdon et Scudamore. Et les 32 Cygnes Blancs, magnifiques. Depuis le premier balcon, j'ai pu mieux admirer leur travail, impeccable. Je me souviendrai longtemps des très beaux ports de bras dans l'acte IV, quand elles ondulent toutes à l'unisson. On voit tout l'intérêt de reprendre, régulièrement, les classiques. Il n'y a pas de recette miracle, il faut les danser beaucoup pour bien les danser (j'espère que José Martinez nous lit )

[sophia]

Une petite vidéo, avec cette dernière distribution : https://www.youtube.com/watch?v=aNDAI6Nlg7A

[Prisca]

Très étrange, on a l'impression que Dorothée Gilbert danse pour elle-même, perdue dans son propre rêve, et que son partenaire n'est là que pour lui donner la main et la faire tourner.

[Entrechat 4]

Oui c’est vrai. Elle ne communique pas du tout avec lui. Elle semble l’ignorer complètement