Le Lac des Cygnes [ONP Bastille 07/12-31/12/2016]

[dounits]

[sophia]

A vrai dire, je prends la beauté des costumes comme un plus dès lors que la danse est là, non comme un supplétif. La chorégraphie n'est pas en cause ici, mais je n'attends rien de particulier dans ce tableau à l'Opéra, même si les distributions y semblent plutôt soignées cette saison (eh oui, pas encore (re)vu ce Lac et je ne m'en porte pas plus mal).

[haydn]

Quelques mises à jour dans les distributions des seconds rôles (31/12 inchangé) :

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[Delly]

Oh je viens seulement de remarquer que le frère et la soeur Ganio sont distribués ensemble pour les 3 "Rothbart" de Mathieu. Sympathique !!

Et ravie de voir que Y. Bittencourt a l'air d'avoir bien récupéré de son opération de cet été.

(et merci encore pour ces tableaux !!)

[sophia]

Moi aussi émerveillée par l'Odette de MOB! Et quel adage dans le II... Rien que pour ce moment, on serait prêt à revoir, rien qu'une seule fois encore, ce Lac Noureev, auquel on se rend un peu à reculons. La larmichette n'était pas loin, et le cœur est d'ordinaire pourtant sec.

[haydn]

Signé Sophia...

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[Eva]

J'y étais également et je dois dire que j'ai beaucoup aimé MOB, aussi bien en Odette, qu'en Odile.
Cette distribution est vraiment excellente, mais je n'avais d'yeux que pour Karl Paquette que j'adore dans le rôle de Rothbart. J'adorerais le voir faire ses adieux dans Le Lac.

[sophia]

Ce n'est pas que je n'ai pas aimé son Odile, mais je ne pense vraiment pas qu'on puisse les mettre sur le même plan.
En tout cas, MOB est plus que jamais un OVNI à l'Opéra (et j'ajouterais, dans le monde des Cygnes).
Le partenariat avec Heymann est plus que convaincant, touchant sur ce ballet, et là, je dirais que je fais plutôt partie des nouveaux convertis.
J'essayerai de développer plus tard si possible.

[Eva]

J'ai toujours préféré Odile à Odette, alors je dois manquer d'objectivité à ce sujet

[lucieroche]

Étant allée aux soirées du 19 et du 21, je me permets de vous donner mon avis tout personnel sur les deux distributions que j'ai pu voir (Albisson/Ganio/Alu & MOB/Heymann/Paquette).

Déjà, les deux soirées ont été très belles, le corps de ballet (peut-être un peu plus en forme le 19) était au top, la musique (un peu mieux jouée le 21) toujours aussi poignante... Mais j'ai été infiniment plus touchée par le couple MOB/Heymann que par Albisson/Ganio.
Sur le plan technique déjà, Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann ont fait un quasi sans-faute, avec de superbes sauts chez Mathias et des fouettés envoûtants pour Myriam. Ça dénotait clairement des réceptions bancales de Mathieu Ganio et de la mini-chute d'Amandine Albisson sur les fouettés.
Mais c'est surtout l'interprétation du couple MOB/Heymann qui m'a conquise. Certes, Mathias fait moins grand prince et noble que Mathieu, mais il est le seul à avoir vraiment fait transparaître l'amour passionnel de Siegfried pour Odette. Mathieu Ganio était meilleur dans ses passages en solo, notamment la variation mélancolique du début du IIè acte qui était magnifique. Chez Mathias Heymann, j'ai simplement regretté qu'il ne fasse pas la "main tendue + regard désespéré" à la toute fin, en voyant son cygne se faire enlever dans les airs, c'était un peu frustrant de ne pas le voir se relever du tout, et rester allongé dans la brume.
Quant à MOB, elle est certes plus convaincante en Odette qu'en Odile, et oui son cygne est particulier, mais tellement touchant!! Elle dégage une tristesse, une mélancolie infinie, de son regard jusqu'à ses mains... Amandine Albisson était belle, elle aussi, mais bien plus froide, un peu raide, et elle semblait stressée, son visage un peu crispé. Le seul reproche que je pourrais faire à MOB est le crissement de ses pointes sur la plupart de ses pirouettes.
Et puis enfin, l'alchimie du couple marche bien mieux pour MOB & Heymann, quand ils balancent doucement dans les bras l'un de l'autre, on a l'impression d'entrer dans l'intimité d'un couple en plein câlin, c'était magnifique.

Pour ce qui est du reste de la distribution, Paquette et Alu ont fait des propositions radicalement différentes. J'aime toujours autant Paquette, mais j'avoue avoir été encore plus séduite par l'interprétation de François Alu! Son Rothbart est plus sournois, et plus actif il me semble : quand Paquette se fait un peu oublier, Alu est hyperprésent, toujours là à roder dans un coin...

Les pas de trois des deux soirées étaient très réussis! Mention spéciale à Germain Louvet le 19, et à Léonore Baulac et François Alu le 21, dans ce passage qui peut faire un peu "démonstration" ils ont chacun apporté une petite touche personnelle et sympathique, sans oublier la technique parfaite et les envolées ahurissantes des deux garçons notamment.
Enfin, Mélanie Hurel et Emmanuel Thibault m'ont fait redécouvrir la Napolitaine le 21, interprétation vraiment lumineuse!

[haydn]

Bienvenue lucieroche, et merci de ce premier commentaire.

L'intérêt du Rothbart de Karl Paquette, pour moi, c'est d'abord le fait de l'avoir associé au Siegfried de Mathias Heymann. Les deux danseurs sont très différents, mais dans la logique "psychanalytique" de Nouréev, ils se complètent bien : Mathias Heymann, le jeune prince encore presque adolescent, ignorant des choses de la vie, pris sous la coupe du "vieux" et pervers Rohtbart, qui va se charger de le manipuler, presque de le vampiriser. Le contraste physique (un "petit" frêle face à un grand costaud) et stylistique (Mathias Heymann, dans la nuance et la finesse, Karl Paquette dans la démonstration de force) entre les deux artistes rend encore plus intelligible les intentions de Nouréev.

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[Eva]

[freak]

Bonjour,

Premier message sur Dansomanie après quelques années de lecture assidue ...

Pour ma part, j'ai vu les deux premières distributions : MOB/Heymann/Paquette le 10 et Albisson/Ganio/Alu le 14.

De manière générale, je pense que j'ai passé une meilleure soirée le 10 que le 14, mais tout n'est pas aussi tranché.

Je n'avais jamais vu MOB dans un grand rôle. Je devais la voir dans Roméo et Juliette l'an dernier, mais elle avait été remplacée magistralement par Léonore Baulac, et finalement, je n'avais pas été déçu. J'attendais tout de même de la voir, d'autant qu'elle est précédée d'une très bonne réputation. Eh bien, je n'ai pas été très emballé. Je n'ai pas été ému par sa prestation. Pour tout dire, son côté très fragile (qui peut faire son charme) suscitait chez moi plus de crainte (la voir trembler ou tomber) que de plaisir ... On peut dire que j'ai continué à voir Myriam Ould Brahamn pendant tout le spectacle et qu'elle n'a jamais réellement, pour moi, incarné son personnage. On verra que pour des raisons opposées, je pense la même chose de F. Alu. En résumé, MOB ne m'a pas convaincu.

Pour moi, le charme de la soirée du 10 a été le couple Heymann/Paquette. M. Heymann est un de mes danseurs favoris, il est à la fois doux et assuré et il excelle dans son rôle. Quant à K. Paquette, il est brillant, d'une sensualité particulièrement prenante lors du pas de deux avec M. Heymann et, à eux deux, comme dit Haydn, ils construisent complètement le sous-texte psychanalytique de ce ballet.

Le 14, ce qui m'a sauté aux yeux, c'est la brutalité de F. Alu. Dès son entrée en scène, j'ai été surpris par ses mouvements rapides et saccadés. A côté, M. Ganio avait l'air très terne et accrochait beaucoup moins le regard. A vrai dire, j'ai trouvé que leur duo fonctionnait beaucoup moins bien que le duo précédent. D'un côté, on a avec Heymann/Paquette une relation entre un prince presque encore adolescent, séduisant par son innocence et un précepteur ambigu et pervers, et de l'autre, on a, avec le duo Ganio/Alu, un prince un peu perdu mais pas franchement dans la séduction, ou en tout cas moins innocent, et un précepteur très brutal (la scène très didactique où Alu montre des pas à Ganio en est un exemple : François Alu m'a plus fait penser à un prof de sport impatient qu'à un prof de philo un peu pervers...). Le deuxième duo m'emballe moins.

Le cas de François Alu tout seul, maintenant : comme MOB, je n'ai jamais vraiment vu son personnage, j'ai toujours vu le brillant et virevoltant François Alu qui joue au méchant. Contrairement à MOB, c'est son énergie débordante qui demande à être canalisée... Alors, attention, quand il fait sa variation, il est parfait, sublime et tout le monde avait le souffle coupé. Je ne me rappelle pas la variation de Karl Paquette, mais je suis encore ému par son Rothbart!

Je finis par Amandine Albisson, qui ne m'avait jamais ému mais que j'avais toujours trouvé irréprochable. Eh bien, je crois qu'elle progresse : son cygne blanc est très beau et surtout son cygne noir est jubilatoire. Quant à sa technique, je ne sais pas si elle est irréprochable, mais je sais que je me suis complètement abandonné à sa danse, et que jamais je ne l'ai sentie tremblotante. C'était un plaisir à voir.

Corps de ballet excellent les deux soirs, et bien meilleur qu'il y a deux ans.

[haydn]

Bienvenue parmi nous freak, et merci d'avoir pris la peine de rédiger un compte-rendu détaillé pour votre première intervention.

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[haydn]

Karl Paquette remplace Stéphane Bullion ce soir dans Le Lac des cygnes (Odette/Odile : Hannah O'Neill, Siegfried : Fabien Révillon).

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