Saison 2017-2018 à l'Opéra de Paris

[Bernard45]

Je n'avais jamais entendu parler d'Alexander Ekman.

Les vidéos sur Y-T me donnent vraiment envie d'aller à Garnier en décembre, découvrir ce chorégraphe.

Il y a des choses qui paraissent assez formidables, notamment un Lac, qui, s'il figure au programme, nous changera du Noureiev. Mais désolé, ce n'est pas du "classique" !!!

[paco]

[sophia]

Je crois surtout que les "reconstructions" - au sens large - de grands ballets classiques ne sont pas, indépendamment des questions financières, à l'ordre du jour sur le plan artistique. Mais qui pour s'en étonner, sinon ceux qui ont cru sincèrement au "grand retour des tutus" - une chirurgie bien trop lourde pour une compagnie qui a amorcé un tournant néo-contemporain depuis bien avant la venue de Millepied.
Il n'y a rien en tout cas dans cette programmation qui indique une curiosité, un goût particulier pour le répertoire classique, proche ou lointain, de la maison.
On a pensé à Béjart - les 10 ans de sa mort -, c'est bien, sans doute, mais en le couplant à Millepied, cela résonne de manière tragi-comique.
Ne pas vouloir faire tabula rasa de Balanchine (qu'on a certes toujours dansé à l'Opéra), au prétexte qu'il était le saint patron de BM (et critiqué par certains à ce titre!), ouvrir même la saison dessus, je trouve ça bien aussi et plutôt fair-play.
Noureev est là parce qu'il le vaut/faut bien - on parlait déjà de DQ l'an dernier et il se trouve que c'est aussi le ballet sur lequel Aurélie Dupont a été nommée étoile.
Sinon, on découvrira, au fil de la saison, un choix, très orienté, de chorégraphes contemporains, plus ou moins enthousiasmants : Teshigawara (sic), Pina - 2 fois! -, qui a "révélé" Aurélie (c'est elle qui l'a dit), Waltz, qui a semble-t-il aussi beaucoup compté pour elle, ATdK (en passe de devenir la chorégraphe-phare de l'ONP?), Ekman et Shechter, les noms pour faire "tendance" (même si le soufflé est retombé ailleurs), Pite (reprise? création? entrée au répertoire), parce que tout le monde l'adore, Perez, dont on apprend qu'il est chorégraphe au NDT (faute de disponibilité des patrons Leon & Lightfoot?)... Même si certains d'entre eux étaient programmés sous BM, il est clair qu'on s'éloigne à grands pas des wheeldonneries.
Onéguine, La Fille : on "gère", je ne vois vraiment pas quoi dire d'autre de ces énièmes reprises.

On est dans la droite ligne de BL - du BL (légèrement) millepiedisé et rajeuni.

[Alexis29]

Cette programmation me semble aussi être dans la droite ligne de Brigitte Lefèvre avec, il est vrai, un peu d'inspiration Millepied.

Bien sûr il faut attendre le détail de chaque soirée mais il n'y a pas de véritable "Dupont's touch". Je crois que BM avait déjà demandé une pièce à Ekman, alors quoi de véritablement neuf pour l'opéra ? Shechter et Perez. Ce dernier entre dans la cour des grands... La particularité est finalement la présence de James Thiérrée, mais quelle est la particularité de son langage ou de son style si ce n'est son exceptionnel charisme ?

[Eva]

Onéguine
Je ne pensais pas le revoir de si tôt, je suis heureuse de m'être trompée !
Je vais enfin pouvoir voir Joyaux

[paco]

[paco]

[Ballerina]

Je suis d'accord avec vous Paco.
Et d'ailleurs, tout le monde (enfin, presque tout le monde) s'accorde à dire que le lac actuellement à l'affiche est d'une très belle qualité. C'est aussi parce que la précédente reprise est encore fraîche dans le corps et la tête.
Pour être bon en classique... il faut faire du classique.

[Florestiano]

Beaucoup parlent de budget... Mais les restrictions budgétaires ne seraient-elles pas plutôt le cache-misère commode d'un manque total d'idées directrices ou originales ?

Il est pitié que Mlle Dupont semble prendre exemple exclusif sur Mme Lefèvre pour nous resservir la même soupe. Je me tournerais plutôt vers Mlle Rojo, dont l'énergie des réseaux, la vitalité des idées et le charisme personnel font bouger les lignes d'une compagnie, lui permettent d'en faire vivre le répertoire, de monter régulièrement des nouveaux programmes, des créations, etc. Le tout pour un budget sans commune mesure avec celui de l'Opéra. Autres exemples : des Legris, des Belarbi, des Jude (le BL bordelais hihi), qui avec des outils bien plus modestes prennent des risques et construisent.
Évidemment, on attend sans doute plus de lustre dans une production made in ONP que d'une production ENB ; mais autant je peux comprendre qu'on puisse chacun en fonction de ses sensibilités de voir revenir tel ou tel ballet, autant (si cette saison se confirme) on ne voit émerger nulle ombre de bout d'embryon de vision artistique ni de trajectoire pour la Compagnie nationale.

Mais bon, c'est cool, on attend avec exaltation la 4ème reprise de La Fille mal gardée depuis 2007 et la 3ème reprise d'Onegin depuis 2009. Zzzz

[Ballerina]

Il ne doit pas être évident de prendre des risques tout en affirmant être "la meilleure compagnie du monde"

[Florestiano]

Au contraire, c'est en prenant des risques qu'on montre qu'on l'est vraiment (cf. une compagnie moscovite à l'heure actuelle inégalable)

[Ballerina]

Oui mais entre le dire et le montrer il y a une distance encore plus grande que la distance Paris-Moscou

[haydn]

Manuel Legris, Kader Belarbi, et encore moins Charles Jude, ne sont des directeurs "kamikazes" et aucun des trois ne se sont hasardés (en dépit de quelques procès d'intention faits aux deux premiers) à des programmations avant-gardistes qui risquaient de faire fuir le public (tout au plus Manuel Legris a-t-il été un peu chahuté l'année de sa prise de fonctions à Vienne, et encore...).

Tout ce que j'espère, c'est que l'Opéra de Paris se trouve un jour "son" Ratmansky, qui saura exploiter l'immense patrimoine chorégraphique du XIXe siècle sur lequel la vénérable institution est assise. Pierre Lacotte a fait pas mal de choses intéressantes, mais surtout pour des théâtres étrangers (Vienne, Saint-Pétersbourg, Moscou, Buenos Aires, Rome...). Seuls Paquita et La Sylphide ont eu la chance de renaître au Palais Garnier (on pourrait ajouter Coppélia, mais elle n'est plus dansée - et encore, épisodiquement - que par les élèves de l'Ecole). Peut-être Gil Isoart voudra-t-il un jour reprendre le flambeau?

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[sophia]

Présenter Charles Jude, qui n'a pas été fichu de monter à Bordeaux une Fille mal gardée en vingt ans et nous ressert chaque année, à côté de Carolyn Carlson, les mêmes classiques fatigués, comme exemple de directeur "risque-tout", cela me semble franchement... audacieux.
Legris fait, à Vienne, une belle programmation à base de grands classiques, saupoudré de quelques chorégraphes majeurs du XXe siècle. Cela correspond, me semble-t-il, à ses goûts, mais il doit aussi composer avec le public viennois, très traditionnel. Je ne suis pas sûre qu'il ferait exactement la même chose à l'Opéra de Paris. La qualité de sa direction se mesure peut-être moins à sa programmation qu'à son travail auprès des danseurs.
Quant à Tamara Rojo, je crois qu'elle n'a pas d'autre choix que de prendre des risques et de monter des projets originaux pour exister, à Londres, à côté du Royal Ballet et ses grands classiques, et échapper à l'étiquette troupe "de province" qu'a longtemps eue l'ENB.
L'Opéra a des moyens (financiers, techniques, humains, sans parler du répertoire multi-séculaire...) sans aucun rapport avec ces différentes institutions, et essuie dès lors davantage les critiques - rien là que de très normal.
Je partage le diagnostic sur l'absence de vision artistique et, j'ajouterais, la soumission bébête à la globalisation (dont les énièmes reprises d'Onéguine et La Fille mal gardée sont le parfait emblème) et aux chorégraphes à la mode (qui, quoique intéressants pour certains, n'ont peut-être pas tous leur place à l'Opéra - Hofesh Shechter!!!...), mais je crois qu'il est aussi bien plus difficile de construire à Paris une politique artistique pertinente et originale. En vrac, vingt ans d'une programmation partie un peu dans tous les sens reçue en héritage (avec pas mal de déchets du côté des créations), un public compliqué, pas composé uniquement d'amateurs de tutus-pointes, mais dans tous les cas souvent blasé, des contraintes probables (des contrats déjà signés par la précédente direction)...

[rothbart]

Saison fort ennuyeuse pour un amateur de ballet romantique et académique très habitué de l'ONP. Aucune surprise, nouveauté ou ressortie un peu oubliée. On est dans le super déjà vu. Oui, ça sent l'économie de moyens. Ne surtout pas investir dans des productions coûteuses en décors et costumes.
Ne doit-on pas incriminer Lissner qui ne donnerait pas assez de budget à la danse et préfèrerait garder ses budgets créations pour le lyrique, lieu de toutes les gabegies? Je pose la question, je n'ai pas la réponse.
Alors on rentabilise les anciennes productions jusqu'à l'épuisement ou on fait du contemporain en s'en tirant avec un fond bleu et des académiques. Sommes nous devenus si pauvres?