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Nouvelles du Ballet de Hambourg
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paco



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MessagePosté le: Jeu Juil 21, 2016 9:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est tout de même surréaliste ce qu'Alessandra Ferri réussit à faire à cet âge ! Car même si ce dont vous parlez ne sont que des portés, pour savoir les faire avec autant d'abandon et de lyrisme (je devine comment elle était, l'ayant vue l'an dernier), il faut tout de même une sacrée souplesse et une grande assurance pour y parvenir.
Je me pose une question : est-ce que Carla Fracci dansait encore un full-length au même âge ?


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haydn
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MessagePosté le: Jeu Juil 21, 2016 10:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Avant la version illustrée de la critique de Duse par Sophia (voir --> page précédente) quelques photos-souvenir des saluts :























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paco



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MessagePosté le: Ven Juil 22, 2016 8:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rien qu'en la voyant avec cette énergie et cette joie de vivre sur les photos, je craque... Embarassed


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sophia



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2016 9:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

paco a écrit:
Je me pose une question : est-ce que Carla Fracci dansait encore un full-length au même âge ?

Je ne sais pas jusqu'à quel âge elle a dansé des rôles techniques, mais elle interprétait, il y a peu encore, des rôles de caractère à l'Opéra de Rome.


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haydn
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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2016 11:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Duse illustrée des photos officielles du Ballet de Hambourg est maintenant en ligne sur le site de Dansomanie :





    15 juillet 2016 : Duse (John Neumeier) à la Staatsoper de Hambourg

      Duse fait revivre le destin d'Eleonora Duse, légendaire actrice italienne, demeurée pourtant méconnue en France. Interprète de Shakespeare, de Dumas fils, de D'Annunzio ou d'Ibsen, elle eut, au tournant du XXe siècle, une influence notable sur Constantin Stanislavski, réformateur du théâtre et figure chère au cœur de Neumeier (ce n'est d'ailleurs pas un hasard si celui-ci a offert plusieurs de ses ballets au théâtre moscovite qui porte son nom). Rapportée à l’œuvre du chorégraphe, la Duse vient rejoindre la longue cohorte d'héroïnes, réelles et surtout fictives, qui ont toute sa carrière durant cristallisé sa fascination et sa créativité. Le ballet apparaît du reste comme une nouvelle mise en abîme de ses obsessions – le monde comme théâtre, le conflit entre l'amour sensuel et l'amour spirituel, la vie après la mort –, traversée d'allusions à des œuvres antérieures. La Dame aux camélias s'impose à cet égard comme référence prégnante, à peine voilée dans certains pas de deux (on reconnaît aisément le pas de deux de la chambre, celui de la partie de campagne, ou encore le black pas de deux), qui transparaît jusque dans la présence massive et insistante des fleurs, des miroirs et des récamiers. Duse nous en offre à ces instants comme une variation fin-de-siècle, entre vérisme et Art Nouveau. La citation n'est pourtant pas simple effet de style ou banal geste narcissique : Eleonora Duse fut en effet, à l'instar de son exacte contemporaine Sarah Bernhardt, l'interprète du rôle de Marguerite Gautier.

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sophia



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2016 12:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

.../...

Giselle – 16 juillet 2016

Giselle nous ramène, le lendemain, dans des terres familières. La production actuelle du ballet de Hambourg, montée en 2000, en collaboration avec Natalia Makarova, n'a du reste, pour être neuve, rien de bien radical. Neumeier a toujours aimé revisiter le grand répertoire classique ou néo-classique et longue est la liste des ballets qu'il s'est attaché ainsi à remonter, toute sa carrière durant. Sa Giselle n'est toutefois ni une relecture complète, comme peut l'être son Lac des Cygnes (dont le titre, Illusionen – Wie Schwanensee, revendique la mise à distance de l'original), ni une version chorégraphique nouvelle, comme peut l'être sa Sylvia. Cela sonne certes un peu trop comme un cliché, mais Neumeier nous propose là un compromis, équitable, entre tradition et modernité. Si le ballet préserve l'essentiel de la chorégraphie classique, connue de tous, il porte aussi indéniablement, dans la manière dont il est repensé et jusque dans son habillage visuel, la marque de son concepteur en chef.

A vrai dire, lorsque le rideau se lève, on se dit que c'est sous les auspices de Mats Ek et d'une certaine modernité venue d'Europe du Nord que Neumeier a placé son ballet. En guise de prologue inédit, un arrêt sur image : Giselle est morte, le corps étendu au sol. Le portrait de groupe qu'il fige un instant s'anime bientôt et donne à voir des personnages aux gestes mécaniques – symbole d'un monde contaminé par la folie. Tout le premier acte est donc construit comme un flash-back. La scénographie de Yannis Kokkos, résolument minimaliste, s'affranchit par ailleurs, et jusqu'à la caricature, du goût romantique pour la couleur locale. Le décor, épuré, barré de quelques coups de crayons de couleur maladroits, ressemble à une page blanche dans un cahier d'écolier. Il s'agit là, en quelque sorte, de redessiner Giselle autrement. Deux cabanes aux contours stylisées sont littéralement posées à cour et à jardin, histoire de rappeler ce qui a été, tout en affectant une savante et sage prise de distance avec le passé – soyons moderne, mais pas trop quand même. Les costumes sont à l'image de ce décor, d'une simplicité biblique : couleur de ciel, de terre ou d'automne pour les paysans, couleur de feu, de nuit ou de métal pour les nobles, artisans du drame. Les premiers, avec leurs lignes sobres et leur clarté, rappellent l'esprit austère des pionniers américains (clin d’œil à Yondering?), tandis que les seconds, classiquement high society, évoquent des peintures de genre représentant des scènes de chasse à courre. Dans le second acte, le mystère attaché à la sombre forêt et aux ruines gothiques se dissout à son tour au profit d'une vision, sinon abstraite, du moins plus expressionniste – à la Munch? –, délibérément débarrassée de tout charme pittoresque. Les Wilis, à la blancheur spectrale, conservent leur couronne de fleurs et leur long jupon de gaze, mais se retrouvent affublées de brassards noirs, évocateurs d'un univers carcéral, en lieu et place des petits volants de tulle, en formes d'ailes, destinés à suggérer l'immatérialité. Cette esthétique, visant à réactualiser l'ancien et à lui donner une couleur prétendument d'aujourd'hui, davantage empreinte de sobriété, n'est, à vrai dire, plus très neuve (cela fait bien deux ou trois décennies qu'on voit ça à foison dans les mises en scène de ballet, et plus encore d'opéra...). A l'âge des reconstructions – qu'elles soient pertinentes ou non dans leur principe ou leur réalisation n'est pas la question –, cela peut même sembler un brin daté, pour ne pas dire démodé. Mais passons, il n'y a là au fond rien de bien dérangeant pour l'oeil et pour l'esprit et l'impression générale que laisse cette production est largement positive. L'ensemble possède une beauté indéniable et parvient à imposer sa cohérence austère, en écho avec le drame.

Le ballet tel que l'a repensé Neumeier semble mettre plus particulièrement l'accent sur le thème de la folie - une folie généralisée, que met au jour la rencontre conflictuelle entre deux mondes. Berthe, la mère de Giselle, interprétée par Miljana Vračarić, est ici une femme aveugle, spectrale, à la gestuelle anguleuse et saccadée, qui pourrait renvoyer à quelque figure immémoriale du destin ou de la mort. Si les paysans semblent se rapprocher du mythe, les nobles, eux, sont campés de manière plus triviale : le Prince de Courlande, interprété par Eduardo Bertini, a des airs de Bismarck d'opérette, tandis que Bathilde, interprétée par Emilie Mazon, se comporte comme une sale gosse de riche, belle et gâtée. Détail intéressant dans ce contexte «psychiatrique» et tragique à la fois, le chorégraphe réintroduit, dans le second acte, le motif musical oublié de la fugue des Wilis, qui intervient juste après la mort d'Hilarion et suggère une sorte de fuite affolée des fiancées mortes. La vengeance et la folie se croisent là de manière spectaculaire. Chorégraphiquement, ce sont principalement les parties mimées et les ensembles paysans du premier acte, ainsi que la scène de la mort d'Hilarion, qui donnent lieu à réécriture, dans un style beaucoup plus contemporain et viscéral. Les moments les plus emblématiques du ballet – le long duo de Giselle et Loys, la variation de Giselle, le pas de deux des Paysans, l'acte blanc surtout, avec ses croisements de Wilis et son grand pas de deux – sont conservés intacts, enrichis toutefois d'inflexions et de petits détails nouveaux. Tout paraît ici plus léger, plus fluide, mieux articulé dans les phrasés, sans qu'on sache vraiment expliquer pourquoi. Quant à la cohabitation entre les styles, pour être improbable, elle ne heurte pas.

Alina Cojocaru est une invitée régulière de Hambourg et de John Neumeier, qui a notamment créé pour elle le ballet Liliom en 2011. C'est surtout l'une des très grande Giselle de notre temps, une ballerine rare à tous points de vue, qui nous fait comprendre, à l'instar d'Ouliana Lopatkina en Odette-Odile ou Nikiya, ce que c'est que d'habiter un rôle, d'être habité par un rôle – le rôle d'une vie. Il n'y a pas là de «proposition» chorégraphique – ce à quoi sont sans doute réduites les ballerines ordinaires –, pas plus que de jeu exhibé – «tiens, si on jouait Giselle?» –, simplement un naturel, une évidence, une grâce innocente, une spiritualité pour tout dire, perceptibles dès son entrée en scène et renforcées par un travail délicat de tout le corps et une technique tellement fluide et aérienne qu'on ne prête même plus attention à l'effort qu'ils sous-tendent (Alina a semblé à cet égard bien plus en forme à Hambourg qu'à Paris à l'occasion de la série de Corsaire donnée par l'ENB). Mélange rare de force et de fragilité, tout en elle est art de la suspension, de l'attente, du désir demeuré désir - cette litote miraculeuse qui est, par-delà les écoles, l'essence même du romantisme. Alexandr Trusch, le golden boy de la relève masculine hambourgeoise, redonne de son côté au rôle d'Albert / Loys (curieusement, le personnage a retrouvé en Allemagne son prénom français – celui du livret original) tout son pouvoir de séduction irrésistible (souvent oublié à Paris, soit dit en passant). Sa danse est souple, expressive, passionnée - celle d'une jeunesse romantique à la fois triomphante et désenchantée - et se joue avec aisance de toutes les difficultés techniques habituellement guettées par les balletomanes : les cabrioles sont fermes et bien battues, les pirouettes rapides et propres, les fameux trente-deux entrechats délivrés sans peine et sans esquive. Il confirme avec éclat ce que dit Neumeier, entre autres raisons, pour justifier de la présence de Giselle, cette «apothéose du ballet romantique», pour reprendre les termes ressassés de Lifar, au répertoire du ballet de Hambourg  : parce que c'est «une compagnie classique – c'est-à-dire que la technique qui unit cet ensemble international est le langage de la danse classique-académique.» Carsten Jung offre en Hilarion un contrepoint sombre et menaçant – et non dépourvu de charme – à l'Albert solaire d'Alexandr Trusch. D'une virile autorité, urbain et moderne dans son allure, son personnage est très éloigné de la figure du paysan rustre et mal dégrossi véhiculée par la tradition. En marge du trio principal, on mentionnera encore tout particulièrement les prestations soignées et gracieusement éthérées de Futaba Ishizaki et Maya Arii en Moyna et Zulma, meneuses, auprès de la Myrtha austère et glaciale d'Anna Laudere, d'un corps de ballet qui n'oublie pas d'être féroce et que John Neumeier a qualifié, à juste titre, de «Weltklasse» lors du gala. La révélation, pas tout à fait inconnue, de cette Giselle aura toutefois été, dans le Pas de deux des Paysans, celle de Madoka Sugai, qui avait remporté le Prix de Lausanne en 2012 et semble avoir, depuis, superbement évolué. Du ballon, de la vivacité, de jolis épaulements, une danse musicale et finement articulée : voilà une parfaite ballerine romantique et une personnalité rayonnante en devenir!


(cliquer sur l'image)
La distribution du reportage YT est très proche est de celle que j'ai vue (Cojocaru/Trusch/Jung pour le trio principal, Karen Azatyan, très bien, dans le pd2 des Paysans, mais pas avec Madoka Sugai) et mériterait absolument d'être consacrée par un DVD. On voit un petit bout de la fugue des Wilis dont je parle dans mon compte rendu.


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haydn
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MessagePosté le: Dim Juil 24, 2016 10:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et hop, quelques photos-souvenir des saluts avant la mise en ligne de la version illustrée de la critique de Sophia :






































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haydn
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MessagePosté le: Mar Juil 26, 2016 10:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Giselle au Ballet de Hambourg est maintenant en ligne sur le site de Dansomanie, avec les photos officielles :



    16 juillet 2016 : Giselle (John Neumeier) à la Staatsoper de Hambourg

      Après Duse le 15 juillet, Giselle nous ramène, le lendemain, dans des terres familières. La production actuelle du ballet de Hambourg, montée en 2000, en collaboration avec Natalia Makarova, n'a du reste, pour être neuve, rien de bien radical. Neumeier a toujours aimé revisiter le grand répertoire classique ou néo-classique et longue est la liste des ballets qu'il s'est attaché ainsi à remonter, toute sa carrière durant. Sa Giselle n'est toutefois ni une relecture complète, comme peut l'être son Lac des Cygnes (dont le titre, Illusionen – Wie Schwanensee, revendique la mise à distance de l'original), ni une version chorégraphique nouvelle, comme peut l'être sa Sylvia. Cela sonne certes un peu trop comme un cliché, mais Neumeier nous propose là un compromis, équitable, entre tradition et modernité. Si le ballet préserve l'essentiel de la chorégraphie classique, connue de tous, il porte aussi indéniablement, dans la manière dont il est repensé et jusque dans son habillage visuel, la marque de son concepteur en chef.

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sophia



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MessagePosté le: Mar Juil 26, 2016 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A l'occasion du 45e anniversaire du Prix de Lausanne, les variations de Neumeier, au programme durant deux éditions consécutives (2008 et 2009), feront leur retour. Les voici interprétées par les danseurs du Ballet de Hambourg : http://www.prixdelausanne.org/fr/concours/2017-music-and-videos/


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sophia



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MessagePosté le: Mer Aoû 10, 2016 3:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

42e Gala Nijinsky
Portraits in Tanz und Musik
17 juillet 2016


Le gala Nijinsky marque traditionnellement la fin de la saison hambourgeoise et du marathon épique des Ballett-Tage. Le format en demeure, d'une année sur l'autre, inchangé : cinq heures – a minima – de spectacle à la composition savamment calculée, trois actes déclinant une suite de morceaux choisis présentés et éclairés par le maître lui-même, le tout dans une ambiance à la fois cultivée et bon enfant, bien moins mondaine qu'on pourrait le craindre. Pur festin balletomaniaque, accommodé à la sauce – riche mais jamais indigeste – neumeierienne, la soirée renoue avec un certain art du temps perdu, à tout le moins avec un temps où l'on savait prendre son temps. Elle reste en tout cas, pour le public local comme pour l'amateur de ballet de passage, une occasion unique de voir réunis sur scène l'ensemble de la compagnie et de ses solistes, auxquels viennent se joindre pour l'occasion les membres du Bundesjugensballett (la compagnie « junior » du Ballet de Hambourg), et – cerise sur le gâteau – quelques invités internationaux triés sur le volet.

L'édition de cette année était placée sous le signe du portrait (Portraits en danse et en musique / Portraits im Tanz und Musik en était le titre exact), une thématique ouverte, voire quelque peu fourre-tout, permettant de passer en revue et de rendre hommage à une poignée d'artistes – danseurs, compositeurs, chorégraphes, actrice ou dramaturge même – chers au cœur de Neumeier. D'August Bournonville à Violette Verdy, en passant par George Gershwin, Isadora Duncan ou William Shakespeare, le panorama offert donne à admirer le savoir-faire du maître, expert en matière de composition de programme, tout en témoignant de la diversité de ses influences. Pour personnel qu'il soit, il sait jouer et osciller subtilement entre références à l'actualité présente (l'hommage à Violette Verdy, décédée cette année, ou encore le choix d'un extrait de Duse, création de la saison) et attachements éternels (pas de gala Nijinsky sans la présence de ces figures obsessionnelles de l'imaginaire neumeierien que sont Anna Pavlova ou Vaslav Nijinsky). Dans ce riche menu, qui fait se croiser sans heurts les lieux, les époques et les styles, la danse s'offre véritablement comme art de la synthèse, art ultime peut-être, en ce qu'elle vient consacrer l'union de tous les arts.

L'ouverture du gala est, comme de coutume, dévolue aux huit danseurs du Bundesjugendballett, qui proposent un long extrait de Bach Suite 3, pièce chorégraphiée en 1981 pour le Ballet de Hambourg. Les pas de deux et ensembles, bien maîtrisés malgré leur rythme et leur géométrie complexes, permettent notamment de découvrir deux futurs membres du corps de ballet, Giorgia Gani et Pascal Schmidt. Après un petit interlude-portrait mozartien (le pas de deux final de Fenster zu Mozart, sur une musique de... Max Reger, dont on célèbre cette année le centenaire de la mort), passé relativement inaperçu, le premier grand moment de la soirée nous est réservé par Madoka Sugai (lauréate à Lausanne et elle-même ancienne du Bundesjugendballett) et Christopher Evans (lauréat à Lausanne à l'âge de quinze ans et ancien élève de l'école de Hambourg) dans le pas de deux de Fête des fleurs à Genzano, qui tisse un lien discret avec le gala de l'année précédente, dédié à l'esprit du romantisme. Copenhague a beau ne pas être loin, Bournonville n'est pas exactement ce que l'on s'attend à applaudir à Hambourg, mais il faut toujours se méfier des préjugés. La compagnie a d'ailleurs, rappelons-le, inscrit Napoli à son répertoire il y a deux ans. Les deux jeunes danseurs, sans nul doute de grands espoirs de la troupe, possèdent de surcroît toutes les qualités – et ce petit quelque chose en plus qui fait s'enthousiasmer collectivement – pour livrer de ce morceau de bravoure du répertoire romantique, malheureusement de de plus en plus rarement donné, une interprétation éclatante : une danse précise et articulée avec éloquence, une virtuosité bondissante, alliée à cette fameuse « joie de vivre » qui est la marque du chorégraphe danois. Les « Theater-Portraits » qui viennent ensuite nous entraînent vers des horizons tout autres, plus attendus sans doute en ces lieux. La juxtaposition de deux pas de deux dramatiques – le premier extrait de la Mata Hari que Ted Brandsen a chorégraphiée cette saison pour le Het Nationale Ballet, le second tiré de Duse (l'extrait, il est vrai, est particulièrement bien choisi, puisqu'il s'agit de la confrontation, brûlante, entre Eleonora Duse et Gabriele D'Annunzio), événement de la présente saison hambourgeoise – n'est pourtant pas des plus heureuse – en tout cas, elle n'est certes pas à l'avantage de l'invité. En Mata Hari, Anna Tsygankova étrenne son élégance racée et un peu distante, Matthew Golding est pour elle un partenaire impeccable, mais il n'y a rien à faire : le pas de deux de Brandsen – aussitôt vu, aussitôt oublié –, empêtré dans une musique rien moins qu'insipide, apparaît comme une pâle copie de MacMillan, là où celui de Neumeier fait immédiatement sens, distillant ses nuances et ses surprises, dans un langage que ses interprètes, Alessandra Ferri et Karen Azatyan (fait premier soliste ce soir-là), habitent de leur éloquence et de leur intensité.

A la suite de ce duo passionné, qui parvient à vivre de sa propre vie même tiré de son contexte, les Five Brahms Waltzes in the manner of Isadora Duncan, au charme un peu désuet, sont une respiration bienvenue. La pièce, chorégraphiée par Frederick Ashton, est plus une curiosité qu'autre chose, mais le premier solo qui la compose fut justement créé à l'occasion d'un gala Nijinsky, en 1975, pour Lynn Seymour. En cinq vignettes, Ashton décline des images rêvées, ou rêveuses, d'une figure de l'histoire de la danse qui existe avant tout à travers les fantasmes et les fictions qu'elle a suscitées. Tamara Rojo a depuis longtemps fait sienne cette pièce (elle l'avait interprétée à Paris lors du gala de l'Entente Cordiale en 2004 et elle y a été aussi filmée), dans laquelle elle peut déployer ses extraordinaires talents d'interprète, loin de l'image de la danseuse à la technique virtuose, plus attendue peut-être dans le cadre d'un gala, qu'elle n'a du reste jamais dédaignée. On reste en revanche circonspect devant La Mort du cygne, donnée dans une version – « hardcore » si l'on peut dire – d'après Ninette de Valois, remontée à Hambourg par Marguerite Porter. Ce n'est sans doute pas tant Anna Laudere qui est à mettre en cause, même si une certaine plasticité du haut du corps peut sembler lui faire défaut, que la démarche archéologique, qui montre, dans ce cas précis, ses limites et, plus encore, sa vanité. Ce solo est un « rien » ou un « pas grand-chose » chorégraphique, qui sombre aisément dans la parodie expressionniste dès lors qu'il n'est pas animé d'un souffle personnel et se contente de se conformer à un modèle appartenant à un passé révolu. L'impair – le seul véritable en fait – de la soirée est heureusement vite réparé avec le changement de registre imposé par Shall we Dance ?, un ensemble fun et dynamique en hommage à Gershwin, mené, de main de maître, par Silvia Azzoni et Alexandre Riabko, en avatars – très européanisés sans doute – de Ginger Rogers et Fred Astaire.

La tonalité américaine, bien tempérée cependant, est lancée pour la deuxième partie – un portrait de Leonard Bernstein, construit à partir d'un florilège de scènes de Bernstein Dances, donné parfois à l'occasion des tournées de la compagnie. En réalité, et Neumeier ne s'en est d'ailleurs pas caché dans son introduction au spectacle, il s'agit là d'un teaser, ou plutôt d'une bande-annonce, pour la saison 2017-2018, qui devrait voir, pour le centenaire de la naissance du compositeur et chef d'orchestre, le retour au répertoire de l'ouvrage, créé en 1998. La série de miniatures proposée, tantôt sur des musiques symphoniques tantôt sur des musiques plus populaires de Bernstein, met notamment en avant le jeune et bouillonnant Alexandr Trusch et le vétéran Lloyd Riggins – deux générations de danseurs, auxquels vient se joindre pour le solo So Pretty Alina Cojocaru. Passé le charme puissant des interprètes, on pourra toutefois être surpris, voire quelque peu déçu, par l'effet produit par la mise en scène, à la trame vaguement initiatique, et par l'extrême stylisation des ensembles. En-dehors peut-être de l'épisode Wrong Note Rag, on est loin de la jubilation procurée par les comédies musicales à l'ancienne ou les ballets américains – mais pas que – de Balanchine, loin du pur plaisir de l'abandon à la musique – Let's face the music and dance –, que l'on retrouve jusque chez les jeunes chorégraphes américains d'aujourd'hui comme Justin Peck.

La troisième partie réserve encore quelques belles surprises, avec notamment, en ouverture, un « portrait de la grande danseuse Violette Verdy » (« Portrait einer grossen Tänzerin – Violette Verdy »), une révérence attendue, d'autant plus appréciable que l'on n'a pas été assailli, ailleurs, par les hommages à son adresse. Le pas de deux programmé, intitulé Désir, sur une musique d'Alexandre Scriabine, avait été initialement chorégraphié par Neumeier pour Violette Verdy et Jean-Pierre Bonnefous, mais alors blessée, la ballerine n'avait pu le danser. Conversation intimiste auprès d'un piano, dans un esprit qui peut rappeler Sonatine, le duo, en forme de petit miracle de la soirée, est sublimé par l'intensité poétique du couple formé par Silvia Azzoni et Carsten Jung, dignes substituts de l'Absente. Aussi respectable soit-il, le pas de deux du Corsaire donne un peu l'impression de surgir là-dessus comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, d'autant que l'orchestre de l'Opéra de Hambourg n'est pas vraiment à la fête dans ce registre. Choix curieux, à ce moment précis, de la part de Neumeier, peu suspect en général de commettre des fautes de goût, d'autant plus qu'il avait été programmé déjà pour le 40e anniversaire du Gala Nijinsky, avec la même Alina Cojocaru. Difficile toutefois de faire la fine bouche devant une ballerine si poétique, dont le moindre geste illumine la scène, qui sait se laisser aller, sans entraves ni arrière-pensées, à la jouissance de la virtuosité et de la pyrotechnie. La magie est bien au rendez-vous, même si Herman Cornejo n'a pas – ou plus – tout à fait le même bagout dans les airs que le jeune Yonah Acosta il y a deux ans.

Distillé en extrait, Illusionen – wie Schwanensee se faufile ensuite, plus qu'il ne s'impose, malgré l'autorité inentamée d'Ivan Urban dans le rôle du roi Louis II, avant la carte blanche laissée à deux chorégraphes, Youri Possokhov et Russell Maliphant. C'est là une coutume généreuse du Gala Nijinsky, mais qui laisse pourtant un sentiment mitigé, d'inachevé à tout le moins. Possokhov est loin d'être sans talent, mais Bells, sur la musique de Rachmaninov, interprété par deux danseurs du Joffrey Ballet, Victoria Jaiani et Temur Suluashvili, magnifiques et sculpturaux, ne semble rien faire d'autre que ressusciter, sans distance aucune et dans des costumes incongrus – à mi-chemin entre Esther Williams et les compétitions de danse sur glace ? -, les clichés de la danse de bravoure soviétique, avec poses et portés héroïques à foison. Entwine de Russell Maliphant, aussi anecdotique soit-il dans son clair-obscur un peu facile, s'en sort beaucoup mieux, mais sans doute le duo sensible formé par Alessandra Ferri et Herman Cornejo y est-il pour quelques chose. Retour aux choses sérieuses avec le maître des lieux pour un final en deux temps – un tableau tiré du chef d’œuvre Nijinsky, déjà donné pour le gala du 40e anniversaire (mais la scène est toujours aussi spectaculaire et intense!), suivi d'une grande parade collective piquée à Vivaldi ou La Nuit des rois –, qui fonctionne exactement comme l'apothéose attendue. Place aux fleurs, aux confettis et à la standing ovation !


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MessagePosté le: Jeu Aoû 18, 2016 10:56 am    Sujet du message: Répondre en citant
















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MessagePosté le: Jeu Aoû 18, 2016 11:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et la critique de Sophia est maintenant en ligne sur le site de Dansomanie avec de nombreuses photos d'illustration :




    Hamburger Ballett-Tage 2016 / 17 juillet 2016 : 42ème Gala Nijinsky à la Staatsoper de Hambourg

      Le gala Nijinsky marque traditionnellement la fin de la saison hambourgeoise et du marathon épique des Ballett-Tage. Le format en demeure, d'une année sur l'autre, inchangé : cinq heures – a minima – de spectacle à la composition savamment calculée, trois actes déclinant une suite de morceaux choisis présentés et éclairés par le maître lui-même, le tout dans une ambiance à la fois cultivée et bon enfant, bien moins mondaine qu'on pourrait le craindre. Pur festin balletomaniaque, accommodé à la sauce – riche mais jamais indigeste – neumeierienne, la soirée renoue avec un certain art du temps perdu, à tout le moins avec un temps où l'on savait prendre son temps. Elle reste en tout cas, pour le public local comme pour l'amateur de ballet de passage, une occasion unique de voir réunis sur scène l'ensemble de la compagnie et de ses solistes, auxquels viennent se joindre pour l'occasion les membres du Bundesjugensballett (la compagnie « junior » du Ballet de Hambourg), et – cerise sur le gâteau – quelques invités internationaux triés sur le volet.

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MessagePosté le: Mar Oct 25, 2016 2:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un très joli reportage sur les 20 ans du ballet Yondering (créé le 16 mai 1996 à Hambourg), célébrés le 4 juillet dernier, dans le cadre des Hamburger Ballett-Tage, avec la participation d'élèves de six écoles de danse qui possèdent le ballet à leur répertoire (école du Ballet national du Canada, école du ballet de Hambourg, école du ballet de l'Opéra de Paris, école du San Francisco Ballet, école du Het Nationale Ballet, école du ballet de Houston) :



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sophia



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MessagePosté le: Dim Déc 04, 2016 4:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Chant de la terre, créé pour le Ballet de l'Opéra de Paris en 2015, vient de faire son entrée au répertoire du Ballet de Hambourg.

Extrait avec Alexandr Trusch et Hélène Bouchet :



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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 09, 2016 3:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

John Neumeier - pourtant formé chez les Jésuites - passe à l'ennemi protestant, et organise, en janvier 2017, une tournée avec le Bundesjugendballett et le Bundesjugendorchester, placée sous le signe de la Réforme. Il s'agit, pour ceux qui ne seraient pas versés dans l'histoire religieuse, de célébrer le 500ème anniversaire de la publication des 95 thèses de Martin Luther, à Wittemberg, qui déclenchèrent la grande scission au sein de l’Église catholique.


    Programme :

    Félix Mendelssohn-Bartholdy: Symphonie N°. 5 en ré mineur op.107 «Reformation»

    Martin Luther: Chorals (imbriqués dans la symphonie de Mendelssohn)

    Andrey Kaydanovskiy: chorégraphie sur une musique commandée spécialement au compositeur néerlandais Michel van der Aa (création)

    John Neumeier: «Bach-Suite 3», sur la suite pour orchestre N°3 en Ré Majeur de Jean- Sebastian Bach.

    Zhang Disha: Chorégraphie sur «Eine feste Burg», poème symphonique pour orchestre d'Enjott Schneider (2010)


    Dates des spectacles :

    12. Janvier 2017 : Lübeck, Musik- und Kongresshalle (Avant-première)

    13. Janvier 2017 : Hamburg, Staatsoper (Première)

    14. Janvier 2017 : Essen, Philharmonie

    15. Janvier 2017 : Coesfeld, Konzert Theater (orchestre uniquement)

    16. Janvier 2017 : Berlin, Philharmonie

    18. Janvier 2017 : Dresden, Semperoper

    19. Janvier 2017 : Marburg, Stadthalle (orchestre uniquement)

    20. Janvier 2017 : Ludwigsburg, Forum

    21. Janvier 2017 : Schweinfurt, Theater der Stadt (orchestre uniquement)




    Bundesjugendballett und Bundesjugendorchester gehen im Januar 2017 zusammen auf Tournee. Uraufführungen von Andrey Kaydanovskiy und Michel van der Aa

    »Gipfeltreffen« der beiden Ensembles unter der Leitung von John Neumeier, Kevin Haigen und Alexander Shelley vom 12. bis zum 21. Januar 2017 in neun deutschen Städten

    Zwei Spitzenensembles gemeinsam auf der Bühne: Das Bundesjugendorchester und die acht Tänzerinnen und Tänzer des Bundesjugendballett führen ihre erfolgreiche Zusammenarbeit auch 2017 fort. Im Januar starten die Ensembles anlässlich des fünfhundertjährigen Reformationsjubiläums ihr zweites Kooperationsprojekt und präsentieren die Ergebnisse ihrer Zusammenarbeit auf einer deutschlandweiten Tournee. Tänzerisch und musikalisch beleuchtet das gemeinsame Projekt »Gipfeltreffen – Reformation« die Reformation und Martin Luther – und zeigt, wie das fünfhundert Jahre zurückliegende Ereignis bis heute junge Künstler inspiriert.

    Zwei Werke der zeitgenössischen Komponisten Michel van der Aa und Enjott Schneider sowie zwei Stücke der Gastchoreografen Zhang Disha und Andrey Kaydanovskiy überführen das musikalische Erbe Luthers und des Protestantismus in die Gegenwart. Als besonderes Highlight wird John Neumeiers Choreografie »Bach-Suite 3« erstmalig in Gänze und in Begleitung eines Orchesters vom Bundesjugendballett aufgeführt.


    Mit jugendlichem Elan und Professionalität gestalten die Mitglieder des Bundesjugendballett und des Bundesjugendorchester künstlerisch das Thema der Reformation. Die beiden Ensembles lösen die Grenzen zwischen Bühne und Orchestergraben auf: Die Bespielung der Bühne, auf der beide Ensembles gleichzeitig agieren werden, ist bei dieser Produktion die besondere Herausforderung. Wie bereits beim ersten »Gipfeltreffen« wird auch in diesem Jahr Dirigent Alexander Shelley das Orchester leiten. Die Künstlerische Leitung des Bundesjugendballett hat Kevin Haigen inne.


    Das Programm von »Gipfeltreffen – Reformation«

    Felix Mendelssohn-Bartholdy: Sinfonie Nr. 5, d-Moll op.107 »Reformation«

    Martin Luther: Choräle (verwoben mit der Mendelssohn-Sinfonie)

    Andrey Kaydanovskiy: Choreografie zu Michel van der Aa: Auftragskomposition (Uraufführung)

    John Neumeier: »Bach-Suite 3« zu Johann Sebastian Bach: Orchestersuite Nr. 3, D-Dur, BWV 1068

    Zhang Disha: Choreografie zu Enjott Schneider: »Ein feste Burg«, Sinfonisches Gedicht für Orchester (2010)



    Termine der Tournee im Überblick:

    12. Januar 2017 Lübeck, Musik- und Kongresshalle (Vorpremiere)

    13. Januar 2017 Hamburg, Staatsoper (Premiere)

    14. Januar 2017 Essen, Philharmonie

    15. Januar 2017 Coesfeld, Konzert Theater (nur Orchester)

    16. Januar 2017 Berlin, Philharmonie

    18. Januar 2017 Dresden, Semperoper

    19. Januar 2017 Marburg, Stadthalle (nur Orchester)

    20. Januar 2017 Ludwigsburg, Forum

    21. Januar 2017 Schweinfurt, Theater der Stadt (nur Orchester)



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