Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26514
|
Posté le: Mer Juin 08, 2016 12:24 am Sujet du message: |
|
|
Je l'ai fait, nous avions faux tous les deux il y a 31 entrechats, en fin de compte... la face du monde en sera chamboulée |
|
Revenir en haut |
|
juthri
Inscrit le: 31 Mar 2015 Messages: 65
|
|
Revenir en haut |
|
doudou
Inscrit le: 03 Mai 2005 Messages: 1128 Localisation: PARIS
|
Posté le: Mer Juin 08, 2016 7:42 am Sujet du message: |
|
|
Je confirme 31 !
|
|
Revenir en haut |
|
alila
Inscrit le: 31 Déc 2009 Messages: 287 Localisation: Paris
|
Posté le: Mer Juin 08, 2016 11:12 am Sujet du message: |
|
|
On était plusieurs à l'amphithéâtre à compter en chuchotant: 31!
Je serai peu originale: Dorothée Gilbert est une danseuse-tragédienne au sommet de son art, avec en plus de superbes équilibres (quoique, quelques pas supprimés pour faire durer ses équilibres à l'acte II) et une magnifique fluidité dans sa danse. Sa Giselle au premier acte est très joviale, parfois plus proche d'une Swanilda que d'une jeune fille à la santé fragile, mais ça se tient lorsqu'elle déclenche la scène de la folie magistrale, le choc de la trahison.
Vadim Muntagirov est un peu effacé face à Giselle au premier acte, mais très noble, on voit bien qu'il s'agit d'un prince déguisé. Au IIe Acte, il est parfait en slave souffrant, avec un danse propre, ample, souple.
Vincent Chaillet était excellent, non seulement pour la pantomime, mais aussi pour sa danse au IIe acte.
Le corps de ballet était meilleur à l'acte I que le II. Certes, les bras des willis étaient tous réglés à la perfection, cependant il manquait quelque chose, les moments superbes de la chorégraphie du CdB n'étaient pas du tout mis en valeur. Je me demande si c'était en partie la faute à la musique horriblement lente (dès l'ouverture j'ai eu du mal avec le tempo...). Le moment où les willis se croisent était atroce, un vrai massacre, comme le tempo était trop lent, les danseuses devaient s'enfoncer dans leur plié arabesque, donnant une sensation de lourdeur au lieu d'apesanteur (complété par le boum-boum à chaque pas...), et les jambes en arabesque tremblotaient...
Grosse déception aussi chez la Reine des Willis de Valentine Colasante. Elle ne possède pas l'autorité ou la présence scénique pour assurer l'entrée et le long solo de Myrtha seule sur scène. De plus, comme souvent chez les danseuses de l'Opéra, les grands sauts sont laborieux. Le contraste avec la présence et la légéreté des deux Wilis Héloise Bourdon et Fanny Gorse est frappante, ces deux dernières étant beaucoup plus aériennes et autoritaires.
|
|
Revenir en haut |
|
Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
|
Posté le: Mer Juin 08, 2016 11:43 am Sujet du message: |
|
|
Haydn a dit, me semble-t-il, qu'il avait fait les 32 le premier soir. J'aime la prouesse technique et je déteste même qu'on la dédaigne, mais enfin, j'espère que l'enjeu de Giselle - et du rôle d'Albrecht (un des rares vrais rôles masculins du répertoire du XIXe siècle) -, c'est autre chose que ces entrechats, que certains ont l'air de traiter ici comme "un truc", sinon comme "le truc" du ballet, à l'instar des 32 fouettés du Lac... D'autant que, même à Paris, où, je l'admets, on y tient plus qu'ailleurs pour des raisons historiques et peut-être aussi d'école, les entrechats sont plus une affaire de danseur que de "version" (ce qui n'excuse pas ce qu'on a vu à la première, mais une performance, il me semble, est un tout et quand ce n'est pas bon, on ne pardonne rien, surtout pas ça). De grands danseurs, tels Le Riche ou Legris, ne les ont pas toujours faits par exemple et qui ira prétendre que Ganio est un moins bon danseur que Raveau parce qu'il s'est arrêté à 24!
Bref, si l'on s'en tient à la technique, Albrecht a aussi une variation, qui rassemble un peu tous les grands "thèmes" de la danse classique masculine, qu'a magnifiquement interprétée Muntagirov.
Pour le reste, je suis plutôt d'accord avec les points soulevés par Alila et Haydn. Cette représentation m'a quand même laissé une curieuse impression : celle d'un décalage entre un couple-star, très charismatique, très bien assorti (et chacun très accompli individuellement), mais qui navigue en solitaire (on pourrait finalement les voir briller ensemble n'importe où ailleurs) et un corps de ballet qui ne semble pas dirigé, non pas tant indiscipliné que terne - et tellement peu aérien, notamment dans le fameux croisement du II! Myrtha a elle aussi déçu : cela dansait "petit", bien trop "terre-à-terre", et cela manquait à la fois d'autorité et d'évanescence. Si l'émotion fut au rendez-vous, celle-ci fut cependant bien dosée : les entrées des deux héros, la scène de la folie, les pas de deux du II, vraiment sublimes et pour le coup dignes d'une grande scène.
Dernière édition par sophia le Mer Juin 08, 2016 12:49 pm; édité 4 fois |
|
Revenir en haut |
|
Bary
Inscrit le: 21 Sep 2009 Messages: 62 Localisation: Troyes
|
Posté le: Mer Juin 08, 2016 12:03 pm Sujet du message: |
|
|
Avec retard, je reviens sur la superbe représentation de dimanche, où les 3 solistes principaux ont été remarquables par leur engagement et leur foi intrinsèque d'incarner tout à chacun leur personnage.
J'ai vu "Giselle" dansée par les plus "grandes", Pontois, Loudières, Arbo, Maurin, Moussin, et Eléonore Guérineau ne m'a nullement déçu. Je l'ai trouvée remarquable au premier acte et très convaincante dans le second, même si on la sentait à certains moments un peu prise par un trac, ce que l'on peut comprendre. Tout donner dans ce rôle mythique en une seule représentation n'est pas chose aisée!
Arthus Raveau fut remarquable, notamment au second acte et la série des entrechats 6 une merveille.
Enfin, Héloïse Bourdon grandiose, impériale, avec des ports de bras splendides, des équilibres attitudes suspendus, dès son entrée en scène impossible de se détacher d'elle. Il va quand même falloir que la "maison opéra" la propulse là ou elle doit être, cela serait un énorme gâchis, voire une grande injustice, de la laisser là où elle est!!!!!
En tous les cas, je suis tout à fait d'accord avec les décisions qu'avaient prises Benjamin Millepied de distribuer hors hiérarchie précise des danseurs qui n'ont certes pas le titre, mais qui pour notre plus grand plaisir en ont le talent. Et la matinée de dimanche en fut une parfaite démonstration!
Enfin merci Fandorine pour votre réponse et je confirme, on est très bien placé en 3ème rang dans la loge centrale face.
|
|
Revenir en haut |
|
Ornella
Inscrit le: 03 Mai 2013 Messages: 363 Localisation: Versailles
|
Posté le: Mer Juin 08, 2016 2:42 pm Sujet du message: |
|
|
Il n’était pas simple de passer après Dorothée Gilbert dans Giselle ; pourtant, Eléonore Guérineau a brillamment relevé le défi, entourée par des solistes de choix, Arthus Raveau et Héloïse Bourdon.
La troisième fois, le premier acte semble un peu longuet, du moins jusqu’à la scène de la folie, remarquablement interprétée par Eléonore. Pour une prise de rôle, cela m’a semblé déjà bien abouti, poignant et intense. Arthus était plus dans la retenue au 1er acte, mais il n’avait pas besoin de forcer le trait pour incarner un prince séducteur. Et lorsque Giselle s'éteint, il est sincèrement meurtri.
J’attendais avec impatience le 2e acte, si beau qu’on ne peut pas s’en lasser. À son entrée, Héloïse Bourdon (Myrtha) a hypnotisé l’assistance par sa danse à la fois délicate et triomphante. Elle ne s’est pas départie de son air implacable et vengeur. C’est un sacré rôle de composition pour cette jeune femme d’une douceur inouïe. Ce qui touche chez elle, c’est la flamme qui l’anime quand elle danse un rôle de premier plan ; et cela, il faut en prendre soin…
Dès son arrivée, j’ai su que la Giselle-Wili de Mlle Guérineau me plairait. Comme haydn, j’ai été plus impressionnée par ce versant du personnage que par la Giselle du 1er acte, où on l’imaginait peut-être davantage. J’ai beaucoup aimé sa petite batterie, ses sauts (envols ?) et l’impression de flottement qu’elle est parvenue à rendre. Sa façon de se mettre devant Albrecht pour le protéger est criante de sincérité. Eléonore m’avait déjà fait forte impression dans La Fille mal gardée, mais là, elle a atteint une nouvelle dimension. J’espère qu’elle aura l’occasion de re-danser ce rôle qui lui va comme un gant.
J’ai été happée par l’abandon d’Arthus Raveau au 2e acte, par sa façon d’implorer Myrtha, et par ses fameux 32 entrechats-six. À ce moment-là, on croirait presque qu’Albrecht est possédé, qu’il ne contrôle plus ses mouvements. Ce rebond frénétique reste un régal visuel (même si je me suis empêchée de les compter pour en profiter pleinement !).
En résumé, une belle distribution qui m’a totalement conquise au 2e acte.
J’aurais voulu revoir Dorothée hier, car après coup, c’est sa Giselle qui m’a le plus marquée (sentiment quasi-unanime). Mais je ne désespère pas de voir Myriam Ould-Braham, si tant est qu’elle puisse danser. Ce ne serait jamais que ma quatrième Giselle !
|
|
Revenir en haut |
|
Skywie
Inscrit le: 12 Juin 2015 Messages: 82
|
Posté le: Jeu Juin 09, 2016 12:00 pm Sujet du message: |
|
|
Je tiens à vous remercier de m'avoir donné envie de revoir ce ballet, je ne l'avais vu que 2 fois dans de mauvaises conditions ... Je croyais que je ne l'aimais pas.
Mais vos commentaires, les vidéos et surtout la distribution d'hier m'ont donné envie d'y aller.
Je suis une grande fan de Karl Paquette et Ludmila Pagliero, je n'ai pas l'oeil aussi acéré que les vrais balletomanes de ce forum, leur prestation d'hier soir m'a conquise!
J'ai beaucoup aimé le 1er acte joyeux, parfois même drôle, on sent une réelle complicité entre Ludmila et Karl, savoir qu'ils apprécient de danser ensemble renforce encore plus mon plaisir.
Le deuxième acte est tout aussi magnifique, tellement différent! Je me suis un peu perdue (l'émotion) au moment du compte des entrechats, mais j'ai eu l'impression qu'il y en a eu 33. ce passage est magique avec la montée en puissance des sauts et de la musique. je comprends la frustration de ceux qui les attendaient et n'en ont pas eu!!
J'espère que leur interprétation vous a plu aussi, en tout cas le public a généreusement applaudi!
|
|
Revenir en haut |
|
Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1796
|
Posté le: Jeu Juin 09, 2016 2:19 pm Sujet du message: |
|
|
Est-ce que Haydn peut nous confirmer que Myriam Ould-Braham va bien danser demain ? Je croise les doigts...
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26514
|
Posté le: Jeu Juin 09, 2016 3:57 pm Sujet du message: |
|
|
Ce matin, elle était encore prévue... mais vu ce dont elle souffre, ça se décide au jour le jour et là, je n'en sais pas davantage... |
|
Revenir en haut |
|
paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3557
|
Posté le: Ven Juin 10, 2016 1:19 am Sujet du message: |
|
|
sophia a écrit: |
Haydn a dit, me semble-t-il, qu'il avait fait les 32 le premier soir. J'aime la prouesse technique et je déteste même qu'on la dédaigne, mais enfin, j'espère que l'enjeu de Giselle - et du rôle d'Albrecht (un des rares vrais rôles masculins du répertoire du XIXe siècle) -, c'est autre chose que ces entrechats, que certains ont l'air de traiter ici comme "un truc", sinon comme "le truc" du ballet, à l'instar des 32 fouettés du Lac... D'autant que, même à Paris, où, je l'admets, on y tient plus qu'ailleurs pour des raisons historiques et peut-être aussi d'école, les entrechats sont plus une affaire de danseur que de "version" (ce qui n'excuse pas ce qu'on a vu à la première, mais une performance, il me semble, est un tout et quand ce n'est pas bon, on ne pardonne rien, surtout pas ça). De grands danseurs, tels Le Riche ou Legris, ne les ont pas toujours faits par exemple et qui ira prétendre que Ganio est un moins bon danseur que Raveau parce qu'il s'est arrêté à 24! |
Entrechats ou pas, ce qui compte, c'est que vers la fin Albrecht réussisse à faire monter la tension, que l'on sente une fièvre irrésistible, qu'on finisse par se demander si Albrecht n'est pas lui aussi en train de devenir fou. Dans le genre, je resterai marqué à vie par les prestations de Nicolas le Riche à la fin des années 90.
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
|
Posté le: Ven Juin 10, 2016 8:05 am Sujet du message: |
|
|
Oui, mais on est bien d'accord que la prestation de Le Riche ne tenait pas qu'à ça : c'était un tout, un personnage à part entière et de bout en bout que l'on voyait sur scène, et les entrechats advenaient comme une apothéose, un aboutissement, et traduisaient, à ce moment précis du ballet, l'état de consomption d'Albrecht, de même qu'une forme de généralisation de la folie. Ce n'était certainement pas un "truc", comme le sont peu ou prou les 32 fouettés du Lac (je suis bien persuadée que tout le monde ne sera pas d'accord là-dessus). Que cela devienne cette année le critère pour juger d'une prestation est étrange, pour ne pas dire autre chose. Enfin, certaines remarques tiennent parfois plus du commentaire sportif qu'autre chose à mon avis.
J'ai vu Giselle au Mariinsky en avril, Evan McKie a fait une double diagonale de brisés, comme c'est souvent le cas (c'est le cas aussi sur le vieux DVD avec Zaklinsky). En revanche, Sarafanov fait les entrechats-six et les plus beaux qui soient. J'ai aussi vu Polounine les faire l'été dernier au Stanislavsky. Pas de doute, le nombre y était, mais il en a fait à mon avis une pure démonstration, évidemment ovationnée, mais pas trop d'intérêt quand même. McRae a fait des entrechats de folie quand il a dansé avec Ossipova au Bolchoï, je ne sais pas ce qu'il fait à Londres où la tradition est plutôt une petite série d'entrechats + sauts de basque. Bref, tout cela n'est pas non plus la "clé" du ballet.
Je ne vais pas revenir sur cette terrible première, qui a, il est vrai, largement contribué à biaiser les choses, mais je crois que cette année, nous nous heurtons à des Albrecht, je suis désolée de dire cela, un peu trop fades (ce qui rend l'attente du "moment" d'autant plus lourde?). Evidemment, c'est beaucoup moins le cas de Ganio (qui a gagné en autorité) et Muntagirov (qui a une pantomime très lisible, ample et généreuse), mais dans l'ensemble, je suis déçue de ce que j'ai vu à l'acte I. Giselle n'est pas un ballet de Petipa (même si ce que nous voyons est largement russifié) et Albrecht n'est nullement un cavalier - il n'est pas censé être dans l'ombre de Giselle, il n'est pas là non plus pour seulement la mettre en valeur, y compris dans l'acte II. Quant à en faire un espèce d'anti-héros désabusé post-moderne, j'y vois plus une facilité qu'autre chose. C'est en tout cas un rôle qui, pour un garçon, ne devrait rien avoir à envier à celui de Giselle, et qui a été par ailleurs, au cours de l'histoire, illuminé par de sacrées personnalités, il suffit de fouiller un peu YT (voir notamment Vassiliev avec Carla Fracci). Qu'on le joue salaud ou joli coeur, on devrait avoir envie de l'applaudir dès son entrée - c'est un acteur de cinéma, Albrecht! Et s'il n'a pas grand chose à faire techniquement parlant dans le premier acte, on doit sentir sa présence, son charme ravageur, son art de la manipulation - il ne séduit pas Giselle et ne provoque pas un drame familial pour rien, cet homme. Or, dimanche en matinée par exemple, je n'ai vu que Giselle à l'acte I, Albrecht était absolument transparent (et contrairement à d'autres, j'ai plutôt préféré l'acte I d'Eléonore Guérineau, même si elle a montré de très belles choses à l'acte II, je suis bien d'accord).
|
|
Revenir en haut |
|
chloe.c
Inscrit le: 27 Fév 2012 Messages: 126 Localisation: France
|
Posté le: Ven Juin 10, 2016 9:04 am Sujet du message: |
|
|
Est-ce que quelqu'un pourrait me dire svp à quel nombre de représentations sur Giselle on en est depuis sa création (environ ? Je crois que c'est marqué sur les livrets distribués avant le spectacle ?)
Merci!
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
|
Posté le: Ven Juin 10, 2016 9:09 am Sujet du message: |
|
|
Mardi 7, on en était, si l'on en croit le feuillet, à la 795e représentation - depuis la création parisienne (1841) j'imagine (sachant que le ballet est sorti du répertoire en 1868 et n'y est revenu qu'en 1910 via les Ballets russes) - et à la 238e de cette version (Bart/Polyakov), qui date de 1991.
|
|
Revenir en haut |
|
|