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haydn
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haydn
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haydn
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 Posté le: Lun Nov 07, 2005 11:12 am Sujet du message: |
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Interview de Valéry Gergiev dans le dernier numéro de l'Express :
| Citation: |
Vous dirigez aussi le ballet?
Bien sûr!
N'est-ce pas trop pour un seul homme?
Mais je ne suis pas seul dans mon théâtre! Je suis bien entouré, ma sœur Larissa dirige notre école de chant, il compte de grandes compétences. De toute façon, je ne vois rien d'anormal à diriger un opéra le soir et à participer le lendemain à des réunions à propos des coproductions ou du prix des costumes. C'est ce que je dois faire si je veux que le Mariinski puisse se produire de par le monde, et je le fais sans avoir peur de devenir un administrateur. C'est une grande erreur de penser que les chefs d'opéra sont seulement responsables de l'orchestre. Ils déterminent la couleur et l'atmosphère de tous les éléments du spectacle, contrôlent en définitive la température émotionnelle de la maison. Pour cette raison, je dirige l'équivalent de huit mois par an au Mariinski. |
Le texte complet est ICI
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FAUST
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 12:47 pm Sujet du message: |
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| Rien n'empêche donc Brigitte Lefèvre et Gérard Mortier de faire venir des chefs de qualité pour diriger l'orchestre de l'Opéra lorsque celui-ci accompagne le ballet. C'est juste une question d'égalité entre le corps de ballet et l'orchestre ...
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haydn
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 1:29 pm Sujet du message: |
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Je ferai un compte rendu plus détaillé dans la journée, mais je suis d'accord avec vous Faust : des chefs comme cela, on en redemanderait tous les jours!
Honnêtement, l'orchestre de l'Opéra, jusqu'à présent, a fait correctement son travail sur Joyaux. Mais hier soir, avec l'Orchestre du Mariinsky et Gergiev, on était à des années lumières : non seulement l'orchestre jouait magnifiquement bien, mais en plus, les oeuvres étaient véritablement interprétées. On ne reconnaissait plus Capriccio ou la 3ème Symphonie de Tchaïkovsky, et là, le travail de Gergiev était admirable. C'est ce qui fait toute la différence entre un grand chef et un batteur de mesure. Je pense que l'Orchestre de l'Opéra, avec un directeur de cette qualité, aurait aussi très bien joué.
Seul "bémol", le final (Polonaise) de la symphonie de Tchaïkovsky était pris dans un tempo si fougueux (musicalement tout à fait légitime d'ailleurs) que cela a semé un peu la pagaille dans le corps de ballet qui n'avait pas l'habitude d'un accompagnement d'une telle vélocité.
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Jonquille
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 1:36 pm Sujet du message: |
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J'étais moi aussi au gala d'hier soir. Malheureusement je ne partage pas entièrement votre enthousiasme, Haydn. J'ai trouvé Ulyana Lopatkina dans Diamants vraiment excellente, très lyrique, avec des bras superbes. On avait un peu l'impression d'assister au Lac des cygnes mais c'est une très belle danse... J. G. Bart, est un partenaire très attentif à la belle technique même si j'aurais apprécié un peu plus d'expressivité. Le corps de ballet était également de bonne tenue hormis un petit accroc bien pardonnable entre I. Ciaravola et E. Cozette...
Mais Rubis m'a déçue, je l'ai déjà vu plusieurs fois et beaucoup mieux interprété. Diana Vishneva a beaucoup d'énergie et de charme et a dansé avec brio. E. Thibault a prouvé une fois de plus combien ses sauts étaient maîtrisés, époustouflants. Mais il y avait hier soir un gros problème de partenariat, Vishneva/Thibault ne dansaient pas du tout ensemble. Et où est passé le piquant de la chorégraphie de Balanchine ? Il faut sans doute mettre cela sur le compte du manque de répétitions qui n'ont pas dû se dérouler dans les meilleurs conditions. Marie-Agnès Gillot, que j'avais pourtant adorée ces derniers jours, ne semblait pas en pleine forme et a commis plusieurs petites erreurs. Dommage !
Saluons le beau travail de Valéry Gergiev et de l'orchestre du Mariinsky, formidables.
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haydn
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haydn
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sophia
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 5:11 pm Sujet du message: |
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Quelques commentaires personnels sur ce magnifique gala en l'honneur du théâtre Mariinsky.
En ce qui concerne la première partie, symphonique, je préfère laisser les spécialistes s'exprimer, car j'ai du mal à aller beaucoup plus loin que des considérations du type "j'aime ou j'aime pas", qui n'ont guère de valeur critique. Je dois quand même dire que "Roméo et Juliette" de Tchaïkovsky dirigé par Gergiev (quel homme!!!  ), c'était splendide, à vous donner des frissons...
La deuxième partie présentait deux extraits de "Joyaux": "Rubis" et "Diamants", et le principal intérêt du spectacle, auquel on peut par ailleurs assister en ce moment à l'Opéra, était la présence de deux étoiles féminines du Mariinsky, et non des moindres, entourées de nos solistes maison et du corps de ballet.
Avec Diana Vishneva et Ulyana Lopatkina, on a probablement affaire à ce que le théâtre Mariinsky peut nous offrir de meilleur à l'heure actuelle, dans deux styles très différents. De ce point de vue, elles ne risquent pas de se faire concurrence, car le registre propre à chacune est à l'opposé. Diana Vishneva a un style très flamboyant, un physique très piquant, très glamour, c'est une extraordinaire Kitri (rôle dans lequel j'avais eu la chance de la voir), l'un de ses rôles fétiches est aussi celui d'Aurore dans "La Belle au bois dormant", ajoutons qu'elle n'est pas naturellement une danseuse d'adage, disons pour schématiser un peu, un cygne blanc (ce qui ne veut évidemment pas dire qu'elle ne sait pas le danser). Ulyana Lopatkina, quant à elle, est à l'inverse l'exemple le plus parfait et le plus achevé de la danseuse lyrique, qui brille tout particulièrement dans les parties d'adage, et naturellement son rôle de prédilection est celui d'Odette-Odile. Rien de plus logique à ce que l'une ait le rôle d'allegro de "Rubis", et l'autre celui de "Diamants". Peut-être pourrait-on tenir des propos comparables à propos des solistes qui les accompagnaient: Emmanuel Thibault, le danseur de demi-caractère type, et Jean-Guillaume Bart, l'archétype du prince, du danseur noble. En dépit de tous les changements qu'il y a eus en raison des blessures des uns ou des autres, ces distributions m'ont semblé au moins sur le papier, idéales.
Et je n'ai pas été déçue! Contrairement à ce qu'a ressenti Jonquille, en voyant hier soir "Rubis", je me suis dit qu'enfin il se passait quelque chose sur scène. Si Aurélie Dupont est une parfaite technicienne, là on a la technique et le charme, la séduction (toujours distinguée néanmoins), le brio, la vie! Tout cela s'accordait parfaitement avec le talent supérieur d'Emmanuel Thibault, à la danse brillante et pleine d'énergie et qui s'est avéré un partenaire attentionné. Le seul problème, c'est que tous deux sont tellement brillants et ont une telle présence qu'on ne sait plus lequel des deux regarder. Et il est vrai que les chorégraphies de Balanchine sont davantage faites pour mettre en valeur la femme. Aux côtés de ce couple magnifique, Marie-Agnès Gillot ne m'a jamais parue aussi bonne et flamboyante qu'hier depuis le début des représentations de "Joyaux" : oui, c'est vrai, elle marque toujours une hésitation et une faiblesse de la jambe de terre dans ses développés en arabesque lors de sa sortie de scène, mais à part ça, non vraiment, il n'y avait vraiment rien à redire, et dieu sait qu'elle aussi focalise l'attention lorsqu'elle est sur scène. Conclusion: la distribution idéale de "Rubis" pour moi (même si j'aime bien aussi Clairemarie avec Alessio qui forment un couple très complice et plein de charme). D'ailleurs, le corps de ballet semblait comme galvanisé par ces solistes et a vraiment parfaitement dansé.
Pour ce qui est de "Diamants", mon point de vue sera d'un autre ordre. J'ai beaucoup aimé Agnès Letestu dans ce rôle avec son style brillant et sa belle technique , mais là, en voyant Ulyana Lopatkina, il faut s'interdire toute comparaison avec ce que l'on connaît ou ce que l'on a déjà vu. On est à l'évidence dans une autre dimension. Cette ballerine-là, elle appartient, il faut me croire, à un autre monde, à une sphère qui n'est pas celle de notre bonne vieille terre. Foin de la technique, du style russe si lyrique et musical etc..., oui évidemment, mais en la regardant danser, on ne pense plus à tout cela, on est emporté, véritablement ahuri par le travail du moindre détail dans sa danse, une merveille tout simplement, à faire pleurer les coeurs les plus endurcis. C'est pour moi la Prima Ballerina Assoluta! Et je me fiche vraiment de savoir si ce qu'elle fait, c'est le style Balanchine ou pas (probablement non, mais qu'importe, quand on peut voir l'art à l'état pur incarné dans cette artiste à un tel niveau). Jean-Guillaume Bart, quant à lui, m'a véritablement épatée, car loin d'être éclipsée par sa partenaire, il a été comme galvanisée par son génie, et ils ont su former un magnifique couple. Bravo à lui, il a vraiment fait honneur à l'Opéra de Paris. En l'absence de José Martinez, il est fort heureux qu'on l'ait distribué dans "Diamants", lui qui est malheureusement si souvent blessé. C'est un très beau retour pour lui. Le corps de ballet, en revanche, n'a pas été toujours parfait, les lignes étaient loin d'être au cordeau dans certains passages du ballet, peut-être était-ce dû en effet, comme l'a dit Haydn, aux tempi trop rapides de l'orchestre vers la fin.
Conclusion: des distributions de rêve pour un gala unique et une obligation, aller voir Ulyana Lopatkina le vendredi 25 novembre au théâtre du Châtelet dans "Le Lac des cygnes".
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 6:08 pm Sujet du message: |
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| Merci pour votre compte-rendu passionné, Sophia ! Pour en revenir à Rubies j'ai trouvé que le partenariat entre les deux solistes ne fonctionnait pas. Ils étaient bien meilleurs quand ils dansaient seuls, ce qui est tout de même dommage. Je pense qu'Emmanuel Thibault est un danseur suffisamment talentueux pour ne pas avoir à l'encenser quand il n'est pas à son meilleur niveau. Mais tant mieux si vous avez apprécié ! Et c'est vrai que U. Lopatkina était sublime et valait à elle seule le déplacement...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 6:25 pm Sujet du message: |
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| Vous avez bien raison, Sophia !!
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 8:05 pm Sujet du message: |
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| Je n'imaginais pas que des frissons auraient pu s'emparer de moi de la tête au pied sur du Balanchine. Eh ben c'est fait. Je n'ai, comme Haydn, pas reconnu la partition musicale et ce qui m'avait paru tant ennuyeux avec Emeraudes dans Joyaux, est apparu comme merveilleux avec seulement Rubis et Diamants. Tout était parfait sauf la Mer de Debussy... Mais Gergiev..., je reste sans voix... Médusé
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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
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| Posté le: Lun Nov 07, 2005 11:33 pm Sujet du message: |
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A mon tour de revenir sur ce spectacle sur lequel vous avez déjà pas mal débattu.
Je ne m'attarderai pas sur Emmanuel Thibault, j'ai déjà maintes fois dit toute l'admiration que j'ai pour ce danseur d'exception. Simplement, contrairement à Jonquille, je trouve que lui et Diana Vishneva formaient un duo tout à fait convaincant, et surtout d'une très grande vitalité, ce qui faisait un peu défaut dans d'autres distributions.
Vishneva possède une technique superlative, et, toute Russe qu'elle est, elle fait également montre de ce sens du show à l'américaine, avec beaucoup de brio, de légèreté, de piquant indispensable pour rendre toute sa saveur à Rubis. J'avoue avoir pris un très grand plaisir à ce spectacle qui embaumait le Champagne, de Crimée ou de Californie, c'est au choix!
Inutile de revenir non plus sur l'admirable Marie-Agnès Gillot, tout a été dit également à son propos.
Par ailleurs, en ce qui concerne le corps de ballet, cette exécution de Rubis m'a semblée la meilleure, la plus homogène depuis le début de la série, et les ensembles y étaient d'une grande perfection. Insistons également encore sur l'excellence de l'accompagnement musical ; la partition de Strawinsky y a été servie avec le même soin, le même travail interprétatif que s'il s'était agit d'un concert symphonique, et pour moi, ce fut une véritable redécouverte de Capriccio. Si les danseurs ont fait de ces Rubis une fête pour les yeux, Gergiev et ses musiciens ont aussi su régaler nos oreilles.
Belle fête aussi dans Diamants, en dépit des petits problèmes rencontrés par le corps de ballet dans la polonaise finale, si endiablée que les danseurs avaient quelque peine à suivre le rythme époustouflant imposé par le chef d'orchestre.
Je ne me hasarderai pas à une comparaison oiseuse entre Ulyana Lopatkina et Agnès Letestu. La star russe et la star française ont chacune leurs qualités propres. Lopatkina est, comme on pouvait s'y attendre, plus lyrique, avec des ports de bras d'une grâce à en pleurer ; en revanche, son interprétation de Diamants ne possède pas la distanciation, l'humour qu'y met Mlle Letestu. Maintenant, quand on en arrive à ce niveau de qualité, je ne suis pas sûr que la critique ait vraiment encore un sens.
Jean-Guillaume Bart n'était pas en reste, et l'on ne peut que regretter que ce danseur si élégant ne puisse assurer plus de spectacles ; sa danse était de la propreté la plus parfaite, mais à aucun moment il ne m'a semblé fade. Simplement, M. Bart a le bon goût - qualité paraît-il typiquement française mais qui tend à se perdre - de ne pas chercher à se mettre exagérément en avant au détriment de sa partenaire.
Quelques mots aussi sur le concert de musique instrumentale qui a précédé le ballet.
Dans son petit discours introductif, Gérard Mortier rappelait les liens qui unissait Debussy à la Russie. Si sa musique a subi l'influence de celle de Moussorgsky (au travers des Enfantines notamment), une connivence existe également entre Debussy et Tchaïkovsky, et ce par l'entremise la baronne Nadejda Von Meck, la confidente et protectrice du célébre compositeur russe. Nadejda Von Meck avait en effet engagé Debussy en qualité d'accompagnateur et de professeur de piano de sa fille. Le compositeur fut prestement congédié le jour où la baronne se rendit compte que l'enseignement qu'il dispensait ne se limitait pas à l'apprentissage du solfège...
Associer en un même programme La Mer et Roméo et Juliette ne manquait donc pas de piquant et d'un certain à-propos historique, même si Debussy s'était toujours opposé à ce que ses oeuvres soient exécutées au Palais Garnier, édifice qu'il détestait au motif qu'il lui faisait plus penser "à une gare de chemin de fer qu'à un théâtre"...
Les qualités de Pierre Boulez ne sont plus à démontrer en tant qu'interprète de la musique de Debussy, qu'il a toujours défendue bec et ongles. La couleur particulière des orchestres russes convient paradoxalement assez bien à la musique française, en raison notamment des cuivres à la sonorité très blanche, presque "criarde", qui rappelle celle de nos instruments gaulois. Par ailleurs, l'orchestre du Mariinsky possède des bois, et notamment des flûtes absolument admirables - pas un chuintement de colonne d'air n'était audible - particulièrement mises en valeur dans La Mer. Seuls des violoncelles un peu épais dans "De l'aube à midi sur la mer" détonaient un peu dans le somptueux paysage sonore que déroulaient devant nous les musiciens de Saint-Pétersbourg.
Venait ensuite Roméo et Juliette, de Tchaïkovsky, dirigée avec une fougue tout slave par Valéry Gergiev. Gergiev, en plus d'être un excellent chef d'orchestre, possède également un charisme puissant, qui déchaîne l'enthousiasme des foules. On pourra sans doute lui reprocher une gestuelle un peu trop théâtrale, destinée à en "mettre plein la vue", et qui contraste brutalement avec la sobriété de la battue de P. Boulez, mais le résultat fait taire toutes les critiques. De Roméo et Juliette, Gergiev nous a livré une lecture âpre, énergique, passionnée, qui ne cherchait jamais le consensus, le politiquement correct.
Ce beau concert nous aura permis de vérifier que l'orchestre du Mariinsky a retrouvé, il faut bien le dire, grâce au travail mené par Gergiev, un niveau de qualité digne de son renom, et, ce qui est particulièrement heureux, sans avoir sacrifié sa sonorité si spécifiquement russe ; tant d'autres prestigieuses phalanges - les Berliner Philharmoniquer ou le Concertgebouw d'Amsterdam, pour n'en citer que deux - ont aujourd'hui fait totalement fi de leur typicité au profit d'un rendu acoustique policé, confortable, "international", et pour tout dire, sans saveur.
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Naoko S
Inscrit le: 08 Nov 2005
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| Posté le: Mer Nov 09, 2005 1:19 am Sujet du message: |
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Bonjour à tous!
Pardon my writing in English.... I'm new here, dropping by to say big *thank you* for the wonderful photos of the gala. With my limited French I couldn't quite grasp what was commented here word by word, yet kind of gathered (or guessed) all in all you enjoyed this rare occasion of 'France (ONP) meets Russia (Mariinsky)', or vice-versa..... (if only they had brought Corps dancers of Mariinsky as well - the encounter would have been more thorough...)
Having admired and loved both companies, it was really a dream came true for me. Particularly I eagerly awaited Lopatkina's debut at Palais Garnier so long it was impossible watching the stage without getting emotional...... I thought she did deliver a wonderful performance (in fact one of the best I could get to see in years), and M. Bart! Well what can I say about this fine danseur noble and elegant chevalier.... (Why can we not get to see more of him in the regular season!?) I thought together they succeeded in bringing out the very essence of the beauty of classical ballets, and couldn't help but hope this would be the beginning of a beautiful partnership....
Once again many thanks to M. Haydn and Dansomanie - wishing you well under the current unstable circumstances. Take care.....
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