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Pomme
Inscrit le: 05 Sep 2013 Messages: 20
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Posté le: Jeu Oct 15, 2015 10:08 pm Sujet du message: |
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Gimi a écrit: |
Pomme a écrit: |
les distributions de la première sont en ligne... |
mais nous fait part de celle de l'Avant-Première, alors qu'il y a une parfaite alternance de deux distributions
et pour faire bonne mesure, à en croire le site de l'Opéra, quand les prix sont au rabais, cette fois ci, les lundis, le programme est amputé : le 26 octobre, pas de Quatuor Nº 4 et, le 2 novembre, pas de Danseuse pour la Grande Fugue (mais elles sont 2 le lendemain) mais les distributions sont suceptible (sic) de modifications... |
j'ai corrigé mon poste, et les distributions complètes s'affichent maintenant correctement. Balletomane qui n'a pas encore compris que maintenant la première date, ce n'est plus la première 
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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Posté le: Ven Oct 23, 2015 2:30 pm Sujet du message: |
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Eh bien quel succès pour ce spectacle parmi les lecteurs de Dansomanie !
Je me lance donc. Jolie soirée, mais un peu décevante. Sur le "Quatuor", au vu de la répétition à l'amphithéâtre Bastille, j'attendais quelque chose de vraiment explosif : raté. Les quatre danseuses, au demeurant fort talentueuses (Sae Eun Park reste encore un peu "raide" par rapport à ses consoeurs, mais tout de même en net progrès), ont certes fort bien intégré les "corrections" demandées alors par leur répétitrice. A part peut-être au tout début, les ensembles et placements étaient beaucoups plus nets et précis. Mais malgré l'énergie qu'elle peuvent déployer, les danseuses sont comme écrasées par l'immensité du plateau. Du coup cette énergie paraît se disperser au lieu de se condenser pour mieux rejaillir.
Sur la "Grande Fugue", je tire mon chapeau à Karl Paquette, qui a crânement assuré sa partie alors que, à ma connaissance, il n'a que peu (voire pas ?) d'expérience de ce type de répertoire : en gros les danseurs passent la moitié du ballet à se jeter au sol, et sans beauoup de douceur. Mais il n'y a pas vraiment de soliste, et même l'unique rôle féminin (dans lequel j'avais grand plaisir à retrouver Alice Renavand - si je ne me trompe elle n'a pas eu une seule fois un premier rôle dans un ballet, même en 2e ou 3e distrib, depuis l'arrivée de Millepied ?) ne se différencie quasiment pas des rôles masculins, et on ne voit pas en quoi les "étoiles" apportent quelque chose de plus. J'ai failli ne pas remarquer Bullion ! Adrien Couvez, lui, se remarque beaucoup (en bien), ainsi que Nicolas Paul dans un court et intense solo final. Cela étant, grâce à un rythme très soutenu et une énergie de groupe, pour le coup, plus explosive que dans le premier ballet, c'était un vrai bon moment.
La grâce survient dans le 3e ballet, cette "Nuit Transfigurée" qui devait signer les retours de Gillot et Cozette. La première est mise en avant au début seulement, la deuxième pas du tout. Les vraies héroïnes de ce poème fantomatique sont (au hasard ) Léonore Baulac et Letizia Galloni, fort bien soutenues par Karl Paquette (qui récupère cette fois un vrai rôle) et Alexandre Gasse. Ces deux couples qui s'entrecroisent auraient pu suffire à constituer le ballet, avec ce superbe décor à la fois très sobre et très imposant.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Ven Oct 23, 2015 2:44 pm Sujet du message: |
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Pour diverses raisons, je ne pouvais pas assister à la première, et je découvrirai, sauf catastrophe, le spectacle la semaine prochaine. J'en parlerai évidement, et en attendant je remercie LucyOnTheMoon de s'être mise au clavier pour pallier à mon absence.  |
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Ritournelle
Inscrit le: 13 Juin 2013 Messages: 577
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Ven Oct 23, 2015 4:41 pm Sujet du message: |
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LucyOnTheMoon a écrit: |
et on ne voit pas en quoi les "étoiles" apportent quelque chose de plus. |
Je me fais souvent la même réflexion au Royal Ballet quand on nous offre une pluie d'étoiles toutes plus prestigieuses les unes les autres pour une démonstration d'élasto-stretching de McGregor... Souvent les danseurs du corps de ballet brillent tout autant voire mieux
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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Posté le: Ven Oct 23, 2015 6:18 pm Sujet du message: |
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paco a écrit: |
LucyOnTheMoon a écrit: |
et on ne voit pas en quoi les "étoiles" apportent quelque chose de plus. |
Je me fais souvent la même réflexion au Royal Ballet quand on nous offre une pluie d'étoiles toutes plus prestigieuses les unes les autres pour une démonstration d'élasto-stretching de McGregor... Souvent les danseurs du corps de ballet brillent tout autant voire mieux |
Sauf que chez McGregor - on l'a notamment constaté récemment dans l'Anatomie de la Sensation - les interprètes (qu'ils soient étoiles ou corps de ballet d'ailleurs) ont droit à des partitions en solo ou en duo, d'une longueur suffisamment décente pour leur laisser le temps de s'exprimer. On peut alors constater des différences d'interprétation entre les étoiles et les quadrilles, entre ceux qui "pratiquent" le contemporain depuis quinze ans et ceux qui découvrent cet univers, etc. L'étoile ne sera pas forcément "meilleure" que le quadrille, loin de là, mais l'approche, l'expérience aidant, sera forcément différente, et dans ces conditions-là, imposer des étoiles dans la distribution peut avoir une pertinence. Chez De Keersmaeker, ces occasions de briller comme soliste sont à la fois plus rares et plus brèves. Maintenant, je peux imaginer qu'il aurait été ô combien frustrant pour un Karl Paquette, honteusement cantonné aux rôles de prince et de partenaire 1re classe, de manquer l'occasion de travailler une fois dans sa vie avec une telle chorégraphe, sous prétexte qu'il est étoile et qu'elle n'avait pas 20 minutes de variation à lui proposer (je précise que c'est une grosse boutade, je n'ai strictement aucune idée de ce qui peut bien se passer dans la tête de Paquette )
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mar Oct 27, 2015 8:46 am Sujet du message: |
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Critiques dans Les Echos et Télérama.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mer Oct 28, 2015 1:09 am Sujet du message: |
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Quelques mots sur le spectacle "Anne Teresa de Keersmaeker" que je découvrais seulement ce soir.
Clairement, s'il faut aller voir cette production, c'est pour la magnifique Nuit transfigurée, qui occupe la seconde partie du programme. L'ouvrage, qui bénéficie d'une scénographie soignée, a été magistralement servi par Marie-Agnès Gillot, dont la présence incroyable domine la scène. Mais il ne s'agit pas là d'un règne sans partage : Katherine Higgins et surtout Léonore Baulac tirent leur épingle du jeu et imposent leur personnalité, ce qui n'était pas une mince affaire, face à la monumentale caennaise. Les hommes sont, eux, plus en retrait, à l'exception peut être de Stéphane Bullion et Nicolas Paul. Mais rappelons que le poème de Richard Dehmel qui sert de "programme" à la musique post-wagnérienne de Schoenberg est tiré d'un recueil paru en 1896 sous le titre Weib und Welt (La Femme et le Monde), et que l'homme - le masculin -, dans l'affaire, est cantonné à une stricte fonction génitrice. Un ballet de femmes, en tout état de cause.
La soirée, qui s'achevait en apothéose par un authentique chef-d’œuvre (dans lequel Anne Teresa de Keersmaeker semble inspirée par Pina Bausch), avait pourtant débuté laborieusement.
Quatuor N°4 est une pièce ratée, lourde, lourdement intellectualisante, tout juste égayée par quelques traits d'humour d'une finesse très moyenne. Petites robes noires - même pas sponsorisées par Guerlain - et (couches)-culottes blanches confèrent aux quatre danseuses une allure mi-sinistre mi-ridicule. La musique du 4ème quatuor de Bartok, dans laquelle les solistes de l'orchestre de l'Opéra National de Paris s'embourbent un peu, n'est que mal exploitée par la chorégraphie. La danse est scolaire, et seule la pétulante Laura Bachmann se détache vraiment du lot ; on peut également créditer Sae Eun Park de quelques interventions douces et mélancoliques, mais qui ne suffisent pas à tirer l'ouvrage du marasme et de l'ennui.
La Grande fugue opus 133, que Beethoven avait initialement conçue comme dernier mouvement de son treizième quatuor à cordes, est une composition monumentale, austère, qui compte parmi les plus grands chefs-d’œuvre de la musique de chambre. Il était assez judicieux de la placer à la suite de Bartok, qui, pour ses propres quatuors, avait ouvertement revendiqué l'héritage beethovénien.
Là encore, la chorégraphie d'Anne Teresa de Keersmaeker manque de souffle, de grandeur, mais la faute en incombe sans doute en partie aux interprètes, trop "scolaires" et peu familiers d'un style éloigné du clacissisme auxquels ils ont été formés. Vincent Chaillet, Stéphane Bullion ou Nicolas Paul parviennent cependant à se distinguer. Et, contrairement à celle du Quatuor N°4 (de Bartok), la chorégraphie - même imparfaite - de la Grande fugue préserve une certaine musicalité, et rend assez correctement le foisonnement contrapuntique de la pièce de Beethoven. Fugue, du latin Fugere, fuir, en l’occurrence, fuir la cadence, le mouvement harmonique conclusif, incarné, dans la danse, par la seule figure féminine, Alice Renavand. Pas assez insaisissable, évanescente, ondoyante. Dommage.
Dernière édition par haydn le Lun Nov 09, 2015 12:15 pm; édité 1 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mer Oct 28, 2015 1:29 am Sujet du message: |
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juthri
Inscrit le: 31 Mar 2015 Messages: 65
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Posté le: Dim Nov 01, 2015 9:59 pm Sujet du message: |
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Bonjour à tous,
Je me permets de publier parmi vous pour la première fois, mais j'ai un bon prétexte : l'impression d'être le seul à avoir vu la deuxième distribution de cette soirée Anne Teresa de Keersmaeker.
Ou alors être le seul à avoir envie d'en parler
Mais ce serait surprenant, car La Nuit Transfigurée est une œuvre époustouflante, et surtout les danseurs de cette soirée "non-étoilée" justifient le débat sur la relativité des "grades" dans ce type de programme. Je précise que je n'étais guère enthousiaste à l'idée d'assister à cette soirée (souvenir de Rain...), et que j'avais volontairement choisi la distribution 2. Une erreur et un bon choix !
La soirée s'ouvre donc avec Quatuor n°4, et Haydn a déjà tout dit. J'atténuerais néanmoins sa critique en deux points : sur les musiciens déjà (j'ai eu droit à une deuxième distribution ici aussi) qui ont réussi à rendre cette partition assez spéciale suffisamment dynamique pour servir la danse ; et même si tout n'était pas parfaitement propre, Frédéric Laroque était particulièrement en verve au violon (à l'image de son Prokofiev d'il y a quelques semaines).
Ensuite, si la chorégraphie est effectivement trop longue, son parti-pris féminin/droit/saccadé propose un contrepoint (c'est le thème de la soirée) bien adapté au deuxième ballet reposant sur des concepts opposés : masculin/couché/mouvement perpétuel.
Côté distribution, dans ce martèlement des pas, tantôt en musique, tantôt en silence, en forme de manifeste de jeunesse féminine, c'est Camille de Bellefon qui est la pétillante du jour. Je pense d'ailleurs que ce ballet gagnerait à être dansé par de plus jeunes danseuses, qui à l'image de la scénographie ultra dépouillée (pas de rideau, arrivée conjointe des musiciens et des danseuses...), apporteraient, mêmes avec leurs imperfections, l'urgence attendue par le propos. Il faudrait que ce soit dansé plus "brut" en somme.
On enchaîne avec La Grande Fugue, qui est elle très bien servie par la distribution du soir : homogène, sans académisme, à l'implication nécessaire dans une chorégraphie aussi physique, et mettant de côté les personnalités individuelles pour servir l'ensemble. L'exemple révélateur est celui du personnage féminin, incarné par Caroline Bance, qui joue tout en transparence, en distance, figure quasi irréelle dans ce groupe d'homme, tout à fait dans l'esprit de la pièce.
Seul Hugo Vigliotti se démarque, mais pourrait-il en être autrement avec lui , dans un simili premier rôle, mais presque en retenue, semblant à chaque instant prendre tout son temps avant de réaccélérer et redonner ainsi la dynamique à l'ensemble. Il est intéressant de comparer avec l'extrait qu'il dansait seul récemment dans le Charmatz, car même s'il semblait finalement y mettre plus d'intensité en solo, le rendu final en groupe est bien plus enlevé. J'ai aussi trouvé le partenariat très réussi avec Caroline Bance, tout en suggestion et en évitement, mais bien réel malgré l'absence de tout pas de deux.
Ainsi, comme pressenti, avec des danseurs adaptés et mettant leur personnalité au service de l'ensemble, cette chorégraphie est plutôt réussie.
Enfin La Nuit Transfigurée qui s'impose comme une œuvre majeure, et pas seulement de la soirée... Scénographie très réussie, grande partition (et direction d'orchestre inspirée), et surtout images chorégraphiques très fortes (faire danser du Rodin, quelle chouette idée !)
Certes la référence à Pina Bausch est immédiate, même avant le premier pas de danse, mais c'est tellement bien qu'on ne va pas faire la fine bouche ! Et jai trouvé que langage évoluait vers quelque chose de moins purement contemporain, et devenait limite néo-classique dans la fluidité, ou la recherche de la simple beauté, sans aucune conceptualisation excessive du propos, travers dans lequel tombe parfois la chorégraphe.
Et dans ce registre les danseuses retenues semblent s'épanouir à merveille : Alice Renavand évidemment, qui trouve ici l'équilibre parfait entre sa danse puissante et une dimension plus légère, l'évanescence qu'elle n'a peut-être pas eue dans la Grande Fugue. J'oserais la trouver ici "tellurique et flottante" (j'avoue la préférer à Marie-Agnès Gillot, donc j'assume être totalement subjectif...). En second vient l'assurance globale dégagée par les autres jeunes danseuses : Sofia Rosolini (stagiaire ??), Alice Catonnet, et surtout Awa Joannais, dans un rôle très sensuel, qu'elle emmène vers le romantique avec beaucoup de maturité. Une vraie découverte pour moi. J'ai beaucoup aimé aussi Lydie Vareilhes, qui apporte une différence marquée en tant qu'unique "créature du jour" (la tenue y aide, mais sa personnalité fait l'essentiel de cette prise de rôle). Seul interprète masculin que j'ai remarqué : Takeru Coste, car il clôture le ballet par un solo aussi spectaculaire que surprenant, et je ne l'avais jamais vu aussi aérien !
Je m'interroge néanmoins sur la symbolique d'achever une soirée aussi féminine par un solo masculin, mais après tout, partir sur une interrogation finale, cela n'en rend cette soirée que plus réussie 
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Dim Nov 01, 2015 10:36 pm Sujet du message: |
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Bienvenue sur Dansomanie, juthri, et merci d'avoir fait vos débuts sur le forum avec un compte-rendu aussi détaillé.
Je n'ai pas eu l'occasion de voir la seconde distribution, je suis malheureusement obligé d'être plus sélectif, par manque de temps et aussi pour d'évidentes raisons budgétaires.
Je suis en tous cas content de lire qu'Alice Renavand a réussi sa prise de rôle dans la Nuit transfigurée, où j'avais beaucoup apprécié Marie-Agnès Gillot.
Notre seule point de désaccord sera sur le Quatuor de Bartók, où j'avais trouvé l'interprétation des musiciens de l'Opéra de Paris un peu trop retenue et lisse. J'avoue que je préfère davantage de sauvagerie... Mais cela a très bien pu changer d'un soir à l'autre, et je ne peux parler que de la représentation que j'ai vue. Les solistes de l'ONP le jouaient de manière un peu trop "cérébrale", désincarnée, "boulézienne" et les éléments de musique populaire, toujours importants chez Bartók, étaient un peu trop gommés à mon goût.
Pour vous donner une idée de ce que j'attends, vous pouvez écouter cet enregistrement de 1954 (domaine public) avec le quatuor Végh, dont le "leader" était le célèbre violoniste hongrois Sándor Végh.
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juthri
Inscrit le: 31 Mar 2015 Messages: 65
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1313
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Posté le: Lun Nov 02, 2015 10:57 pm Sujet du message: |
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Je crois que les Ballets de Monte-Carlo sous la direction de Jean-Yves Esquerre l'avait dansé...
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