Adieux d'Aurélie Dupont le 18 mai 2015

[Mélusine]

Les étoiles peuvent-elles organiser leur départ en demandant la programmation d'un ballet qui leur tient particulièrement à coeur et sur lequel elles savent - ou pensent - qu'elles vont pouvoir briller une dernière fois ? Ou bien sont-elles obligées de prendre ce qui se présente ?

[haydn]

Si une étoile n'a pas le pouvoir de bouleverser la programmation d'une saison, elle peut néanmoins choisir avec une certaine latitude sur quel spectacle elle veut partir. Je suppose que si - pure fiction - Aurélie Dupont avait préféré tirer sa révérence sur La Fille mal gardée ou Le Lac des cygnes, cela lui aurait été accordé sans problème.

De plus, lorsque les saisons sont planifiées, la direction sait parfaitement qui doit partir à la retraite durant l'année en question, et peut - c'est dans l'intérêt à la fois de la compagnie et des artistes concernés - en tenir compte dans les choix de programme. Après, il y a toujours des imprévus, qui peuvent torpiller les plans initialement échafaudés, comme des blessures, notamment.

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[Mélusine]

Merci, Haydn. Vous avez décidémment réponse à tout.

[map]

[Aurélie]

Dans mon souvenir, elle avait fait une vraie série de fouettés avant de finir par une pirouette multiples-tours. Ça devait être encore une autre fois...

[paco]

[haydn]

Ma mémoire me joue peut-être des tours, mais il me semble que lorsque Evan McKie est revenu danser Onéguine, sa partenaire était Isabelle Ciaravola et non Aurélie Dupont (contrairement à la première fois, où là, c'était bien Dupont qui incarnait Tatiana).

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[Eva]

Quelle pirouette

[LucyOnTheMoon]

[sophia]

C'est peut-être la seule fois où je l'ai vue "sortir d'elle-même". Mais peut-être était-ce lié au partenariat avec McKie davantage qu'au rôle, car je ne me souviens pas qu'avec Le Riche (qui n'avait pas trouvé dans Onéguine son meilleur rôle non plus) cela ait si bien marché.

Personnellement, je retiendrais, plutôt que les ballets dramatiques de la fin de carrière et les "numéros de cirque" (je me souviens bien de ce programme Balanchine, mais j'y avais vu Pujol), sa Sylphide et son acte II de Giselle, pour ce qu'elle y incarne en termes de technique et de style. Sur ce type de ballet, qui communique une émotion tout à fait différente de celle du néo-classique, elle était à mon sens insurpassable à Paris. Curieusement, cet aspect-là est presque passé sous silence, alors que c'est là où son art était - en toute objectivité - unique.

Quant à être touché par la danseuse et/ou par la personne, c'est une tout autre affaire.

L'illusion vient aussi du fait que beaucoup de ceux qui parlent ne semblent l'avoir connue qu'en fin de carrière (quand ce n'est pas uniquement en vidéo), avec son intérêt marqué pour les ballets dramatiques (il est vrai que cela coïncidait avec une évolution sensible du répertoire de la compagnie), qui mettaient plus que jamais en concurrence les étoiles parisiennes. Je garde cependant l'image d'une fin de carrière ternie quelque peu par des séries ou prises de rôle de trop ou, sinon fatiguées, du moins blasées (au hasard, je pense à une Bayadère, à une Mademoiselle Julie ou à un Palais de Cristal).

[Katharine Kanter]

With all the media hype surrounding Mlle Dupont's retirement, one can't see the forest for the trees.

That aside, few would dispute that Mlle Dupont is an excellent dancer. Thanks to the hype, that notion has now got muddled up with that of "great ballerina". Which she was not.

Bearing in mind that like most dancers today, she has been nursing a severe injury for over a decade, what we may have been seeing on stage is Pain Management.

Which could explain why she always seems to be huddled inside a mental shell.

The other factor has to do with a side of French ideology notorious since the 14th Century: an obssession with HOW I LOOK.

Classical dancing, unfortunately, is an art form. It has nothing whatsoever to do with HOW I LOOK - apart from the basic requirement of having decent 5/8 proportions for the stage.

That child Amélie Joannides in the recent - amazing - Youtube interview has got closer to the point in ten minutes, of what it means to be an artist, than the dozens of hours of interviews on the Dupont business.

If, in France, we could all stop worrying about "beau", "belle", "jolis pieds" for the next half-century, we shall be giving the art form, rather than the fashion industry, a chance.

There was a big star in Paris fifty years ago called Michel Renault, often quoted for saying "Un danseur se doit avant tout d'être beau" (A dancer's duty, first and foremost, is to be a beauty"). There you have the problem, in a nutshell.

Time to crawl out of the shell, gang!

And, a Word to the Wise: too much modelling going on in the ballet world. Too many photo shots. Stay away from cameras for a while. Stop goggling at how nice you look in photos. What's it doing to your brain? What you can fake in photos, you CANNOT FAKE ON STAGE.

[Yondering]

Les soirées d'adieux des étoiles médiatiques comme Aurélie Dupont sont bien évidemment orchestrées et on est toujours encensé à la veille de son départ (syndrome de l'oraison funèbre). Il y a des des interviews, de la flatterie, de l'émotion, des caméras. Et puisqu'on n'est pas à une contradiction près, dans le lot, il y a aussi les balletomanes qui se la jouent blasés de cette mise en scène, de ces adieux "surfaits" et de l'émotion du public mais qui se sont tout de même débrouillé pour aller à la soirée du 18, pour être là avec les groupies, les VIP qu'on méprise et tous ces gens qui acclament l'étoile sans vraiment la connaître comme eux. Avoir des places pour ce spectacle était d'après ce que j'ai pu lire très compliqué. Il fallait vraiment le vouloir. Personne à de rares exceptions près n'était là par hasard.
Pour ma part, jamais ému par Aurélie Dupont, je n'y suis pas allé du tout (je n'étais même pas en France mais je n'aurais pas fait le déplacement exprès pour elle).

[pedro]

Là, la coupe est pleine! Que de fiel dans ce forum depuis quelques semaines à propos de ces Adieux. Mlle Dupont a-t-elle si mauvais caractère pour s'être fait des ennemi(e)s dans la profession que l'on voit se défouler tant qu'il en est encore temps? Je ne sais mais j'espère que ces rancoeurs ne parviendront pas à ses yeux ou à ses oreilles. J'en doute néanmoins car n'était-ce pas fait pour lui "gâcher la fête"?
Vue du public, ce qui devrait seul compter, Mlle Dupont doit être remerciée pour les minutes de Grâce qu'elle nous a souvent offerts et je ne parle pas ici de grâce physique. Je pense à sa Giselle acte II où elle rejoignait (presque) les altitudes de Mlle Chauviré (l'icône absolue, assoluta en la matière) par son intériorisation, son dépouillement de tout ce qui n'est pas indispensable (ce qu'on appelle en cuisine "réduire" les sauces pour obtenir le maximum de saveur). Ce jansénisme de la danse est le fait d'un travail mental exceptionnel et rejoint l'art d'un Racine ou d'un Poussin. Rien à voir avec le divertissement qu'est souvent le ballet.
Saurez-vous, Mademoiselle Dupont, apprendre cela aux nouvelles générations? Il y a du travail!

[haydn]

S'il y avait vraiment du fiel, pedro, vous savez bien que les ciseaux d'Anastasie - heu de haydn - auraient sévi.

Aurélie Dupont a beaucoup d’admirateurs, elle a aussi des détracteurs, et c'est une danseuse qui n'a jamais fait une totale unanimité chez les balletomanes.

Si j'encourage ceux qui l'apprécient à venir dire ici leur admiration, je ne peux pas non plus interdire aux autres de s'exprimer. Lorsque je censure, je me fais tomber dessus à bras raccourcis, lorsque je ne censure pas, on fait de même. Il est difficile pour moi de trouver l'équilibre. Et bizarrement, lorsque d'autres sites laissent passer des propos carrément injurieux (par exemple, lors de la nomination de Laura Hecquet), personne ne trouve rien à redire, alors qu'ici, quelle que soit mon attitude, on me la reproche, et parfois de manière carrément malhonnête et malveillante (je ne parle pas de vous, Pedro).

J'avoue que je commence à en avoir par-dessus là tête, et que chaque jour, je me pose la question de tout arrêter, puisque visiblement, tout ce que je fais, dans quelque sens que ce soit, est sujet à critique, et que tout ce qui se fait ailleurs, c'est tellement mieux.

Pour faire bref : j'en ai marre.

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[paco]