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XVe Festival du Mariinsky [12 - 22 mars 2015]
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ElenaK



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MessagePosté le: Sam Mar 28, 2015 3:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous en prie, mais, à vrai dire, j'ai un peu honte maintenant quand je me rends compte combien de lignes j'ai dépensé juste pour dire que je m'étais ennuyée. Embarassed

Je voudrais remercier Sarra pour son chronométrage de la soirée des jeunes créateurs, qui m'a été très utile aujourd'hui pour voir l'essentiel sans perdre le temps à chercher la fin de l'entracte. Ainsi, j'ai eu le temps de regarder presque tout (sauf la mort d'Orphée) avant que l'enregistrement disparaisse à 15h pile.

Je n'ai pas pu voir les interviews (peut-être il y a eu de nouvelles infos) mais si je ne me trompe pas, lors de la soirée Viktoria Terechkina, Youri Fateev parlait d'Orphée au Royaume des Ombres de Youri Smekalov comme d'un acte d'un futur ballet long métrage.

En principe, Ballet No. 2 de Maxim Petrov c'est ce que je devrais apprécier le plus grâce à sa musique, son ambience et sa thématique, mais je trouve que ce ballet est le moins abouti de tout ce qui a été présenté dans le cadre de l'atelier. Cela concerne la chorégraphie comme l'interprétation. Je crois que les danseurs n'ont pas eu assez de temps pour le bien répéter ce qui est normal, vu que cette soirée a été le travail en sus. Pour la préparér, les artistes du Mariinski ont travaillé pendant leur temps libre, en continuant à assurer les spectacles. La semaine dernière, j'ai vu la plupart d'eux tous les soirs sur scène.
Par contre, les élèves de l'ARB Vaganova ont visiblement eu tout leur temps pour bien préparer le numéro de leur camarade. Smile


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ElenaK



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Messages: 817

MessagePosté le: Sam Mar 28, 2015 3:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

ElenaK a écrit:
Le mariinski.tv a mis en ligne une microscopique vidéo-interview (avec les sous-titres anglais) de Viktoria Terechkina où elle raconte ses débuts en tant qu'apprentie danseuse. On y voit également Viktoria répéter le rôle de Mekhmeneh Bahnu pour la soirée du 19 mars.

Malgré sa (petite) taille, l'interview est divisée en trois partie Laughing :
- Part I
- Part II
- Part III


La semaine dernière, mariinski.tv a publié les vidéos suivantes de cette interview et elle ont enfin été munies des sous-titres anglais :

- Part IV
- Part V
- Part VI
- Part VII
- Part VIII


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Shaleen



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Messages: 53

MessagePosté le: Sam Mar 28, 2015 3:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Voici une vidéo en ligne de la prestation de Sae eun Park en Nikyia au Mariinsky https://youtu.be/fDb1zWJvuLs

Je dois dire qu'elle a de belles lignes et qu'il y a quelques moments de grâce. Ceci étant dit, je trouve son interpretation, en général, très insipide.


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sophia



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Messages: 22085

MessagePosté le: Sam Mar 28, 2015 12:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est la même vidéo que celle signalée plus haut (mais ce n'est pas grave). Dommage que les variations de Gamzatti et Solor ne figurent pas dans le montage (on les trouve néanmoins facilement en fouillant sur YT).
Difficile à mon avis de briller et de créer une alchimie en invitée sur cette scène mythique (Isaac Hernandez, qui est pourtant très bon, paraît tout falot et maladroit à côté de Batoeva), dans un rôle marqué par de grandes personnalités... mais au moins l'a-t-elle fait et tout à fait dignement apparemment. Espérons pour elle qu'elle soit réinvitée, d'autant qu'elle y a là-bas ses anciens professeurs, Margarita Kullik et Vladimir Kim, et bien sûr son ancien partenaire, Kim Kimin.

A noter que Paquita et La Légende d'amour, donnés lors de la soirée Terechkina, sont apparus sur le compte YT BalletinLove ; malheureusement, le flux semble un peu problématique.

Concernant Orphée au Royaume des Ombres de Smekalov, qui semble avoir bien plu, je n'ai pour l'instant trouvé qu'une vidéo du Mariinsky centrée sur les répétitions (avec Bondareva et Shklyarov).


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Shaleen



Inscrit le: 16 Juil 2011
Messages: 53

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2015 9:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oh désolée, je n'avais pas vu le lien. Confused

Je suis d'accord sur le fait qu'être invitée sur une scène aussi mythique que le Mariinsky peut apporter une certaine anxiété et qu'il y a peu de temps pour former une alchimie avec son partenaire, mais je crois que c'est le devoir de la danseuse de se pousser et de s'exhalter sur scène. Selon son instagram, je crois qu'elle a été coaché par Margarita Kulik et Vladimir Kim et p-e bien par Gabriela Komleva.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Lun Mar 30, 2015 8:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Gabriela Komleva avait aussi coaché Ludmila Pagliero dans La Sylphide.


Des photos des danseurs invités du festival 2015.


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ElenaK



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MessagePosté le: Mer Avr 08, 2015 1:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

Après avoir parlé de ce qui ne m'a pas plu, ce serais injuste de ne rien dire sur les spectacles que j'ai beaucoup aimés. Comme d'habitude avec pas mal de retard, mais la grippe ne donne pas forcément très envie de se coller devant l'écran de l'ordinateur. Embarassed

19.03.15 - la Soirée de Viktoria Terechkina

Deux semaines après, je continue encore à remercier (dans mes pensées) Viktoria Terechkina pour sa soirée, une véritable fête de la danse, un festival dans le festival, qui a permis de briller non seulement à la Prima Ballerina, mais aussi à ses collègues, solistes comme le corps de ballet. Cette soirée a été un triple événement : la première (si je n'ai pas raté quelque chose) soirée personnelle de Viktoria Terechkina, les titres qui ne sont à l'affiche qu'occasionnellement et le casting enthousiasmant, réunissant quelques noms parmi les plus convoités au Mariinski, sans compter un début pour l'un d'eux et le retour sur scène d'une étoile après dix mois d'absence. Comme Viktoria l'a expliqué dans son interview sur mariinsky.tv, en plus du deuxième acte de La légende d'amour qu'elle a déjà dansé quelques fois, elle a choisi pour sa soirée deux ballets qui passent assez rarement au Mariinski et dans lesquels les spectateurs n'ont pas eu encore vraiment l'occasion de la voir : Shéhérazade qu'elle n'a dansé qu'une seule fois et le Grand pas de Paquita qu'elle n'a jamais dansé auparavant sur la scène du Mariinski (l'unique représentation dans la salle de concerts ne compte pas). J'ajouterais que La légende d'amour n'est pas très souvent à l'affiche du Mariinski non plus (à cet égard, la saison dernière, avec dix représentations, a été vraiment exceptionnelle alors que cette saison il n'y en a que trois en attente pour le moment). Le deuxième acte de ce ballet est le plus spectaculaire, avec la scène de poursuite qui me donne toujours la chair de poule.

En ce qui concerne les deux rôles féminins principaux - Viktoria Terechkina en Mehmeneh Banu, la tsarine volontaire, mais déchirée par ses passions, et Ekaterina Oslolkina en douce princesse Shirin - il est difficile de rêver d'avoir un meilleur casting. Pour moi, seules Lopatkina et Novikova pourraient peut-être proposer quelque chose de plus intéressant en ce qui concerne l'interprétation (malheureusement, on n'aura pas la possibilité de faire la comparaison en ce mois d'avril).
J'ai déjà eu l'occasion de voir la Légende avec Viktoria Terechkina et Youri Smekalov (vizir), mais je n'ai gardé aucun souvenir de leur duo. Et cette fois-ci, on ne peut pas dire que le vizir a jeté de l'ombre à sa tsarine - Viktoria a été magistral dans sa manière de traiter comme un paillasson l'homme le plus puissant de son royaume, mais lui, quelle était son histoire avec Mehmené m'a encore échappé. Il manquait peut-être une touche personnelle dans l'interprétation de Youri Smekalov qui pourrait aider à comprendre son personnage. Ilya Kouznetsov a beau quitté le Théâtre, il continue à faire de la concurrence à ses anciens collègues - ça doit être très difficile de s'imposer dans le rôle de Vizir après lui.
Le début de Kim Kimin en Ferhad (là encore, je regrette que l'on n'aura pas l'occasion de le revoir dans la totalité de ce rôle en avril), m'a paru assez réussi. A un moment, l'acrobatie érotique avec Shirin a été un peu laborieuse, mais, vers la fin de l'acte, son Ferhad s'est imposé comme un vrai héros capable de rendre l'eau au peuple et rentrer dans la légende. Tous les sauts et tous les gestes de cette dernière scène, exécutés avec une précision filigrane, dégageaient une énergie puissante que je ne me rappelle pas avoir vue ni chez Chkliarov ni chez Ivantchenko (les seuls que j'aie vus récemment). Merci encore Viktoria d'avoir fait et défendu ce choix.
Parmi les rôles secondaires, on a retrouvé avec plaisir le bouffon de Grigori Popov et Oksana Martchouk en l'une des amies de Shirin (avec Xenia Ostreïkovskaïa et Kumiko Isii), la plus pimentée des trois.

Shéhérazade a permis à Viktoria Terechkina d'accomplir ce qui lui tenait particulièrement à cœur - "ramener" sur scène Danila Korsountsev que l'on n'a pas revu danser depuis 10 mois. Après une si longue absence forcée suite à une opération sur la colonne vertébrale, Danila Korsountsev m'a paru un peu plus épais qu'avant, ses sauts manquaient d'élévation, mais ses qualités de partenaire, encensées par Viktoria Terechkina (il y a une dizaine de jours, lors de la rencontre avec les spectateurs, elle a été particulièrement convaincante en racontant à quel point elle se sent confortablement et en sécurité entre les mains de Danila), sont restées intactes.
C'était loin d'être la première fois que j'ai regardé Shéhérazade sans jamais retenir grand chose de ce ballet auparavant, mis à part la musique et le décors. Mais les étoiles réunies dans le ciel ce soir-là ont fait en sorte que je le voie enfin. Je suis incapable de dire si c'était moi qui étais plus réceptive qu'auparavant ou la représentation a été particulièrement réussie. Je sais que cette Shéhérazade n'a pas fait l'unanimité auprès des balletomanes avisés en ce qui concerne sa composante érotique, jugée insuffisante par certains. Smile Comme je suis pour la sobriété émotionnelle dans la danse classique, j'ai trouvé le duo de Viktoria Terechkina et Danila Korsountsev parfait. En tout cas, le sujet a été bien lisible et Viktoria, avec sa plastique irréprochable, a été assez convaincante dans le rôle de Zobeïde, surtout si je dois la comparer avec Polina Semionova, la dernière en date vue dans ce ballet, dont le corps athlétique nous ramenait très loin des réalités d'un harem. Les autres personnages du ballet ont été interprétés par Vladimir Ponomarev (Shahryar), Dmitri Pykhatchov (Shah Zaman), Anatoli Martchenko, hilarant en eunuque, tandis que Viktoria Brileva, Anastassia Zaklinskaïa et Olga Belik formaient un gracieux trio de ravissantes odalisques.
J'attends avec impatience le 15 avril pour revoir le couple Terechkina / Korsountsev dans Spartacus et j'espère que Danila retrouvera rapidement sa forme physique et, avec elle, les rôles des princes et autres guerriers. (Ceci étant dit, samedi dernier, il a dansé Conrad avec Chkliarov, Kolegova, Batoeva, mais, le même soir, Polina Semionova dansait Kitri au Mikhaïlovski. C'est dur la vie de balletomane à Saint-Petersbourg. Embarassed Very Happy )

Le grand pas de Paquita (merci encore Viktoria, Dieu sait quand est-ce que j'aurais eu l'occasion de le voir au Mariinski si elle ne l'avait pas choisi pour sa soirée) reste, pour l'instant, l'unique représentation de la saison, mais, de toute façon, cette version, concoctée exprès pour la soirée personnelle de Viktoria Terechkina, restera exclusive. Lorsque l'on a trouvé dans le programme, parmi les interprètes des variations, quatre noms de danseuses et trois noms de danseurs, on a déjà compris qu'une surprise nous attendait. Mais lorsque cette parade de virtuosité a démarré, le public dans la salle a explosé avec des bravos innombrables. Sophia et Cymbales ont déjà donné les noms des solistes. Je voudrais aussi citer les noms des coryphées qui l'ont mérité aussi : Viktoria Brileva et Xenia Ostreïkovskaïa (en bleu), Youliana Tcherechkevitch et Elena Androssova (en rose) et Oxana Martchouk et Anna Lavrinenko (en ocre un peu verdâtre ou quelque chose comme ça - j'ai du mal à définir cette couleur), deux danseuses dont les sourires pourraient illuminer le plateau si les feux de la rampe devaient s'éteindre. Si le duo bleu se permettait parfois un léger décalage, l'organisation des deux autres duos des coryphées pourraient rivaliser avec celle des nageuses synchronisées.

D'abord, le choix des costumes de certains solistes-hommes m'a étonnée un peu. Bien-sûr, comme normalement il n'y a pas de variations masculines dans le grand pas de Paquita, les costumes n'étaient pas prévus non plus. Mais la couleur blanche du costume de Basilio porté par Askerov m'a paru déplacée, vu que Chkliarov, le soliste principal, était aussi en blanc. Tout s'est mis en place à l'heure de l'ultime surprise de la soirée - Les miniatures espagnoles que Youri Smekalov a concocté avec les danseurs du Mariinski en hommage de Viktoria. De cette déclaration d'amour collective, qui a réuni une bonne partie des solistes en trois groupes (noir en "civil" - Alexandre Sergueev, Philippe Stepine, Alexeï Timofeev et Maxime Zuzine ; noir "hispanique" en collants - Kimin Kim, Ivan Oskorbine, Youri Smekalov, Konstantine Zverev et blanche "mixte" - Timour Askerov, Anton Korsakov, Danila Korsountsev et Vladimir Chkliarov), j'ai retenu surtout un baisé interminable comme celui du Parc avec Alexandre Sergueev, le ravissement de Viktoria par Danila Korsountsev, qui a dû pousser Vladilir Chkliarov pour la lui enlever pour le porté final, et les roses, les roses, les roses... Et après, une ovation interminable et encore des fleurs, des fleurs, des fleurs... Malgré l'heure tardive (la soirée a duré presque quatre heures), les spectateurs ne se pressaient pas à quitter le théâtre. Je crois que certains ne se sont décidés à partir que pour pouvoir revoir le spectacle en ligne. Quant à moi, j'ai cassé un talon aiguille en arrivant au théâtre, mais ce n'est que pendant les entractes que je m'en rappelais. C'est pour dire si la soirée a été réussie. Smile Elle a montré que Viktoria a beaucoup de goût artistique. Dommage, qu'à la question "si vous étiez la directrice du ballet..." elle a répondu tout de suite : " Je le refuserais !"

La vidéo de la soirée rediffusée en ligne que j'ai regardée plus tard, contenait de nombreuses interviews. Les profs de Viktoria Terechkina se plaignaient que les chorégraphes ne créent pas pour elle. Pour leur répondre, Youri Fateev a rappelé que Le petit Cheval Bossu d'Alekseï Ratmanski avait été créé exprès pour Viktoria. Mais dans ce cas, pourquoi c'est Alina Somova qui a été choisie pour la captation ? Confused


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ElenaK



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MessagePosté le: Mer Avr 08, 2015 2:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

20.03.15 - La Belle au bois dormant

La Belle au bois dormant avec Olessia Novikova a été pour moi le principal "argument de vente" pour ce festival Mariinski. On sait que c'est Alina Somova qui a été prévue initialement pour danser Aurore, mais, après le désistement de Hervé Moreau, un autre soliste de l'Opéra, moins grand de taille, devait le remplacer. C'est pour cette raison qu'Alina Somova a cédé sa place à l'affiche de la Belle au bois dormant à Olessia Novikova. Malheureusement, le soliste invité s'est blessé à son tour et a été finalement remplacé par Filippe Stepine, mais néanmoins, grâce à cet inconnu, on a pu enfin contempler Olessia en princesse Aurore sur la scène du Mariinski.

Après le triomphe de Viktoria Terechkina le veille, je croyais que le point culminant du festival a déjà été passé, mais j'ai eu tort et j'en suis heureuse.

Olessia Novikova est la princesse Aurore idéale. Elle a la beauté et la grâce d'une jeune aristocrate, la fraîcheur et la douceur d'une jeune fille de seize ans et, surtout, le style de danse raffiné, tellement appréciable, mais malheureusement devenu rare de nos jours. Sa danse offre la sensation d'une harmonie profonde, qui rend insignifiantes les eventuelles imprefections techniques, car le bohneur qu'elle offre n'a pas de prix. Lorsqu'elle dansait la variation d'Aurore du premier acte, qui aurait reconnu une mère de deux enfants en cette sublime jeune fille en train de s'ouvrir au monde qu'elle commence tout juste à découvrir et, visiblement, se délecte de cette découverte ? Ses mouvements, qui ressemblaient à ceux du cygnes, faisaient allusion à la prise de conscience de son pouvoir de séduction par l'adolescente, un récent vilain petit canard, qui vient de sortir de l'âge ingrat. Lors de l'adagio à la rose elle s'échangeait des formules de politesse avec ses prétendants, tout en traversant l'épreuve de l'équilibre avec un naturel désarmant, sans oublier de ramener le bras d'appui en troisième. Et si dans la première partie il y a eu un petit moment de recherche d'équilibre, la seconde, où les partenaires la "contournent" en la faisant tourner en attitude, a été sans le moindre tremblement. Et tout ça avec une musicalité extrême. Contrairement à Viktoria Terechkina et Alina Somova, Olessia Novikova ne fait pas de triples tours dans la variation du premier acte, mais je ne veux même pas savoir si elle est capable de les faire, tellement ces doubles tours vont naturellement bien et avec la musique et avec sa manière de danse.

Il y a eu du neuf dans la scène avec le bouquet offert par Carabosse : à un moment, Aurore a sorti de ce bouquet une aiguille à tricoter et continuait à danser avec, en la regardant comme un merveille (normal, ça devait être la première fois qu'elle voyait un tel objet). J'ignore si c'est une trouvaille d'Olessia Novikova ou de quelqu'un d'autre. Depuis le mois de novembre, la scène avec les tricoteuses a été coupée (le premier acte commence directement par la valse). Je présume que ça a été fait pour raccourcir un peu le spectacle - j'ai entendu dire que certains spectateurs se plaignaient qu'il était trop long (pour ma part, je trouve ça lamentable - pourquoi ne pas appliquer les ciseaux à tous les œuvres que quelqu'un trouve trop long/trop difficile pour lui, on pourrait commencer par Don Carlos, par exemple, qui, la dernière fois, a duré 4h40 au lieu de 4h10 annoncé). De toutes les manières, le vrai problème ce n'est pas que le spectacle soit trop long (4h environ), mais qu'il ne se termine jamais à l'heure. Et le pire c'est que le découpage n'a pas réglé le problème. Cette représentation raccourcie s'est terminé quand-même avec 20 min de retard. Celles de novembre, déjà raccourcies, se terminaient avec environ 10 min de retard, pareil que celles de l'année dernière, qui ont été données en totalité. Alors qu'avant le déménagement sur la nouvelle scène, le spectacle se terminait à l'heure sans être découpé. Sinon, pour un spectacle avec trois entractes, on peut toujours trouver un moyen de maîtriser sa durée sans le mutiler. Quoi qu'il en soit, en absence des tricoteuses, cette danse avec l'aiguille est vraiment une bonne idée qui permet de rééquilibrer le sujet (certes, tout le monde connaît le conte de Charles Perrault, mais cette circonstance ne dispense pas le spectacle de le raconter d'une manière cohérente). Dommage que les autres personnages, les parents couronnés notamment (Vladimir Ponomarev et Elena Bajenova), n'ont pas approfondi cette scène et ont continué à jouer comme d'habitude, en regardant tranquillement leur fille s'amuser avec une aiguille comme si ils ne savaient pas non plus ce que c'était. Le naturel avec lequel Olessia Novikova interprète le moment où Aurore se pique le doigt est surprenant. Elle le réussie comme personne d'autres. D'habitude, je ressens un peu d'ironie dans cette scène (ces princesses qui ne peuvent pas dormir à cause d'un petit pois et meurent d'une simple piqure d'une aiguille), mais Olessia la joue avec la spontanéité d'un enfant, qui ne laisse de la place qu'à l'attendrissent. Les larmes de sa princesse sont aussi émouvants que les larmes d'un jeune enfant. Smile

Philippe Stepine est un danseur que j'apprécie de plus en plus et, contrairement à beaucoup d'autres, je n'étais pas déçue lorsque j'ai trouvé son nom à l'affiche du festival. Sa technique des sauts n'est pas celle de Chkliarov ou celle de Kim (en ce qui concerne l'élévation), mais ce danseur élégant et très musical ne peut en aucun cas gâcher un spectacle. Parfois, je voudrais qu'il fasse moins de zèle avec sa mimique dans les ballets romantiques, Chopiniana et Giselle (Albert) notamment (en même temps, j'admets que trouver une expression de visage adéquate dans ce genre de ballets reste une tâche assez compliquée pour certains danseurs - j'avoue, j'ai du mal à contenir un sourire chaque fois que je me rappelle de Nikolaï Tsiskaridze dans Chopiniana). Par contre, les rôles des princes, qu'ils soient anciens (Casse-noisette) ou modernes (Cendrillon de Ratmanski), lui vont très bien, surtout en partenariat avec des danseuses romantiques par excellence comme Ekaterina Osmolkina ou Olessia Novikova. Et cette fois, le partenariat avec Olessia Novikova a fonctionné assez bien. Ensemble, ils nous ont offert, au second acte, une scène de rêve d'un lyrisme impressionnant et un magnifique pas de deux du troisième acte. Par contre, les variations de Désiré on manqué d'impétuosité d'un Chkliarov.

La Fée de Lilas de Kristina Chapran a perdu un peu de sa nervosité qui m'avait beaucoup dérangée lors de ses débuts dans ce rôle en novembre dernier : son sourire avait beau respirer la sérénité, ses jambes n'arrêtaient pas de trahir son mal-être. En plus de nombreuses erreurs, souvent assez inattendues pour une danseuse de son rang (comme les chutes des pointes lors des pas de bourré), et la descente de pointe gauche peu orthodoxe, donnant l'impression qu'elle allait se tordre la cheville, elle n'arrivait pas à rester trente secondes debout calmement sans ajuster sa position. Si les problèmes ont persisté cette fois-ci, leur intensité a nettement diminué ce qui m'a permis de m'en abstraire pour découvrir enfin une fée de Lilas pleine de bonté et de douceur et d'apprécier ses ports de bras beaux et fluides. Néanmoins, la comparaison avec les autres fées de cette représentation, dont Yana Selina en fée de Courage ("violente") pour ne citer qu'elle, n'a pas effacé la question pourquoi la Fée en chef est celle qui danse le moins proprement parmi toutes les autres.

Oksana Skorik, en princesse Florine, a laissé une agréable impression. Dès qu'elle est apparue sur scène, lors du défilé au début du troisième acte, avec un sourire bien détendu, j'ai eu comme un pressentiment que ça allait bien se passer pour elle et je ne me suis pas trompée. Par contre, Alekseï Timofeev, en Oiseau bleu, n'a pas su donner le meilleur de lui-même. Depuis deux ans, lorsque je l'ai vu se blesser sur scène (il était en train de danser le pas de deux du troisième acte de la Belle avec Olessia Novikova lors d'un gala) et terminer le pas de deux pratiquement sur une seule jambe, il a malheureusement perdu en stabilité. Sa prestation en Oiseau bleu était loin d'être la pire de sa carrière (et sûrement meilleure que celles de certains autres danseurs vues récemment au Mariinski), mais j'ai eu l'impression que les variations l'ont obligé à lutter contre la fatigue et ce n'est pas lui qui a remporté la victoire.

Tous les autres interprètes de cette soirée, petits (élèves de l'ARB) et grands, ont été bien à leurs places et ont mérité des paroles de remerciement. Je ne vais pas reproduire toute la feuille de distribution, mais cette représentation nous a offert un début remarquable - Sofia Ivanova-Skoblikova en Fée-Diamant. Elle a fait une erreur bien visible dans les tours à l'entrée des fées précieuses, mais, ensuite, sa variation a été superbe, sans doute la meilleure de toutes celles que j'ai vues ces derniers temps au Mariinski et ailleurs. J'ai beaucoup apprécié la rapidité et la précision de ses pas ciselés ainsi que son élégante manière d'exécuter les grands sauts.

Le mécanisme qui permet de remonter la fausse d'orchestre du Mariinski-2 est devenu moins audible qu'auparavant, mais le moment de l'entracte musicale n'a toujours pas retrouvé toute la magie qu'il avait dans la salle historique. Néanmoins, ça reste un des moments les plus intenses du spectacle. Et oh bonheur, on n'entend plus les fredonnements du chef d'orchestre Gavriel Heine ce qui nous permet de l'apprécier d'avantage ! Smile


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sophia



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MessagePosté le: Mer Avr 08, 2015 11:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup, ElenaK, pour ces comptes-rendus. Smile


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Mer Avr 08, 2015 11:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup Elena, d'avoir pris la peine de rédiger ces longs textes malgré la grippe! J'espère que ce ne sont pas les brumes pétersbourgeoises qui vous ont rendue malade Smile



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ElenaK



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MessagePosté le: Mer Avr 08, 2015 2:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Justement, j'ai attendu d'aller mieux. Very Happy Je dois être la dernière victime de l'épidémie hivernale (les spécialistes, qui nous l'ont promise jusqu'à fin mars, avaient raison). Aujourd'hui, je recommence mon marathon théâtral. J'espère pouvoir me comporter décemment - je crois que c'est moi qui ai fait fuir quelques touristes du Mikhaïlovski avant la fin du spectacle samedi dernier. Embarassed Laughing


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chien en peluche



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MessagePosté le: Mer Avr 08, 2015 7:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Soignez-vous bien, ElenaK. Je lis toujours avec un grand plaisir vos comptes-rendus, et vous en remercie beaucoup. Moi-même, en décembre dernier, en plus de mon travail dans la journée, j'ai fait un marathon théâtral pendant trois semaines (J'étais presque tous les soirs à l'ONP sinon à la Comédie-Française.). J'ai finalement eu la veille de mon redépart pour le Japon à la fois la grippe et la cystite à cause de trop de fatigue. Et mon vol de retour était presque infernal Laughing
Et cependant, j'ai déjà presque oublié tout ce qui s'était passé pendant ce douze heures de vol affreux, et j'attends avec impatience mon prochain séjour à Paris en mai et en juin. Dans le dictionnaire des balletomanes, il n'existerait pas les mots "renoncer aux spectacles" Wink


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ElenaK



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MessagePosté le: Jeu Avr 09, 2015 3:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour votre encouragement, Chien en peluche. Smile Je doublerai mon énergie avec lequel je cours entre le Mariinski et le Mikhaïlovski, en adoptant votre dévise :
Citation:
Dans le dictionnaire des balletomanes, il n'existerait pas les mots "renoncer aux spectacles"

Je suis fascinée par votre héroïsme, je ne serais pas capable de faire des trajets aussi longs pour voir les spectacles. Bon courage pour votre prochain voyage ! Very Happy


Pour en terminer avec ce festival, quelques mots sur les deux autres spectacles (comme je ne suis arrivée que le 16, je n'ai pas vu Don Quichotte avec Nadejda Batoeva ni la création de son époux).

17.03.15 - Giselle

Le désistement d'Aurelie Dupont m'a déçue (Manon ne fait pas partie de mes ballets préférés et j'ai sauté sur cette occasion de la voir, pour la dernière fois peut-être, dans un ballet classique), mais m'a permis de découvrir enfin Alina Somova dans Giselle. Quoique j'aurais préféré que cette découverte se passe autrement. Comme j'ai dit, je suis arrivée la veille, et je me suis rendue au Mariinski directement de l'aéroport. Malgré tous les mésaventures que j'ai cumulé dans les deux aéroports, j'ai réussi à garder un état d'esprit adéquate (du moins je l'espère Embarassed) pour apprécier pleinement la Bayadère du 16 mars avec Sae Eun Park et Vladimir Chkliarov. Par contre, j'ignore ce qui s'est passé le 17 : est-ce le spectacle qui n'était pas assez captivant ou c'est moi, dépassée par les impressions de la veille (pourtant, je suis habituée d'aller au théâtre tous les jours), qui ai eu du mal à me concentrer sur ce qui se passait sur scène, mais je suis passée à côté de cette Giselle et les impressions que j'en garde sont assez fragmentaires. Alina Somova est une très belle danseuse, sa variation du première acte a été admirable et, contrairement à ce que je craignais, la scène de folie n'était pas abusivement affectée. Au second acte, là où Novikova danse l'âme après la mort dépourvue de toute émotion visible, Lopatkina danse la tendresse tandis que Zakharova danse la douleur, j'ai l'impression qu'Alina Somova danse un peu de tout ça, mais, malheureusement, émotionnellement j'étais incapable de la suivre pour en avoir une idée plus précise. Je me rappelle juste qu'elle avait le visage d'une Madonne.

Le comte de Timour Askerov a été hautain à outrance dans les scènes avec le forestier (Konstanine Zverev), mais son visage changeait d'expression instantanément, devenant très doux, dès qu'il braquait son regard sur Giselle. Ces changements diaboliques avaient quelque chose de malsain, qui fait référence à l'hôpital psychiatrique. Zverev a été assez convainquant en Hans, mais, avec son physique aristocratique, j'aurais préféré le voir en Albert. Lorsqu'il était encore deuxième soliste, je l'ai vu danser ce rôle avec Diana Vichneva - non seulement il s'est montré digne de sa partenaire étoilée, mais je dirais même qu'il a laissé une meilleure impression qu'elle dans ce spectacle (ça ne devait pas être la journée de Diana). Je ne comprends pas pourquoi depuis qu'il a été promu premier soliste, il est abonné aux rôles secondaires dans les spectacles comme Giselle ou le Lac des cygnes. Je peux comprendre que Ermakov danse tout le temps Rothbart - il est le meilleur interprète de ce rôle au Mariinski, mais ce n'est pas le cas de Zverev, qui, à mon avis, est bien plus efficace en Siegfried. Son début avec Viktoria Terechkina, il y a un an et demi, a été prometteur, mais, depuis, rien sur la scène domestique. Pourtant, je serais bien curieuse de voir une distribution avec Zverev en Siegfried et Askerov en Rothbart...

Quant à Ekaterina Tchebykina en Myrta, j'ai l'impression que de rares instants où sa danse se trouvait en harmonie avec la musique ont été dus au pure hasard. Sad Dans le pas deux paysan, Elena Evseeva, toujours aussi rayonnante, a manqué de stabilité technique tandis que Filippe Stepine a laissé une impression très favorable. Le corps de ballet a été à la hauteur, comme tous les jours du festival, et même "les harengs" (c'est comme ça que l'on appelle ici le moment où les lignes de Wilis traversent le plateau en sautillant en arabesque Laughing) m'ont paru plus silencieux que d'habitude.

18.03.15 - Le lac des cygnes

Ayant déjà vu cette saison plein de Lac, sans jamais trouver mon compte, j'avais l'intention de sécher celui-là - je n'ai jamais vu Ekaterina Kondaourova dans le rôle d'Odette-Odile en salle auparavant et la vidéo du spectacle avec Timour Askerov, filmé en juin avant-dernier, ne me donnait pas vraiment envie de le faire. Mais l'apparition du nom de Rouslan Skvortsov, étoile du Bolchoï, à l'affiche du festival m'a obligée de changer d'avis. Et, finalement, c'est n'est pas lui, mais Ekaterina Kondaourova qui a été la plus intéressante dans ce spectacle. Son cygne blanc était d'une beauté irréelle (je savais que cette danseuse est très belle, mais je n'imaginais pas à quel point le rôle d'Odette pouvait lui aller visuellement) et l'interprétation n'était pas privée de quelques touches personnelles assez intéressantes. Notamment, le moment où Odette quitte Siegfried, à la fin du deuxième tableau, ne ressemblait pas à ce que j'ai vu chez les autres danseuses. C'était comme si le sortilège prenait la possession de son corps par une vague, qui arrivait d'abord d'un côté (un bras était déjà soumis à la volonté de Rothbart alors que l'autre se tenait encore vers Siegfried), avant de la soumettre entièrement. Son travail de bras, beau et intelligent dans le rôle d'Odette, a offert quelques instants de grâce. Malheureusement, il y a eu une erreur dans les tours vers la fin de l'adagio blanc, qui a gâché un peu l'impression. Par contre, le cygne noir m'a touché un peu moins (Terechkina et Somova y sont hors concurrence), d'autant plus que la diagonale du coda du pas de deux noir, un de mes moments préférés, a été complètement escamotée. Et comme d'habitude, malgré toutes les belles choses que Ekaterina Kondaourova nous a monté lors de cette soirée, il y a eu un MAIS (le problème c'est qu'il y a presque toujours un "mais" avec elle dans les ballets classiques) - quelque chose de ce genre - voir la photo - glisse de temps en temps pour casser l'ambiance.

Rouslan Skvortsov a été un Siegfried beau et romantique (comme on les aime), mais un peu décevant en ce qui concerne la "composante technique". Il a eu beaucoup de difficultés avec la variation de l'acte noir - manque d'élévation, quelques réceptions hasardeuses et les problèmes avec les tours qui, j'ai l'impression, ont été tous faits sur le genou fléchi. Le coda allait mieux, mais le problème des genoux fléchis ici et là (dans les tours et les grands sauts) persistait jusqu'à la fin du spectacle. (Pour ça, on ne peut pas dire que le couple principal n'était pas bien assorti Mr. Green).

C'était la deuxième fois que je voyais Yaroslav Baïbordine dans le rôle du Bouffon et les deux fois je me sentais solidaires avec certains critiques outre-Atlantique qui ne comprennent pas à quoi bon un bouffon dans un Lac des cygnes. Non, je ne remets pas en cause l'existence de ce personnage que j'aime beaucoup lorsqu'il est dansé par Grigori Popov, Vladislav Choumakov, Ilia Jivoï (Petrov)... Cette liste peut être longue. Mais je ne sais pas à quoi sert le bouffon de Yaroslav Baïbordine. Je crois que ce personnage ne correspond pas du tout au tempérament du danseur. Par contre, les amis du prince (Nadejda Batoeva, Yana Selina et Xander Parish) étaient bien à leurs places et la qualité de leur prestation n'a pas laissé à se douter si leur présence dans ce spectacle était bien justifiée.

Les petits et grands cygnes ainsi que le corps de ballet ont été admirables (Dieux merci, dans cette production, les cygnes ne sont pas obligés à faire de la gym pour les ailes comme chez Noureev). Et c'est avec un plaisir particulier que j'ai retrouvé les danses de caractère dans le style et les costumes adéquates (je fais encore allusion à la production de l'ONP).

Quant à Andreï Ermakov dans le rôle de Rothbart, je ne sais pas quoi rajouté à ce que j'ai déjà dit - c'est le meilleur. Pendant le deuxième entracte, j'ai assisté à une scène aux vestiaires. Un des "spectateurs fréquents" expliquait à l'employée du vestiaire, étonnée par son départ anticipé, qu'il n'aime pas le troisième acte parce qu'il le trouve injuste vis-à-vis de Rothbart. Et même si je ne suis pas d'accord avec lui sur le fond, j'admets qu'il avait raison pour ce soir-là. Smile


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sophia



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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2015 9:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

De nombreuses photos de la "soirée artistique de Viktoria Tereshkina" sur le site de Jack Devant : http://www.jackdevant.com/tag/victoria-tereshkina-artistic-evening-2015/


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ElenaK



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MessagePosté le: Mar Avr 14, 2015 1:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vendredi dernier, j'ai vu enfin la dilogie d'Anton Pimonov. J'écris dans ce fil parce que je n'ai rien à dire sur les interprètes de ce spectacle qui a eu l'honneur d'inaugurer ce festival "Mariinski", dont les photos et les arguments sont accessible sur le site du théàtre. Je dois avouer que cette "création mondiale" est un pur malentendu, du n'importe quoi comme je n'en ai jamais vu auparavant, surtout en ce qui concerne la première partie Bambi. Les décors et les costumes sont très beaux, mais ça ne suffit par pour faire un ballet. Il faut aussi de la musique, de la danse et ne serait-ce qu'un peu de dramaturgie s'il s'agit d'un spectacle avec un sujet.

Bambi a bien montré que l'on ne peut pas faire un ballet narratif sur n'importe quelle œuvre musicale dont le titre coïncide avec le sujet que l'on compte aborder. En lisant les arguments, très détaillés, avant le spectacle, j'imaginais toutes les rencontres, généreusement décrites, que Bambi allait faire en découvrant le monde : papillon, hérisson, lièvre... La façon dont l'argument est exposé laisse croire que tous ces personnages auront quelque chose de plus ou moins important à danser, mais, en réalité, je n'ai même pas eu le temps de les voir tous arriver que c'était déjà terminé. Seul le papillon est resté un peu plus que les autres à frétiller au milieu du plateau, mais pendant que j'examinais son costume (pour être sûre que c'était bien un papillon Smile ) il a déjà terminé sa danse. Et c'est de la même façon qu'une page entière de livret a défilé sous nos yeux sans qu'on ai le temps de comprendre ni de se pénétrer de ce qui se passait sur scène. C'est normal - la musique d'Andreï Golovine a été composée comme des illustrations pour un spectacle audio et non pas comme une œuvre autonome ce qui ne l'a pas empêché d'être interprétée comme telle plus tard. Cette musique ne permet pas de créer les personnages, elle n'est pas suffisante pour développer la narration, sans compter qu'elle est trop peu dansante pour créer la chorégraphie digne de ce nom. D'après le programme du spectacle, la tâche du chorégraphe était d'inventer, avec les danseurs, le langage animal, qui permettrait de reconnaître les habitudes des animaux, mais, en même temps, ressemblerait à la danse classique. Je ne peux pas dire qu'Anton Pimonov ne l'a pas du tout réussi, mais le résultat, assez modeste, n'en valait pas la peine puisque la moindre cohérence dramaturgique n'a pas été atteinte et je doute fort que ça aurait pu être autrement avec une telle trame musicale. De tout le ballet, il n'y a qu'un seul moment qui a pu suscité de l'intérêt chez moi - c'est le heurt entre Falina et Ronno suivi d'une micro-bataille de Bambi et Ronno, mais ça n'a duré qu'une ou deux minute et s'est terminé comme ça a commencé, par rien du tout, comme toutes les autres scènes par ailleurs. Ainsi, une énorme hache amené par les hommes, qui, selon l'argument, devaient commencer à couper l'arbre où vivait l'écureuil (ressemblant à une appétissante girolle), est disparue sans que l'on puisse se rendre compte du danger qu'elle comportait (sa taille proéminente a provoqué une vague de rire dans la salle) ni, surtout, que c'était Bambi, devenu le nouveau meneur du troupeau grâce à la couronne (les cornes montées sur une ceinture et portées sur le dos) que son père lui avait léguée, qui a fait fuir les hommes de la forêt. Certes, on n'attends pas d'un ballet la cohérence d'une œuvre littéraire (sinon, les ballets comme Oneguine n'auraient jamais eu autant de succès), mais, pour moi, ce Bambi est trop étriqué pour pouvoir prétendre d'être quelque chose de plus que les illustrations pour l'argument d'Anna Matisson. Il reste la question à quoi bon donner la distribution complète pour une multitude de personnages qui, en réalité, ne font que de la figuration. Peut-être pour qu'en identifiant les interprètes on arrive à mieux identifier les personnages ? Après tout, même si on ne reconnaît pas les visages des danseurs, la simple énumération des membres du monde animal permet de mieux s'orienter là-dedans, car les costumes d'Anna Matisson ne son pas toujours explicites, surtout pour les gosses. Ainsi, l'arrivée du corps de ballet féminin verdâtre (en quantité de six) avec les pointes et les gants rouges a suscité de nombreuses questions "qui c'est ?" et une tendre voix enfantine dans l'orchestre a répondu : "ce sont des chenilles !" A vrai dire, moi aussi, j'ai pensé comme ça, mais c'était raté car, d'après la feuille de distribution, c'étaient des oiseaux. Laughing

La musique d'Alexandre Lokchine, utilisée pour le deuxième ballet Dans le jungle, est certainement plus appropriée pour la danse et le résultat est plus intéressant à voir. Du coup, le deuxième ballet m'a paru moins étriqué que le premier, pourtant, il doit être encore plus court si le chronométrage du Mariinski est exacte. Gurri, le personnage principal de la deuxième partie, a un sympathique solo au début du ballet. La narration y paraît plus logique, mais il reste quand-même quelques détails incohérents. Par exemple, sans avoir lu les arguments, je n'aurais jamais deviné que Bambi, avançant fièrement à pas mesurés, entouré d'une suite de lucioles, étaient en train de chercher sa fille Gurri que ses proches croyaient déjà morte. L'arrivée des lucioles avec leurs costumes spectaculaires non dénués d'humour (les abat-jour à frange garnis de guirlandes) a suscité un soupire d'admiration dans la salle. En revanche, les costumes du tigre et du pic sont difficilement identifiables tandis que la bestiole verte attaché à quelque chose ressemblant à une toile d'araignée faisait penser à tout sauf à un serpent.
La musique a tout de même été insuffisante. Ainsi, elle s'arrête pour quelques minutes au moment culminant du ballet lorsque les "touristes" tuent le forestier à la place de Gurri qu'ils visaient et la scène suivante où les lucioles le ressuscitent (ainsi que l'agitation de Gurri) se déroule dans le silence absolu.

Ce spectacle est adressé aux jeunes enfants, mais a été programmé pour 19h30 avec la recommandation 6+, exactement comme Şüräle (Chouralé) de Leonid Yakobson donné la veille. Mais si Şüräle est un ballet qui attire le public de tout âge, j'ai du mal à imaginer que Bambi puisse intéresser le public de plus de 7 ans - le marquage 3+ serait plus juste. Pourtant, je ne suis pas certaine que ce spectacle aura beaucoup de succès auprès des jeunes spectateurs non plus. Ce soir-là, il y avait pas mal d'enfants dans la salle, mais je n'ai pas remarqué beaucoup d'agitation ni pendant l'entracte ni après le spectacle. Pour comparaison, lorsque le Mikhaïlovski donne la ballet Cipollino, destiné aussi au jeune public, l'ambiance qui règne au Théâtre est infernale. J'adore ce ballet et sa chorégraphie demandant beaucoup de virtuosité de la part de ses interprètes (ce qui lui a valu le surnom "Spartacus pour les enfants", mais chaque fois, en quittant le théâtre après l'avoir vu, je me sens comme si j'avait passé la soirée dans une boîte de nuit, rien à voir avec l'ambiance lors du spectacle d'Anton Pimonov. A la décharge du chorégraphe, je ne peux dire que j'ai lu/entendu (?) quelque part que l'idée de créer cette dilogie n'est pas la sienne. Quoi qu'il en soit, c'est assez insolent (pour ne pas dire honteux) de commencer un festival de ballet intitulé "Mariinski" par une œuvre pareille. Et la question qui se pose ce n'est même pas "faut-il être une des meilleures (peut-être même la meilleure et sûrement la plus mythique) compagnie du monde pour danser ça ?", mais "une œuvre de cette qualité, est-elle digne d'être présent dans le répertoire d'une compagnie professionnelle ?"

P.S. En réponse au post scriptum de Sarra daté du 21 mars que j'ai découvert par hasard aujourd'hui. J'essaie d'utiliser la transcription française telle qu'elle nous a été enseignée à l'école (en m'autorisant de temps en temps quelques libertés comme utilisation de la lettre "x" au lieu de "ks" et, surtout, en commençant les prenoms comme Yana ou Youri par la lettre "Y" à la place de la lettre "I" pour faire la différence avec les noms où "i" est prononcé distenctement comme dans le nom "Ioannissian" par exemple) et telle qu'elle était utilisé dans les documents officiels, dont les passeports, jusqu'à il n'y a pas si longtemps encore, y compris au moment où je suis arrivée en France. Après, les règles du jeu ont changé (le français ayant perdu son statut de langue diplomatique), je me suis retrouvée avec deux transcriptions officielles de mon nom. Dieu merci, ça ne m'a pas posé beaucoup de problèmes (contrairement à ceux qui ont des lettres "exotiques" au début de leurs noms), mais je n'oublie pas, au cas où, de confirmer la transcription française au consulat et de la fournir régulièrement auprès des organismes officiels. Moi aussi, je suis l'heureuse propriétaire de la combinaison "ch" suivie d'une consonne dans la transcription française de mon patronyme, mais je n'ai jamais entendu un Français la prononcer comme [k]. En revanche, de plus en plus souvent, les gens la lisent à l'anglaise. De ce point de vu, il serait peut-être plus facile de passer définitivement à la transcription anglaise, mais le problème c'est qu'il n'y a pas que des consonnes, mais aussi des voyelles qui sont en jeu. Et tous ceux qui lisent sans hésitation la combinaison "sh" comme [ʃ] ne pensent jamais à appliquer les règles de lecture anglaise aux voyelles, et la différence peut être de taille. Je donnerai juste un exemple (je sais que ce nom agit comme un torchon rouge sur certains mais cet exemple est trop parlant pour que je me prive du plaisir de le citer) : lorsque les normes de la transcription anglaise se sont installées dans la presse francophone M Poutine est devenu tout à coup M Putin - vous voyez la différence ? Laughing
Une autre raison pour laquelle je persiste à utiliser la transcription française c'est pour préserver une continuité dans l'écriture des noms de nos contemporains et des noms déjà rentrés dans l'histoire. Par exemple, on continue à écrire le nom du compositeur Tchaïkovski en utilisant la transcription française alors que le nom de la violoniste Ludmila Tchaïkovskaïa, dans la transcription anglaise, devrait commencer par "Ch", pourtant c'est le même nom. De toute façon, c'est bien connu que l'alphabet latin n'est pas du tout adapté pour les langues slaves (dans certains de ces langues qui utilisent l'alphabet latin, il existe des combinaison de cinq lettres pour désigner un son), mais ce que je ne pourrais jamais accepter, et c'est la troisième raison pour laquelle je privilégie la transcription française, c'est d'utiliser la combinaison "zh" à la place de la lette "j". Shocked


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