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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1417 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Juil 12, 2005 10:51 am Sujet du message: Bonjours les intermittents |
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Mlle. Boisseau écrit,
"D'autant plus fort d'ailleurs qu'il s'agit bel et bien de couvrir les voix des manifestants."
Les intermittents du spectacle ont dû se réjouir du soutien éclairé de ce "pourfendeur des conventions".
Cela m'amuse de lire les scribblings de ladite Boisseau, selon laquelle ceux qui n'aiment pas, sont à assimiler à l'extrême droite.
Venant d'un journal, en occurrence Le Monde, qui s'est fait le porte-parole du Fonds Monétaire International, je trouve cela, pour ainsi dire, riche.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Mer Juil 13, 2005 9:47 am Sujet du message: |
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Festival d'Avignon, mais avec Wim Vandekeybus cette fois, dont Puur n'a semble-t-il pas vraiment convaincue Marie-Christine Vernay, la critique de Libération :
Citation: |
De Wim Vandekeybus, nous avons vu le pire et le meilleur. Pour sa création à Avignon, Puur, c'est sûr, appartient à la première catégorie. En déversant sur le plateau et sur la pierre de la carrière qui sert d'écran des souvenirs d'enfance en vrac, le chorégraphe flamand laisse pantois. On cherche en vain le propos du spectacle, qui pourrait tout autant raconter un procès pour pédophilie qu'un accouchement douloureux. Les treize danseurs et acteurs, tout de blanc vêtus au début et de noir à la fin, s'époumonent dans des courses folles. |
L'article de Marie-Christine Vernay est ICI
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Jeu Juil 14, 2005 8:59 am Sujet du message: |
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René Solis, de Libération, fait aussi quelques infidélités à Jan Fabre pour évoquer William Forsythe, dont You Made Me a Monster est présenté dans le cadre du festival :
Citation: |
Trois danseurs, David Kern, Roberta Mosca et Christopher Roma, interprètent entre les tables une chorégraphie elle aussi toute en pliures et en torsions, relayées par des images floues sur l'écran. Récit très dur de la maladie et de la mort d'une danseuse, où Forsythe met en parallèle le cancer et la xénophobie, You Made Me a Monster n'a pas de visée compassionnelle. Dans ce tombeau qui se construit et se défait quatre fois par jour, la souffrance est donnée en partage et chacun peut en prendre la part qu'il souhaite. |
L'article de Libération est ICI
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Ven Juil 15, 2005 8:21 am Sujet du message: |
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A mi-parcours, le Monde dresse un premier bilan de cette édition 2005 du festival d'Avignon, largement marquée de l'empreinte de Jan Fabre :
Citation: |
Avignon s'annonçait particulier. Il l'est. Noir, très noir, "gris foncé quand il est au plus gai", pour reprendre l'expression d'un habitué. Moins d'une semaine après l'ouverture de la 59e édition, le 8 juillet, sur la dizaine de premières qui ont eu lieu, pas loin de la moitié ont laissé sur le flanc nombre de spectateurs. Soit par leur incongruité définitive, comme Dieu et les esprits vivants, de Jan Decorte. Soit par la violence qu'ils dégagent, comme Anéantis, de Sarah Kane, Anathème, de Jacques Delcuvellerie, ou Puur, de Wim Vandekeybus. |
L'article de Brigitte Salino est ICI
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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noone
Inscrit le: 14 Juin 2005 Messages: 108 Localisation: france
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Posté le: Ven Juil 15, 2005 1:11 pm Sujet du message: |
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j'ai visité l'expo de Jan fabre....je n'ai pas un avis de spécialiste, mais de grand public. Des formes recouvertes de scarabées (morts, je vous rassure) des crânes encore recouverts des mêmes pauvres bêtes tenant dans leurs machoires de animaux empaillés, des champs de bataille en cire avec......oui, des scarabées mais aussi des coléoptères, des films performance de lui même en armure se scarifiant les membres au couteau...bref, c'est pas pour moi. Une ambiance bon enfant, les gens riaient, certains parlant d'imposture et d'esbrouffe, d'autres s'emerveillaient devant le énie créateur, mais ils étaient peu nombreux. Bon, il en faut pour tous les goûts, mais ça frisait le snobisme intellectuel!
Il faut lire le livre d'or pour se rendre compte que le public n'est pas dupe et est en demande d'autre chose.
Bref, un génocide de scarabées intellectualisé par des phrases alambiquées.
J'ai ri, ça fait du bien!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Ven Juil 15, 2005 1:47 pm Sujet du message: |
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Peut-être faut il quand même aller juger sur pièce.
Le problème, c'est qu'actuellement, la vie culturelle a tendance à se scléroser, et notamment à Paris. Quelque part, les initiatives de G. Mortier, même si elles sont parfois contestables (cf. Wolf) viennent un peu rompre avec la monotonie et la morosité ambiantes.
En revanche, en Belgique, à Bruxelles ou à Anvers, la création foisonne, avec notamment des gens comme Fabre. Maitenant, il faudrait peut-être trouver un juste milieu entre le pastiche d'un passé révolu (cf. le "néo-balanchinisme" d'arrière-garde de Tomasson, l'ultra-conservatisme d'un Wheeldon) et la provocation gratuite ou la fumisterie pure et simple.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22090
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Posté le: Ven Juil 15, 2005 5:14 pm Sujet du message: |
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Qu'il ne se passe plus grand-chose à Paris sur le plan culturel, cela me semble évident, mais de là à défendre "l'école flamande" sous prétexte qu'il y a quelque chose plutôt que rien, alors là, j'ai un peu de mal à vous suivre...
Maintenant, Jan Fabre, ça me semble surtout relever de la fumisterie pseudo-intellectuelle, mais parfaitement digérée par notre société du spectacle (en dépit des petites bestioles peu ragoûtantes ). Quand M. Fabre écrit "Chaque artiste, seul avec lui-même, comme un naufragé" ("Sanguis/Mantis", phrase citée dans une interview donnée au magazine "Danser"), c'est très joli, mais pas très crédible quand on est (simultanément) artiste associé au Festival d'Avignon 2005 (le "in"), invité aux 36èmes Rencontres photographiques d'Arles et ... en tête de gondole à la Fnac, non loin de quelques exemplaires du "Da Vinci Code" .
Pour le reste, même si une oeuvre n'apporte rien à l'histoire de l'art (Wheeldon, Tomasson), elle a néanmoins une légitimité et une valeur intrinsèques. Tous les créateurs ne peuvent être des novateurs ou des génies. Le simple talent de l'artisan, c'est déjà pas mal...
Dernière édition par sophia le Ven Juil 15, 2005 5:51 pm; édité 1 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Ven Juil 15, 2005 5:39 pm Sujet du message: |
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Il ne s'agit pas de défendre l'"Ecole flamande" (s'il nous est permis d'employer ce terme) alors qu'elle produit un certain nombre d'ouvrages indéfendables. Mais au moins, en Belgique, il se passe quelque chose, même si cela doit susciter la contestation (en France, cela ne suscite plus rien du tout, hormis quelques lignes critiques dans la presse...).
Notre société est en train de crever du "consensualisme" et du politiquement correct, que ce soit dans le domaine artistique ou ailleurs. Le sursaut ne viendra sans doute pas des dérives difficilement défendables de Jan Fabre et consorts, mais au moins, cela peut servir à nous rappeler qu'il est plus que temps que de grands créateurs émergent pour produire des chefs-d'oeuvre, qui eux dérangeront pour de bonnes raisons. A quand un nouveau Sacre du Printemps, un nouveau Pétrouchka?
Il y a eu des tentatives intéressantes au cours de la saison qui s'achève à l'Opéra de Paris, comme le Songe de Médée, de Preljocaj. Mais cela reste encore trop "anecdotique" (je ne mets rien de péjoratif dans ce terme) pour prétendre à l'universalité. Pour qu'un ballet marque fondamentalement l'histoire des arts de la scène, il faut une conjonction de quatre éléments : un grand chorégraphe, un grand décorateur, un grand compositeur et un ou plusieurs grands danseurs. Espérons qu'une telle alchimie se produira dans un avenir proche.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Sam Juil 16, 2005 6:01 am Sujet du message: |
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Joseph Nadj, qui comme Jan Fabre cumule les casquettes de chorégraphe, danseur, plasticien, dessinateur et photographe, semble générer beaucoup moins de polémique, alors que ses oeuvres sont également présentées dans le cadre du Festival d'Avignon :
Citation: |
Elle est sans doute d'autant plus touchante cette pièce qu'il a intitulée Last landscape (dernier paysage ou plutôt paysage ultime) qu'elle est profondément enracinée dans sa biographie, dans sa vie, comme un retour au pays natal. «Il s'agit d'un endroit qui m'a toujours fasciné, près de Kanjiza, où je suis né.» Vojvodine (ce fut la Yougoslavie), au nord la Hongrie, à l'est la Roumanie. «Un désert, mais surtout un paysage que les saisons transforment. J'y suis retourné ces dernières années, l'été, l'hiver, au printemps et j'ai voulu traduire les impressions, les sentiments, la matière même de ce paysage.» Des photographies, des dessins, comme autant d'approches. Mais comment saisit-on le battement d'ailes d'un papillon ? Avec Nadj, tout cela est possible, sur un plateau, en direct. |
L'article d'Armelle Héliot, dans le Figaro, est ICI
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Sam Juil 16, 2005 6:07 am Sujet du message: |
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Réaction très neutre en revanche de l'Humanité à Puur, de Wim Vandekeybus, avec un article exclusivement descriptif signé de Muriel Steinmetz :
Citation: |
À la notion ô combien épineuse de pureté (épineux, cela fait penser à la couronne du Christ), fait ici écho le grand brassage des corps impurs. Au sein de cette humanité dont les yeux vides traduisent l’oubli indispensable pour survivre à l’horreur du massacre, les gestes sont rudes. Ils révèlent, par bouffées, des pans de mémoire cassée. Les hommes se giflent eux-mêmes, chutent, se relèvent, recommencent. Des balles crépitent. Les corps à terre roulent dans un bruit d’étoffe froissée. Ils font tas au centre de la scène. Un vieil homme, en bottes, les nettoie au Karcher ! Cet épisode, rejoué trois fois, aux sons d’un violon discordant, convainc par la douce tyrannie du groupe plié à une force étrangère. Une main cachée les rassemble en charnier, fait de l’ordre, balaie, assainie l’espace, purifie. |
L'article de l'Humanité est ICI
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Lun Juil 18, 2005 8:57 am Sujet du message: |
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Jan Fabre fait décidément le bonheur des journalistes, avec un nouvel article du Monde consacré à Je suis sang :
Citation: |
Les applaudissements ont mis du temps à éclater, comme si les spectateurs reprenaient pied difficilement. Mais ils ont vite dominé les quelques huées qui ont salué, vendredi 15 juillet, la reprise de Je suis sang , spectacle écrit et mis en scène par Jan Fabre pour la Cour d'honneur du Palais des papes en 2001.
A la sortie, les commentaires allaient bon train, signe que les spectacles du Flamand artiste-associé de l'édition 2005 du festival, dont il a contribué à la programmation partagent le public et font beaucoup parler. "Voilà ce qu'on peut appeler une vraie révolution théâtrale" , s'échauffait un spectateur. "Je mourrai moins bête après avoir vu ça" , renchérissait une femme. |
L'article de Rosita Boisseau est ICI
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lalunenoir
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 31 Localisation: Lille
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Posté le: Mer Juil 20, 2005 11:11 pm Sujet du message: |
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Bonjour!
Je suis actuellement à Avignon où j'ai pu voir Je suis sang de Jan Fabre qui est une véritable merveille... le texte n'est certe pas superbe mais toutes ces images magnifiques que nous offrent ces danseurs/ comédiens se suffisent tellement à elles même... autrement dit: "ça m'a remué les tripes" c'est évidemment un spectacle très "plastique" très extrème aussi, où certains danseurs atteignent un état de trans indescriptible... pourtant, je pensais que ce serait bien plus "trash" que ça... (point de véritables mutilations sur scène par exemple) mais qu'est ce que ça fait du bien de voir des corps se libérer à ce point...
Je suis par contre moins convaincue par Puur de Wim Vandekeybus, qui malgrès le lieu magnifique dans lequel était donné le spectacle (une carrière de craie), c'était vraiment "too much" si je puis dire: non pas dans la côté "trash" (même si la vidéo avait un côté: "on fait du trash pour le fun!") mais pour la façon dont Vandekeybus fait passer ses idées: c'est loin d'être fin! après avoir vu "les porteuses de mauvaises nouvelles", j'en attendais vraiment plus: certes la danse est belle, mais le propos aurait pu être traité d'une tout autre façon...
Par contre, je suis vraiment énervée contre le public du In qui est insupportable: c'est vraiment irréspectueux de se barrer pendant les saluts sans applaudir une seule fois les artistes... Dans le cas des spectacles de Jan Fabre, c'est vraiment étrange: puisque personnes ne bronchent pendant le spectacle et à la fin ça s'agitent dans tous les sens pour huer alors que les gens semblaient captivés... il y a vraiment des spectacteurs de mauvaise fois, qui ne viennent aux spectacles que pour critiquer....
voilà, c'était juste un petit coup de gueule...
bonnes vacances à tous!
_________________ Lune
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26531
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Posté le: Mer Juil 20, 2005 11:18 pm Sujet du message: |
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Merci Lalunenoir, pour ce retour sur Dansomanie avec un compte-rendu à contre-courant de tout ce que l'on peut lire actuellement dans la presse sur le Festival d'Avignon.
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