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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Ven Jan 10, 2014 2:34 am Sujet du message: |
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Ah bah, merci, paco !
Vous savez que vous me donnez envie de zapper la morosité de la dernière des Illusions perdues et de me réserver pour les Corsaire de ce week-end !
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22164
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22164
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Posté le: Ven Jan 10, 2014 11:47 am Sujet du message: |
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L'ENB a remonté la version d'Anna-Marie Holmes, qui est celle de l'ABT (antérieure à celle de Ratmansky-Bourlaka), avec une réorchestration et de nouveaux décors et costumes. Il y a un cliché qui a la vie dure dans le monde du ballet, c'est celui de l'origine. Dès que l'on monte une nouvelle version d'un classique, on entend : "on a retrouvé la partition originale et/ou les notations perdues." Je caricature à peine... Pourquoi pas, mais il y a une telle intrication de compositeurs et de strates chorégraphiques successives dans ce ballet-ci...
Je ne sais pas si "à l'origine" (concept délicat à manier avec Le Corsaire) le fameux pas de deux était un pas de trois (c'est ce que l'on tend à soutenir depuis la version Gusev du Kirov), mais le personnage de l'Esclave, nommé par la suite Ali, est un ajout tardif (pour Chaboukiani, me semble-t-il).
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22164
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Posté le: Sam Jan 11, 2014 12:35 pm Sujet du message: |
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Oui, il y a plusieurs échanges de rôles chez les garçons.
Une belle galerie de photos sur le site de Dance Europe, avec Lauretta Summerscales (Medora), Arionel Vargas (Conrad), Zdenek Konvalina (Ali), Ksenia Ovsyanick (Gulnare)...
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Dim Jan 12, 2014 4:40 am Sujet du message: |
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paco a écrit: |
je réalise que samedi soir, pour le Pas de trois, Muntagirov jouera le rôle d'Ali, et rien moins que Matthew Golding en Conrad. A eux deux + Tamara Rojo, ça va être la folie !!  |
La folie ce fut ; les équilibres [édité par la modération] de l'impériale Rojo. Inimitable, inoubliable.
[note post-édition : le passage édité par la modération avait simplement vocation à faire remarquer qu'en comparaison des ballerines qui sont en général admises comme étant les meilleures de l'Opéra de Paris dans ce domaine, Tamara Rojo se hisse à un niveau indépassable Je confesse que la rédaction du membre de phrase en question n'en était pas des plus neutres !]
Et, aux côtés du trio principal, n'oublions pas la Gulnare de grande classe de Lauretta Summerscales, qui complète idéalement cette distribution incroyable, surtout au regard de celle, bien plus terne, de la matinée de ce samedi.
Dernière édition par Florestiano le Dim Jan 12, 2014 12:44 pm; édité 2 fois |
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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Posté le: Dim Jan 12, 2014 10:51 am Sujet du message: |
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Oui, la Gulnare de Laurretta Summerscales fut la belle surprise de la soirée ! Jeudi soir, en simple Odalisque elle avait déjà brillé par une technique impeccable et une belle musicalité, hier soir, dans un rôle plus consistant, elle s’est révélée une artiste vraiment intéressante, avec pas mal de charisme, une facilité technique où on ne sent l’effort à aucun moment, des fouettés et équilibres impeccables. Au final sa prestation a recueilli une ovation similaire à celle du trio principal et ce fut tout à fait mérité.
La soirée de samedi s’est confirmée comme un excellent moment de brio et d’énergie contagieuse, avec une Tamara Rojo aux fouettés d’une perfection hors normes et un Matthew Golding en pleine forme, qui ne fait qu’une bouchée des pirouettes de Conrad. Muntagirov était plus à l’aise jeudi soir en Conrad qu’en Ali hier soir, cependant sa prestation était de très haut niveau.
Ce fut toutefois une soirée uniquement de brio, là où jeudi le trio Cojocaru-Muntagirov-Souza, probablement moins ébouriffant techniquement, avait dégagé de l'émotion. Je pense notamment au Pas de deux qui suit le Pas de trois au IIe acte, il s'est passé quelque chose jeudi soir, un frisson romantique, que je n'ai pas ressenti hier soir. Mais ce n'est là qu'un détail vis-à-vis d'une soirée comme je les adore !
Records de couacs à l’orchestre hier soir, même la clarinette s’en est mêlée…
En matinée nous avons eu une distribution B méritant son appellation tant les rôles principaux étaient techniquement limités, voire complètement dépassés par les exigences de ce ballet. A l’exception d’un Yonah Acosta souverain en Ali, absolument électrisant dans le Pas de trois du 2e acte, avec ces manèges volcaniques le corps quasiment à l’horizontal vers le sol. Toutefois on ne fait pas un Corsaire avec seulement Ali, et cette matinée est globalement à oublier, le seul intérêt pour moi ayant été de voir à quoi ressemble le niveau de l’ENB sans ses stars récentes… et j’ai vu, ce n’est pas terrible… (en dehors du corps de ballet, de bonne tenue, plein d’engagement et d’énergie).
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26662
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Posté le: Dim Jan 12, 2014 12:57 pm Sujet du message: |
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J'ai également assisté à la représentation de la soirée, qui hormis l'orchestre et sa section de cuivres calamiteuse (d'autant plus décevante que les music schools anglaises jouissent d'une excellente réputation en ce qui concerne les classes de trompette), m'a enchanté (on jettera aussi un sort au kappellmeister, batteur de mesure bloqué sur la nuance fortissimo du début à la fin).
La nouvelle production de l'ENB, paradoxalement réalisée "à l'ancienne", avec un décor en toiles peintes, sans chichis qui empêchent les danseurs de se mouvoir sur scène et de jolis costumes traditionnels et colorés, est une vraie réussite. On joue ici pleinement le jeu du divertissement pur qu'est "Le Corsaire", sans essayer d'y chercher vainement de la profondeur ou du second degré. C'est très théâtral, drôle, et le seul ratage sur le plan de la dramaturgie est le rôle d'Isaac Lankendem, le marchand d'esclaves, vidé de son sens (par crainte d'accusations d'antisémitisme venues d'une presse britannique aussi pudibonde et chochotte que la nôtre, et qui s'est déjà assez déchaînée contre ce "Corsaire" suspecté de passéïsme et de "nostalgie colonialiste"?).
Les solistes de l'ENB sont de tout premier ordre, et n'ont pas à rougir face à leurs "rivaux" du Royal Ballet. Si Matthew Golding peut, à l'occasion, irriter par ses manières de star de cinéma, force est de reconnaître que sa technique est admirable, qu'il porte Tamara Rojo avec une facilité déconcertante, et que son Conrad possède un sacré panache. Tamara Rojo, justement, en Médora, brille par ses équilibres impeccables et ses fouettés (triples!) d'une vélocité et d'une propretés dignes des plus grands éloges. Seul regret, son (relatif) manque d'élévation dans les sauts.
Vadim Muntagirov est un Ali viril et puissant, tout comme Junor Souza, explosif dans les manèges de grands jetés dévolus à Lankendem.
Michael Coleman est très drôle dans le rôle mimé du Pacha ventripotent et ridicule, qui se rince l'oeil en regardant des jolies filles au travers d'une lanterne magique, dernier cri de la technique "audiovisuelle" au milieu du dix-neuvième siècle!
Mais la vraie découverte de la soirée - et je rejoins ici le comentaire de Paco - aura été la magnifique Gulnare de Lauretta Summerscales, une danseuse que j'avais vue pour la première fois, alors qu'elle n'était qu'adolescente, au Prix de Lausanne. Aujourd'hui, le papillon est sorti de sa chrysalide, et c'est une artiste accomplie, aux lignes pures, aux ports de bras moelleux et douée d'un grand sens musical qui s'épanouit à présent sur la scène du Coliseum. Rien que pour elle, le déplacement à Londres se justifiait amplement. Déplacement que n'ont d'ailleurs pas hésité à faire deux de ses illustres collègues de l'Opéra de Paris, Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche, qui assistaient à la représentation. |
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Dim Jan 12, 2014 6:44 pm Sujet du message: |
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paco a écrit: |
Pour finir, une chose m’interpelle : cette production, avec décors, costumes et effets spéciaux, tourne dans toute l’Angleterre, avec l’orchestre et tout le corps de ballet. Or ce n’est « que » l’ENB, c’est comme si le Ballet de l’Opéra de Bordeaux tournait avec une grande production du Corsaire dans une dizaine de théâtres municipaux français, avec l’Orchestre de Bordeaux-Aquitaine. Comment fait l’ENB financièrement ? Pourquoi ne sait-on pas faire l’équivalent en France (où a priori on a davantage de moyens financiers alloués à la culture) ?
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Il se trouve que justement le Ballet du Capitole tourne avec sa production du Corsaire, de Kader Belarbi.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22164
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Posté le: Lun Jan 13, 2014 10:31 am Sujet du message: |
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Je n'ai pas lu le reste de la presse londonienne (je sais bien comme ils se déchaînent à chaque fois sur les Bayadère russes...), mais Clement Crisp, qui faisait déjà partie du voyage à Milton Keynes, est dithyrambique (avec, à nouveau, la pique adressée au DQ d'Acosta).
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22164
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Posté le: Lun Jan 13, 2014 12:14 pm Sujet du message: |
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Un ballet au service de l'esclavagisme et du proxénétisme pour The Arts Desk!
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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