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MikeNeko
Inscrit le: 27 Nov 2012 Messages: 556 Localisation: IDF
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Ven Nov 22, 2013 3:36 pm Sujet du message: |
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Je recopie ici le compte-rendu de Florestiano à propos du gala russe donné à Marseille le 20 novembre (il ne nous dit pas, lui, s'il a pris le TGV en compagnie de Lopatkina... )
Florestiano a écrit: |
Quelques mots sur le "Gala des danseurs Étoiles de Saint Pétersbourg" organisé ce 20 novembre sous la direction artistique de Vladimir Shklyarov en ouverture de la saison de théâtre russe de Marseille.
L'affiche promettait la venue de la Lopatkina. Rassurez-vous, elle était bien là. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas elle qui a le plus brillé. La faute à un Pavlova et Cecchetti introductif loin de compter parmi les pièces les plus exaltantes du répertoire de Lopatkina et, surtout, à un éclairagiste aussi peu compétent que délicat, qui a éteint les lumières au moins 20 secondes avant la fin de La mort du cygne, laissant la pauvre Lopatkina agoniser dans le noir et mettant un terme aussi désagréable qu'abrupt à la leçon d'art poétique que la ballerine était en train de dispenser…
Le programme conçu par Shklyarov mêlait habilement les grandes tartes à la crème de gala, crowd pleasers de bon aloi, et des pièces d'un registre décalé, faisant appel à des techniques non uniquement classiques et à une pantomime légère voire humoristique. Pas de machin pseudo-intello et pénible comme on les voit fleurir dans les galas ces dernières années !
Marat Shemiunov (partenaire de Lopatkina lors de ses cartes blanches à Montansier) accompagnait là Irina Perren dans un adagio de Spartacus et dans Les eaux printanières de Messerer. Énorme succès pour ces deux prestations fusionnelles, aux portés très impressionnants - peut-être plus complexes encore que ceux de Noureev ou Neumeier mais qui s'enchaînent si harmonieusement et dans une confiance tellement robuste entre partenaires qu'ils n'apparaissent pas virtuoses pour un sou et laissent simplement coi. Superbes.
Quelle drôle de paire, très attendue, que celle formée par Oxana Bondareva et Viktor Lebedev, les "petits jeunes" de la soirée, dans le Grand pas de deux d'Auber et Les Flammes de Paris…
Lui donne une magistrale leçon de style, de tenue, de technique classique remarquable dans la chorégraphie de Gsovsky, ses Flammes sont loin d'être incandescentes ; il s'y montre bien trop sage, bien trop retenu, bien trop "scolaire" et propre, en rupture totale avec le style et l'esprit de la pièce. Absence de bravoure et de panache qui ne pardonne pas.
Pour elle, c'est totalement l'inverse. Son Grand pas est d'une vulgarité innommable (genre je lance des œillades à la Odile en pleine variation… On croyait rêver !) et l'insuffisance cruelle de sa technique semble rivaliser avec son manque de musicalité. Métamorphose après l'entracte, où elle va crever l'écran avec une Jeanne qui a du panache et de la bravoure pour deux, un jeu de scène bien plus en phase avec les effluves révolutionnaires des Flammes que le pur exercice du Grand pas et une technique sans faille aucune (là encore, on croit rêver, mais pas pour les mêmes raisons) !
Bref, deux prestations à la fois déséquilibrées (la balance ne penchant pas dans le même sens pour les deux) et très stylistiquement contrastées, qui démontrent par l'exemple qu'emploi, cela veut dire quelque chose…
Deux moments iconoclastes ensuite :
- La demoiselle et le voyou : Kuznetsov y joue un voyou qui tour à tour séduit ou brutalise la demoiselle Ivanova, tour à tour charmée ou outrée et craintive. Belle démonstration de pantomime et d'humour, humour pleinement induit et porté par la musique de Chostakovitch,
- Séparation : chorégraphie de Smekalov sur un mode très tango avec Maria Shirinkina. Superbes éclairages rasants. Et une belle énergie entre les deux danseurs.
Mais le véritable héros de la soirée, c'est Volodia soi-même. Il clôt la première partie en offrant un Ali de la trempe des plus grands. Il enchaîne sans effort aucun des effets pyrotechniques que renforce un charisme ahurissant (surtout du premier rang où nous nous trouvions). C'est Madame qui est sa Médora, qui commence bien mais s'effondre totalement dans les fouettés finaux (elle n'en assume que la moitié et finit en improvisant bien maladroitement un tour de scène).
En seconde partie, juste avant La mort du cygne, Shklyarov signe une prestation solo d'autant plus enthousiasmante qu'elle le sort du registre dans lequel on l'admire déjà depuis longtemps. "Ballet n° 101" est accompagné par une voix off. Le danseur arrive sur scène avec un simple juste-au-corps blanc et un shorty noir. La leçon commence ; il s'agit pour lui de montrer les positions de danse classique, au nombre de… 101. La démonstration vire bien sûr au numéro comique à plusieurs reprises, certaines positions étant des plus incongrues et s'enchaînant à des figures tout à fait familières de la grammaire classique.
À l'issue de cette série, on passe aux enchaînements aléatoires : le danseur doit enchaîner les positions dont les numéros lui sont dictés "au hasard" par la voix off.
La chose va crescendo et accelerando jusqu'à ce que le danseur explose, au sens littéral du terme.
Shklyarov n'est donc pas qu'un prince magnifique et un technicien hors pair ; il sait sortir de sa zone de confort, pour la plus grande jubilation du public (avec beaucoup d'enfants hilares), qui lui réserve un triomphe romain.
Le défilé final permet d'à nouveau saluer une troupe de très haut niveau, qui a réservé à Marseille de ces moments de danse comme on en voit bien peu à la capitale ! |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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ElenaK
Inscrit le: 24 Avr 2013 Messages: 817
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MikeNeko
Inscrit le: 27 Nov 2012 Messages: 556 Localisation: IDF
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Nov 25, 2013 11:35 pm Sujet du message: |
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Une petite interview de Vladimir Shklyarov sur L'Observateur russe (site franco-russe), faite à l'occasion de la venue des danseurs de Saint-Pétersbourg à Marseille.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Déc 23, 2013 10:47 am Sujet du message: |
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Comme Eurydice est intervenue dans un autre fil de discussion, j'en profite pour lui demander des nouvelles, si elle en a, du Ballet d'Europe, dont l'avenir paraissait bien sombre suite à une forte réduction des subventions dont bénéficiait la compagnie jusqu'à cette année. |
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Marie-Ange
Inscrit le: 12 Déc 2010 Messages: 304 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Déc 23, 2013 11:42 am Sujet du message: |
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Article intéressant de Frédéric Flamand. Savez vous qui va lui succéder au Ballet de Marseille?
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Déc 23, 2013 11:54 am Sujet du message: |
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Pas encore de décision officielle de prise. Une dernière "short list" ferait état d'Emio Greco, Marguerite Donlon, Richard Siegal et José Montalvo comme successeurs possibles. Sans garantie. |
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Nati
Inscrit le: 06 Nov 2013 Messages: 123 Localisation: Paris
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eurydice
Inscrit le: 16 Avr 2005 Messages: 226
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Posté le: Lun Déc 23, 2013 6:10 pm Sujet du message: |
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Haydn, vous aurez bientôt, je pense, des nouvelles de Jean-Charles Gil, à défaut du Ballet d'Europe...
Il met en place un projet multiforme, dès que ce sera finalisé, vous serez informé!
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Ven Fév 14, 2014 3:18 pm Sujet du message: |
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Tel qu'en lui-même Raphaël de Gubernatis, langue de vipère de service qui s'enthousiasme pour Frédéric Flamand, en rajoute une louche sur sa meilleure ennemie Cruella et voit en... Laurent Hilaire un possible futur directeur du Ballet de Marseille (restent en lice Richard Siegal, Marguerite Donlon et Emio Greco) :
Au Ballet de Marseille, intrigues et succession difficile
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Ven Fév 14, 2014 3:24 pm Sujet du message: |
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Le nom de Benjamin Pech avait aussi circulé un moment pour succéder à Frédéric Flamand. |
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Masajaki
Inscrit le: 29 Déc 2011 Messages: 111
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Posté le: Ven Fév 14, 2014 5:07 pm Sujet du message: |
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L'article de R. de Gubernatis est terrifiant de parti pris! Flamand ne laisse pas une compagnie merveilleuse avec des comptes en bonne santé! Loin de là! Il laisse une compagnie devenue contemporaine avec un niveau plutôt médiocre et toute prochaine direction compétente devra faire un énorme ménage qui ne sera pas facile à vivre humainement! Transformation de l'effectif qui sera absolument nécessaire pour faire remonter le niveau général de la compagnie. Les moyens seront-ils d'ailleurs donnés pour effectuer cette transformation? Même un danseur de l'Opéra de Paris sans expérience de direction et de gestion ne sera pas forcément plus apte à résoudre les problèmes qui ont vraiment commencé au départ de Pietra!!! C'est en fait à la nomination de Flamand que le désastre a commencé!
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