Nouvelles du Royal Ballet / News from the Royal Ballet

[marc]

Reçu aujourd'hui :

"In Don Quixote Iana Salenko, Principal with Staatsoper Ballet Berlin, will dance the role of Kitri at two performances on 5 and 8 October partnered by Steven McRae as Basilio .

Born in 1983 in Kiev, Iana trained at the Pisarev Ballet School in Donezk before graduating in 2000 and joining the Donezk Opera House as a Soloist. In 2002, she became a Principal dancer at the National Opera in Kiev before performing with the Staatsoper Ballet Berlin in 2005. Iana has a wide repertory including Giselle, Princess Aurora, Odette / Odile, Kitri, Cinderella, Juliet and Gamzatti amongst others.

Royal Ballet Soloist Akane Takada will make her debut as Kitri partnered by Steven McRae on 18 October.

Bolshoi Principal Evgenia Obraztsova, who first performed with The Royal Ballet in The Sleeping Beauty in 2009, will return to dance Juliet to Steven McRae’s Romeo in Romeo and Juliet on 22 October and 14 November. Evgenia trained at the Vaganova Academy, before graduating in 2002 and joining the Mariinsky. She joined the Bolshoi in 2012 and regularly performs as a guest artist with ballet companies around the world. Her repertory includes Giselle, Princess Aurora, Nikiya, Kitri and Aspicia in The Pharaoh's Daughter."

[sophia]

Matthew Golding, qui était jusque là principal au Het Nationale Ballet, rejoint - au même poste - le Royal Ballet à compter de février 2014. Il était "guest principal" la saison dernière.

http://www.roh.org.uk/news/matthew-golding-to-join-the-royal-ballet-as-a-principal

J'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre la politique actuelle du Royal Ballet, ce "star-system" un peu erratique qui consiste à recruter/inviter des mercenaires, comme si la troupe ne produisait rien d'autre que de pâles danseurs de corps de ballet. Des étoiles qui partent en masse, d'autres qui arrivent de partout et de nulle part, et vraiment personne issu des rangs de la compagnie, avec une vraie connaissance du répertoire, pour accéder au statut de principal? Le plus comique dans l'histoire, c'est que Matthew Golding a lui-même été élève de la Royal Ballet School, mais n'ayant pas été accepté au Royal Ballet, il était parti à l'ABT puis au Het.

[paco]

tout à fait d'accord. Bien sûr je me réjouis de voir des Osipova et Golding (et rêve que le RB réussisse un jour à rapatrier Lunkina...), sans compter des invitées comme Obraztsova, mais je trouve triste qu'aucun Principal ne soit issu du corps de ballet. Le RB va bientôt ressembler au Ballet de la Scala, ce qui est très inquiétant...

[sophia]

Carlos Acosta parle de "son" Don Quichotte à la BBC. Première - de gala - le 30 septembre :

[CarolinaM]

[sophia]

Donner un petit avant-goût de Don Quichotte sans déflorer le mystère... Bravo Andrej Uspenski!

[sophia]

Première critique (un peu mitigée) de DQ par Judith Mackrell dans le Guardian.

Egalement celle de Judith Flanders sur The Arts Desk.

[paco]

[serenade]

Paco nous nous croiserons. J'y serai le 5 et aussi le 6. J'ai hâte de découvrir cette nouvelle production. A vrai dire je ne tiens déjà plus en place .
Je viendrai vous donner mes impressions. Paco, je suis impatiente de lire aussi les votres.

[sophia]

La tonalité générale des critiques n'est tout de même pas très bonne :

Clement Crisp (Financial Times) est déçu et parle même de "trahison" ("We are faced, alas, with another betrayal of this joyous old ballet.")

Roslyn Sulcas (NYTimes) pense en gros que le Royal Ballet fait beaucoup de choses très très bien, mais que Don Quichotte - comme tout ce qui requiert de l'audace - ne va pas aux Anglais (" There is a lot that the Royal Ballet does very, very well — and almost exceptionally. [...] What the company does not do particularly well is big, bold or brash, which may be why the ballet has never attached itself firmly to the repertory. [...] All of this suits the Russian companies [...]. It suits the Americans, the Cubans, the Parisians, all of whom have been dancing it regularly for decades. But it does not suit the English, who don’t yet have the ballet’s loveably, almost campy, over-the-top spirit in their DNA.")

Gianandrea Poesio (The Spectator) titre sur le même thème ("Carlos Acosta’s Don Quixote lacks the wow factor.").

Jane Simpson (Dance Tabs) s'attarde davantage sur les prestations individuelles, mais ne semble pas non plus très enthousiaste devant cette nouvelle production ("a box-office success, perhaps, but slightly off-target artistically. And I do think that if the company can’t make this version fly they should perhaps admit that Don Quixote just isn’t a good fit for them, and stop trying.")

Mark Monahan (The Telegraph) semble surtout critique envers la prestation d'Acosta ("On one hand, the chemistry between these two is as formidable as ever, as is his stage-dominating presence and indeed his upper-body (cue some show-stopping lifts), and he also handles Don Q’s comedy with élan. But, Basilio is a young man and a young man’s role, and at 40 the mighty Cuban is now being physically outgunned by many of his juniors, increasingly over-relying on swagger and charisma to carry the crowd.")

[paco]

Intéressants ces articles...

je ne suis pas étonné par les allusions au manque de "wow factor", et de brio général dans la conception même du spectacle. Carlos Acosta a toujours été, malgré l'image qu'on a de lui à travers un marketing très axé sur ses prouesses physiques et techniques, presque aussi pudique que Federico Bonelli (il m'arrive souvent, quand je vois Acosta au RB, de penser "allez, vas-y, lâches toi, arrêtes de te retenir..."). Même dans le très Broadway Tocororo on sentait de la retenue à chaque instant

ceci étant je me méfie des CR critiques de la presse UK, celle-ci est traditionnellement dure et négative avec tout ce qui se passe à Covent Garden, en lyrique comme en danse (et inversement aveuglément béate devant tout ce qui se passe ailleurs que sur cette scène), la tonalité de tous les compte-rendus se résume à longueur d'année à "well, uuuuh....", et ce depuis deux décennies (je me souviens que même Sylvie Guillem et Nicolas le Riche, quand ils se produisaient avec le RB, avaient des critiques très mitigées)

[Florestiano]

Intéressante, paco, cette réflexion, à mettre en parallèle de l'approche, strictement inverse, de la "critique" (ou plutôt des serveurs de soupe) à la française

[sophia]

C'est drôle, j'ai pensé exactement la même chose!

Quant à la forme d'Acosta, je ne peux pas juger de ce que cela donne dans un ballet en trois actes, mais il était encore époustouflant cet été dans le pas de deux de Diane et Actéon, pas de deux virtuose s'il en est. Bien sûr, ce n'est plus un petit jeune, avec un "wow factor" à la Vassiliev ou à la Sarafanov, mais je trouve quand même bien que les étoiles, dans la mesure où elles ne sont pas diminuées de manière significative, continuent à danser le grand répertoire classique.

[paco]

oui la presse UK a gardé son rôle de critique, d'analyste, et d'ailleurs elle est une des rares à continuer d'écrire des compte-rendus de concerts par exemple (ce qui n'existe quasiment plus dans les presses française et italienne). Elle rend également très souvent compte des reprises (la énième reprise de Giselle en janvier sera très certainement l'objet de compte-rendus dans toute la presse UK, tout comme très probablement la soirée Obraztsova-McRae pour le R&J de cet automne)

En Europe, UK et Allemagne sont les seuls pays où la presse ait conservé une tradition de rendre compte des spectacles avec un oeil critique et analytique, ailleurs elles se sont réfugiées dans la promotion du spectacle avant la Première, et quand il y a un compte-rendu il est réduit à des exercices de style qui ne nous disent rien du spectacle (c'est hélas devenu vrai aussi de la presse italienne, et ça commence à être le cas de la presse espagnole)

[paco]