Orphée et Eurydice (Pina Bausch)

[Pierre]

Au milieu du CAC 40 et autres indices boursiers, une critique des Echos sur le spectacle en référence :

http://www.lesechos.fr/journal20050602/lec1_entracte/4273777.htm

... avec une belle coquille sur le lieu de la représentation, car il s'agit de Garnier et non de Bastille...

[Petite Etoile]

La présentation du spectacle au JT de TF1 le 3 Juin peut etre vue ici:

http://s.tf1.fr/manreo/video/news/lesjt/1601132/wm_large/tf1_ie.htm

[haydn]

Merci Petite étoile, heureusement que sur TF1, ils ont Claire Chazal, sinon, on ne parlerait pas souvent de ballet sur les chaînes généralistes de la télé francaise...

[Azulynn]

Nicole Duault a écrit un papier sur le spectacle sur Altamusica : La noirceur et la déchirure d'Orphée et Eurydice
Bizarrement, aucun commentaire n'est fait sur la danse, et les danseurs ne sont même pas mentionnés... On apprendra juste que les Jospin étaient à la première

[elise]

Ce journal a publié un article cette semaine sur le spectacle donné actuellement à l'Opéra Garnier à Paris

je pense que le journaliste a vu le spectacle,
l'ensemble ne m' a pas paru ridicule ni inexact , notammant l'inspiration de Pina
Le Talent de BELARBI a fort heureusement interessé le journaliste

J'attends de voir cette seconde distribution après celle de la Première pour mieux m'acclimater à l'ensemble

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elise

[Azulynn]

Gérard Mannoni corrige le tir sur Altamusica en publiant une vraie critique du spectacle : Une entrée majeure au répertoire

[haydn]

Merci Azulynn de scruter le web pour nous. Effectivement l'article de Nicole Duault était quelque peu étrange et avait plus sa place dans "Point de vue Images du Monde" que sur un site de critique musicale...

[Azulynn]

C'est peut-être le... New York Times qui signe au final le plus long article sur ce spectacle, et interview pour l'occasion Eléonora Abbagnato et Kader Belarbi : Mutuel affection grows for Pina Bausch and Paris. Quelques extraits :

[sophia]

Dans une salle pleine à craquer comme je l'ai rarement vue (pas un seul siège vide à l'horizon, y compris dans les fonds de loges), j'ai assisté hier soir à une nouvelle représentation d'"Orphée et Eurydice" avec la seconde distribution: Kader Belarbi-Eleonora Abbagnato-Charlotte Ranson. Voir Kader Belarbi en Orphée quand on a vu auparavant Yann Bridard dans le même rôle, c'est véritablement comme assister à un autre spectacle, tant l'implication dans l'interprétation du personnage est différente. Kader Belarbi s'y est révélé sublime, époustouflant de force et de sensibilité: il nous a offert, n'hésitons pas à employer les grands mots, une prestation magistrale et hypnotisante tant dans sa danse que dans son interprétation. Il nous propose ainsi un Orphée à la fois puissant et fragile, très humain dans sa souffrance, mais sans pathos exagéré ni dolorisme. Le couple qu'il forme avec Eleonora Abbagnato fonctionne bien, je les ai trouvés très bien assortis (je pense que cela n'aurait pas été aussi bien avec Marie-Agnès Gillot), mais je dois avouer qu'E. A. m'a un peu déçue, -un peu en retrait, m'a-t-il semblé-, par rapport à Marie-Agnès Gillot: était-ce dû à la personnalité écrasante de Kader Belarbi? M.A. est-elle décidément insurpassable? Je ne sais pas, mais voilà, c'est l'impression d'un soir, et ça ne diminue en rien pour moi les qualités de danseuse et d'interprète qu'elle a par ailleurs... Quant à Charlotte Ranson, là encore, sans vouloir comparer ce qu'elle a fait, vu son jeune âge et son expérience, à l'extraordinaire prestation de Miteki Kudo, je n'ai pas été émue: les pas, les mouvements sont là, mais il y a un peu trop d'effets pour que ce soit vraiment convaincant...
Difficile pour moi de distinguer quelqu'un en particulier dans le corps de ballet, je l'ai trouvé excellent, parce que justement il fonctionne comme un choeur de tragédie, qui danse et qui gémit, à l'unisson.
Pour le reste, les voix des solistes (en particulier Sunhae Im qui chante le rôle d'Eurydice) et les choeurs sont toujours plus beaux et la partition toujours plus sublime à mes oreilles...

[haydn]

J'essayerai de revenir plus en détail sur cette représentation à laquelle j'ai également assisté. Il faut dire que le spectacle attire aussi beaucoup de lyricomanes, ce qui explique sans doute en partie son succès. En effet, jusqu'à la dernière de samedi, toutes les places ont été vendues, y compris celles sans visibilité...

Comme Sophia, je trouve la musique de Gluck absolument magnifique, et au fil des représentations, je commence à m'habituer aux tempis très lents de Thomas Hengelbrock. Cela tient la route, notamment grâce à un travail très serieux sur les phrasés, qui permet de soutenir la ligne mélodique même à une allure très modérée.

Quand à l'Eurydice de Sunhae Im, j'ajouterais qu'elle possède, outre une fort jolie voix, une diction allemande impeccable, au point qu'on a peine à croire qu'il s'agit d'une chanteuse asiatique.

Entièrement d'accord aussi avec Sophia en ce qui concerne la prestation de Kader Belarbi, Orphée sculptural, au jeu sobre, hiératique, mais finalement très émouvant.

Envers Charlotte Ranson, je pense qu'il faut faire preuve d'indulgence. C'est un Amour juvénile, évidemment enthousiaste à la perspective d'être distribué pour la première fois dans un rôle important, et il est normal que Mlle Ranson éprouve quelque peine à dissumuler sa joie d'être là. Il est tout aussi normal qu'elle ne puisse rivaliser avec Miteki Kudo, qui a une toute autre expérience de la scène ; d'ailleurs, elle fut pour moi si parfaite que même une Etoile de la compagnie n'aurait pu la surpasser.

Dans le corps de ballet, j'ai tout de même remarqué Alice Renavand, dont j'espère beaucoup samedi, Christelle Granier, très engagée dans son jeu de scène, particulièrement dans Violence, Eve Grinsztajn, dans La Paix...

De manière générale, et que l'on n'aime ou pas Pina Bausch, ce qui était notable, c'est que les danseurs du corps de ballet paraissaient avoir été réellement dirigés par la chorégraphe, alors qu'une telle direction faisait à mon sens défaut dans Cendrillon et dans La Belle au bois dormant, où les interprètes semblaient parfois un peu trop livrés à eux-même.

[sophia]

La dernière, c'est dimanche 19 en matinée .

[haydn]

Au temps pour moi, mais la matinée du 19 est pleine aussi...

[haydn]

Et pour me faire pardonner la coquille, quelques petits souvenirs d'hier soir :

[haydn]

Je vous en dirai plus ce soir ou demain matin, mais juste un mot, car je ne peux me retenir plus longtemps :

Alice Renavand était absolument FABULEUSE! Une des plus belles prestations de danse que j'ai vue cette année. Chapeau bas.

[haydn]

Quelques souvenirs en image, avec Alice Renavand vraiment inoubliable :



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