Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Leo
Inscrit le: 13 Juil 2011 Messages: 20
|
Posté le: Lun Jan 28, 2013 11:40 am Sujet du message: |
|
|
A lire vos impressions, je regrette d'autant plus la panne technique qui nous a privés de la retransmission sur Avignon : pas de son, des images intermittentes, et annulation à peu près au milieu du premier acte (estimation à l'horloge, on avait eu environ vingt secondes d'images jusque là). Heureusement, la direction a spontanément proposé le remboursement des billets.
Du coup, tant qu'à être dans un cinéma, on s'est rabattu sur une toile, mais la déception était quand même grande, et elle l'est d'autant plus à vous lire.
|
|
Revenir en haut |
|
Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
|
Posté le: Lun Jan 28, 2013 4:18 pm Sujet du message: |
|
|
Citation: |
et une descente des ombres prise sur un tempo plus rapide qu'à l'Opéra, me semble-t-il, moins suspendu hors du temps, moins immatériel, impression à confirmer.
|
Même impression. Rien à ajouter aux commentaires précédents. Fabuleux Solor !
Salle quasi pleine et tout le monde est resté assis malgré les lumières allumées, jusqu'à ce qu'il ne se passe plus rien à l'écran.
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Lun Jan 28, 2013 4:31 pm Sujet du message: |
|
|
J'ai retrouvé des fiches de distribution d'une série de Bayadère donnée à Londres il y a quelques années, et c'était Ivan Vassiliev et Viacheslav Lopatin qui alternaient sur l'Idole dorée! Cela étant dit, je dois dire que je n'en ai gardé aucun souvenir, alors que je me souviens parfaitement de Vassiliev dans le Pas de l'Esclave du Corsaire qu'il dansait à la même époque. Je pense que les réserves que l'on peut avoir tiennent aussi à la chorégraphie, moins spectaculaire et baroque que dans la version de Noureev. Le personnage n'est pas aussi théâtralisé et finalement c'est un numéro de bravoure presque comme un autre, en tout cas pas un numéro que l'on attend plus qu'un autre dans le grand divertissement de l'acte II.
Denis Medvedev a commencé sa carrière en 1994 au Bolchoï. Il est encore bien, mais forcément, il n'a pas, dans ce numéro de pur brio, l'allant et la virtuosité exceptionnelle d'un François Alu, 18 ans, qu'on verra étoile sous peu. Mutatis mutandis, il faudrait plutôt le comparer au Thibault dernière mouture (2012). Il est surprenant que le Bolchoï, toujours si juste dans ses distributions, n'ait pas à sa disposition, ou n'ait pas jugé bon de distribuer sur ce rôle, un jeune fougueux bondissant à faire connaître au monde.
|
|
Revenir en haut |
|
Gaïa
Inscrit le: 09 Déc 2012 Messages: 44 Localisation: Paris
|
Posté le: Lun Jan 28, 2013 6:27 pm Sujet du message: |
|
|
Je rejoins tous les avis postés jusqu'ici sur la Bayadère d'hier. J'ai trouvé le dispositif cinématographique très bien pensé, avec une dose mesurée et intéressante de commentaires, une caméra filmant le plateau pendant les entractes (les deux petites filles répétant leur apparition, les danseuses emmitouflées par-dessus leur tutu, l'idole dorée en peignoir, c'est irrésistible !). Sur la captation elle-même, je l'ai appréciée à quelques réserves près : pourquoi, par exemple, avoir coupé la magique variation lente de Nikiya au 2e acte pour nous montrer - pour des raisons narratives certes - le Brahmane ?
La taille "humaine" de la scène du Bolchoï, par rapport au plateau de Bastille, donnait un vrai relief aux éléments de décor (le feu au premier acte, notamment, qui semble tout petit à Paris du fait des dimensions du dispositif). Les tons des nouveaux costumes m'ont paru très bien trouvés : la tenue de Nikiya lors de la confrontation, orange et violet il me semble ; au 2e acte, le tutu blanc-rose de Gamzatti disant bien qu'il s'agit de fiançailles, et lui ôtant tout côté diabolique. Et les zooms ont l'avantage de nous montrer la richesse des bijoux en tous genres portés par Nikiya et Gamzatti.
En ce qui concerne le ballet lui-même, voir le Bolchoï presque en vrai, c'est tout de même quelque chose. Tous ces danseurs, il faut le reconnaître, sont faits du même (précieux) bois : lignes interminables, pieds à la cambrure idéale, arabesques toutes à 140 degrés lors de la descente des Ombres (et développés seconde à la même hauteur - on en accepte alors les légers tremblements !), grande assurance dans les regards.
La personnalité d'Alexandrova, qui crève l'écran, m'a d'abord beaucoup intriguée, et j'ai du mal à la rendre dans des termes appropriés. Incisive, fière, et aussi féminine dans ses enchaînements de sauts et de tours. Elle est percutante, très captivante, sans jamais en faire trop. La rapidité des tempi, bienvenue tout au long du ballet, m'a pourtant gênée lors de la coda de Gamzatti : les fouettés à l'italienne, puis les fouettés tout court, bien que très réussis techniquement, portaient en eux une urgence, voire une précipitation excessives à mon sens. Mais pour le reste, Maria Alexandrova possède une théâtralité hors-norme.
On épuiserait les adjectifs au sujet de Svetlana Zakharova, qui conjugue finesse et sens dramatique, technique superlative et habitation du personnage. Il faut la voir s'illuminer lorsqu'elle retrouve Solor au premier acte, avec une sincérité touchante ; dérouler une palette d'émotions lorsqu'elle refuse la main du Brahmane (colère, pitié diffuse, détermination, peur aussi) ; mourir avec un désespoir sans rage ni explosion. J'ai encore une fois été particulièrement impressionnée par son travail de bras et de mains, d'une délicatesse et justesse rares. Et quelle sorte d'articulations de la hanche et du bassin peut-elle avoir pour développer si haut à la seconde (et avec un sens de la suspension et du ralenti fabuleux) au troisième acte, sans devoir "décaler" vers la jambe de terre ? La minceur de sa silhouette contraste avec la puissance de ses grands sauts (grands jetés, grands jetés en tournant) où elle fend l'espace ; finalement, tout en elle est nimbé de grâce (cela dit en toute subjectivité !).
Lantratov, aux côtés des deux danseuses, a été excellent - rien à ajouter aux propos de Sophia : sa danse est puissante, précise et juste. Peut-être gagnerait-il encore à affiner son jeu, mais les caméras sont ingrates pour ce genre de détails.
La salle, pleine, composée à 85-90% de retraités, applaudissait généreusement, et comme pour Ambrine personne n'a bougé lorsque les lumières se sont rallumées.
|
|
Revenir en haut |
|
lalouveblanche
Inscrit le: 30 Oct 2005 Messages: 466
|
Posté le: Lun Jan 28, 2013 8:22 pm Sujet du message: |
|
|
Pour ceux qui connaissent, personne n'a trouvé une certaine ressemblance entre le décor de l'"arche" au dernier acte, qui sépare le monde des morts et celui des vivants avec .... l'arche de la mort dans le département des mystères dans ... "Harry Potter" ???
J'aurais bien vu Solor grimper le mur d'éboulis jusqu'à l'arcade et passer à travers pour rejoindre sa Bayadère....
A part ça, j'adore la musique, j'adore le ballet et j'adore Zakharova, donc c'était génial!!! Il y a eu un silence dans la salle au moment de son solo avant sa mort dans le 2° acte, c'était une atmosphère bizarre, plus personne ne toussait, ne parlait, on aurait dit que tout le monde retenait son souffle, le temps s'était arrêté pendant ce solo, c'était magique!!! 
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Lun Jan 28, 2013 8:50 pm Sujet du message: |
|
|
Gaïa a écrit: |
La minceur de sa silhouette contraste avec la puissance de ses grands sauts (grands jetés, grands jetés en tournant) où elle fend l'espace ; finalement, tout en elle est nimbé de grâce (cela dit en toute subjectivité !). |
Lopatkina restait pour moi une sorte d'idéal, mais j'aime finalement beaucoup la Nikiya de Zakharova. Elle est à la fois toute de grâce et d'abandon et d'une grande autorité. Elle est lyrique et puissante (quelle énergie elle met dans les sauts en effet!), douce, rêveuse et en même temps dure, inflexible. Ce n'est pas une gentille héroïne de conte. Elle ne doit pas l'être du reste, on est dans l'Inde fantasmatique des Rajahs, pas dans les campagnes de l'Ecosse ou de la Courlande! De ce point de vue, je pense que la Nikiya "petite chose tendre et fragile" est un parfait contre-sens, ce n'est pas, ce n'a jamais été, un rôle romantique (cf. Ould-Braham à Paris, qui m'avait énormément déçue).
Le contraste physique et stylistique, impressionnant, entre Nikiya-Zakharova et Gamzatti-Alexandrova (et au milieu l'élégant Lantratov, dont on comprend que ces dames se battent pour lui) contribue aussi à la réussite dramatique du ballet et, parallèlement, à illustrer le principe duel qui est au coeur du ballet romantique (romantique entendu au sens large ici). Alexandrova est vraiment une curiosité à tous égards. Voilà une danseuse qui s'impose par sa théâtralité géniale, par sa présence envoûtante, par sa danse sensuelle, franche et jamais lisse (pas toujours distinguée - voir comme elle emballe les tours et les fouettés - mais qu'importe), et non par sa seule plastique, par ses seules "bonnes manières", aux antipodes de tout ce qui se fait aujourd'hui.
|
|
Revenir en haut |
|
Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
|
Posté le: Lun Jan 28, 2013 11:14 pm Sujet du message: |
|
|
Bon bah, tout a été dit. À chaque fois, on se dit "oh lala, Zakharova, encore, c'est toujours la même, etc., etc."... et à chaque fois, elle coupe court à tout débat en livrant, comme le reste de la troupe, une prestation sur le vif directement DVD-able, à la fois techniquement parfaite et avec cette électricité propre au live.
Là où on peut être jaloux - surtout après la dernière série de Bayadère, qui a révélé un état préoccupant du ballet de l'ONP dans ce type d'oeuvres (et les DQ ne sont pas venus nous rassurer !) -, c'est que oui, ils nous mettent toujours la même, mais qu'en plus, elles et ils seraient nombreux parmi les étoiles et premiers solistes (et même plus) à pouvoir assurer ce genre de prestations...
Peut-être pas toujours totalement du goût de tous et de chacun, mais je ne vois pas comment on peut y résister. C'est un beau cadeau que la compagnie a fait à Serguei Filin (et à nous tous, d'ailleurs !).
|
|
Revenir en haut |
|
danse-0pera
Inscrit le: 29 Nov 2006 Messages: 406
|
Posté le: Mar Jan 29, 2013 11:26 am Sujet du message: |
|
|
Effectivement, tout a été dit et je suis plutôt d'accord (seul bémol: les couleurs des costumes, trop ternes à mon goût pour une histoire qui se déroule en Inde...). Mais alors, quels danseurs ! Non seulement les 3 rôles titres ont été admirables et époustouflants, mais aussi, chaque danseur et danseuse est remarquable. Le Bolshoï est indéniablement une compagnie hors normes et incomparable.
|
|
Revenir en haut |
|
Cantalabute
Inscrit le: 29 Jan 2013 Messages: 185 Localisation: Valence - France
|
Posté le: Mar Jan 29, 2013 12:05 pm Sujet du message: |
|
|
Bonjour à tous !
Je lis avec grand intérêt ce forum depuis bien des années, mais je me suis finalement décidé à m'y inscrire rien que pour pouvoir dire combien j'abonde dans le sens de tout ce qu'ont si bien dit Sophia, Gaïa, Lalouveblanche, Florestiano au sujet de cette fabuleuse Bayadère que le Bolshoi nous a offerte dimanche ! Svetlana Zakharova, Maria Alexandrova, Vladislav Lantratov : que rêver de mieux ?! Et quel enthousiasme, quelle joie de danser de la part de chaque membre de la troupe ! Comment ne pas être emporté soi-même dans ce tourbillon ?
J'ai beaucoup apprécié les nouveaux décors et costumes. Ceux utilisés précédemment faisaient un peu "tristounets" à mon goût, mais ceux-ci sont superbes. Les décors des deux premiers actes sont fortement inspirés de ceux de la création de 1877 et l'absence de décors de l'acte des Ombres s'inspire de la dernière reprise qu'a faite Petipa en 1900. Quant aux costumes, ils sont eux aussi inspirés de l'époque Petipa, mais (heureusement pour les danseurs !) sensiblement "allégés" !
Je ne suis pas du tout sûr, Gaïa, que le plateau historique du Bolshoi soit moins vaste que celui de Bastille, mais les décors ont été conçus pour lui et remplissent parfaitement l'espace (fabuleuse jungle autour du temple !), alors qu'il semble que les décors parisiens ont été transférés de Garnier à Bastille sans adaptation, d'où l'impression de vide que j'ai chaque fois.
J'ai également beaucoup apprécié les arrangements que Youri Grigorovitch a apportés à sa scénographie, notamment la fin : précédemment Solor se réveillait dans sa chambre, dansait son désespoir dans une courte variation et était enseveli dans l'effondrement du palais, apercevant par une brèche l'ombre de Nikiya disparaître dans les cimes de l'Himalaya. Ici nous avons une fin très proche de celle de Giselle qui conclut de façon infiniment plus poétique le ballet : Katia Novikova ne disait-elle pas que La Bayadère, premier grand succès de Marius Petipa, est à la charnière entre le ballet romantique et le grand ballet classique ? Le final de la version Noureev est très beau visuellement, mais l'histoire finit "en queue de poisson", alors qu'ici, à défaut d'un 4ème acte, on a une fin logique ... et émouvante !
Il ne nous reste plus qu'à attendre (avec impatience !) le DVD pour nous délecter à nouveau de ce chef d'oeuvre !
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
|
Posté le: Mar Jan 29, 2013 12:25 pm Sujet du message: |
|
|
Bienvenue Cantalabute  |
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
|
Revenir en haut |
|
MikeNeko
Inscrit le: 27 Nov 2012 Messages: 556 Localisation: IDF
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Mar Jan 29, 2013 10:51 pm Sujet du message: |
|
|
Confirmation : il y aura bien un DVD de La Bayadère, à paraître prochainement chez Bel Air.
|
|
Revenir en haut |
|
MikeNeko
Inscrit le: 27 Nov 2012 Messages: 556 Localisation: IDF
|
|
Revenir en haut |
|
MikeNeko
Inscrit le: 27 Nov 2012 Messages: 556 Localisation: IDF
|
|
Revenir en haut |
|
|