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cranberry
Inscrit le: 02 Nov 2009 Messages: 19
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 4:32 pm Sujet du message: |
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Nikiya me rassure un peu : j’ai beaucoup apprécié le ballet hier au cinéma, une occasion à saisir quand on ne peut voir tout ce qu’on voudrait à l’Opéra. Je suis d’accord avec elle : la mauvaise foi a ses limites ; aller voir une distribution (connue d’avance) avec un danseur auquel on est « opaque » relève alors du masochisme. Je ne veux pas moi non plus créer de polémique avec tous les balletomanes qui sont déçus de ne pas voir sur scène leurs « jeunes espoirs » préférés …ce que je comprends très bien également…. mais tout de même ! Moi, je vais à un spectacle pour le plaisir de la danse et j’ai été servie. J’ai eu la chance de voir la distribution de Don Quichotte avec Sylvie Guillem et Nicolas Leriche il y a quelques années et c’était extraordinaire ; pour autant je ne pense pas qu’il ne faille « mythifier » les distributions à posteriori (cf. Noureyev et Margot Fonteyn, par exemple, pour ceux qui ont vu ces danseurs mythiques) et bouder son plaisir: tous les danseurs sont différents et donc les ballets aussi. J’ai trouvé le spectacle excellemment filmé; il nous donne à voir, à travers Karl Paquette, une parfaite leçon de ce que doit être un bon partenaire, un bon acteur, un bon (et à mon goût, beau) danseur.
Il y a certes des imperfections dans cette représentation : pour avoir forcé son équilibre, Dorothée Gilbert était moins en « jambes » pour ses fouettés mais elle était superbe et flamboyante. Contrairement à ce qui a été dit, Héloïse Bourdon faisait du bruit dans la réception de ses sauts, mais elle a nous a quand même envoûtés (les coulisses du film nous ont fait comprendre qu’elle était stressée avant de danser), ses petits défauts ne nous ont pas empêché de craquer pour Charline Giezendanner; peut-être Christophe Duquenne n’était-il pas parfait et Laura Hecquet n’a-t-elle pas le profil idéal de la danseuse de rue… mais quel beau spectacle REUSSI !
Je conseille à tous ceux qui n’ont pas vu ce spectacle de le regarder sur Arte début janvier !
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 362
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 8:24 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Je pense que nikiya a voulu expliquer quelque chose de manière maladroite car son message visait au contraire à prendre la défense de Karl Paquette.
Je me permets par ailleurs d'inciter les intervenants à davantage de pondération : il n'y a pas mort d'homme tout de même! Des propos excessifs peuvent être blessants, et par ailleurs, parfois, on se demande ce que les balletomanes peuvent bien désirer : lorsque ce sont les "anciens" de la troupe qui sont distribués, on proteste avec des "place aux jeunes", et quand ce sont les "jeunes" qui sont à l'affiche, c'est "rendez-nous nos stars"... (je sais, je caricature volontairement un peu). |
Oui, j'avais bien compris, Haydn...Mais l'expression est très drôle, je ne la connaissais pas!
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 8:49 pm Sujet du message: |
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Svetlana est elle en train de répéter pour la semaine prochaine?
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Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010 Messages: 272
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 9:30 pm Sujet du message: |
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Peut être cherche t'elle encore son partenaire dans les couloirs de Bastille...
Désolée, c'était facile mais...
Dernière édition par Emilie1 le Mer Déc 19, 2012 9:39 pm; édité 1 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 9:30 pm Sujet du message: |
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Pas encore vue mais ça ne devrait plus trop tarder! En attendant Alice Renavand a fait grosse impression dans le 1er acte de "Don Quichotte" ce soir. Mais pas de portés à une main, remplacés par des portés-poisson. |
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NEOPHYTE
Inscrit le: 25 Sep 2011 Messages: 1062 Localisation: PARIS
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 10:20 pm Sujet du message: |
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Emilie1 a écrit: |
Peut être cherche t'elle encore son partenaire dans les couloirs de Bastille...
Désolée, c'était facile mais... |
Mais c'est drole.....
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 10:32 pm Sujet du message: |
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Vu qu'il s'agit de Karl Paquette, le risque de défaillance est proche de zéro, ne soyez pas mauvaise langue, mesdames  |
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NEOPHYTE
Inscrit le: 25 Sep 2011 Messages: 1062 Localisation: PARIS
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 11:02 pm Sujet du message: |
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Karl Paquette a été formidable lorsqu'il a dansé le 8 en matinée, en plus sa plastique est parfaite et il est doté d'une résistance inhabituelle pour le ballet de l'Opéra de Paris....et il sera un super partenaire pour l'inoxydable Svetlana....
mais comme l'imprévu ne doit pas faire partie du "répertoire" de l'étoile russe, c'est vrai que c'est drôle de l'imaginer prospectant pour trouver son Basilio.... j'imagine que s'il y avait le moindre début de doute sur la bonne forme de notre Basilio elle ne manquerait pas d'amener le sien dans ses bagages....mais Karl va assurer....c'est sûr!
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Solveig
Inscrit le: 19 Déc 2011 Messages: 22
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 11:03 pm Sujet du message: |
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J'étais dans la salle hier soir et je rejoins l'impression de Fandorine : à côté de Karl Paquette qui en faisait des tonnes avec beaucoup de plaisir, Dorothée Gilbert m'a paru plus prudente, plus tendue peut-être, dans le premier acte. Elle m'a semblé plus libre dans le deuxième (de belles attitudes très retenues dans la variation de la Vision) et il y a eu quelques très beaux moments dans le pas de deux du troisième acte (j'étais surprise en revanche par des fouettés pris plutôt lentement par rapport à la vitesse habituelle de Gilbert dans cet exercice).
Karl Paquette n'est pas un virtuose, on le sait, mais hier soir, il dansait avec générosité et bonheur, il a fait rire les spectateurs autour de moi tout au long du spectacle et ses variations étaient aussi plus enlevées qu'à l'ordinaire (ses sauts écarts très "modestes" au début de l'acte 2 me gênent cependant toujours). La complicité du couple et l'aisance des pas de deux étaient très agréable.
J'ai eu de la peine à apprécier la danseuse de rue de Laura Hecquet à cause du haut de corps (elle a en revanche des jambes et des pieds magnifiques). Tout d'abord - c'est peut-être un détail mais placé près de la scène, ça ne l'est plus tant que cela - je trouve que ce costume très décolleté ne va pas à son extrême minceur. Elle m'a parue danser la tête dans les épaules par moments, avec une certaine raideur.
C'est toujours un grand plaisir de voir Christophe Duquenne et Allister Madin dans ces rôles qu'ils paraissent tant aimer.
Ce n'était pas une grande représentation, mais j'ai vu chez certains un plaisir d'être en scène qui, hélas, me paraît assez rare à l'Opéra (dans les classiques en tout cas). Le premier acte est passé rapidement alors qu'il m'avait semblé n'en plus finir lors de réprésentations précédentes !
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Gagar
Inscrit le: 06 Mai 2011 Messages: 94
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Posté le: Mer Déc 19, 2012 11:55 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
En attendant Alice Renavand a fait grosse impression dans le 1er acte de "Don Quichotte" ce soir. |
Moins dans sa variation du 3eme acte....
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Jeu Déc 20, 2012 12:19 am Sujet du message: |
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Je ne vais pas à nouveau chanter les louanges de François Alu et laisse à d'autres le soin de le faire sur cette soirée du 19 décembre, mais tout de même, son ballon, sa petite batterie, son charme (la langue d'élève de maternelle appliqué en défaisant le cordon de sa cape !!!) emportent tout sur leur passage... (Les portés à un bras ont été ce soir remplacés par des lancés de sa partenaire en l'air du plus bel effet - merci haydn, pour le terme technique de porté poisson.)
Quant à Alice Renavand, on y croyait a priori (souvenirs de Manon), on est conquis a posteriori. Elle ne fait pas dans le show off à la Froustey, loin s'en faut, mais sa Kitri - et sa Dulcinée - reflète une intégrité artistique éblouissante. Elle est Kitri, amoureuse - et furieuse -, sa danse sûre, avec des ralentis pour finir les gestes est d'une grande générosité, c'est techniquement superbe (on passe sur deux petits déséquilibres, véniels). J'ai été très touché et emballé par l'histoire qu'elle m'a racontée ce soir, en symbiose totale avec Alu - le début du II est bien plus poétique qu'avec Mathilde Froustey. Beaucoup de caractère, par ailleurs, quand elle trépigne, boude, ou fait sa chipie.
Bravo pour cette prise de rôle !
Le Grand pas du III, maîtrisé (en dépit d'une petite tremblote dans l'adage), conduit à une explosion du public (j'imagine qu'une bande de potes était là pour soutenir Renavand, quelques jeunes chantant même en choeur sur quelques notes dans le II, je crois ). Même s'il ne s'agit pas du plus ébouriffant pas de deux qu'il nous ait été donné de voir, il faut dire que les manèges d'Alu, les fouettés de Renavand, très équilibrés et sûrs, leur connivence comblent - sa variation à elle est peut-être plus retenue.
On ne passera pas pour autant pas sous silence le bel Espada de Florimond Lorieux (Duquenne trouve là un sérieux concurrent dans le maniement de la cape), la Reine des Dryades très acceptable quoiqu'un peu raide d'Amandine Albisson, le Sancho Panca de Vigliotti, qui devient hilarant au fur et à mesure qu'on avance dans la série, les demoiselles Froustey-Giezendanner (!!), qui contribuent tous à faire de cette soirée une réjouissante réussite.
Seul le Gitan de Mathieu Botto apparaît en demi-teinte (un peu à la peine même dans son tour accroupi) - très applaudi pour autant. Il faut dire qu'après la bourrasque Allister Madin, difficile de prendre le relais sur ce rôle.
Un triomphe, au total - et je ne comprends toujours pas que dans cette maison, ce soit les régisseurs qui dictent leur loi en rallumant les lumières quand les applaudissements sont toujours très nourris. Carton rouge !
Renavand-Alu : le couple de la série pour moi, en termes de plaisir - et pour réagir à la discussion plus haut, je regrette que nos chères Étoâââles soient toutes soit blessées soit incapables d'en procurer autant sur ce ballet.
(Bon, et si on devait faire un palmarès des Basilio, Alu, si jeune, arriverait loin, très très loin devant les autres)
paco, j'espère que vous y étiez : une soirée à la hauteur de l'Opéra de Paris à mon sens.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Jeu Déc 20, 2012 12:45 am Sujet du message: |
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Pas de prudence pour la chaude soirée de ce 19 décembre, avec une Alice Renavand qui fouette et un François Alu qui saute (non, la chorégraphie n'est pas signée Marc Dorcel, qu'on se rassure).
Nous avons eu droit à l'Opéra Bastille à un spectacle réjouissant ce soir, même s'il y a toujours matière à critiquer ou à objecter. La perfection serait de toutes façon d'un mortel ennui.
Alice Renavand s'est d'emblée emparée du premier acte, déployant beaucoup d'énergie, et occupant, avec beaucoup de présence, le vaste espace offert par le plateau de l'Opéra Bastille. Elle a du chien et du cran, elle n'essaye pas de jouer à l'adolescente qu'elle n'est plus, et incarne une Kitri tout feu-tout flamme, prête à croquer son Basilio. François Alu, lui, après une entrée spectaculaire (le saut en grand-écart facial était parfait), a semblé chercher un peu ses marques, finissant ici où là en avance sur la musique. Par ailleurs, Alice Renavand est une partenaire un peu grande pour lui, ce qui l'a placé dans l'impossibilité de réaliser les fameux portés à une main qui font hurler d'excitation le public du Bolchoï. La faute n'en n'incombe pas au danseur, qui n'avait tout simplement pas le choix (Emmanuel Thibault s'était retrouvé dans la même situation il y a quelques années avec Dorothée Gilbert, alors qu'il s'est ensuite acquitté correctement de l'exercice face à Myriam Ould-Braham). François Alu a sagement opté, en lieu et place de cette démonstration herculéenne - n'est pas Karl Paquette qui veut - pour des portés-poisson moins dangereux, tant pour lui que pour sa partenaire.
Hormis ce problème de compatibilité de gabarit, le couple fonctionnait d'ailleurs bien, animé par une touchante complicité et un esprit ludique qui faisait plaisir à voir. Mlle Renavand a par ailleurs fait preuve de sens théâtral et de beaucoup de verve - Don Quichotte est tout de même un ouvrage comique, oserons-nous le rappeler?
Au second acte, François Alu a, dans la scène du camp des Gitans, sorti le grand jeu et on a retrouvé ici toutes les qualités athlétiques et techniques qu'on lui connait. On signalera aussi incidemment les débuts réussis de Victoire Debay dans la Reine des Gitans, et on se dit que la jeune danseuse que nous avions rencontrée lors du Prix de Lausanne au début de l'année 2011 est entrain d'accomplir un joli parcours.
Mathieu Botto était pour sa part un Gitan viril et énergique ; il a exécuté sans faiblir les éprouvants tours accroupis, qui relèvent davantage du répertoire chorégraphique d'un Cosaque que de celui d'un Tzigane, mais dans un ballet de Petipa, le réalisme est affaire secondaire...
La vraie attraction de l'acte II aura toutefois été le Cupidon époustouflant de Marine Ganio. Tout y était, charme, vivacité, technique. Cela faisait bien longtemps que l'on n'avait vu une prestation d'un tel niveau dans ce rôle à l'Opéra de Paris. Elle a - sans cabotinage aucun - réussi à voler la vedette à Dulcinée et à la Reine des Dryades. Cette dernière était incarnée par Amandine Albisson : travail impeccable, précision parfaite, port altier, mais une autorité parfois un peu excessive, qui nuit à la poésie du geste (c'est une impression générale, car par ailleurs, les ports de bras de Mlle Albisson sont exempts de raideur).
Le dernier acte, plus extraverti, offrait de nouveau à Alice Renavand un champ d'expression privilégié. Fébrile dans les équilibres, elle s'est montrée en revanche toute à son aise dans la série des fouettés, où elle s'est même risquée à des doubles. Sa Kitri est très dynamique, fraiche et enjouée. A ses côtés, François Alu a fait une éclatante démonstration, sans s'accorder cette fois de liberté avec la chorégraphie de Nouréev (cf. les porté-poisson et les pirouettes "tire-bouchon" de la 1ère partie).
Parmi les seconds rôles, on signalera les Amies de Kitri dansées par Mathilde Froustey et Charline Giezendanner, qui a eu bien du mérite à soutenir sans broncher le rythme infernal imposé par sa comparse, avec qui elle formait un irrésistible duo de pestes, manifestement décidées à chiper Basilio, et contraintes de se rabattre sur Espada (Florimont Lorieux), faute de pouvoir tromper la vigilance de la Prima ballerina (interprétation toute personnelle de la chose, et non homologuée par Petipa, j'en conviens aisément).
Dans l'orchestre, un peu de lassitude compréhensible (Minkus / Lanchbery tous les soirs, pour un musicien, ce n'est pas forcément le nirvana) se faisait sentir, jusqu'à ce que, à la fin de la variation de Dulcinée, un facétieux se soit mis à improviser une doublure vocale de la partie de violoncelle. Le public a réagi avec bonne humeur à la plaisanterie, et le chef, Kevin Rhodes, est apparu fort joyeux lors des saluts. |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Jeu Déc 20, 2012 1:13 am Sujet du message: |
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De retour de la représentation Renavand/Alu, the place to be ce soir pour les dansomaniaques.
J'attendais, à vrai dire, Alu plus que Renavand. Eh bien finalement, j'ai eu Alu et Renavand, même si ces deux-là, acoquinés pour la circonstance, ne forment pas véritablement un couple destiné à perdurer. Drôle de couple en effet, un peu bancal, pas très complice ni très assuré dans les parties techniques, et pourtant enthousiasmant au final. François Alu offre un mélange détonnant de fougue, d'assurance folle et de timidité adolescente. Sa danse, bondissante (mais sans en faire des tonnes) et merveilleusement articulée, est en tout cas d'une beauté inégalable dans cette chorégraphie - il parviendrait presque à nous rendre digestes les pas de Noureev. Mais plus que lui, c'est finalement elle qui m'a surprise - en bien - dans un rôle où je n'en espérais pas tant d'une danseuse condamnée depuis des années au seul répertoire contemporain. Dès l'entrée, Alice Renavand s'impose par son charme sensuel, son abattage et sa vitalité. Plus Carmen que Kitri, plus femme que fille peut-être, mais sa gaieté, sa gouaille, son naturel fougueux sont irrésistibles. Elle est belle, spirituelle, elle le sait, c'est injuste, mais qui peut lui en vouloir? Plus que tout, elle a le tempérament espagnol et la manière latine, un air piquant, vif et frondeur dont elle ne se départira pas jusqu'à la fin du ballet. Le premier acte est bien envoyé, avec une entrée enfin digne de ce nom et des variations qui ne manquent ni de passion ni de séduction. Mathilde Froustey et Charline Giezendanner, vives et gracieuses chacune à leur façon, sont à ses côtés deux Amies idéales : de l'art de s'accorder sans pour autant laisser sa personnalité au vestiaire. On le sait, la suite du texte est une autre affaire. La scène des Dryades montre - sans surprise mais sans drame - ses limites techniques, avec des équilibres assurés a minima et une absence regrettable de lyrisme dans les bras et le haut du corps. A l'acte III, les problèmes tiennent davantage au partenariat. L'adage, émaillé de tremblements, avec des soutiens bien anxiogènes, apparaît incertain. En revanche le solo, vif et souriant, et les fouettés, bien nets, sont une réussite et emportent le public. Au final, une ovation pour Renavand-Alu qui n'a certainement rien à envier à celle adressée à Froustey-Raveau.
Un petit mot sur les seconds rôles, renouvelés à l'occasion de cette représentation, ce qui n'est pas désagréable. Laura Hecquet, trop raide pour la Danseuse de rue, et Florimond Lorieux, bien approximatif en Espada, ne m'ont pas convaincue à vrai dire, ils m'ont même paru franchement à côté du sujet des danses de caractère. Mathieu Botto manque certes un peu de force dans les jambes pour le rôle du Gitan, mais sa prestation ne m'a pas déplu pour autant, il a une belle présence. Plus circonspecte sur Amandine Albisson en Reine des Dryades : elle a une autorité et une élégance indéniables, mais côté sauts, ça ne décolle guère et l'ensemble reste un peu sec et rébarbatif à mon goût. En revanche, j'ai été absolument émerveillée par le Cupidon de premier ordre de Marine Ganio : une danse stylée, ciselée, pleine de charme, de piquant et d'espiéglerie, elle m'a fortement rappelé Clairemarie Osta, ce qui, dans ce rôle, n'est pas un mince compliment.
Dernière édition par sophia le Jeu Déc 20, 2012 12:22 pm; édité 1 fois |
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Jeu Déc 20, 2012 2:07 am Sujet du message: |
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Qu'ajouter après ces commentaires auxquels je plussoie fortement !!
Après 2 distributions ayant leurs qualités mais aussi leurs faiblesses inattendues, enfin j'ai eu DQ tel que je l'attends : plein d'énergie, d'électricité, de feu, de flamme, d'humour, de virtuosité, d'engagement. Quelle fête !! Enfin j'ai eu le premier acte, et notamment l'entrée de Kitri et le premier solo de Basilio, tel qu'il devrait être : tellement engagé et pétillant qu'il arrache spontanément l'envie d'applaudir tout de suite très fort !
Et oui Florestiano, c'est bien une soirée comme celle-ci que j'espère trouver quand je viens à l'Opéra de Paris, quelles que soient les imperfections notées çà et là (la seule faiblesse réelle ayant été les tremblements lors de l'adage au III, mais qu'importe quand les solos qui suivent sont aussi réussis) !
Par contagion, l'orchestre n'a jamais sonné aussi "réjoui" (malgré une harmonie assez mal accordée au tout début), prenant un tempo d'enfer au Ier acte, comme pendant les solos du III, de quoi trépigner avec les danseurs depuis notre fauteuil ! Et ce petit clin d'oeil bien sympathique mentionné par Haydn au II (sauf qu'il me semble que ce sont plusieurs musiciens qui se sont mis à chanter, pas un seul)...
Ce qui est tout à fait remarquable dans la prestation Renavand-Alu, c'est qu'ils ont su camper des personnages, leur virtuosité va bien au-delà de la technique. La virtuosité d'Alu, notamment, est relativement "grave", on sent une puissance intérieure, une musicalité, les mouvements sont dans la continuité de la mesure qui précède. Renavand quant à elle réussit à donner une dimension à Kitri que l'on voit rarement, mélange de maturité (Carmen n'est effectivement pas loin comme le mentionne Sophia) mais aussi de fragilité touchante, notamment au II.
Pour le reste, comme Sophia j'ai été très emballé par le Cupidon de Marine Ganio, que j'avais pourtant me semble-t-il aussi vue les autres soirs, mais qui ce soir m'a semblé sur une toute autre planète, vraiment brillante.
Et corps de ballet pétillant aussi, bref une contagion générale, un public assez jeune très enthousiaste. Difficile de voir d'autres représentations de la série après celle-ci. Une jubilation !
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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