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Marie-Ange
Inscrit le: 12 Déc 2010 Messages: 307 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Oct 17, 2012 8:14 pm Sujet du message: |
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Lulu, avec les chefs d'orchestre de danse, être tout à fait capable et être tout à fait volontaire à suivre la demande des danseurs ne rime pas toujours ensemble... !
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Jeu Oct 18, 2012 12:02 pm Sujet du message: |
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En l'occurrence, il y a aussi l'influence du Balanchine Trust : on peut penser que, si les tempi choisis lui paraissaient ne pas respecter l’œuvre de Balanchine, la fondation ne laisserait pas passer !
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Posté le: Jeu Oct 18, 2012 12:28 pm Sujet du message: |
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Vous avez raison Nabucco, le Balanchine Trust devrait avoir une grande influence sur les reprises des ballets du chorégraphe à l’Opéra de Paris. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Dans cette grande et illustre institution, les habitudes sont difficiles à bousculer. Le Balanchine trust travaille depuis longtemps avec l’Opéra qui lui verse des droits conséquents. Il n’est pas dans leur intérêt de rechercher la petite bête ou de se battre contre des moulins à vent… Les maîtres de ballet américains viennent pour une courte période à Paris (Agon a été remonté en quinze jours!), ils donnent leurs approbations et repartent. Dans le ballet aussi bisness is bisness!
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Pink Lady
Inscrit le: 18 Nov 2010 Messages: 307
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Posté le: Jeu Oct 18, 2012 3:34 pm Sujet du message: |
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Dans ce cas pourquoi ne pas faire venir aussi les danseurs du NYCB ? Ça réglerait le problème. Mais l'intérêt de voir un ballet avec différentes compagnies est peut-être aussi de l'apprécier autrement. J'avais l'impression que le Balanchine trust était assez puissant pour défendre ses intérêts, et c'est peut-être aussi un choix de les confier à une compagnie étrangère. Trouver que les danseurs américains dansent mieux Balanchine que les Français est légitime, mais on ne peut pas reprocher aux danseurs de l'Opéra de s'approprier les œuvres qu'ils interprètent.
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 358
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Posté le: Jeu Oct 18, 2012 11:49 pm Sujet du message: |
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Ce n'est pas ma danseuse préférée mais sa ténacité et son parcours forcent l'admiration...
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Posté le: Sam Oct 20, 2012 2:39 am Sujet du message: |
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Merci Lysnoir, car pour ma part, je trouve cette artiste tout à fait captivante...
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fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 376
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Posté le: Sam Oct 20, 2012 8:58 pm Sujet du message: |
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J'ai assisté à la représentation du 29 septembre. Ce type de programme à l'avantage de permettre une revue d'effectif des étoiles et solistes d'une troupe. Petite déception pour moi, pas de Stéphane Bullion dans la distribution du soir. Je ne suis cependant pas perdante, puisque Nicolas Le Riche et Aurélie Dupont sont les deux solistes de Agon.
Sur l'ensemble du programme, j'ai particulièrement retenu:
- le pas de trois de Sérénade où Pierre-Arthur Raveau est remarquable face à Ludmila Pagliero et Myriam Ould-Braham,
- Mathilde Froustey en 3ème soliste de Sérénade, primesautière,
- le pas de deux central dans Agon, gracieux et syncopé, pour lequel Nicolas Le Riche et Aurélie Dupont ont été les danseurs les plus applaudis de la soirée,
- Emmanuel Thibault dans le Fils Prodigue.
Au final, une soirée en demi-teinte avec quelques pépites, peu de temps attribué à chaque danseur pour se mettre en valeur, et l'impression d'une démonstration de virtuosité qui tourne parfois un peu à vide.
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Leonard
Inscrit le: 22 Oct 2012 Messages: 2
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Posté le: Lun Oct 22, 2012 8:56 pm Sujet du message: Soirée Balanchine |
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Bonsoir, je voudrais partager avec vous mon impression après avoir assisté deux fois à cette série de Soirée Balanchine.
Serenade est un ballet pour le corps de ballet. C'est une pure visualisation remarquable de la partition de Tchaikovski. J'ai dansé il y a 30 ans ce ballet, Melissa Hayden est venue remonter le spectacle composé de Serenade et Concerto Barrocco. Nous avions droit non seulement aux répétitions mais aussi aux cours quotidiens avec elle pendant presque 2 mois. Elle nous a fait changer complètement la façon de penser de la danse classique : le langage et les vocabulaire employés dans le ballet de Balanchine ne sont pas du tout pareils que ceux utilisés dans le ballet de Petipa. C'était une rupture pour nous. Les dégagés allaient plus rapide, plus loin, les arabesques, allongés à l'infini. Il fallait danser tout plus grand. Ce n'était pas facile du tout. Mais le résultat du travail acharné était quelque chose de satisfaisant.
Ce ballet est à mon sens la représentation visuelle très fidèle de la participation et l'esprit de la musique de Tchaikovski. Melissa nous donnait des petites anecdotes de temps en temps : c'est un ballet abstrait, le but étant laisser libre cours à l'imagination des spectateurs, mais les interprètes peuvent donner le sens aux mouvements. Quand on sait que Balanchine était capable de jouer au piano parfaitement toute la musique employée dans ses ballets, on comprend l'intelligence de construction de ses oeuvres. C'est un ballet qu'il faut regarder d'en haut, pour mieux apprécier les dessins géométriques de la formation des danseuses.
J'étais très satisfaite de la prestation du Ballet de l'Opéra, et je crois qu'il vaut mieux ne pas critiquer la prestation de tel ou telle solistes, car l'importance ici est son oeuvre, et la belle musique.
Agon est à mon avis un morceau le plus difficile de ces 3 oeuvres presentées dans ce spectacle, car la musique de Stravinski change de rythme très souvent.
De ce point de vue, les interprètes de ce morceau sont tous dotés d'une grande capacité intellectuelle. Quand la personnalité de chacun s'y ajoute, cela donne à ce ballet un charme inattendu. J'ai apprécié en particulier l'interprétation du couple Dupont-Le Riche. Un autre couple Pagliero- Paquette n'était pas mal du tout, c'était une interprétation fidèle à l'intention du chorégraphe qu'est Balanchine. Dupont, à mon avis, ajoutait quelque chose de plus personnel à son interprétation. Mais en tout cas, bravo à tous les danseurs qui ont interprété ce morceau de bravoure très difficile techniquement et musicalement.
Le Fils prodigue est mon préféré de ces 3 ballets. Je l'ai vu plusieurs fois, mais je ne peux pas m'empêcher de pleurer chaque fois tellement que c'est beau et émouvant.
J'ai relu l'évangile de St. Luc. Quelle idée géniale d'avoir enlevé le frère aîné jaloux au moment du retour du fils prodigue, pour se focaliser davantage sur ce qui se passe entre le Père et le Fils ! Quelle génie d'avoir ajouté le personnage de la Sirène, qui me rappelle le personnage du "Profiteur" dans le "Green Table" de K. Jooss, surtout à la scène où elle enlève le collier pendant que le Fils, mis à nu, perde la connaissance ! Rappelons que dans le ballet "Green Table", le "Profiteur" revient sur le champ de bataille quand tout est fini, et enlève une bague au soldat mort... Mais il sera puni le plus sévèrement par la "Mort". Et cette idée d'utiliser le même morceau de bois pour représenter tantôt la clôture et le portail de la maison, tantôt la table de débauche, ou le bateau, et enfin, la croix ! Tout n'est qu'une prélude à la scène finale, le retour du Fils prodigue. Pour moi, les dix dernières minutes à partir du moment où le fils est mis à nu, est un moment très dur pour l'interprète car il est seul sur scène, avec presque rien de pas technique. C'est un moment où le talent de comédien-danseur est mis à l'épreuve. Les deux danseurs ont relevé remarquablement ce défi, E. Thibaut et A. Carbone. J'ai préféré l'interprétation de ce dernier, présentée avec une très riche palette d'expressions : de son corps se dégageaient toutes les émotions ou sentiments : le froid, la peur, l'angoisse, la haine pour ceux qui l'ont trahi, la honte, la faim, le soif, et enfin, le regret et la pénitence. La musique de Prokofiev est là pour amplifier ces effets à merveille. Il a compris combien il était immature, décide de retourner chez lui, mais il ne peut pas regarder son père d'en face. La dernière scène est à mon sens ce que Balanchine voulait exprimer par ce ballet, qu'est la base de la religion chrétienne : le Pardon.
Je suis très heureuse d'avoir assisté à ce spectacle, et insiste sur l'ingéniosité non seulement de Balanchine, mais aussi de la Direction de l'Opéra de Paris qui a eu une idée de réunir ces trois morceaux tous de compositeurs russes d'une riche diversité.
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Mar Oct 23, 2012 10:19 am Sujet du message: |
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Merci à Léonard d'avoir remis les pendules à l'heures concernant ce programme, bien malmené dans ce forum. Souhaitons que cette analyse pondérée et intelligente soit une heureuse conclusion pour l'exégèse de ce cycle, en attendant avec gourmandise la prochaine programmation de Balanchine à l'Opéra. Déja nos navigateurs peuvent se faire les dents sur le funeste Don Quichotte qui nous arrive.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26534
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Posté le: Mar Oct 23, 2012 10:25 am Sujet du message: |
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Il ne me semble pas que ce programme ait été si "malmené" par la majorité des commentateurs, ici, Pedro, même si j'ai du prendre l'une ou l'autre fois la défense du Fils Prodigue, que certains trouvaient un peu suranné. |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26534
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Posté le: Mar Oct 23, 2012 1:42 pm Sujet du message: |
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Un internaute vigilant me fait observer que j'ai omis de souhaiter la bienvenue à Leonard, qui a fait son entrée en matière par un long compte-rendu. Mea culpa, et oubli j'espère réparé. Il est vrai que j'avais eu depuis quelque jours, suite à des soucis techniques liés à son inscription, un long échange de mails, et que pour moi, il/elle faisait déjà un peu partie de Dansomanie... |
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Marie-Ange
Inscrit le: 12 Déc 2010 Messages: 307 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Oct 23, 2012 9:28 pm Sujet du message: |
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Leonard, je comprends votre ressenti pour le sentir également parfois aussi, parfois sommes-nous plus heurtées par certaines remarques quand nous avons dansé les ballets et regardons les choses côté danseurs ! Pour avoir travaillé Sérénade avec Suzanne Farrell, ses paroles portaient souvent sur la qualité musicale des élans dans ce ballet. Quant à Agon, je pense encore aujourd'hui que cette pièce est une des plus difficiles à apprendre du répertoire, et parce qu'il nous faut connaître la partition par coeur à cause des changements de mesures incessants, et parce que chaque danseur a ses propres comptes, et parce que Balanchine chorégraphie là au demi compte ! Ainsi que vous le dites, pour les habitués des phrases de 8, des mouvements sur temps forts avec tous les accents en haut, intégrer Agon relève de la prouesse et les danseurs de l'Opéra de Paris le dansent très bien!
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NEOPHYTE
Inscrit le: 25 Sep 2011 Messages: 1003 Localisation: PARIS
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Posté le: Mar Oct 23, 2012 10:44 pm Sujet du message: |
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j'avoue que lorsque j'ai vu "Joyaux" dansé par l'ODP il y a quelques annèes je n'ai vraiment pas adoré....
et puis j'ai lu une biographie de Noureev et j'ai donc appris qu'il admirait les ballets de Balanchine.
donc lorsque le Miami City Ballet est venu danser au théatre du Châtelet j'ai tenté ma chance et là j'ai franchement adoré!
c'était vivant, joyeux et plein d'énergie!
en tant que simple spectatrice je préfère une interprétation joyeuse et sans arrière-pensées mais pour les spécialistes c'est peut-être différent...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22092
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Posté le: Mer Oct 24, 2012 12:36 am Sujet du message: |
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Je crois qu'on peut éviter ces oppositions systématiques et lassantes, qui ne font pas vraiment avancer le débat : la joie et la naïveté chez les uns, l'intellectualité et le bien danser chez les autres, les simples spectateurs de base, qui sont dans l'émotion pure, et les vrais connaisseurs, les spécialistes, qui savent... Je suppose qu'il y a autant d'arrière-pensées au Miami City Ballet qu'à l'Opéra de Paris, mais que ce ne sont pas forcément les mêmes.
Pour ma part, je dirais que, "bien" ou "mal" dansées (je parle en termes de justesse), il y a des interprétations plus ou moins intéressantes de Balanchine et que cela dépend aussi des ballets dont on parle. J'ai adoré le Miami City Ballet dans la plupart des oeuvres qu'il avait choisi de présenter à Paris, Les Quatre Tempéraments, Square Dance, Western Symphony et quelques autres - ce fut même une véritable révélation (le NYCB avait eu, en comparaison, des choix plus contestables) -, beaucoup moins dans des oeuvres telles que Ballet Impérial, Thème et Variations, où je préfère de loin voir le Mariinsky (idem pour Symphonie en ut ou Diamants), qui n'y est pas pour autant stylistiquement correct (so what?). J'ai beaucoup aimé par le passé l'ONP dans certains Balanchine (Concerto Barocco, Symphonie en ut...), mais j'ai l'impression, surtout depuis la dernière reprise des Quatre Tempéraments, voire de Joyaux, que le style s'affadit quelque peu (ce n'est franchement pas la musicalité qui me frappe...) - par défaut de répétiteurs vraiment marquants et/ou présents sur la longue durée?
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