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La danse au cinéma : Sorties de films
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Bernard45



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MessagePosté le: Ven Juin 01, 2012 8:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

La première retransmission du NDT a été une demi-réussite de mon point de vue.

D'abord par le nombre de spectateurs : une cinquantaine tout au plus à Orléans, c'est beaucoup moins que pour celles du Bolchoï. On m'objectera qu'un jeudi soir, ce n'est pas le meilleur jour dans la semaine, qu'en cette soirée de fin mai où il fait doux, on a envie de flâner dehors, que la danse contemporaine est difficile d'accès (et la danse classique, alors ?), que le NDT n'est pas connu en dehors d'un cercle restreint...

D'autre part, la qualité des images laissait à désirer: le flou était au rendez-vous, à l'exception des très gros plans. Il ne s'agissait donc pas d'un problème de retransmission, mais bien de caméras qui ne semblent pas avoir résolu la question de la profondeur de champ. Je n'ai jamais constaté ce phénomène au Bolchoï. Enfin, il y eut quelques micro coupures dans le premier ballet.

Pour moi, et les deux amies qui m'accompagnaient et pour qui un ballet au cinéma était une première, le meilleur fut incontestablement le second ballet, Silent Screen, de Leon et Lightfoot, sur une musique de Philip Glass. Ce fut un vrai enchantement et on aurait voulu que cela ne s'arrête pas !
Quant à la création (4ème ballet), Shine a light, j'ai eu quelque difficulté à entrer dans l'histoire, mais dès l'arrivée des 4 danseurs poussant des cris d'animaux, et surtout le couple nous proposant ce que j'appellerai un pas de deux, ce fut une merveille.

Enfin, le dépliant remis à l'entrée signale le 30 septembre, la retransmission en direct du Bolchoï, de la Sylphide, alors que le site de Pathé Live parle des Illusions perdues.


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sophia



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MessagePosté le: Ven Juin 01, 2012 10:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai aussi été surprise en voyant le titre La Sylphide s'afficher sur l'écran. Il est possible qu'il y ait eu du changement dans la programmation (pour de sombres histoires de distributions?). Alors Obraztsova / Lopatin pour ouvrir la saison? Je m'en réjouis d'avance...

Demi-réussite aussi à mes yeux que cette première retransmission du NDT, une compagnie que je tiens en haute estime et que j'avais absolument adorée lors de son dernier passage à Paris en 2006.

Le Gaumont Capucines n'est pas forcément très représentatif du reste des cinémas parisiens, encore moins du reste des cinémas francais, en termes de fréquentation, mais il n'était pas vraiment plein, malgré la présence de danseurs de l'Opéra et apparemment les nombreux VIP invités pour l'occasion (parmi lesquels Katia Novikova en personne, descendue de son écran, encore plus belle en vrai...). Il faut aussi remettre les choses à leur place, c'était une soirée de lancement, annoncée il y a peu, il faudra voir ce que ça donne dans quelques mois avec une communication appropriée (et que je trouve déjà plutôt attractive). Je crois aussi que c'est une sorte de défi que de vouloir faire une saison avec une programmation entièrement contemporaine sans aucun titre ni nom fédérateur. La troupe a certes une réputation internationale mais elle est connue avant tout des spécialistes et des amateurs. Je ne pense pas du tout que le classique soit plus facile d'accès que le répertoire d'aujourd'hui - peut-être plutôt moins en France d'ailleurs (ma voisine, qui n'y connaissait rien (ce sont ses mots), mais qui va voir les retransmissions du Bolchoï et de l'ONP, m'a avoué nettement préféré les corps "réels" des filles du NDT et la modernité des pièces présentées que les paniers de fleurs du dernier ballet classique qu'elle avait vu sur grand écran) -, mais disons qu'il est servi par des noms qui parlent davantage au public susceptible de fréquenter les salles...

Il y a eu quelques ratés techniques durant le premier ballet, bizarrement le seul qui n'était pas diffusé en direct, mais pour le reste, rien à redire. Petite déception concernant les entractes, toujours soigneusement meublés lors des retransmissions du Bolchoï : la réalisation ici est très figée, le contenu superficiel, voire tristounet (le studio où les danseurs étaient censés répéter), et les interviews manquaient de naturel (celle de Leon et Lightfoot pouvait presque donner l'impression d'avoir été pré-enregistrée), bref, on pouvait arriver juste à l'heure ou aller manger sa glace tranquillement à l'entracte...

Pour ce qui est du spectacle lui-même, j'ai beaucoup aimé la pièce (enregistrée) d'Alexander Ekman (également danseur au NDT), Left Right Left Right, dansée par le NDTII (les jeunes). Cette pièce mêle en fait images de scène et répétitions de rue (et de studio). Le montage est a priori inattendu mais d'une certaine façon nécessaire, du coup, on comprend mieux pourquoi cette pièce échappait, seule, au direct. C'est beau, drôle, inventif, surprenant, et jusqu'au bout. Le choc entre les mouvements urbains et la Pizzicato Polka de Strauss est délicieusement exploité par le chorégraphe. On y retrouve, associée à la danse, cette part de théâtralité - principalement de comédie - étonnamment présente dans le répertoire, de nature plutôt abstraite, du NDT, et en particulier dans les pièces de Lightfoot & Leon. On n'a jamais enfin cette pénible impression de remplissage à la ligne que peuvent laisser parfois les créations d'aujourd'hui, égrenant les clichés camouflés sous un habillage prétendument neuf, contraintes aussi par une durée et un format bien précis. Bref, voilà du contemporain comme on voudrait en voir plus souvent.

Très belle réussite également pour Silent Screen, un classique intemporel signé Leon & Lightfoot, qu'on avait pu voir à Paris lors de la dernière tournée du NDT. Ce ballet utilise, là aussi avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité, la vidéo, éternel lieu commun du ballet contemporain. On y voit à l'oeuvre l'esthétisme quelque peu paroxystique des deux chorégraphes, tempéré ici par le lyrisme, nimbé de nostalgie, parfois déchirant, des différents duos ou trios. Un romantisme d'aujourd'hui en quelque sorte. A mon sens, cet esthétisme forcené bascule un tantinet dans le pompeux et/ou le maniérisme dans Shine a Light, la dernière création du couple, qui me laisse plus circonspecte. Je n'ai pas bien compris le propos - il y en a un de toute évidence -, et c'est à ce moment-là que je me suis mis à regretter amèrement la "simplicité" - disons l'absence de chichis sentimentaux - de Kylian, dont ces deux chorégraphes "maison" sont en quelque sorte les enfants spirituels. Secus d'Ohad Naharin m'a paru la pièce au fond la plus anecdotique de la soirée. L'énergie déployée est intéressante, impressionnante même, et donne quelques moments enthousiasmants, mais au final, indépendamment même du pénible défilé bien-pensant "United Colors of Benetton" auquel se livrent les danseurs, l'oeuvre serait un peu à classer dans le "vu et revu et aussitôt oublié".

Pour finir, un mot sur la compagnie : j'ai l'impression qu'il y a eu pas mal de renouvellement depuis la dernière fois que je les ai vus. Le NDT rassemble des danseurs d'aujourd'hui, des danseurs bien réels (eh oui, madame, on n'est pas au Bolchoï...), aux physiques différents, mais partageant un glamour très urbain, très "Europe du Nord", qui dans l'ensemble m'a paru plus saisissant et séduisant chez les garçons que chez les filles.


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haydn
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MessagePosté le: Ven Juin 01, 2012 11:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

Comme Bernard45, cette retransmission m'a laissé une impression mitigée.

Pour moi, la meilleure partie de la soirée a été le début, avec la diffusion en différé de Left right Left right (et d'un documentaire sur le "making of" et les facéties des danseurs du NDT2 - la compagnie des "jeunes"- dans les rues de La Haye). La pièce est une pochade pleine d'humour et d'imagination (l'emploi des tapis roulants est une jolie trouvaille, mais qui a dû poser de sacrés problèmes aux interprètes...). La chorégraphie est due à l'un des artistes de la troupe, Alexander Ekman, qui possède manifestement un vrai talent créatif, et qui a su capter l'esprit de Kylian tout en faisant montre d'une réelle originalité. Pour une fois, on n'avait pas une impression de déjà-vu.

La retransmission a cependant été entachée de multiples problèmes (image bloquée ou floue, etc...) ce qui est difficilement acceptable compte-tenu du prix d'entrée (22 - 24 €) demandé. Heureusement, la seconde partie - pourtant a priori plus périlleuse sur le plan technique puisqu'il s'agissait là d'un direct - s'est déroulée sans incident. Il faut même louer la qualité de la réalisation cinématographique, avec un vrai travail de prise de vue qui allait bien au-delà de ce qu'on nous sert habituellement lors de captations de représentations de ballet. Peut-être même s'est-on aventuré un peu trop loin, car les œuvres présentées étaient ici réellement vues à travers l’œil du réalisateur, qui se substituait en quelque sorte de force à celui du spectateur.

En ce qui concerne les pièces présentées lors du direct, c'est sans doute Silent screen - là aussi, je suis d'accord avec Bernard45 - qui apparaît la mieux réussie. Le public parisien avait déjà pu découvrir lors de la venue du NDT au Palais Garnier en 2006 cette pièce qui présente pour moi le seul vrai défaut de recourir une fois de plus à la médiocre musiquette de Philip Glass, qui semble malheureusement un "must" pour la quasi-totalité des chorégraphes actuels.

Secus, du chorégraphe israélo-américain Ohad Naharin, a plutôt bien débuté, et on pouvait espérer une joyeuse parodie du style new-yorkais "à la Robbins". Las, l'ouvrage a rapidement viré au clip publicitaire, farci d'allusions convenues au hip-hop et aux danses urbaines nord-américaines. Ne manquait plus qu'une banderole "United Colors of Benetton" en fond de scène.

Shine a light, de Sol Léon et Paul Lightfoot, le couple de créateurs "maison" du NDT, affichait de grandes ambitions. De fait, la scénographie est spectaculaire, et les éclairages, très travaillés, forment un véritable décor lumineux. La chorégraphie est solidement construite et efficace, mais on déplorera qu'elle soit au service d'un propos politique manichéen, qui se complaît dans le "peace and love" grandiloquent et béat.

Résumons schématiquement l'intrigue : une femme-oiseau aux allures de Papagena en pince pour un beau jeune homme, qui a le gros défaut de manifester une certaine fascination pour les dictateurs... La femme-oiseau est au désespoir, mais un Messie new age en habit métallisé et monté sur des galoches à talons compensés géants vient à la rescousse de la jouvencelle. Il expédie un couple de jeunes gens bien sous tous rapports, qui vont, par la puissance de l'amour, terrasser le fascisme incarné par quatre méchants clones du Caudillo Francisco Franco (calot à pompon vissé sur la tête, pour le cas où on n'aurait pas compris toute la subtilité de l'allusion). Les chemises noires ayant été mises hors d'état de nuire, le Messie de science-fiction reparaît sur scène, pour ramener à la donzelle transie le mâle de ses rêves, dûment rééduqué dans les sains principes de la démocratie, de la tolérance et de l'amour universel.

Un tel sujet, traité au second degré, aurait pu être drôle, mais là, l'affaire se prenait terriblement au sérieux. Dommage.



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Bernard45



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MessagePosté le: Ven Juin 01, 2012 11:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Haydn pour l'explication du 4ème ballet.
J'avoue humblement que je n'avais pas tout compris !


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haydn
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MessagePosté le: Ven Juin 01, 2012 1:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On aurait pu ajouter que la musique de Lera Auerbach soulignait aussi le propos de manière assez appuyée : les apparitions du "Messie" étaient ponctuées de sonorités "planantes", des dissonances tendance "heavy metal" caractérisaient les "vilains fascistes" tandis que la musique "civilisée" (pastiches de Bach, Haydn et Beethoven) était associée au couple de jeunes gens pourfendeur de la dictature. Une sorte de "combat auditif" se déroulait d'ailleurs devant nos oreilles, avec ladite "musique civilisée" qui se superposait aux borborygmes des chemises noires, pour finalement la recouvrir totalement, symbolisant la victoire de la liberté sur la tyrannie. Bref, ça ne faisait pas vraiment dans la dentelle...



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sophia



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MessagePosté le: Ven Juin 01, 2012 8:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En fait, toute la saison 2012-2013 du NDT est sur le site de Pathé Live : http://www.pathelive.com/fr/saisons/nederlands-dans-theater-2012-2013

15 novembre : Nouvelle création (Walerski) / Nouvelle création (Inger) / Sweet Dreams (Kylian) / Sarabande (Kylian)

20 décembre : Soirée León & Lightfoot > Shoot the Moon / Same Difference / Sh-Boom

7 février : Soirée Crystal Pite > Première mondiale

30 mai : Soirée NDTII > Nouvelle création (Ekman) / Nouvelle création (Eyal & Behar) / Studio II (León & Lightfoot) / Dream Play (Inger)


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sophia



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MessagePosté le: Ven Juin 01, 2012 10:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bernard45 a écrit:
Enfin, le dépliant remis à l'entrée signale le 30 septembre, la retransmission en direct du Bolchoï, de la Sylphide, alors que le site de Pathé Live parle des Illusions perdues.


C'est bien La Sylphide qui remplace Illusions perdues : http://www.bolshoi.ru/en/timetable/#2012-09


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sophia



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MessagePosté le: Dim Juin 03, 2012 5:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Petit rappel :

LUNDI 4 JUIN 2012 à 20h à la Cinémathèque Française, Paris 12e
La Cinémathèque de la Danse est heureuse de présenter en avant-première le film de Fabrice Herrault "CLAUDE BESSY, LIGNES D'UNE VIE" (2010), en présence de Claude Bessy.

Réservation sur le site de la Cinémathèque Française : www.cinematheque.fr


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haydn
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MessagePosté le: Lun Juin 04, 2012 11:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Beaucoup de beau monde ce soir à la projection du documentaire de Fabrice Herrault consacré à Claude Bessy, a commencer par l'intéressée elle-même.

"Mademoiselle" Bessy a paru en pleine forme, et ne s'est d'ailleurs pas départie du franc-parler qu'on lui connaît, distribuant au passage quelques coups de griffe à droite et à gauche.

Dans la salle, tous ses "enfants", comme elle les appelle encore - de grands enfants, en fait : Manuel Legris, venu de Vienne, Cyril Atanassoff, Gilbert Meyer, Delphine Moussin, Lionel Delanoë, Benjamin Pech, Raphaëlle Delaunay, Monique Loudières, Jean-Marie Didière ou encore Elisabeth Platel, qui lui a succédé à la tête de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris. Un absent de marque, Patrick Dupond, qui fut pourtant l'un de ses élèves préférés.

Le film, qui ne dure malheureusement qu'une petite heure, est solidement construit, et renferme de nombreux documents d'archives, que le réalisateur aurait parait-il retrouvé dans le grenier de Claude Bessy. On a même eu droit a un petit bout de pellicule datant du tout début du XXème siècle, et montrant Albert Aveline dansant avec... Carlotta Zambelli. Figuraient également quelques images peu connues (pas vraiment "officielles"? - en tout cas prises des hauteurs du Palais Garnier) de Claude Bessy dans Pas de Dieux, et un étonnant extrait du Boléro de Maurice Béjart, que Mlle Bessy danse d'une manière très différente de ce qu'on voit aujourd'hui : à la fois plus sèche et plus provocante, avec des mouvements plus secs et des déhanchés plus suggestifs. Quelques souvenirs aussi de la prime jeunesse de la danseuse, alors qu'elle n'était pas encore la blonde platine que l'on a connue par la suite. Beaucoup de pas de deux aussi avec Michel Renaud et Cyril Atanassoff, à qui bien des souvenirs ont du revenir en mémoire.

Un regret, aucune séance de questions-réponses avec Claude Bessy et Fabrice Herrault n'avait été prévue ; on aurait pu profiter de la présence de ses nombreux anciens élèves, devenus célèbres, pour évoquer de manière vivante la carrière de la danseuse.

Si Claude Bessy ne s'embarrasse que rarement de précautions oratoires et de formules diplomatiques, il faut lui reconnaître une réelle constance dans ses engagements, et j'ai personnellement apprécié la ferveur avec laquelle elle a défendu Serge Lifar, qu'elle considérait comme "son" maître, en dépit du différent qui l'avait opposée au chorégraphe lors de l'entrée au répertoire de l'Opéra de Paris de l'Atlantide (Henri Tomasi) ; elle avait replacé, à la demande de la direction, et contre l'avis de Lifar, Ludmila Tcherina qui avait refusé le rôle dont elle trouvait les costumes hideux.

A ce propos, réparons une petite inexactitude : contrairement à ce qui a été dit, il ne s'agit pas, en 1958, de la création de l'ouvrage, mais bien de son admission au répertoire du Palais Garnier. La première interprète du rôle d'Antinéa fut Ethéry Pagava, le 26 février 1954, au Théâtre de la Sinne, à Mulhouse.


Enfin le directeur de la Cinémathèque de la danse a annoncé une mauvaise nouvelle aux balletomanes - cinéphiles de l'Est Parisien (mais peut être une bonne pour ceux du Nord de la capitale) : il s'agissait ce soir de l'ultime projection d'un film de danse dans les locaux de l'ex-American Center, à Bercy. L'institution va maintenant être hébergée par le CND, à Pantin.



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sophia



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MessagePosté le: Jeu Juin 07, 2012 6:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Retour sur la projection à la Cinémathèque de Lignes d'une vie, film de Fabrice Herrault consacré à Claude Bessy.

Le film de Fabrice Herrault aura finalement mis deux ans pour arriver jusqu'en France. Présenté dans divers festivals américains, il avait reçu lors de sa sortie outre-Atlantique, en 2010, un très bon accueil critique et l'impatience était grande de le découvrir enfin à Paris. Il faut dire que Claude Bessy est en elle-même une figure enthousiasmante, un sujet de choix pour n'importe quel journaliste ou réalisateur. Sa personnalité, son physique, sa carrière de danseuse, éclectique, sans barrière de genre, puis de directrice à poigne de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, ont toujours attiré l'image, qu'elle soit photographique ou filmique. L'image, elle-même l'a du reste toujours aimée, comme elle a toujours aimé se raconter - raconter ses maîtres aussi. Dans son petit discours préliminaire, qui nous la montre pleine de vie, en tailleur bleu électrique (et sans lunettes noires...), n'ayant rien perdu de sa blondeur ni de sa gouaille si terriblement parisienne, elle déplore d'ailleurs que les danseurs d'aujourd'hui ne soient pas plus exposés ni valorisés par les médias comme elle l'avait été de son temps en tant que danseuse étoile. A un autre moment, elle affirme aussi qu'une danseuse à ses yeux doit pouvoir tout faire – des arabesques aux claquettes et de l'Opéra aux plateaux télé – un modèle de vie qu'elle a imposé et toujours suivi. Paradoxe de voir alors autour de soi ce parterre bien clairsemé d'afficionados, partagé pour moitié entre danseurs de l'Opéra, présents ou passés, et balletomanes émérites...

Fabrice Herrault est lui-même un ancien élève de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, aujourd'hui professeur de danse à New York. Un jour, il y a quatre ans, il découvre dans le grenier de la maison de Claude Bessy de nombreux films – des rushes en fait - relatifs à sa carrière. C'est là que naît l'idée de Lignes d'une vie, un portrait-montage retraçant de manière à la fois chronologique et thématique la carrière de Claude Bessy, danseuse étoile de l'Opéra de Paris puis directrice de son Ecole de danse. Le film égrène donc, successivement, les grandes étapes de sa vie publique : les premiers cours auprès de Gustave Ricaux, l'école de danse, dirigée alors par Albert Aveline, le corps de ballet de l'Opéra, la tournée américaine de la troupe, la nomination d'étoile, la création rocambolesque de L'Atlantide (racontée avec force détails dans ses mémoires), ses débuts dans le rôle, essentiel à ses yeux, de Phèdre, la découverte du jazz et de l'entertainment à l'américaine... La dernière partie évoque, plus furtivement peut-être, les années « école de danse », et notamment le transfert de l'école de Garnier à Nanterre. Ici, c'est moins Bessy que les élèves et futures stars de la compagnie – Legris, Vu-An, Hilaire, Guillem... - que l'image met à l'honneur.

Dans ce parcours, quelques figures reviennent, insistantes : celle de Lifar, son maître, plus que respecté, adoré, celle de Gene Kelly, qui lui ouvre les portes de l'Amérique, celle de Béjart enfin, son ami de toujours, son frère d'âme, quand Lifar serait plutôt son père spirituel - intouchable. A travers de nombreux extraits, souvent d'excellente qualité, on retrouve les grands ballets qui ont jalonné sa carrière : Daphnis et Chloé, Le Lac des cygnes, Boléro, Pas de dieux, Coffee shop et quelques autres, mais aussi des partenaires prestigieux : Gene Kelly bien sûr, mais aussi Erik Bruhn, Michael Denard, Michel Renaud, Cyril Atanassoff... Sans que ce soit une réelle découverte, on est frappé de voir ce corps superbe, autoritaire, techniquement très affûté, si éloigné des standards imposés plus tard à l'Ecole de danse. L'esthétique de la danse évolue, c'est un fait indéniable, et le duo extrait du Cid, réunissant Carlotta Zambelli et Albert Aveline, vient aussi nous le rappeler de manière intéressante. Mais à ce propos, on ne comprendra jamais pourquoi certains – pourtant pas de candides néophytes - croient bon de s'esclaffer plus ou moins bruyamment en voyant ces images d'autrefois. Qu'ils aillent constater par eux-mêmes – les témoignages existent - quel ballon et quelle batterie incomparables possédait pour de vrai la Zambelli... La danse serait-elle donc art si mineur, si futile et si superficiel, que sa vision soit strictement contrainte par les modes du temps présent?

Si tous les films de danse se construisent plus ou moins autour des mêmes motifs, ils n'ont pas tous un matériau aussi riche que celui auquel a pu avoir accès Fabrice Herrault. Le film a donc cette qualité essentielle de nous donner à voir de l'inédit et non du déjà-vu. Je sais que les balletomanes pourraient visionner sans fin des images de danse, mais une autre de ses vertus "cinématographiques", c'est justement peut-être sa concision, son refus d'accumuler le document pour le document, au risque même de la banalité. Cinquante et quelques minutes, c'est peu, et en même temps, c'est suffisant pour dresser le portrait d'une personnalité qui ne s'embarrasse pas elle-même de manières ni de faux semblants. Point de redite, point de bla-bla ni de plans inutiles, et encore moins de ce lyrisme touristique plus que rebattu qui croit bon de s'attarder sans fin sur les ors du Palais Garnier, ses couloirs et ses toits, comme s'ils n'avaient pas déjà été filmés mille fois – et par meilleur que soi. L'émotion du lieu et de ses murs chargés d'histoire est pourtant bien là, simplement dite par l'intéressée, comme une évidence. De même, les images finales, montrant à l'oeuvre les jeunes générations lors des démonstrations, suffisent à souligner le poids de la transmission dans une telle institution, et ce paradoxe – non tragique - du danseur étoile, tout à la fois unique et dépositaire d'une tradition qui le dépasse et lui survivra.



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Florestiano



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MessagePosté le: Mar Juin 12, 2012 12:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Florestiano a écrit:
Sait-on quels étaient les trois ballets en question ? J'en vois deux susceptibles de susciter un minimum d'intérêt chez les spectateurs du monde entier (Don Quichotte et La Sylphide), mais sinon, je ne vois pas (soirée Roland Petit, peut-être ?).


Pas de partenariat avec Pathé, mais avec UGC, in fine. Le troisième ballet serait la Troisième symphonie de Mahler de Neumeier. Avec Moreau et Ciaravola ? Ce serait le top !

Source : http://www.lefigaro.fr/sortir-paris/2012/06/11/03013-20120611ARTFIG00783-l-opera-de-paris-passe-au-cinema.php


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sophia



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MessagePosté le: Mar Juin 12, 2012 12:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Les dates sont annoncées : http://www.vivalopera.fr/saison

Don Quichotte : 18 décembre

Troisième Symphonie de Malher : 18 avril

La Sylphide : 27 juin


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Ingrid



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Messages: 195

MessagePosté le: Mar Juin 12, 2012 8:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'Opéra de Paris et UGC alliés pour diffuser spectacles lyriques et ballets au cinéma
Article dans Les Echos de ce jour : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/0202110380085-l-opera-de-paris-et-ugc-allies-pour-diffuser-spectacles-lyriques-et-ballets-au-cinema-332808.php


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Sam Juin 16, 2012 8:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Gros changement de distribution sur Raymonda, qui sera retransmis en direct du Bolchoï le 24 juin : c'est finalement Maria Alexandrova et Ruslan Skvortsov qui danseront les rôles principaux (au lieu de Zakharova/Volchkov).


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akhmatova



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MessagePosté le: Sam Juin 16, 2012 8:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement, il y a une explication hors site du Bolshoï ?


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