La Bayadère, ONP Bastille 07/03- 15/04 2012

[Gracian2]

Etrange Bayadère ce soir, manquant de flamme et d'enthousiasme. Surtout Bullion, carrement décevant.

Dayanova a beaucoup de charme mais elle n'est pas du tout faite pour Gamzatti. Plus de détails demain.

[paco]

Clairement pas une soirée marquante ce soir (mardi), avec quelques bons moments mais surtout une absence globale de poésie et de charme.

Le meilleur vient de l'orchestre et du chef, Fayçal Karoui, qui obtient une sonorité très homogène et maintient une très bonne dynamique tout au long de la soirée grâce à des tempi énergiques (enfin un chef qui ne ralentit pas caricaturalement les ensembles quand les pas deviennent difficiles à exécuter, et finalement dans ces passages le Ballet de l'ONP s'en sort très bien quand même avec ces tempi vifs, comme quoi...).

Par certains aspects, et sur ce point je suis en désaccord avec Gracian2, le meilleur vient de Stéphane Bullion, certes moins présent dramatiquement qu'à l'accoutumée, et aux portés plus laborieux que d'ordinaire, mais au moins a-t-il réussi un très beau IIIe acte (outre son solo du IIe acte, tout à fait correct), avec ballon, douceur, maîtrise, musicalité et classe. Par rapport au calamiteux Pas de 2 du voile qui précédait, on se disait "enfin une leçon de danse".

Ce qui ne va pas en revanche c'est le partenariat avec Emilie Cozette, quelque chose ne passe pas ni dans un sens ni dans l'autre, on sent de la tension des deux côtés, voire des regards interrogateurs.
Est-ce à cause de cela que Mme Cozette a réalisé un Pas de 2 du voile aussi brutal et tendu ? En tous cas elle avait visiblement un problème, car j'ai du mal à croire qu'elle ait volontairement maltraité son voile comme un fouet que l'on claque, sans compter les retombées sur le sol bien bruyantes, et d'une manière générale une danse très brute de décoffrage, tendue à l'extrême, à la limite de la maladresse et totalement vide de poésie.
On avait bel et bien quitté l'univers de la Bayadère, du tableau des Ombres, de l'amour pour Solor, on avait l'impression d'un toréador (Nikiya) essayant de dompter un taureau bien doux (Solor). Très surprenant et je ne peux m'empêcher de dire que j'ai trouvé cela extrêmement mauvais. Impossible de croire que Mme Cozette était dans son élément, quelque chose n'allait pas. Bizarrement quand elle est revenue pour son difficile solo du Finale elle était bien meilleure, et son Finale était même impeccable. Que s'est-il passé tout au long de ce qui a précédé ?...

Beaucoup de classe et de style chez la Gamzatti de Sarah Kora Dayanova, mais j'aime des Gamzatti plus flamboyantes, plus "latines", ça manquait un peu de feu...

Excellentes ombres, très bonne danse indienne, corps de ballet correct mais moins synchro que lors de la dernière reprise à Garnier (et avec une danseuse qui a manqué à 2 reprises de se ramasser).

Bref, une soirée agréable mais routinière, on a vu nettement mieux lors des précédentes reprises

[Jonquille]

Il ne faut pas se montrer trop exigeant sur le partenariat Cozette-Bullion : ils n'étaient pas censés danser ensemble...

[coco2]

Ca fait bizarre de voir aujourd'hui vos remarques sur le partenariat Bullion Cozette.

J'ai déjà eu l'occasion de voir le partenariat Bullion-Cozette il y a quelques années avec une Emilie Cozette très autoritaire, froide et suffisante et un Stéphane Bullion complètement effacé.
Stéphane Bullion avait-il fait quelque chose de mal ? En tous cas, nous étions tous inquiets pour lui lorsque que le couple était amené à disparaitre en coulisses..... A tel point que nous n'avons prêté attention ni à la chorégraphie, ni à la technique, ni a rien d'autre.

A l'époque elle n'était pas encore étoile.
Donc, je me suis dis qu'elle avait peut être une seule représentation pour faire ses preuves et qu'elle n'allait pas se laisser e.......

Apparemment cette tension est toujours présente.

[LysNoir]

Lors de la dernière reprise de Paquita, Bullion a lâché la main de Cozette en plein équilibre. J'étais tout près, on a clairement vu l'effroi sur le visage de la danseuse qui a fait une descente de pointe avant de se rattraper rapidement.
Peut-être ne se sent-elle pas en sécurité avec lui?

[haydn]

Gros changements de distribution dans La Bayadère, avec le retrait de Mathilde Froustey (sauf pour le moment le 15/04), remplacée en Gamzatti par Charline Giezendanner, pour qui ce sera une prise de rôle.

Ce que laissait entendre lulu s'avère également exact, Emilie Cozette, qui remplaçait déjà Marie-Agnès Gillot, est à son tour remplacée par Ludmila Pagliero en Gamzatti pour les deux représentations avec Zakharova, le 02/04 et le 04/04.


Pour récapituler, cela donne :

28/03/2012 Ould-Braham (Nikiya), Magnenet (Solor, incertain), Giezendanner (Gamzatti), Madin (L'Idole dorée)

02/04/2012 Zakharova (Nikiya), Bullion (Solor), Pagliero (Gamzatti), Thibault (L'Idole dorée, incertain)

04/04/2012 Zakharova (Nikiya), Bullion (Solor), Pagliero (Gamzatti), Thibault (L'Idole dorée, incertain)

09/04/2012 Cozette (Nikiya), Bullion (Solor), Dayanova (Gamzatti), Alu (L'Idole dorée)

11/04/2012 Ould-Braham (Nikiya), Magnenet (Solor), Giezendanner (Gamzatti), Madin (L'Idole dorée)

15/04/2012 Ould-Braham (Nikiya), Magnenet (Solor), Froustey (Gamzatti, incertaine), Madin (L'Idole dorée)

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[petitflo]

En effet, je suis d'accord avec Paco : une soirée mi-figue, mi-raisin... Quelque chose ne fonctionnait pas entre le Solor et la Nikiya de la soirée, et ceci dès le début, lors de leur première rencontre, à la dérobée : Cozette se jette dans les bras de Bullion qui la réceptionne un peu lourdement (il la réceptionne, et dans un second temps, se met à tourner..). Je me suis même demandé s'ils avaient eu l'occasion de répéter ensemble, ou s'il s'agissait d'un remplacement in extremis : quelqu'un a-t-il des informations sur le remplacement de M. Magnenet ?
Pour moi, l'étoile de la soirée fut Gamzatti, dont il faut saluer cette prise de rôle ! J'ai hâte de revoir Mlle Dayanova distribuée dans d'autres rôles de premier plan, car elle m'a captivé ! Belle technique, une présence incontestable, et puis son sourire qui rayonne magnifiquement jusque loin dans la salle..
Mention spéciale aussi pour Sébastien Bertaud, absolument excellent en Fakir. Allister Madin était déjà plus qu'enthousiasmant, et M. Bertaud s'est démarqué par un style très différent, beaucoup plus vif, très rapide et sauvage. Beau Rajah aussi (Guillaume Charlot), une Charline Giezendanner parfaite dans la danse Manou, et un Florimond Lorieux en Idole dorée bien meilleur que dans la représentation filmée et retransmise au cinéma, où j'imagine que le stress a dû le pétrifier... Sa dernière réception était un peu approximative, mais qu'importe : ce danseur a des lignes sublimes et une présence sur scène formidable, il faut absolument qu'il soit davantage distribué afin qu'il gagne en assurance et en expérience !

Et pour finir un grand bravo à Faycal Karoui, qui dirige l'orchestre magnifiquement, avec intelligence, finesse, en faisant ressortir certaines teintes (notamment cuivres, timbales) un peu discordantes par moment, et souvent en rendant cette partition radieuse...

[Sveta]

Retour sur la soirée du 27/03,

Une Nikiya qui ne m'a pas touchée mais qui était plus à l'aise dans les premiers actes! Des portés laborieux au premier acte et aucune connexion avec son partenaire.
L'acte blanc... et bien, une force incroyable, tout était un peu jeté! les pirouettes étaient limite.. pas très "Opéra" je trouve.. ça ne devrait pas, à mon avis.
Gamzatti, un peu stressée pour sa part, mais elle a assuré! Descente de pointe dans la dernière diago de sa variation mais bien rattrapée! Fouettés pas très stables mais gérés au mieux!
La Danse indienne, une bouffée d'air frais!
L'Idole dorée, juste magnifique!
Des petits problèmes de placements pour le corps de ballet à plusieurs reprises! Des lignes pas très droites, une danseuse qui se trompe de placement dans la danse des oiseaux. L'acte blanc est juste magique, malgré une danseuse plus que bancale dans la première arabesque, et qui repose la jambe dans la deuxième arabesque... très moyen quand même...
Sinon, quelque chose me pose question et m'a marquée, les jambes ne se lèvent pas à l'Opéra de Paris (je parle en général mais je sais très bien que ce n'est pas pour toutes les danseuses ) : Emilie Cozette est vraiment ras des pâquerettes dans ses arabesques, dans le pas de deux du dernier acte, Sabrina Mallem a essayé d'aller plus haut au début de la première Ombre, et elle a des jambes tellement longues, mais on sent que ce n'est pas stable, enfin en gros et pas que pour les danseuses citées, je trouve que cela manque d'ampleur, sans exagérer et voir de la jambe de Zakharova, mais un peu plus...

[Sveta]

Je trouve que Ludmila P. en Gamzatti face à Zakharova, ça a plus de gueule, pardonnez moi l'expression qu'Emilie C.!

[haydn]

Emilie Cozette avait été très bien en Gamzatti lors de la précédente reprise de La Bayadère au Palais Garnier.

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[Sveta]

Je n'en doute pas, mais je pense que Mlle Pagliero a plus de classe.

[Gracian2]

J'ai assisté à une Bayadère sans flamme hier. Le public lui-même était lourd et ne s'est réveillé qu'au cours du 2e acte. Surtout, Stephane Bullion s'est révélé particulièrement décevant.

On conserve en général un attachement particulier à un rôle qui vous a mérité le titre d'étoile, eh bien hier, Bullion paraissait vraiment danser par force et avec mauvaise humeur. Sa pantomime était à peine esquissée, les sauts sans ampleur, les jetés au ras du sol. Il ne s'est même pas donné la peine de faire le traditionnel cambré en arrière à la fin de sa variation ! Il a quand même fait l'effort de réussir son manège du 3e acte mais sans plus.

Par contre, je suis favorablement surpris par la Nikiya d' Emilie Cozette – qu'à vrai dire je ne croyais pas vraiment faite pour ce rôle.
Rien de spécial à dire dans le 1e acte où, chorégraphiquement, il ne se passe pas grand chose, mais au 2e elle s'est révélée juste et surtout bouleversante dans la scène finale. On sentait la douleur d'un amour bafoué, sa souffrance d'abord, puis la révolte et la fuite, interrompue par le panier de fleurs, hommage à Gamzatti.
J'ai toujours été choqué par le passage de la lente et sensuelle variation à - zim boum boum - cette brutale danse déhanchée de bastringue qui suit. La manière dont Emilie Cozette l'interprète est magnifique, elle prend le panier et exécute une danse de dérision, riant dans son chagrin de la fourberie des fiancés. Elle justifie, et la musique, et la chorégraphie. Je ne l'avais jamais vu interprétée comme ça, c'est très émouvant.

Par contre il est difficile de croire à cet amour passionné lors de leurs pas de deux. Rien ne passe entre eux, lui semble penser à autre chose et elle paraît lui en vouloir... Quelques problèmes en coulisses ?

L'entrée des Ombres est toujours un moment magique, on voudrait que cet écoulement ne s’arrête jamais. Il y a eu un petit accroc à la fin mais les ensembles sont en général excellents. Le pas de deux est beau mais décevant avec une telle absence de sentiments.

Un petit accident arrivé à Florimond Lorieux, l'Idole dorée. Il s'en sortait très bien, mais il a trop espacé son manège est s'est retrouvé en bord de scène au tour final et a atterri de profil mais en gardant la pose. Pas grave.

Il y avait surtout la prise de rôle de Sarah Kora Dayanova que j'ai trouvée ravissante, élégante, beaucoup de classe, mais peu adaptée aux rôles d'autorité. La scène d'affrontement avec Nikiya était déficiente, il manquait la rivalité, l'autorité d'une princesse outragée, elle se révélait facilement dominée.
Dans la double variation, les trois jetés n’étaient vraiment pas spectaculaires ni pour l'un, ni pour l'autre, les fouettés non plus, mais techniquement il n'y a eu aucune faute. On ne peut porter de jugement sur une première représentation.

Je ne suis vraiment pas amateur de la musique de Minkus, mais il faut reconnaitre que Karoui lui donne une vitalité particulière et sans effets de mauvais goût. Il a été très applaudi.

Dans l'ensemble j'ai trouvé cette soirée assez frustrante.

[haydn]

Ça devrait bien être Florian Magnenet en Solor ce soir.

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[Pink Lady]

[nabucco]

Je crois en effet que personne n'a dû ressortir de cette représentation en considérant qu'il avait vu la Bayadère du siècle. Pour autant, je placerais mes accents plus près de ceux de Paco que de ceux de Gracian...
La prestation d'Emilie Cozette est difficile à décrire. Sa Gamzatti était plus intéressante que cette Nikiya (et je ne suis pas du tout d'accord avec Sveta, elle est une Gamzatti bien plus intéressante que Pagliero !); pour autant, tout n'était pas mauvais. Passons en effet sur le voile, passé en force faute de mieux, et sur les difficultés patentes du partenariat (encore que j'ai vu pire, ce qui n'est pas forcément une consolation) ; certains moments, de pantomime mais aussi de danse, avaient une certaine élégance, un certain allant, ma foi... Je pourrais dire que là où je m'attendais à un verre à moitié vide, j'ai eu un verre à moitié plein...
Stéphane Bullion, du coup, m'a logiquement moins enthousiasmé que samedi après-midi, mais ça reste évidemment très correct. Sara Kora Dayanova, très attendue, ne m'a pas déçu, mais elle ne m'a pas non plus enthousiasmé. Évidemment, elle a une forme de pureté stylistique qui est infiniment précieuse, et elle a une présence en scène qui fait du bien après Mlle Pagliero ; mais il y manque un peu de sens du drame, peut-être, de construction du rôle sur toute la soirée. Je n'en souhaite pas moins qu'elle ait encore de nombreuses occasions de danser des grands rôles classiques et moins classiques, avec tout l'accompagnement nécessaire pour lui permettre de s'affirmer plus fortement en scène.
Pour le reste de la représentation, j'avoue avoir eu du mal à me remettre du choc Alu, désolé pour M. Lorieux ; Laurène Lévy fait une jolie danse indienne qui ne fait pas oublier Sabrina Mallem ; quant aux ombres, je ne sais pas, elles ne passent pas pour moi cette année. On verra à la 3e représentation que je verrai, le 15 avril...
Pour le corps de ballet, il faut quand même dire que les incidents se multiplient et que ça commence vraiment à faire beaucoup.

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Pour ce qui est des changements de distribution, je me réjouis pour Charline Gietzendanner, que je ne pourrai voir ce soir, mais que j'espère pour le 15 avril. Il faut arrêter de parler de malchance ou de poisse dans cette avalanche de blessures diverses et de remplacements inopinés. Tout ceci est le fruit de la gestion de la troupe [édité par la modération : be zen].