Ludmila Pagliero nommée Etoile

[Sveta]

Emilie Cozette avec Zakharova...

[doudou]

Cette Bayadère c'est le cirque aux étoiles !

Bravo à Ludmilla Pagliero !

Ayant eu la chance de la voir plusieures fois ces deux dernières saisons, j'ai pu apprécier ses qualités et sentir sa volonté de progression. Si dans la Source le rôle de Nayla m'a plus marqué dans l'interprétation de Myriam Ould-Braham, on n'avait rien à lui reprocher. Elle a été très bonne en méchante soeur, dans Appartement, dans Paquita avec une présence certaine. Certes dans le Lac, elle m'avait un peu déçu mais visiblement son partenariat ne fonctionnait pas très bien dans l'unique représentation que j'ai vue avec elle.

Comme Josua Hoffalt, Ludmila Pagliero s'est montré souvent à son avantage ces derniers temps et sa nomination n'est absolument pas indigne. Bien sûr, si on a une préférence pour d'autres danseuses prometteuses, on peut être déçu mais cela ne veut pas dire que les autres nominations sont des erreurs ou des impostures. Et de toute façon comme l'avait dit Laurent Hilaire lors de sa nomination, maintenant tout commence.

On peut s'étonner de certaines nominations ou non nominations mais outre que certains éléments d'appréciation nous manquent ou sont peu visibles (travail en répétition, partenariat, endurance...) nommer une étoile, c'est toujours un pari.
Sur les 20 dernières années (c'est mon ancienneté de spectateur de ballet) certains choix se sont révélé très judicieux, d'autres moins évident voire un peu décevant. Mais de toute façon c'est la manière de remplir son nouveau statut qui feront in fine du danseur ou de la danseuse une véritable étoile pour le public.

Les jugements portés au moment de la nomination peuvent évoluer. Pour ma part, j'étais un peu perplexe quant on a nommé Mathieu Ganio que je trouvais un peu vert mais j'ai évolué dans mon jugement et c'est maintenant un danseur que j'apprécie plus qu'au début, capable de très belles choses. Il y a de toute façon des danseuses ou des danseurs qui n'accèderont pas au titre suprême et resteront pour moi des étoiles de fait. Dans le cas de Wilfried Romoli, l'opéra a su réparer in extremis son oubli pour un artiste certes un peu atypique mais qui pouvait être plus marquant dans certains rôles que certains de ses confrères étoilés.

Pour conclure j'ai une pensée pour Mathilde Froustey qui n'a pas de chance après sa blessure au Bolshoï.

[sophia]

Le fait est que personne actuellement, parmi tous les potentiellement étoilables, ne fait vraiment l'unanimité (Gilbert, la dernière peut-être, qu'on l'apprécie ou non?). La concurrence, assez féroce entre les filles je trouve, et les préférences de chacun jouent donc beaucoup dans le jugement que portent les amateurs sur une nomination. De ce point de vue, comme doudou, je ne pense pas que Ludmila Pagliero mérite moins ce titre qu'une autre, même si personnellement, elle ne m'enthousiasme pas plus que cela sur l'ensemble (quand même, sa Paquita... je l'aurais voulue étoile ce soir-là aux côtés du merveilleux Ganio, oui, vraiment...). Maintenant, je n'ai pas non plus un penchant marqué pour les danseuses absolument solides et polyvalentes, comme les affectionne l'Opéra.

Je pense toutefois qu'on ne peut pas faire l'économie du facteur "sympathie", ce quelque chose qui ne s'invente pas et qui fait que l'on se rend aimable - ou non - auprès des spectateurs. C'est un critère sans doute secondaire, mais je trouve qu'il fait partie du rêve "étoilé" (sinon, on peut rester premier danseur). On peut progresser, mûrir, se transformer, mais ça, ça échappe à tout contrôle. Cela reste du domaine de l'impression, mais il me semble qu'un Karl Paquette ou un Josua Hoffalt l'ont - même si ni l'un ni l'autre ne sont les plus grands danseurs du monde. Enfin, peut-être est-ce une remarque de fille...

Pour répondre en retard à perlimpinpin, si l'Opéra était - souhaitait être -, aujourd'hui tout au moins, une compagnie de stars, je pense que ça se saurait - un peu partout. Les plus "stars" d'entre eux (mes chouchous de toujours - Froustey et Thibault), ont toujours suscité des réactions contrastées - en interne (promotions tardives, placardages divers et variés) comme dans le public.

[haydn]

Le communiqué officiel de l'Opéra de Paris (on notera que les nominations sont apparemment sponsorisées, maintenant...

http://www.operadeparis.fr/actualites/Ludmila-Pagliero-nomme-Danseur-Etoile

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[Edouard]

"Par contre je ne dirais pas, hélas, qu'Emilie Cozette s'est bonifiée avec le temps. Pour moi, on en est resté à ce qu'elle était à sa nomination, avec peut-être même une baisse de niveau technique du fait qu'elle n'a plus rien à prouver..."


Je ne partage votre point de vue Nabucco. Dans plusieurs ballets elle a montré les capacités d'une grande étoile.

[haydn]

Page wikipedia déjà à jour: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ludmila_Pagliero

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[doudou]

Son site personnel aussi : ICI

[perlimpinpin]

Elle a eu un parcours très facile dans cette compagnie.

Dans une interview, elle disait que ce qui l'a beaucoup aidé en arrivant, c'est de ne pas parler français et ainsi, elle restait à l'écart et observait le "fonctionnement" de la compagnie, donc probablement le caractère des uns et des autres, etc... Peut-être que d'autres danseurs n'ont pas ce genre de "talent" et qu'ils n'ont même pas pensé à s'en servir. Sylvie Guillem aurait eu beaucoup de mal à devenir étoile aujourd'hui dans cette compagnie vu qu'elle dit facilement ce qu'elle pense.

[akhmatova]

Je vais commencer par dire que j'aime bien le travail de Ludmila Pagliero et que je suis contente pour elle.
Je trouve cependant dommage qu'elle soit nommée hier soir sur Gamzatti, car sa prestation n'était pas brillante, hélas, mais mi-figue mi-raisin. On aurait dû la nommer là où elle était brillante. Je ne parle pas de la manière de traiter une "certaine danseuse" (citation de la directrice de la danse) que la nouvelle étoile a remplacée.
Le public n'était pas outre mesure heureux, et il a fallu vite baisser le rideau et ne pas la laisser saluer une salle vite pressée de partir.

Quant à ses qualités d'étoile, et bien, pourquoi pas ? Emilie Cozette, qui n'a pas vraiment de bras pour danser Nikiya, est bien une étoile, Josua Hoffalt est devenu étoile dans le rôle de Solor sans pouvoir faire les deux variations de Solor. Tous les deux ont une certaine présence.
Seulement, l'Opéra devient un endroit dangereux pour les faibles du coeur, car à chaque variation on n'inquiète : va-t-elle/il pourvoir la faire et comment ? Pourvue que rien ne leur arrive … 

Et maintenant, les foudres de Haydn vont pleuvoir… 

[haydn]

Haydn il commence surtout à être très las d'essayer de canaliser les humeurs de chacun, ceux qui n'aiment pas X, ceux qui ne supportent que Y... si ça continue, c'est lui qui va se faire seppuku...


Je ne sais pas si Emilie Cozette "n'a pas les bras" pour faire Nikiya, mais il faudrait tout de même se rappeler qu'on est à Paris, pas à Saint-Pétersbourg, et que la formation et le style sont différents. On ne peut pas demander à des danseurs français d'avoir le lyrisme des Russes, et inversement, aux Russes d'avoir le travail de pointe des français. Où alors, ça voudrait dire que chaque compagnie ne garde que les ouvrages de son répertoire "naturel", "national", et que par exemple, l'Opéra de Paris s'interdise de danser le moindre ballet de Petipa. Mais on risque de vite s'ennuyer.

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[sophia]

Alors là, non... Entre une danseuse "sans bras" et au dos tout raide et, disons, une Lopatkina, il y a quand même de la marge et un spectre très appréciable de possibilités, par-delà les écoles et les styles. Heureusement d'ailleurs!

Le travail des bras et du haut du corps est plus accentué chez les Russes, c'est vrai, mais il est bien des danseuses russes sans lyrisme particulier... C'est une caractéristique qui me semble d'abord relever du tempérament, après, c'est l'école qui l'approfondit plus ou moins, mais on ne peut pas non plus le réduire à ça. Entre Ould-Braham, Moussin et Cozette ou Gilbert, il y a quand même un monde. Quant aux pieds des uns ou des autres, je préfère les laisser de côté pour cette fois...

[haydn]

Pour perlinpimpin : je n'ai pas lu cette interview, mais s'il faut reconnaitre une grande qualité à Ludmila Pagliero, c'est d'avoir su parfaitement s'adapter au style et aux usages de la maison. Quand on la regarde danser, on à l'impression qu'elle sort tout droit de l'école de l'Opéra de Paris, alors qu'elle a été formée en Amérique du Sud et aux USA. Elle a aussi ce côté relativement discret qui convient à une compagnie qui n'aime pas les "stars" trop flamboyantes (au Bolchoï c'est l'inverse, mais on souhaite bien du plaisir à la direction pour "gérer" un tant soit peu cette accumulation de tempéraments explosifs), elle est polyvalente, adaptable à des répertoires différents, et plutôt fiable, ce qui, par les temps qui courent, doit être très hautement apprécié.

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[nabucco]

[haydn]

Parfois je désespère de vous faire aimer quelque chose... Je ne suis pas d'accord avec tout ce que fait Emilie Cozette, mais en Odette/Odile, en Paquita ou en Gamzatti, je n'ai pas franchement vu ses "limites techniques considérables". Elle passe au contraire plutôt pour une bonne technicienne, à l'instar de Dorothée Gilbert.

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[sophia]

Dorothée Gilbert danse dans la cour des grandes et pour ce qui est de la virtuosité technique, je dirais même qu'elle est exceptionnelle (une "race" de danseurs qui tend malheureusement à disparaître à l'Opéra, dont "l'école" était pourtant la fierté).
Emilie Cozette était en effet considérée comme une technicienne avant d'être nommée étoile. Ce n'est pourtant pas cette caractéristique qui me saute aux yeux aujourd'hui. Elle "assure" comme on dit, mais sans panache particulier.