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La Source [J.G. Bart, ONP, 22/10 - 12/11/2011]
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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Mar Oct 11, 2011 10:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais bien compris, je ne faisais que confirmer en rajoutant la précision que c'était une soirée par semaine (le mercredi???).


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3628

MessagePosté le: Mar Oct 11, 2011 10:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ces précisions, du coup je comprends mieux ces vieux programmes. A leur lecture et à la lumière de vos posts j'en profite pour confirmer trois points :

- en effet les soirées étaient longues, dans certains cas il est écrit "Rideau à 8 heures, le spectacle sera terminé à minuit trente", et le baisser de rideau le plus tôt que j'aie lu est 11h50. De fait je comprends qu'on pouvait coupler un ballet de 2 actes avec un opéra

- les intermèdes chorégraphiques des opéras sont effectivement signalés souvent dans les Actes II et III. Ils avaient l'air très bien distribués : ainsi je vois pour Hérodiade de Massenet la présence de Carlotta Zambelli, un peu comme si on programmait Aurélie Dupont dans le ballet du IIe acte d'Aida... Ce qui reflète bien les propos de Sophia : l'intermède chorégraphique semblait le feu d'artifice de la soirée

- et effectivement, Nabucco, j'ai un programme de 1924 où le seul ballet programmé de la semaine a lieu un mercredi soir ("Taglioni chez Musette", un ballet de Funck-Brentano couplé avec le Falstaff de Verdi)


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Mar Oct 11, 2011 10:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lors de la rencontre avec Claude Bessy autour du ballet Phèdre, celle-ci avait évoqué "les mercredis de l'Opéra", en référence au temps, pas si ancien - celui qu'elle avait connu en tant que danseuse -, où le seul mercredi était dédié au ballet, pour justement l'opposer au temps présent, où les représentations chorégraphiques peuvent être quotidiennes. Comme quoi cette tradition, qui fait implicitement - ou explicitement - du ballet le parent pauvre de l'opéra à l'Opéra, a perduré bien au-delà du XIXe siècle, d'Eugénie Fiocre et de Carlotta Zambelli... Il faut toutefois reconnaître à Lifar le rôle qu'il a pu jouer dans une évolution culturelle consacrant véritablement l'autonomie du ballet à l'Opéra.
Dans son Voyage en Russie, effectué dans les années 1850, Théophile Gautier se dit très étonné d'assister à Saint-Pétersbourg à des spectacles où le ballet occupe toute la soirée.


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anne-so



Inscrit le: 13 Nov 2010
Messages: 15

MessagePosté le: Jeu Oct 13, 2011 12:30 am    Sujet du message: A Répondre en citant

Bonsoir,
un article d'Ariane Bavelier sur les costumes de la Source réalisé par Christian Lacroix:
http://www.lefigaro.fr/culture/2011/10/12/03004-20111012ARTFIG00535-christian-lacroix-habille-le-ballet-de-l-opera.php


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haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26671

MessagePosté le: Jeu Oct 13, 2011 2:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sophia nous fera un petit compte-rendu de la séance de présentation qui a eu lieu à l'Amphithéâtre Bastille ce midi, avec Brigitte Lefèvre et Jean-Guillaume Bart.

1ères infos : retrait définitif de Lætitia Pujol des distributions, comme on pouvait le craindre, et gros nuages en ce qui concerne Emmanuel Thibault, qui pourrait être forfait aussi...

Plus réjouissant, l'annonce d'une prochaine reprise de Don Quichotte.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Jeu Oct 13, 2011 4:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Emmanuel Thibault s'est fait une entorse. Brigitte Lefèvre et Jean-Guillaume Bart ont d'ailleurs souligné qu'il s'était personnellement beaucoup investi dans le rôle et dans le ballet - servant notamment de cobaye pour les maquillages - et qu'il ferait tout son possible pour être là... Espérons! Après le retrait de Laetitia Pujol, ce serait vraiment un sacré coup pour cette création. Crying or Very sad


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pedro



Inscrit le: 12 Déc 2004
Messages: 208

MessagePosté le: Jeu Oct 13, 2011 8:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Nabucco et Sophia ont évoqué la tradition instaurée par Lifar du mercredi de la Danse. C'était une grande avancée pour le ballet. Il était admis jusque là qu'on ne pourrait jamais intéresser les spectateur à la danse toute une soirée. Mais il faut ajouter le Mois de la Danse. Juillet était consacré exclusivement au Ballet. Août exclusivement aux opéras sans ballets qui n'étaient pas aussi nombreux au répertoire que maintenant. C'était pendant juillet que Lifar présentait ses créations. Cette pratique dura jusqu'à juillet 1944 : fermeture précipitée de la Maison, interruption des répétitions de Mirages et départ de Lifar pour trois ans.


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Jeu Oct 13, 2011 8:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

(préjugé qui, au passage, s'est reproduit à l'ouverture de Bastille, à l'époque où on a cru devoir/pouvoir consacrer la nouvelle salle à l'opéra et Garnier au ballet : mais voyons, les salles seront vides !)

Pour en revenir aux préoccupations les plus terre à terre qui soient, celles qui concernent les distributions: faut-il s'attendre (espérer, dans mon cas) un bouleversement total, ou cela ne concernera-t-il finalement que les dernières dates attribuées à L. Pujol ? J'observe que Mlle Pagliero est déjà censée assurer 8 dates sur 18 en un peu moins de trois semaines (on croit rêver...), elle n'entre donc certainement pas en compte pour ces deux dates, à moins d'un tel remaniement global dont l'Opéra n'est que trop coutumier...


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Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1891

MessagePosté le: Jeu Oct 13, 2011 8:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que Laetitia Pujol, qui avait pour partenaire Josua Hoffalt, devrait être remplacée par Ludmila Pagliero ou Myriam Ould-Braham. Les autres distributions ne devraient plus être modifiées...


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Joël



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Messages: 112

MessagePosté le: Ven Oct 14, 2011 3:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Joël a écrit:
(Je recopie ici ce que j'ai écrit rapidement ailleurs à propos du livret du ballet d'origine.)
D'après mes notes prises samedi à la BnF, il y a au début du ballet une « introduction fantastique » avec plein de créatures (un éphémère, papillons, insectes, fleurs, farfadets) autour de la Source (dont Naïla est la fée). Djemil est un chasseur, qui est ébloui par la beauté de Nourredda qui est conduite (Caravane au premier acte : on lit notamment « 12 porteurs de palanquin », « Pas du hamac », « Pas de la Guzla » (Nouredda, son frère Mozdock)) à son époux (le Khan). Nourredda veut une fleur inaccessible située au-dessus de la source. Djemil est le seul à être assez téméraire pour l'aller prendre, mais la récompense qu'il voudrait, c'est de voir le visage de Nourredda (qui est voilée). Ingrate, elle le fait attacher et laisse tomber la fleur. La fée de la source, Naïla, vient à son secours et promet qu'elle va l'aider à conquérir le cœur de Nourredda. Elle lui explique aussi que la fleur est un talisman qui lui confère des pouvoirs spéciaux sur les créatures de la nature.

Au deuxième acte, on est à la cour du Khan : Pas des favorites, pas des voiles, etc., pas d'action. Par la magie de Naïla, Djemil se présente plein de richesses au Khan et lui fait des cadeaux. Il y a un débat avec Nourredda à propos d'une certaine fleur qui brille. Djémil refuse de la donner. Quand il la lance par terre, la végétation semble reprendre vie. La fée Naïla apparaît et séduit le Khan...

Au troisième acte, Nourredda veut se venger de Djémil et a recours aux maléfices d'une bohémienne (Morgab, qui a rejoint la suite de Nourredda dès le premier acte). Sous sa tente, elle attire Djémil (qui ne comprend pas comment il est arrivé là), il essaie de séduire Nourredda, mais elle est toujours sourde à son amour. Naïla (Pas du talisman), qui est aussi amoureuse de Djémil, consent au sacrifice ultime : elle accepte que son talisman soit utilisé pour transférer son âme dans le corps Nouredda, mais cela provoquera sa mort. À la fin, on retrouve les créatures de l'introduction.

Le personnage de Zael est celui d'un lutin, serviteur de Naïla. Le texte est assez ambigu sur son rôle (qui devait être le plus important au troisième acte). Il est bien vrai qu'il y a deux personnages féminins importants (Naïla & Nourredda), mais avec les femmes du harem du Khan (et l'introduction fantastique), il devrait y avoir matière à de belles scènes pour le corps du ballet (et il faudra voir aussi quelle est l'importance du personnage de Dadjé, la favorite du Khan).

Mon impression à la lecture du livret est que le personnage le plus complexe et intéressant serait a priori celui de Naïla (avec le pas du talisman que j'imagine aussi intense que la mort de Nikiya dans La Bayadère...). Du coup, je suis un peu surpris par le choix d'Isabelle Ciaravola pour le rôle de Nourredda. On verra bien !

Jeudi midi avait lieu une rencontre au Studio Bastille sur la Source avec Jean-Guillaume Bart, Clément Hervieu-Léger, Brigitte Lefèvre (et animée par Christophe Ghristi). Un des changements principaux dans le synopsis raconté par C. Hervier-Léger par rapport au livret d'origine résumé ci-dessus semble être d'avoir supprimé le personnage de la bohémienne. Le ballet sera en deux actes (le deuxième correspondant aux actes 2 & 3 ci-dessus). Djemil ne se présente plus comme un riche prince auprès du Khan, mais comme un troubadour (accompagné par les elfes associés à la Source).
Dans la musique d'origine, il y a eu des coupes (plutôt dans les parties Minkus) et des ajouts (d'opéras et d'autres pièces de Delibes orchestrées), le tout étant réorganisé par Marc-Olivier Dupin. Certains des changements sont liés au fait qu'à l'origine, les rôles masculins étaient mimés ou travestis : pour cette recréation, il fallait donc des musiques sur lesquelles les danseurs puissent danser. Il y aura peu de pantomime dans ce ballet.
Parmi les inspirations chorégraphiques, le chorégraphe a cité les danses caucasiennes, Balanchine (Émeraudes), Robbins.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Ven Oct 14, 2011 12:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois que Joël a dit l'essentiel. Ayant pris quelques notes, je vous livre une petite synthèse de cette rencontre autour de La Source, en revenant plus précisément sur les propos tenus par les différents intervenants.

Discrètement animée par Christophe Ghristi, cette rencontre réunissait donc, dans un Studio Bastille quasiment plein - une fois n'est pas coutume -, Jean-Guillaume Bart, chorégraphe, Clément Hervieu-Léger, dramaturge, et Brigitte Lefèvre, directrice de la danse.

En préambule, Christophe Ghristi a souligné l'importance symbolique de La Source dans l'histoire du Palais Garnier, puisque le ballet figurait au programme de l'inauguration du théâtre en 1875. Puis ce fut au tour des (re)créateurs d'intervenir, successivement d'abord, puis, de manière plus informelle.

La Source présentée par le chorégraphe, Jean-Guillaume Bart

Jean-Guillaume Bart rappelle d'emblée qu'il est, depuis l'enfance, passionné par l'histoire du ballet, en particulier celle du ballet romantique. Son choix s'est arrêté sur La Source, ballet dansé lors de l'Exposition Universelle de 1867, qui précède immédiatement Coppélia dans le répertoire de l'Opéra de Paris. Le ballet présente par ailleurs le grand intérêt de mêler merveilleux et orientalisme.
Des raisons plus personnelles l'ont attaché au ballet de Saint-Léon. Durant sa carrière, il a eu l'occasion de danser Soir de fête, chorégraphié par Leo Staats sur la musique de Delibes. En tant qu'interprète, il avait compris que cette musique-là n'était pas seulement destinée à divertir, mais qu'elle possédait également une dimension narrative. Le danseur évoque encore la découverte marquante de l'enregistrement intégral du ballet par Richard Bonynge (qui réunit les musiques de Delibes et de Minkus) paru dans les années 90.
De La Source originelle il ne reste rien sur le plan chorégraphique. Seules subsistent des maquettes de costumes et de décors.
Le ballet avait à l'époque reçu un accueil mitigé. Le rôle de Naïla, plus développé alors, avait été confié à une remplaçante, Guglielmina Salvioni, dont ce n'était pas vraiment l'emploi. Quant à Eugénie Fiocre, l'interprète de Nouredda, elle était davantage considérée comme une belle femme que comme une bonne danseuse. Ce sont surtout les décors, très élaborés et fastueux, qui avaient provoqué l'enthousiasme des critiques.
En remontant La Source, Jean-Guillaume Bart a cherché à donner à l'ouvrage une véritable cohérence narrative, en évitant la pantomime, qu'il juge dépassée (au XXe siècle, le corps du danseur a appris à parler autrement, explique-t-il à un autre moment). S'il a cherché à rendre le ballet lisible, il a voulu parallèlement en préserver toute la poésie. Celle-ci réside dans la danse elle-même. Il a ainsi imaginé une gestuelle propre à chaque groupe : les nymphes ont un port de bras qui les distingue, qui peut rappeler celui des Wilis, les danseurs caucasiens ont leur style propre...
Le chorégraphe ne cache pas s'être servi de ses propres influences de danseur pour chorégraphier le ballet. Il invoque à ce propos Balanchine (Emeraudes) et Robbins. La Source s'inscrit plutôt dans une esthétique de l'intimité que dans une esthétique de la démonstration (il affirme ne pas aimer "l'académisme pompeux", selon ses propres termes, attaché aux grands ballets classiques).
Concernant la partition du ballet, écrite à deux mains (deux actes pour Minkus, deux actes pour Delibes : on avait attribué à ce dernier, jugé trop inexpérimenté pour assumer l'intégralité du ballet, un "chaperon" en la personne de Minkus), Jean-Guillaume Bart explique qu'il a plus ou moins fait "sa propre cuisine" à partir d'une partition qui avait elle-même été déjà "triturée" à l'occasion de la reprise de 1872. La nouvelle partition, réorchestrée par Marc-Olivier Dupin, comporte des ajouts d'autres oeuvres de Delibes. Ces ajouts se justifiaient par la nécessité de faire danser les hommes, qui avaient quasiment disparu de la scène en 1866 (remplacés par des rôles en travesti, comme celui de Zaël), ou étaient au mieux réduits à des rôles mimés. En revanche, deux ou trois pièces de Minkus (que Brigitte Lefèvre avoue au passage "ne pas détester") ont été enlevées. L'ensemble constitue un travail "à la manière de".
De l'intrigue, le chorégraphe explique qu'elle est vraiment bâtie autour des deux personnages féminins, Naïla et Nouredda, qui se répondent (il compare avec Nikiya et Gamzatti, à la différence qu'aujourd'hui, sans l'acte IV, Gamzatti est ressentie comme un personnage secondaire, ce qui ne semble pas être le cas de Nouredda). Des deux femmes, Nouredda est celle dont Djemil tombe amoureux ; à l'inverse, Naïla est une femme-enfant dont Djemil ne peut pas tomber amoureux (le chorégraphe invoque le souvenir d'un duo des années 40 réunissant Judy Garland et Clark Gable). Les trois distributions, dont le chorégraphe dit qu'elles ont été mises en place très rapidement (apparemment en accord total avec Brigitte Lefèvre), sont censées refléter cette différence.


Et Brigitte Lefèvre dans tout ça?

Dans une de ses petites envolées conceptuelles dont elle a le secret, Brigitte Lefèvre intervient tout d'abord en soulignant qu'elle veut apporter "la rareté" au public et à la troupe. Elle souhaite faire perdurer la technique classique, en faire un socle qui permette en même temps d'avancer. Ce socle, ce sont les grands classiques, dansés dans les chorégraphies de Noureev (en gros, ce serait peut-être souhaitable qu'on change un jour, mais tant que je serai là, ce sera comme ça), les ballets de Lacotte - le Viollet-le-Duc de la danse" - de Balanchine, de Forsythe et de McGregor (Mme Lefèvre glisse alors que la saison 2012/2013 permettra de "renouer avec tout ça" - visiblement, celle-ci est en train de se mettre sérieusement en place...).
Pour en revenir au sujet initial, la directrice de la danse signale que le projet de La Source est très ancien. Jean-Guillaume Bart lui avait soumis l'idée il y a fort longtemps et elle s'était alors contentée de lui répondre : "on le fera". De son côté, elle en avait parlé à Martine Kahane et à Christian Lacroix. Elle-même trouvait l'argument du ballet peu lisible. Elle a surtout souhaité proposer des partenariats, en réunissant Clément Hervieu-Léger, qu'elle apprécie à la fois comme acteur et comme dramaturge, le si beau Eric Ruf (petite confidence au passage : elle est amoureuse de sa voix au téléphone), dont elle loue les talents de scénographe, et Dominique Bruguière, pour les lumières. C'est une équipe qui avait certes déjà travaillé ensemble sur des projets, mais qu'elle a souhaité personnellement réunir autour du ballet de Jean-Guillaume Bart.


Le point de vue du dramaturge, Clément Hervieu-Léger

Clément Hervieu-Léger a commencé par la danse avant de se tourner vers le théâtre. C'est cependant la première fois que l'équipe qu'il forme avec Eric Ruf et Dominique Bruguière travaille autour d'un projet chorégraphique. Il se trouve que la rencontre avec Jean-Guillaume Bart, suscitée par Brigitte Lefèvre, s'est formidablement bien passée, peut-être en raison du lien très fort qui existe entre l'Opéra de Paris et la Comédie Française, deux maisons de répertoire, dans lesquelles l'idée de tradition et de transmission demeure essentielle.
Le livret originel est qualifié de "plus que touffu" par le dramaturge. Il rassemble en tout cas diverses influences liées à l'époque : un romantisme sombre auquel vient se mêler l'orientalisme. Clément Hervieu-Léger rappelle à cet égard que Nuitter, le librettiste, était le traducteur de Wagner. L'influence wagnérienne est très présente dans l'acte I, qui se déroule dans une forêt profonde, tandis que l'acte II est marqué par l'influence orientaliste, très présente aussi dans l'art et la littérature de l'époque (Salammbô...).
D'un ballet en trois actes et quatre tableaux, les recréateurs ont fait un ballet en deux actes et trois tableaux, qui cherche à se concentrer sur le trio principal (Naïla-Nouredda-Djemil). Le personnage de la Bohémienne - la magicienne Morgab - a effectivement été supprimé. La Source de 2011 n'est pas une reconstruction, plutôt une renaissance ou une relecture, qui s'éloigne d'une certaine littéralité (à l'origine, la source était représentée sur scène par un rocher qui s'ouvre et se tarissait à la fin) pour aller davantage vers le symbolisme (l'histoire humaine, le monde de la nature, le monde invisible...). Ainsi, la Source est autant un lieu qu'un personnage.
Si la poésie est présente au travers des costumes de Christian Lacroix et des décors d'Eric Ruf, l'histoire n'est toutefois pas conçue comme un simple prétexte dans le ballet. Clément Hervieu-Léger donne le "pitch", relativement clair malgré quelques détails un peu plus compliqués à suivre (surtout dans l'acte II). L'intrigue est rapprochée de celle de La Petite Sirène et de celle d'Ondine. Pour résumer le résumé : l'acte I se déroule dans une forêt, peuplée d'elfes et de nymphes, située dans les montagnes du Caucase, l'acte II dans le Harem du Khan, puis à nouveau dans la forêt. Naïla est l'esprit de la Source. Zaël est un elfe, un personnage qui rappelle le Puck du Songe d'une nuit d'été. Djemil, un chasseur, apparaît. Une caravane de Caucasiens, menée par Mozdock (le "méchant"), est chargée de conduire la belle Nouredda auprès du Khan qui doit l'épouser. Djemil offre une fleur à Nouredda et tombe malencontreusement amoureux d'elle après lui avoir arraché son voile. Cette action suscite la colère de Mozdock, frère de Nouredda, et des Caucasiens. Djemil est frappé, puis laissé pour mort près de la Source. Amoureuse de Djemil, l'esprit de la Source, Naïla, apparaît à ce dernier et se propose de l'aider à se venger (fin de l'acte I). Dans l'acte II, tout ce petit monde se retrouve chez le Khan : les Caucasiens, Nouredda, promise au Khan, la troupe des elfes, déguisés en troubadours, menés par Naïla et Zaël, et Djemil. Le Khan tombe amoureux de Naïla et répudie Nouredda. Après moultes péripéties (Naïla statufie les protagonistes), les personnages principaux, conduits par Zaël, se retrouvent à nouveau dans la nature : Djemil choisit alors Nouredda et Naïla, amoureuse de Djemil, meurt.


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nabucco



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Messages: 1462

MessagePosté le: Ven Oct 14, 2011 5:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En attendant, le remplissage de la salle reste toujours à la traîne. Il faut espérer qu'il y aura des mouvements* de dernière minute au moment où la communication s'intensifiera autour du ballet. On ne saurait assez dire à quel point ce spectacle est un projet extrêmement intéressant et à quel point on peut placer ses espoirs en Jean-Guillaume Bart pour ce travail. À vot' bon coeur, Mesdames-Messieurs, aidez un spectacle qui ne mérite pas - pour ce qu'on en sait - ce désintérêt relatif !
En attendant, ceux qui sont riches mais pas trop dépensiers peuvent tirer profit de l'offre adhérents Fnac, avec des places de 1ère catégorie à 78 € au lieu de 92 pour 3 dates aux alentours de la Toussaint...


*Je ne parle pas de mouvements sociaux, encore que ceux-ci ont fortement contribué ces derniers temps à combler les trous dans les représentations non annulées Wink ...

___________________________________________
Une question sur les distributions, au fait : y a-t-il encore à ce stade des remplaçant(e)s, ou faudra-t-il que, en cas de titulaire blessé, les deux autres se partagent toutes les dates ? Shocked


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Jonquille



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Messages: 1891

MessagePosté le: Ven Oct 14, 2011 5:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Décidément Nabucco vous voulez que quelqu'un se blesse !!
Je pense que du côté des filles il n'y a pas d'autres remplaçantes, pour les garçons il devait y avoir Yannick Bittencourt, qui a dû répéter, mais je ne sais pas du tout si on lui confiera une représentation. C'est un danseur très prometteur, il le mériterait (en passant...)


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Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1891

MessagePosté le: Ven Oct 14, 2011 5:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de regarder le site de l'Opéra, les distributions n'ont pas encore été mises à jour. On ne sait donc toujours pas qui remplacera Laetitia Pujol les 8 et 12 novembre ?


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Ven Oct 14, 2011 5:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Euh... non, je ne souhaite de mal à personne. Je souhaite plus de bien à certain(e)s qu'à d'autres (notamment dans ces distributions), mais je n'en suis pas encore à piquer des aiguilles dans des petits fétiches revêtus de tutus miniatures ! C'est simplement que je trouve délirant de ne pas prévoir le cas où vu le planning déraisonnable des représentations !


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