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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Lun Jan 24, 2005 2:25 pm Sujet du message: L'Opéra mené à la baguette |
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http://liberation.fr/page.php?Article=270129
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Contrats précaires, pressions, explosion des heures sup'... Pendant neuf ans, le directeur Hugues Gall a mené à Bastille et Garnier une rationalisation à marche forcée. Quitte à heurter la culture de la maison. |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Lun Jan 24, 2005 8:31 pm Sujet du message: |
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Merci Shylock pour ce lien également. Il est vrai que tout comme celle du Monde, la rédaction de Libération ne portait pas forcément l'administration Gall dans son coeur. Quand il s'agit de dresser ce genre de bilan, il est toujours délicat de faire la part des choses. Hugues Gall avait un vieux contentieux avec la CGT, qui datait de l'époque ou Valéry Giscard d'Estaing était Président de la République. Celui-ci avait un jour décidé d'inviter 600 "français méritants" à l'Opéra, et lorsque le Président et ses convives arrivèrent au Palais Garnier, ils tombèrent nez à nez avec... les piquets de grève de la CGT. H. Gall était alors l'adjoint de Rolf Liebermann, et avait du évidemment essuyer la mauvaise humeur de M. Giscard d'Estaing. De cette "humiliation", il en garda une sérieuse rancoeur, ce qui peut expliquer une gestion du personnel dirons-nous "musclée" lorsqu'il devint directeur. Je ne prononcerai évidemment pas sur le détail des faits évoqués par Libération. En ce qui concerne le bilan de son administration, il y a évidemment des réussites et des échecs.
Au crédit d'Hugues Gall, il faut porter des salles pleines, avec une programmation qui a attiré un large public. Un certain nombre de créations ont également eu lieu (en général au moins un opéra et un ballet chaque année), et l'Histoire décidera si elles doivent ou non passer à la postérité. Gall a pris un gros risque avec L'espace dernier, opéra du jeune compositeur allemand Mathias Pintscher, pour lequel un très gros effort financier a été consenti. Evidemment, comme toute création contemporaine, elle a été diversement reçue, mais je suis persuadé que d'ici quelques années, on s'en souviendra comme d'une oeuvre majeure du début du 21ème siècle, en dépit des maladresses et imperfections qu'elle comporte.
Côté ballet, je ne sais pas si les créations de l'ère Gall se maintiendront au répertoire. Signes peut-être, pas forcément en raison de la chorégraphie discutable de Carolyn Carlson, mais des décors d'Olivier Debré. Cela faisait fort longtemps qu'on avait pas sollicité la collaboration d'un peintre de renom international pour concevoir les décors d'un ballet, et de ce point de vue, l'initiative fut heureuse. H. Gall a aussi su maintenir les grands ballets de Nouréev au répertoire, et a demandé à P. Lacotte de monter Paquita et de reprendre la Sylphide, initiatives qu'on ne peut qu'approuver. Enfin, il a fait venir des compagnies étrangères prestigieuses, et le mois passé avec du Bolchoï l'an dernier restera l'un de mes plus merveilleux souvenirs de ballet.
Côté négatif, tout un pan du répertoire romantique et pré-romantique est demeuré négligé (les Gardel et autres Vestris nous font toujours cruellement défaut), et la politique menée en matière de promotion des danseurs a très souvent été l'objet de contestations véhémentes. La reconnaissance tardive du talent de Marie-Agnès Gillot et l'oubli total d'Emmanuel Thibault ont suscité moult regrets.
Dans le domaine lyrique, la programmation s'est souvent restreinte aux classiques (Carmen, Les Noces de Figaro, Le Vaisseau Fantôme...) du répertoire, interprété par des chanteurs internationaux, tandis que le Grand Opéra Français (Meyerbeer, Halévy, Chérubini...) du XIXème siècle a été négligé. Lors de la dernière saison de Huges Gall, on a bien eu droit à Guillaume Tell, mais dans une version archi-tronquée avec une mise en scène contestable. Pour voir ces oeuvres-là, il faut malheureusement se rendre en Belgique, à Liège, où le directeur de l'Opéra Royal de Wallonie, Jean-Louis Grinda, fait des efforts considérables pour défendre le répertoire romantique français, ou à Compiègne, dont le Théâtre Impérial propose également une programmation intéressante dans ce domaine (Dinorah, Les Diamants de la couronne, Charles VI...), mais avec des moyens financiers et techniques qui sont évidemment à des années-lumière de ceux de l'Opéra de Paris.
Enfin, il faut reconnaitre, sous l'administration Gall, une amélioration considérable du niveau de l'orchestre, qui peut à présent se mesurer aux meilleures phalanges internationales, même si, par manque de motivation sans doute, ses prestations dans la musique de ballet laissent souvent à désirer...
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Lun Jan 24, 2005 8:48 pm Sujet du message: |
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Enfin, il faut reconnaitre, sous l'administration Gall, une amélioration considérable du niveau de l'orchestre, qui peut à présent se mesurer aux meilleures phalanges internationales, même si, par manque de motivation sans doute, ses prestations dans la musique de ballet laissent souvent à désirer... |
C'est tout à fait exact et cet ochestre, moyen voire médiocre dans la musique de ballet , est transcendant dans les grandes machineries telles que PArsifal. Il a été vraiment trés bon dans Yvan le Terrible (ballet à la chorégraphie discutée, sur une musique de Prokoviev) et sera sûrement du même niveau dans le prochain Roméo et Juliette. Je tien d'un tromboniste remplaçant que la musique de Prokoviev ne souffre aucune approximation ni erreur de rythme: au moindre décalage, c'est la cata assurée et irratrapable!.
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Lun Jan 24, 2005 11:22 pm Sujet du message: |
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A propos du niveau de l'orchestre de l'Opéra, je me souviens que Gérard Mortier, lors de l'AG de l'AROP, avait déclaré qu'il était prêt à ouvrir son carnet d'adresses personnel pour faire partir l'orchestre en tournées voire inviter de trés grandes baguettes...sous réserve qu'il ait fait la preuve de sa classe internationale. Cette élévation de niveau ne dépendait que l'orchestre seul, a-t-il àp peu près conclu.
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Erda
Inscrit le: 12 Jan 2004 Messages: 33
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Posté le: Mar Jan 25, 2005 1:10 am Sujet du message: |
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Une fois de plus, il faut rappeler que, à part Vello Pähn (qui a dirigé Ivan le Terrible), la plupart des chefs qui dirigent les ballets à l'Opéra de Paris sont très moyens.
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Jan 25, 2005 6:15 am Sujet du message: |
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Ce qui apparaît comme "musclé" dans la gestion sociale du personnel de l'ONP n'est que très banal dans les entreprises du secteur marchand...
Bon, en tous les cas, l'ONP a eu droit hier dans Libé à une couverture énorme en nombre de pages.
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